PHI-6241 Philosophie médiévale 2 Pluralité des métaphysiques et

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PHI-6241 Philosophie médiévale 2
Pluralité des métaphysiques et des théologies médiévales
Professeur : David Piché
N.B. Ce séminaire ne requiert aucunement d’avoir suivi le PHI-6240 Philosophie médiévale 1
La connaissance du latin est certainement un atout mais non une obligation pour pouvoir s’inscrire
à ce séminaire. Les textes médiévaux seront donnés à lire en traductions françaises ou anglaises.
Depuis son moment aristotélicien, la philosophie première, qui ne porte pas alors le nom
de « métaphysique », oscille entre deux déterminations au regard de son objet :
l’ontologique – science de l’étant en tant qu’étant – et la théologique – science du divin,
c’est-à-dire des substances séparées de la matière et du mouvement.
Y a-t-il un authentique lien conceptuel entre ces deux déterminations et, dans
l’affirmative, quel est-il? Conduit-il inexorablement la métaphysique à adopter une
configuration onto-théo-logique, au sens d’un discours rationnel par lequel le divin est
appréhendé sous la figure d’un étant, fût-il excellentissime? La métaphysique peut-elle
être – a-t-elle été historiquement – autre chose qu’un tel discours qui cherche à enclore le
divin à l’intérieur d’une pensée de l’étant?
Par ailleurs, quel effet de déstructuration/restructuration l’avènement d’une théologie dite
« révélée » produit-il sur la structure duale de la métaphysique lorsque celle-ci rencontre
celle-là? Une telle théologie peut-elle prétendre au titre de science et, dans l’affirmative,
en quel sens? Un discours qui se déploie à partir de la foi peut-il émettre des prétentions à
la scientificité et venir ainsi bousculer l’idée que la métaphysique se fait d’elle-même en
tant que science suprême?
Ce sont ces questions, et d’autres du même ordre, qui intéresseront le présent séminaire.
Elles s’adresseront à un corpus de textes dont les auteurs vont de Thomas d’Aquin à
Guillaume d’Ockham. Personne ne contestera que la période ainsi couverte (1250-1350)
est l’une des plus riches et fécondes de l’histoire de la philosophie quant à la production
de concepts, thèses et arguments métaphysiques. L’objectif de ce séminaire est de
montrer qu’il s’agit également d’une époque durant laquelle le statut même de cette
« science recherchée » et celui de sa concurrente « révélée » ont été l’objet de débats et
réflexions épistémologiques d’envergure qui méritent encore aujourd’hui d’être étudiés
par tous ceux et celles qui s’intéressent à l’histoire de la métaphysique.
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE DE LA LITTÉRATURE SECONDAIRE
-O. BOULNOIS, Métaphysiques rebelles. Genèse et structures d’une science au Moyen
Âge, Paris, PUF, 2013.
-O. BOULNOIS, Philosophie et théologie au Moyen Âge, Anthologie, tome II, Paris, Cerf,
2009.
-C. LAFLEUR, avec la coll. de J. CARRIER, « Abstraction et séparation : de Thomas
d’Aquin aux néo-scolastiques, avec retour à Aristote et aux artiens », Laval théologique
et philosophique, 66, 1 (2010), pp. 105-126.
-C. LAFLEUR, avec la coll. de J. CARRIER, « Dieu, la théologie et la métaphysique au
milieu du XIIIe siècle selon des textes épistémologiques artiens et thomasiens », Revue
des sciences philosophiques et théologiques, 89, 2 (2005), pp. 261-294.
-A. de LIBERA, « Structure du corpus scolaire de la métaphysique dans la première moitié
du XIIIe siècle », dans LAFLEUR-CARRIER (éds.), L’enseignement de la philosophie au
e
XIII siècle (…), Turnhout, Brepols, 1997, pp. 61-88.
-C. TROTTMANN, Théologie et noétique au XIIIe siècle. À la recherche d’un statut, Paris,
Vrin, 1999.
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