9/ Polluants organiques persistants (POP) Hydrocarbures aromatiques • polycycliques < voir aussi Les polluants organiques persistants (POP) sont définis à partir de leurs propriétés : ils persistent dans l'environnement, s’accumulent dans les tissus des organismes vivants à travers la chaîne alimentaire, peuvent être transportés sur de longues distances et présentent le risque d’entraîner des effets nuisibles pour la santé humaine et l'environnement [1]. Plusieurs dizaines de familles de molécules organiques sont susceptibles de répondre à ces critères. Chimiquement, les POP appartiennent à deux groupes : les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les hydrocarbures halogénés. Selon leur provenance, ils se répartissent en trois catégories [1] : •les pesticides : dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT), aldrine, dieldrine, chlordane, toxaphène ; •les substances issues de la fabrication et de l'utilisation de produits chimiques : polychlorobiphényles (PCB), hexachlorobenzène, polybromodiphényléthers (PBDE) ; •les substances produites non intentionnellement par des activités humaines : dioxines, furanes, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Tous les POP possèdent une toxicité aigüe se manifestant par divers troubles cutanés, gastriques, nerveux, hépatiques, pouvant aller jusqu’au décès. Les effets à long terme (toxicité chronique) d’exposition à des faibles doses de POP sont plus difficiles à mettre en évidence. Plusieurs études ont associé les POP à la perturbation du système endocrinien, au dérèglement des systèmes reproducteur et immunitaire, à des troubles neurocomportementaux et au cancer [123]. Normes et valeurs guides Au niveau international, la Convention de Stockholm vise à éliminer et à interdire l’utilisation de certains POP (actuellement au nombre de 21) dans le monde entier. En Europe, le Règlement CE n°850/2004 notamment complète cette convention. En Belgique, la production et l’utilisation de la plupart de ces substances sont déjà interdites. Il n’existe cependant pas de texte limitant l’ensemble des rejets de POP. Seule l’émission de dioxines est réglementée dans l’incinération des déchets ménagers. Certaines normes visent à limiter la présence de substances particulières dans : •l’air (p. ex. Directive 2004/107/CE) ; •l’eau (p. ex. Annexe XXXI du code de l’eau) ; •les denrées alimentaires (p. ex. Règlement CE 1881/2006). Données chiffrées Les informations relatives aux pesticides et aux hydrocarbures aromatiques polycycliques sont présentées dans les fiches correspondantes. Les émissions de dioxines et furanes dans l’air sont en forte diminution depuis 1990. Les émissions industrielles sont passées de 117,68 g en 1990 à 12,19 g en 2007, ce qui représente une diminution de près de 90 %. Jusqu’en 2000, la métallurgie et la gestion des déchets étaient les deux secteurs principaux. Ensuite, la métallurgie représente la quasi-totalité des émissions, soit 48,34 g (97 %) en 2000 diminuant jusqu’à 9,33 g (77 %) en 2007. En 2007, 70 % des émissions de dioxines et furanes étaient produites par l’industrie et 28 % par le logement [24]. Au niveau alimentaire, l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) réalise des analyses dans diverses catégories de denrées, portant sur différents POP. Parmi ces polluants, les dioxines et les PCB ont fait l’objet de 1.784 analyses en 2011. Le taux de conformité est de 99,96 %. Les 5 analyses non conformes concernaient des aliments pour animaux [3]. environnement - 2/ facteurs chimiques - 9/ Polluants organiques persistants (POP) Effets sur la santé