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- la composition de certains courants peut être connue (par exemple, on sait qu'une matière
première est pure) ou bien doit être imposée (par exemple, tel produit n'est commercialisable que
s'il satisfait certaines spécifications),
- certaines performances globales doivent être connues. Par exemple, on doit pouvoir
évaluer, d'une manière ou d'une autre, les consommations de certaines espèces et les productions
d'autres par les réactions chimiques mises en jeu. On doit, également, pouvoir fixer les taux de
partage de certaines espèces que les dispositifs de séparation et de purification vont permettre
d'atteindre.
Par exemple, dans une première analyse grossière, on pourra supposer que les rendements et
sélectivités chimiques mesurés au laboratoire vont être atteints à l'échelle industrielle. Pour les
séparations, on fera souvent l'hypothèse qu'elles sont tranchées, c'est-à-dire que chaque produit se
retrouve dans un seul courant précis et parfois à l'état pur. Il est utile de préciser, ici, que tant que le
spécialiste ne dispose pas du nombre de relations nécessaire, résoudre le bilan matière global
s'avère tout simplement impossible. La seule solution consiste à poursuivre le raisonnement pour
établir les relations manquantes. Ce travail peut imposer d'effectuer des mesures, en particulier sur
les efficacités des transformations chimiques.(taux de conversion, sélectivité,…)
Au niveau des bilans énergétiques, le problème comporte (n+m) températures inconnues et
un flux global d'échange avec le milieu extérieur, soit (n+m+1) inconnues. Au départ, le spécialiste
dispose d'une seule équation, celle de bilan enthalpique global. Il doit, donc, trouver (n+m)
équations supplémentaires pour fermer le problème. Très souvent, il connaîtra ou fixera
arbitrairement les températures de chaque courant et calculera le flux global d'échange.
2.2 - Analyse appareil par appareil
Si l'analyse globale d'un procédé fournit déjà des informations utiles, par exemple sur les
flux de matières premières, les flux de produits, le flux global d'énergie thermique à échanger avec
l'extérieur, elle est loin de donner toutes les informations nécessaires. Le design de chacun des
appareils qui constituent l'unité ne devient possible, en effet, que lorsque les débits entrant et
sortant, les températures et les compositions des courants correspondants sont connus.
Le nombre d'inconnus devient beaucoup plus élevé que précédemment puisqu'il faut
déterminer, outre les débits, températures et compositions des entrées et sorties dans l'unité et le
flux global échangé avec l'extérieur, toutes les caractéristiques des courants entre appareils et les
flux de chaleur échangés avec l'extérieur appareil par appareil.Heureusement, le nombre
d'équations croît aussi puisqu'on peut ajouter aux bilans matière et enthalpie globaux, ces mêmes
bilans appareils par appareils. Il n'en reste pas moins vrai que, si on se limitait à ces relations, le
problème resterait ouvert. Il faut donc ajouter un grand nombre d'équations supplémentaires
correspondant, soit au comportement chimique et physique global de l'unité, soit maintenant à ces
mêmes comportements mais appareil par appareil.
Comme nous l'avons fait dans le paragraphe précédent, nous voulons préciser que les bilans
ne deviennent solubles qu'à partir du moment où on a réuni suffisamment d'informations sur les
performances de chaque appareil pour fermer le problème. Ajoutons que la précision des calculs de
bilan s'améliore au fur et à mesure qu'on affine les caractéristiques du fonctionnement de chaque
appareil.