Performance des télécommunications, qualité institutionnelle et IDE

MPRA
Munich Personal RePEc Archive
Performance of Telecommunication,
Institutionnel Quality and FDI in North
Africa :Case of MOROCO and TUNISIA
Hela Bouras and Fatima Zorha Sossi Alaoui and Bouta¨
ına
Fekih Soussi and Mustapha Machrafi
Facult´e des Sciences Economiques et de Gestion de Nabeul, Tunisie,
Institut des Etudes Africaines, Universit´e Mohammed V-Souissi,
Rabat
1. July 2014
Online at http://mpra.ub.uni-muenchen.de/58797/
MPRA Paper No. 58797, posted 25. September 2014 23:46 UTC
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Performance des télécommunications, qualité
institutionnelle et IDE en Afrique du Nord : cas du Maroc
et la Tunisie
Auteurs : Bouras H., Sossi Alaoui F.Z., Fekih B. et Machrafi M. (Projet : La performance du secteur des
télécommunications et son impact sur les échanges des biens et sur les IDE avec la faculté des sciences
économiques et de gestion de Nabeul (Tunisie) 2011-2013 financé par le Comité Mixte Permanant Maroco-
Tunisien pour la Recherche Scientifique et la Technologie n° 12/MT/30.)
Résumé : Cet article chercher à détecter et analyser l’interaction des facteurs d’attractivité des IDE et le
rôle des TIC, précisément des télécommunications, comme étant un facteur déterminant dans l’augmentation
des flux d’IDE . L’approche théorique adoptée, accorde un intérêt particulier à la théorie de l’économie de
connaissance et à la théorie de la Nouvelle Economie Institutionnelle, et ce afin de détecter les facteurs
d’attractivités des IDE et les mécanismes via les quelles les TIC attirerons plus les investisseurs étrangers.
La méthode utilisée est une méthode d’estimation MCO. L’objectif est d’établir une étude comparative entre la
Tunisie et le Maroc en matière d’attractivité des IDE. Cette idée a fait l’objet de la partie économétrique de ce
travail. Notre investigation a relevé que la dimension de la qualité institutionnelle attrayante pour les IDE est la
gouvernance économique pour le Maroc détectée par la qualité de réglementation, alors que pour la Tunisie il
s’agit du control de corruption. Les résultats trouvés appuient l'hypothèse selon laquelle les meilleurs
équipements d'infrastructure et meilleure qualité institutionnelle ont une incidence positive sur les flux d'IDE,
contrairement à la littérature économique, la taille du marché et les efforts déployés dans l’amélioration de
capital humain n’a aucun impact significatif pour le cas du Maroc. La différence est néanmoins très claire entre
le Maroc et la Tunisie, marquée par un effet significatif et positif de nombre d’utilisateurs d’internet sur
l’attractivité des IDE. L’efficacité de l’action publique, la stabilité politique et les capacités revendicatives et
d’expressions ont un impact positif et indirect sur l’attractivité des IDE pour le Maroc. De même, on observe que
la qualité institutionnelle affecte positivement les IDE par le biais de la performance des télécommunications
pour le cas du Maroc, alors que la qualité institutionnelle affecte positivement les IDE par le biais de capital
humain pour le cas de la Tunisie.
Introduction :
Le renforcement de la concurrence pour l’attraction de l’investissement étranger entre les
pays émergents, à l’instar des pays sud Est Asiatique, les pays d’Amérique Latine et les pays
de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient exposent les sites d’implantations à plusieurs
exigences autres que la taille du marché et son dynamisme (Brewer Thomas L (1993)). En
effet, les investisseurs étrangers exigent des fondamentaux macroéconomiques, un bon
environnement des affaires, une bonne qualité de la main d’œuvre, un bon niveau de
développement des infrastructures et des télécommunications , un environnement macro-
institutionnel favorable et une certaine stabilité sociale (North .D.C (1990)).
L’économie institutionnelle ou les nouvelles économiques comparatives (Djankov et Shleifer,
2003) a été l'un des domaines les plus animés de l'économie politique au cours de la dernière
décennie. Ce champ, qui étudie la relation entre la gouvernance politique et performance
économique, a mis en place « les questions de gouvernance » (Kaufmann et Kraa., 1999b),
ou encore « la règle des institutions » (Rodrik et Al., 2004). Des initiatives telles que la
stratégie de lutte contre la corruption (Banque mondiale de 1997), « Convention sur la lutte
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contre la corruption» (l'OCDE 1999) et « contre la corruption traité » (l'ONU 2003),
témoignent que les questions de gouvernance ont gagné de passe auprès des décideurs
politiques.
La recherche empirique académique a été stimulée par la disponibilité de mesures de la
qualité institutionnelle. Des travaux antérieurs ont détecté l'impact de la gouvernance sur le
revenu global, mesurée soit par la croissance du revenu par habitant (Mauro (1995)) soit par
le niveau de revenu (Knack et Keefer (1995)) et soit par le niveau de revenu par habitant
(Acemoglu et al. (2001)). La recherche se concentre maintenant sur l'établissement des
canaux par lesquels les institutions affectent les revenus. En effet, dans des travaux comme
Mauro (1995) ou Knack et Keefer (1995), l'investissement total a été analysé comme un
canal par lequel la quali institutionnelle affectera la croissance économique. D’autres
travaux se sont intéressés à la quantité et la qualité des investissements publics (Tanzi et
Davoudi (1997) et Mauro (1998)).
Le cas de l'investissement direct étranger reste cependant plus intéressant, vue le rôle
primordial des IDE dans la stimulation de la croissance économique. Les conditions
institutionnelles et politiques locales ont toujours été examinées par les entreprises
étrangères exigeant la prudence et l'existence d’agences de notation de risque politique.
Malgré les réformes établies des codes d’investissement, qui visent à rendre ceux-ci
plus conformes aux attentes des investisseurs étrangers portant sur l’amélioration du
climat des affaires, les IDE en direction des pays méditerranéens ne se sont pas intensifié.
L’amélioration des climats des affaires doit être accompagnée essentiellement par un
environnement macro-institutionnel propice et une bonne qualité de la main d’œuvre
confirmée par la qualité de l’enseignement dans le système éducatif des pays du
Maghreb dans un contexte où les ruptures technologiques se multiplient1.
Dans notre étude, on va examiner la pertinence de telles attentes pour la région MENA. on
va détecter et analyser l’interaction des facteurs d’attractivité des IDE et le rôle des
TIC, précisément des Télécommunications, comme étant un facteur déterminant dans
l’augmentation des flux d’IDE .
Par ailleurs, notre travail relève un intérêt particulier à la théorie de l’économie de
connaissance et à la théorie de la Nouvelle Economie Institutionnelle , et ce afin de
détecter les facteurs d’attractivités des IDE et les mécanismes via les quelles les TIC
attirerons plus les investisseurs étrangers.
Le survol théorique sera suivis par une analyse économétrique de la relation entre les
performances des services de télécommunication et les entrées d'IDE d'une part, et entre la
qualité de l’environnement macro-institutionnelle et les entrées des IDE d’autre part, et voir
l’interaction des deux volets ensemble : Dans quelles mesures la qualité institutionnelle
affecte t’elle la performance des télécommunications afin d’attirer plus les investisseurs
étrangers.
La littérature théorique et empirique propose une grande liste des éléments ,
susceptibles d’expliquer le volume des flux d’IDE à destination d’un pays.
1 Adiil Hidane et Fatima bernoussi (2002) : « Diagnostic de l'attractivité du Maroc pour les Investissements
Directs Etrangers , document de travail n°82 , Ministère des finances et de la privatisation.
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Les éléments industriels se présentent dans les coûts de transport, coûts d’implantation,
coûts salariaux, avantages technologiques et agglomérations d’activités . Les éléments
commerciaux se dévoilent dans la taille du marché, proximité de la demande et barrières à
l’échange. Les éléments institutionnels se révèlent dans la politique fiscale ou commerciale,
les dispositions législatives en matière de rapatriement des capitaux ou de mouvement de
capitaux et instabilité politique.
I/ TIC, Economie de la connaissance, qualité institutionnelle et IDE :
Survol théorique et empirique
Parmi les pays en développement, quelques pays, comme la Chine, l'Indonésie, l'Egypte
et la Colombie ayant réussi à attirer des IDE. Selon la Banque mondiale (2011), la Chine,
l'Indonésie et l'Egypte ont reçu au total plus que 100 milliards USD, qui a été près de 31
% du total des IDE versés aux pays en développement en 2010. Alors que certains pays en
développement, comme la Bolivie et le Yémen font face au problème d'un flux d'IDE
négatif.
Néanmoins, ces premiers pays ont enregistré un fort développement en matière de
Technologie d’information et de télécommunications qui va de pair avec les flux
importants d’IDE.
L’expérience des pays Asiatique a montré la forte concentration géographique des flux d’IDE
qui se maintient essentiellement en Asie de l’Est et du Sud Est et en Amérique Latine. Cette
concentration a été accompagnée par une évolution spectaculaire des TIC malgré la crise
financière proclamée. La Chine et l’Inde sont toutes les deux parvenus à atteindre un taux de
pénétration de 60% pour le secteur mobile. Le service mobile a acquis, en 2010, environ 300
millions de nouveaux abonnés dans chacun de ces deux pays2.
Pour les pays de la Zone MENA, on enregistre une augmentation importante des flux d’IDE
entrant par rapport aux PIB (graphique 1, annexe1), un décollage depuis 1990, passant de 0,
45 % du PIB à environ 5% en 2006. Néanmoins, depuis cette date on remarque une
détérioration des flux d’IDE passant à 2,8 en 2010, expliqués en grande partie par une
détérioration de l’environnement des affaires.
Donc, les questions qui se posent inéluctablement sont, de savoir pourquoi les flux d'IDE
sont orientées seulement vers quelques pays ? Quels sont les déterminants de cette
dernière? Et dans quelle mesure la performance des télécommunications agissent - t’elle
sur les IDE?
Dans cette partie de travail, nous tenterons d’appréhender l’avancement de la littérature
pour l’impact des TIC et l’Economie de la connaissance sur les IDE, d’une part et l’impact
de la qualité institutionnelle sur les IDE, d’une autre part.
I-I/ TIC, Economie de connaissance et IDE :
Les TIC sont au centre du développement des Economies fondées sur la connaissance,
puisqu’elles offrent aux agents économiques une gamme nouvelle et sans précédent
« d’instrument du savoir » [Dominique Foray (2009)]. Ces premières constituent un
2 http://databank.worldbank.org
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ensemble d’outils de production de savoirs facilitant les interactions créatrices entre les
concepteurs de produits, les fournisseurs et les clients.
Plusieurs travaux ont étudié l’impact des TIC sur la productivité et sur la croissance
économique (CNUCED 2007) et peux qui ont travaillé sur l’impact des TIC sur les IDE.
Néanmoins, à l’aire actuelle, avec la défaillance de l’environnement des affaires, la réforme
limitée des codes d’investissements, la médiocrité de la qualité institutionnelle, une
préoccupation patente qui se pose c’est d’attirer plus les IDE.
Un travail établi par la CNUCED (2011) a avancé les avantages des TIC : « un secteur privée
dynamique et diversifié, qui fonctionne bien et soit responsable au plan social est un précieux
accélérateur de l’investissement, du commerce, de l’emploi et de l’innovation, et de ce fait
un facteur de croissance économique et de réduction de la pauvreté ainsi qu’un moteur de
l’industrialisation et de la transformation structurelle. Le secteur privé est donc l’une des clefs
d’une croissance économique durable, sans exclusive et équitable, ainsi que du
développement durable dans les pays les moins avancés»3.
Les TIC peuvent être utiles à de nombreux titres dans les projets de développement du secteur
privé. Les entreprises sont liées à la nécessité de parvenir à un meilleur fonctionnement des
marchés et un meilleur système de gestion interne, à un meilleur accès à l’information et à
d’autres ressources, à un renforcement de la transparence et à la création d’un environnement
plus favorable aux entreprises. Les TIC contribuent à créer un environnement économique
plus favorable au développement du secteur pri et des flux d’investissements privées
qu’ils soient nationaux ou étrangers et offrent de nouveaux moyens de communication entre
entreprises et entre entreprises et pouvoirs publics.
A partir du rôle de TIC avancé par la CNUCED (2011), on remarque que les TIC est un
accélérateur de l’emploi et de l’innovation. Certainement, elles facilitent l’accès à des conseils
et à des formations professionnels. Il est nécessaire de bien exploiter les TIC pour acquérir
certaines compétences de gestion interne, comme la formation, le calcul des coûts, la
conception de produits ou l’administration de l’entreprise. À ce niveau, les ordinateurs, tous
comme les téléphones intelligents, peuvent servir à apprendre les bases.
Concernant le marketing et la recherche de nouveaux produits, l’accès à Internet compte de
plus en plus. Par ailleurs, la possibilité de communiquer avec différents services publics
en ligne cessite différents types d’accès aux TIC selon les outils utilisés par
L’administration et le service concerné.
L’économie de la connaissance se caractérise par une augmentation de la proportion des
travailleurs hautement qualifiés mesuré par l’emploi des diplômés universitaires par
rapport à l’emploi total [Dominique Foray (2009)]. Selon l’hypothèse du biais
technologique, les TIC génère un accroissement de la demande de travail hautement
qualifié au détriment de la main d’œuvre non qualifiée. Cette demande est basée
essentiellement sur les compétences, les connaissances et les formations adaptées induites
par le renforcement du système éducatif et le système de recherche [Michael Clévenot,
David Dore (2008)]. Le capital humain est important pour le développement
économique car il est porteur d’externalités positives (Lucas, 1988) qui expliquent les efforts
financiers des Etats en faveur de l’éducation dans le monde (Mankiw, 2000).
3 Rapport 2011 sur l’économie de l’information : les TIC, catalyseur du développement du secteur privé
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