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&hanges annoncent le début d'une longue
co
ll
aboration avec les institutions
de
Bretton
Woods
qui n'a cessé de se renforcer tout
en
évoluant profondéme
nt.
au ro
UT
a des trentes dernières années, du fail à la
foÎS
des changements de
choix économiqu
es
opérés
par
l'Etat
tunisien, de J
'é
volution de la conjoncture
internationale
et
de celle des stratégies des deux organisations en matière
d'aide au Tiers-monde. L'histoire de ces rapports, toujours
trè
s étroits, puis-
qu'au
tenne
de près de trente années d'interventions la Thnisie
est
un des
principaux béné
fici
aires du Tiers-monde per capita de "
ass
i
sta
nce financière
du groupe de la Banque MondiaJe,
peut
ê
tre
divisée
en
trois grandes périodes.
Les premières opérations de la banque s'inscrivent dans les cho
ix
" socia
li
·
sants" de la Tunisie en matière de développeme
nt
qui dominent la période
1961-69. Malgré les apparences en effet, l'option de Ben
Salah
ins
tauran
t
le primat de l'industrie comme moteur du développement
est
moins é
loi
gnée
qu'on ne pourrait le croire des préoccupations de la Banque Mondiale, et,
durant
ces années, le FMI octroie d'importantes
fa
ci
lités financières à Tunis
sans exiger la remise
en
cause
de
ses choix économiques. Les deux
institu
-
tions, qui l'ont partie
ll
ement anticipé, accueillent toutefois aves satisfaction
le
tournant
libéral
de
1969·70
et
la Banque Mondiale apporte un souti
en
sans faille à cet "âge d'or" de l'économie tunisienne qui couvre la décennie
1970. Le
FMI
quant
à lui n'intervient pas
durant
cette époque, la Tunisie
ne
co
nnaissa
nt
pas de problème financier majeur
au
quel c
li
c ne pourrait
faire
fac
e par e
ll
e-même. Si la politique économique tunisienne est
tr
ès dif·
fére
nte
au
cours de ces deux périodes, l
es
rapports qu'entr
etient
Thn
is
avec
les institutions de Washington ne change pas, on te
ve
rra.
profondéme
nt
de
nature. Ce sont
en
fa
it les années 1980 qui vont inaugurer une profonde
mutation dans la
nature
de ces relations : la dété
ri
oration de la situation
éco
nomique. financière
et
politique tunisienne d'une pa
rt
, le triomphe d'un
néolibéra
li
sme dont la Banque Mondiale et le
FMI
se
f
ont
tes champions
et
les croisés d'a
utre
part
, réduisent la capacité de négociation des Tunisiens
et renforçent les exigences des deux orga
ni
sations. La Tunisie depuis 1983
se "tiers·
mo
ndise"
en
quelque sorte, rejoignant le gros des pays bien
ob
li
gés
d'accepter la
co
ndîtionnnalité aggravée
et
l'intervention directe
dans
la ges-
tion de le
ur
s affaires.
Quelles ont
été
les principales étapes de l'évolution des rapports
entre
1\mis
et
ses deux bailleurs de f
onds?
Quel a été l'impact réél de t
rente
ans
d'interventions sur le mode
de
croissance dont l'économie
tu
ni
sienne
est
au-
jourd'hui le rés
ul
tat?
C'est
en
allant plus
avant
dans l'analyse qu'on tâchera
de
répondre à ces questions.
LES ANNÉES
60
Le
3
ja
nvier
1961
, Ahmed Ben
Sa
lah
est
nommé secrétaire d
'Etat
au
Plan
et
aux Finances, départements qu'il englobera bientôt
dan
s un
vaste
ministère de l'Economie Nationale. et
pr
ésente en mars de la même année
ses "Perspectives décennales de développement" qui doivent
assure
r à la Th-
ru
sie une c
roi
ssance accêlérée moye
nnant
le lancement d'une
am
bitieuse po-