LES GRANDS PROBLÈMES DE LA MÉTAPHYSIQUE OCCIDENTALE

IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©
La métaphysique
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La Métaphysique
La métaphysique désigne:
un ensemble de livres d'Aristote, La Métaphysique ;
puis, au Moyen Âge, la philosophie première d'Aristote ;
le sens moderne du mot s'est particulièrement diversifié, au point qu'il n'est pas
possible de donner de définition stricte de ce qu'est la métaphysique. L'idée
d'étude et de connaissance de l'être en tant qu'être est peut-être le fond
commun minimal acceptable pour l'ensemble du domaine métaphysique. L'objet
de la métaphysique serait alors l'être au sens absolu (i.e. en tant que tel) et ses
premiers principes. On peut alors distinguer des aspects logiquement reliés :
l'étude d'un ensemble particulier de réalités: ce que les sens ne perçoivent
pas, les choses immatérielles ;
l'étude de la nature des choses en elles-mêmes, étude du ce que c'est ;
par suite, l'étude d'une réalité supérieure, vérité du monde naturel.
1. Étymologie
Étymologiquement, la métaphysique (ta meta ta physika) est ce qui vient « après » les
choses concernant la nature (i.e. après l'étude de la nature), et désigne donc les livres
classés après ; une autre étymologie, suivant une traduction inhabituelle et peu probable,
donne ce qui est « au-delà » de la physique. Mais le mot physique a un sens qui est lui-
même métaphysique, puisqu'il désigne la nature en tant que principe : on ne peut donc
opposer a priori métaphysique et physique, puisque l'étymologie (et l'œuvre d'Aristote)
indique plutôt une continuité entre les deux domaines. Le sens de ces mots est en outre
susceptible de varier d'une époque à une autre.
On pense que l'emploi de ce mot remonte à la classification du corpus aristotélicien (Ier
siècle av. JC), les livres traitant de « l'étant en tant qu'étant » venant « après » ceux
touchant à la « physis » ou nature. La raison en serait que l'éditeur, Andronicos de
Rhodes, ne savait pas dans quelle division classer les traités que nous connaissons
aujourd'hui sous ce nom.
Ce terme a fini par s'appliquer au Moyen Âge (par exemple chez Averroès) à toute
question relative aux principes premiers ou à la philosophie première.
D'après le sens donné à physique, la métaphysique sera (avec les problèmes que cela
pose):
une science parmi d'autres ;
une connaissance des choses immatérielles (non physique, non sensible) ;
une science de l'intelligible, ou des essences, par opposition à l'empirique ;
une science des conditions de possibilités de l'expérience ou simplement de
l'expérience en générale (comme épistémologie par exemple) ;
un discours vide de sens.
mcco
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2. Les grandes problématiques de la métaphysique
L'objet de la métaphysique est l'être en général. Voici quelques interrogations
fondamentales de la métaphysique :
qu'est-ce que l'être ?
pourquoi y a-t-il de l'être plutôt que rien ?
quelle est la différence entre être et essence ?
quelle est la différence entre essence et existence ?
en quoi consiste la causalité ?
qu'est-ce que la liberté ?
Dieu existe-t-il ?
etc.
La métaphysique est aussi parfois divisée en deux parties, dans la scolastique (étude
des transcendentia ou ontologie, théologie) et chez les philosophes classiques ; on
trouve cette division encore au XVIIIe siècle. Spinoza permet d'illustrer une telle
division. En effet, dans les Pensées Métaphysiques, il traite dans une première partie de
la métaphysique générale, i.e. de l'être en tant qu'être :
il distingue des types d'être : réel, de fiction, et de raison ;
il distingue l'être de l'essence, de l'existence, de l'idée ;
il traite des modalités de l'être : nécessaire, impossible, possible et contingent ;
enfin, il traite de la durée, du temps, de l'un, du vrai, du bien, etc.
Dans une deuxième partie, il traite de la partie spéciale de la métaphysique :
Dieu, en tant qu'ens summum : éternité, unicité, immutabilité, simplicité, etc. De
l'entendement et de la volonté de Dieu ;
de la création et de l'esprit humain.
Ce plan permet de se faire une idée plus précise de l'organisation possible des concepts
de la métaphysique. C'est une organisation logique, qui est aussi une théorie de la
connaissance.
mcco
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LES GRANDS PROBLÈMES DE LA MÉTAPHYSIQUE OCCIDENTALE
1.1 L'être
Les premiers philosophes grecs se posaient des questions sur le fondement de
tout être. Ils ne se sont pas conformés d’une explication de la réalité mondaine à partir
d'êtres divins et externes, mais ils pensaient qu'ils étaient capables d'expliquer l'être dans
sa totalité. Ils ont eu la conviction qu'il existait un être et qu'ils pouvaient arriver à le
découvrir au-delà des aspects des choses.
Aristote indique que la métaphysique est la science de l’"être en
tant qu'être" et elle sert à expliquer les dernières causes de l'être. La
métaphysique étudie l’être comme le plus général et à l'être divin
(théologie) comme fondement de tous les autres êtres. De là le
caractère primaire de ce savoir (Aristote l’appelle "philosophie
première"). Théologie et métaphysique sont entrelacée quand il
s'agira de chercher les derniers fondements des choses.
Analogie de l'être. Il y a des concepts qui sont appliqués de manière univoque,
c'est-à-dire, dans le même sens pour tous, comme quand nous disons qu'un triangle
est un polygone de trois côtés. Dans ce cas, nous nous passons des déterminations
concrètes des choses et utilisons le concept abstrait et invariable. D'autres concepts
sont équivoques, comme il arrive en prononçant le mot “conte” (récit, titre de
noblesse, philosophe ?). Finalement, un concept est analogue quand il ne reste pas
dans l'abstraction pure, mais il est déterminé au contact de ce qui est concret. Il est
un universel concret. Ainsi, nous disons que tous les êtres sont d'accord pour être,
mais pas de la même manière l'être humain, le cheval ou un arbre, bien que tous
sont.
Propriétés transcendantales de l'être. Tout être est un, vrai et bon. L'être en tant
qu'être est un, puisqu'il est identique à lui-même et inséparable de lui-même. L'être
est vrai dès qu'il peut être connu par un sujet, parce que tout être est "patencia",
capacité de se montrer. L'être est ouvert à l'esprit pour être connu. L'être est bon
parce que tout être est désirable. L'être humain souhaite l'être, parce qu'il a un
certain degré de perfection qui le rend désirable.
mcco
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1.2 Le monde
Bien que l’on considère Aristote le père de la métaphysique, ses préoccupations
ont été les mêmes que celles d'autres anciens peuples, en plus des Grecs.
A) Vision mythologique et religieuse
En Egypte il y a eu une grande préoccupation pour la vie d'outre-tombe et pour
le culte des dieux. Le désir d'éternité se reflète dans son esthétique; par exemple, les
dimensions extraordinaires prétendent dépasser le passage du temps. Après le décès, les
âmes sont conduites devant le tribunal du dieu Osiris. Si de bonnes oeuvres pèsent dans
la balance plus que les mauvaises, les âmes jouiront éternellement ; en cas contraire,
elles sont dévorées par un monstre. Les Chaldéens et les Assyriens, peuples de
Mésopotamie, ont divinisé les forces naturelles et les astres. Pour calmer leur colère et
obtenir leur protection, il était nécessaire de leur offrir des cadeaux précieux. Le palais
assyrien (le zigurat) était un observatoire pour surveiller le ciel et, à la fois, essayer de
deviner la volonté des dieux.
Le peuple hébreu cherche dans sa religion la réponse aux trois grands
problèmes de la métaphysique occidentale : le monde, l’âme et Dieu.
Les Grecs primitifs ont essayé de chercher une solution à ces problèmes avec
les mythes. Homère parle de divinités marines (Océan et Tetis) comme origine de tout.
Hésiode explique l'origine des choses à partir du Chaos, de l'Éther et de Eros.
L'orphisme, en provenance de la Thrace (région de la Grèce), prend son nom
d'Orphée, un prêtre thrace. Il soutient que l'âme a une origine pure, mais par une
certaine faute elle est condamnée à vivre unie à la matière.
mcco
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B) la réflexion de la science et la philosophie
La préoccupation pour le cosmos se trouve dans les débuts de la philosophie.
Les premiers philosophes grecs ont essayé de chercher une explication à l'origine et à la
formation de ce dernier, ainsi que le changement constant auquel sont soumises les
choses. Certains ont trouvé l'explication dans un ou plusieurs principes d'origine
matérielle, éternels, à partir desquels tout se forme. D'autres ont opté pour des principes
non matériels qui donneraient raison d'être à la matière (une intelligence, l’amour-
haine), la guideraient et la dirigeraient.
Au moyen-âge, la vision de Ptolémée du cosmos se maintient:
un cosmos circulaire avec la Terre au centre, autour de laquelle
tournent les astres. Cette théorie se marie bien avec
l'observation quotidienne que nous faisons du parcours du
Soleil. Mais les scientifiques ont détecté des problèmes dérivés
des observations constantes du mouvement des astres et, pour
les résoudre, ils ont eu recours à des schémas explicatifs
compliqués.
Pendant la Renaissance, un moine amateur des mathématiques et des Grecs
classiques a découvert une théorie astronomique oubliée pendant des siècles :
l’héliocentrisme. Dans celle-ci on inverse les termes: le Soleil occupe le centre du
système et la Terre est déplacée sur une des orbites. Les mouvements des planètes sont
alors compris avec clarté, sans arriver à des formules profondes. L'astronomie moderne
vient de naître, même si elle suppose un coup dur à la fierté humaine, qui est déplacée
du centre de l'Univers à la périphérie.
Pendant l'Illustration sont apparues les préoccupations pour les problèmes de
l'espace et du temps. Les grands philosophes et les scientifiques de l'époque
polémiquent entre eux, comme Guillaume Leibniz, Isaac Newton, Samuel Clarke,
Christiaan Huygens ou Christian von Wolf. Ce dernier sera celui qui utilise le nom de
mcco
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