Fiche 13 : Rôle économique des pouvoirs publics

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Fiche Corrigés
Nº : 25013
ECONOMIE
Série ES
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Fiche 13 : Rôle économique des pouvoirs publics
COMPRENDRE UN DOCUMENT
Document 4
OFCE, L’Economie française 2002
Le texte décrit le rôle de la BCE puis les principes du traité d’Amsterdam qui contrôle la politique budgétaire des Etats.
Le candidat doit être attentif à la phrase : « l’efficacité de la politique budgétaire, de façon générale, est accrue par l’atténuation de la
contrainte extérieure de l’Europe. » Sa bonne compréhension suppose qu’il maîtrise les connaissances de base du mécanisme de la
politique des changes.
Toute relance par la demande débouche sur une augmentation des importations qui va progressivement déstabiliser l’équilibre des
échanges extérieurs. L’apparition d’un déficit commercial entraîne alors une dépréciation de la monnaie nationale, celle-ci étant plus
offerte que demandée. Dans un système de taux de change fixes comme celui de Bretton Woods, cela obligeait la Banque centrale
à utiliser ses réserves d’or et de devises pour acheter sa monnaie afin d’en soutenir le cours. Dans le contexte actuel de taux de
change flottants, cette dépréciation de la monnaie augmente l’inflation par le renchérissement des importations et oblige l’Etat à
infléchir la politique de relance pour limiter le déficit commercial et restaurer l’équilibre.
La monnaie unique permet aux pays membres de l’Union européenne de commercer entre eux sans plus avoir l’obligation de
défendre leurs taux de change. Cela rend donc plus efficace l’utilisation d’une relance par la politique budgétaire.
Le candidat utilisera, dans sa première partie, les données du document décrivant les principes restrictifs d’une politique budgétaire
définis par le Pacte de stabilité. Mais il exposera dans sa deuxième partie les avantages de la monnaie unique qui rendent cette
politique de relance plus efficace à présent dans le cadre communautaire.
CORRIGÉ
Introduction
Au cours des Trente Glorieuses et après les chocs pétroliers de 1974 et 1979,la France et d’autres pays européens ont eu recours
conjoncturellement à une politique de relance par la demande.
D’inspiration keynésienne, cette politique a pour objectif de redynamiser la croissance tout en réduisant le chômage.
Mais est-il encore possible d’utiliser cette politique depuis la signature du traité de Maastricht et le passage à la monnaie unique ?
Après avoir montré comment les principes de la construction européenne font obstacle à la mise en place par les Etats d’une
relance par la demande, nous analyserons cependant les possibilités existant dans les pays de l’Union européenne pour utiliser
cette politique.
Partie I
Une politique de relance par la demande, inspirée par John Maynard Keynes, commande la mise en jeu par l’Etat de l’instrument
budgétaire et monétaire ou « policy mix ». Comme indiqué dans le document 1, l’accroissement par le déficit budgétaire du revenu
des consommateurs ou des dépenses d’infra-structures va entraîner une augmentation de la demande des biens de consommation.
Cette « demande effective » va inciter les entreprises à investir et à embaucher.
Pareillement, une politique monétaire expansionniste, par l‘augmentation quantitative de la monnaie en circulation, va faire baisser
le taux d’intérêt, ce qui incitera les particuliers à emprunter pour consommer. Cela augmentera le poids de la demande globale et
favorisera le redémarrage de l’économie et des investissements.
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Mais l’intégration dans l’Union européenne a fortement réduit l’autonomie d’action des Etats dans l’utilisation de la politique
monétaire et budgétaire :
• le passage à la monnaie unique a dépossédé les pays membres de l‘arme monétaire. Il n’est plus possible aux Etats de pratiquer des
dévaluations compétitives ou des augmentations quantitatives de monnaie pour améliorer le solde commercial ou relancer l’activité
économique. Cette politique est à présent du ressort de la BCE qui, comme rappelé dans le document 4, est seule à disposer de
l’instrument des taux d’intérêt et du contrôle de la masse monétaire ;
• par ailleurs, la politique budgétaire des Etats est à présent enserrée dans les imites étroites définies par le traité de Maastricht
en 1992. Les nécessités de la convergence réduisent l’utilisation de l’arme budgétaire et le déficit n’est pas autorisé au-delà de 3 %
du PIB.
Enfin, le climat général de libéralisme et de priorité donnée à la lutte contre l’inflation ne favorise pas le recours à une politique
interventionniste entraînant en général un développement important de l’inflation.
Partie II
Mais la situation économique actuelle, avec le ralentissement de la croissance comme le souligne le document 3, conduit les
gouvernements à prendre des mesures pour une relance de l’économie, en particulier par la demande.
Cette politique, par l’utilisation du déficit budgétaire, est d’ailleurs possible et autorisée pour les pays dont le déficit n’excède pas
3 % du PIB.
Cette intervention se révèle par ailleurs plus efficace de nos jours dans le cadre européen, comme le rappelle le document 4.
En effet, avant l’intégration européenne, une relance par la demande entraînait une recrudescence des importations pouvant
déstabiliser l’équilibre extérieur. Pour rétablir cet équilibre, les Etats étaient conduits soit à pratiquer une politique de dévaluation
du taux de change, soit à intervenir pour le maintien de la parité de la monnaie dans un système de taux de change fixes. Le passage
à la monnaie unique, pour les échanges extérieurs des pays y participant, supprime la contrainte des taux de change, ce qui renforce
l’efficacité de la politique de relance.
Il apparaît également que la conjoncture économique peut conduire à un respect moins strict des règles européennes. L’opinion
publique ne saurait comprendre un immobilisme du gouvernement face à la dégradation de la situation, économique ou sociale,
sous prétexte de respecter l’orthodoxie communautaire.
Le document 5 montre que la BCE n’a pu, pour les années 2000 et 2001, où l’inflation a été de 2,5 %, respecter la norme de 2 %
fixée par le traité de Maastricht.
La France et L’Allemagne, compte tenu du ralentissement économique, ont dépassé la barre des 3 % du déficit budgétaire fixée par
le pacte de stabilité d’Amsterdam pour relancer la croissance économique.
Enfin, cette politique de relance par la demande pourrait être encore plus efficace, comme évoqué dans le document 6, si les pays
membres coordonnaient davantage leurs politiques budgétaires dans le cadre du Conseil Ecofin.
Conclusion
Les principes économiques et juridiques de la construction européenne ne favorisent pas le recours à une politique de relance par
la demande.
Toutefois, le ralentissement économique et les avantages de la monnaie unique rendent toujours possible cette politique et en
améliorent même l’efficacité. Il apparaît que la construction européenne, à présent étendue à vingt-cinq pays, ne saurait s’édifier sur
des principes économiques trop strictes. La nécessaire adhésion aux objectifs fondamentaux commande également de tenir compte
de la conjoncture économique et du contexte social pour créer une Europe forte et dynamique.
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