La montée en puissance du catholicisme en Europe du

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Vendredi 27 mars 2015 - N°58
FRANCE
Les dessous de France
Trésor P.2
Des députés PS veulent
s’attaquer au Bon Coin. P.3
MONDE
Arrestation d’un journaliste
qui fait son travail P. 4
Pas de référendum avec
les ressources publiques P.
4
Les milliards d’euros gaspillés par l’UE P.5
La Banque centrale du Japon passe à l’attaque P.6
RELIGION
La montée en puissance
du catholicisme
en Europe du Nord
Pas de mondanité ni de vanité P.7
Rapport de l’AEd sur
les persécutions dans le
monde P.8
CULTURE
Exposition P.9
Concerts de la quinzaine
P.10
www.ihsnews.net
Le 1er Hebdomadaire catholique gratuit.
« Les communicateurs catholiques doivent relever le défi de plus en plus grand de présenter la sagesse, la vérité et la beauté
de l’Evangile dans un langage capable de toucher les esprits et les coeurs des innombrables personnes en quête de sens et de
direction dans leurs vies, en tant qu’individus et membres de la société» Pape François.
IHS News est un service de presse en ligne indépendant s’appuyant sur un réseau de 1500 correspondants.
2
International
France
Vendredi 27 mars 2015
Le renouveau catholique en Europe du Nord
L’Europe du Nord est devenue l’une des régions
les moins religieuses du
monde.
comme après la visite
du pape Benoît XVI en
2010, puisque cette tendance à la hausse dure
depuis dix ans.
Le premier ministre britannique David Cameron, un conservateur, a
légalisé le « mariage »
homosexuel et déclaré
qu’il interdisait l’avortement… après la vingtième semaine de grossesse.
Il y a dix ans, les démocrates chrétiens des
pays nordiques, dont
les drapeaux sont frappés d’une croix, se sont
opposés à ce que le
préambule de la Constitution
européenne rappelle le rôle du
christianisme dans la culture européenne.
Aujourd’hui, en Grande-Bretagne
et dans les pays nordiques, une
morale très laxiste est le dogme
politique en vogue et l’apathie
religieuse la weltanschauung dominante.
Par ailleurs, les Eglises nationales des Etats de la région ont
conservé une certaine importance sociale.
En Grande-Bretagne, la reine est
toujours le chef de l’Eglise anglicane, et les évêques anglicans
sont des pairs de la Chambre
des Lords.
D’autre part, les sondages révèlent constamment que les
pourcentages d’appartenance à
l’Eglise luthérienne sont élevés
dans les pays nordiques.
La majorité des Scandinaves et
des Finlandais célèbrent baptêmes, mariages (quand ils se
marient : plus de la moitié des
couples ne sont pas mariés) et
enterrements dans leurs Eglises
nationales.
En Suède, la plupart des familles
allument les cierges de l’Avent et
les processions de la sainte Lu-
A l’heure actuelle, la
Scandinavie est l’une
des régions les plus
riches en vocations de
tout l’hémisphère nord.
L’Eglise comprend 103
000 fidèles en Suède et
17 séminaristes.
cie restent populaires.
André Malraux avait prédit : «
Le vingt et unième siècle sera
religieux ou ne sera pas ». Les
sociologues notent que, même
dans des sociétés sécularisées,
les habitants aspirent à une
forme de spiritualité.
Mais, en dépit de la visibilité sociale et culturelle du protestantisme dans les pays du nord de
l’Europe mentionnée ci-dessus,
les Eglises luthérienne et anglicane sont en train de mourir.
Les sociologues britanniques
prédisent que les anglicans
pratiquants connaîtront bientôt
le même sort que le dodo et le
mammouth, tombant de 800 000
à juste 50 000 au milieu du siècle
(les mêmes perspectives désastreuses attendent les épiscopaliens en Amérique du Nord).
En Suède, 4 pour cent des luthériens se rendent régulièrement
au temple, et les pourcentages
correspondants en Norvège et
en Finlande sont inférieurs à 2
pour cent.
Par contre, l’Eglise catholique
connaît une petite renaissance
en Europe du Nord.
Il y a actuellement plus de catholiques pratiquants que d’angli-
cans pratiquants en Grande-Bretagne.
Les pays nordiques comptent
environ 600 000 catholiques, en
gros 3 pour cent de la population
(à peu près le même pourcentage qu’en Asie).
Il est certain que cette situation
résulte en partie de l’immigration.
Depuis que l’Union européenne
s’est agrandie en 2004 en incluant les Etats moins prospères
de l’ex Europe de l’Est, les pays
nordiques et les Iles britanniques
ont été envahis par des immigrants venus de nations catholiques : Pologne (2, 2 millions de
Polonais ont quitté leur pays au
cours des dix dernières années),
Slovaquie, Croatie et Lituanie.
Si par conséquent la messe est
célébrée en polonais ou en serbo-croate dans l’ensemble de
l’Europe du Nord, la population
indigène de la région est également attirée par l’Eglise catholique.
Pendant les dix dernières années, le nombre de séminaristes
britanniques a quadruplé.
Ce phénomène n’est pas dû à
l’immigration (les jeunes immigrés polonais rentrent en général
au séminaire dans leur pays) ou
à de brefs élans d’enthousiasme,
Par comparaison, l’archidiocèse de Vienne dont
les fidèles sont treize
fois plus nombreux ne
compte même pas le
double de candidats à la
prêtrise.
En 2009, les reliques de Sainte
Thérèse de Lisieux ont parcouru la Grande-Bretagne, attirant
dans ce pays les pèlerinages les
plus importants depuis le MoyenÂge.
Les jeunes catholiques britanniques lancent de nouvelles initiatives telles que le pèlerinage
annuel Saint Jean-Paul II.
Le sacrement de réconciliation
revient en force au RoyaumeUni : le nombre de catholiques
britanniques qui se confessent
a augmenté de plus de 60 pour
cent depuis 2010.
Dans les pays nordiques, le
Chemin néocatéchuménal – une
communauté à vocation missionnaire fondée par le peintre espagnol Kiko Argüello – joue un rôle
clé dans l’évangélisation.
Le Danemark, un pays qui ne
comprend que 40 000 catholiques, compte 18 séminaristes
dans le cadre de ce Chemin,
tandis que la Finlande, avec seulement 10 500 catholiques, en a
15.
Par ailleurs, le nombre de religieuses
en
augmentation
constante dans cette région est
de 680.
Vendredi 27 mars 2015
Les ordres cloîtrés sont ceux qui
attirent le plus de nouvelles postulantes.
Il y a maintenant une religieuse
pour 880 catholiques dans la région ; aux Etats-Unis, ce chiffre
est de 1 pour 1400.
De plus, le nombre de religieuses
diminue rapidement aux EtatsUnis, tandis qu’il augmente dans
les pays nordiques.
L’Europe du Nord est également
un terrain fertile pour les conversions.
En 2009, le pape Benoît XVI a
créé l’Ordinariat personnel de
Notre-Dame de Walsingham,
permettant ainsi aux prêtres
anglicans de passer du côté du
Vatican.
Depuis lors, de nombreux
membres du clergé anglican,
frustrés par le rejet de la Tradition par l’archevêché de Canterbury, siège du primat de l’Eglise
anglicane, ont fait de même.
Les convertis scandinaves et finlandais espèrent que le Vatican
créera un Ordinariat du même
type pour les Luthériens.
Par ailleurs, l’une des figures
chrétiennes les plus célèbres de
Scandinavie, le pasteur suédois
charismatique Ulf Ekman, s’est
récemment converti au catholicisme avec sa femme.
Il a déclaré que le Catéchisme de
l’Eglise catholique était le meilleur livre qu’il ait jamais lu.
L’Europe du Nord est sans
International
conteste l’une des régions les
plus athées du monde.
Et pourtant, l’Eglise catholique,
bien que très minoritaire, y
connaît une renaissance dont
seuls les papes de la Contre-réforme auraient pu rêver.
On peut en tirer une importante
leçon.
Comme l’a dit le Christ, Ses disciples doivent être le sel de la
Terre.
Les Eglises luthérienne et anglicane se sont depuis longtemps
affadies.
En dehors de quelques rituels
en voie de disparition, elles sont
dans une large mesure indissociables de la culture séculière
dans son ensemble.
C’est le fait que l’évêque luthérien de Stockholm est une hommosexuelle qui résume peut-être
le mieux l’évolution du protestantisme en Europe du Nord.
Le catholicisme a toujours représenté une contre-culture, et,
contrairement aux climats politiques et aux courants intellectuels, a toujours adhéré à une
morale unique.
En dépit des pressions de certains milieux catholiques, l’Eglise
est demeurée constante dans sa
proclamation de la vérité, même
quand celle-ci était impopulaire.
Beaucoup ont dit en plaisantant
que l’Eglise anglicane c’était le
parti tory [conservateur] en oraison.
Aujourd’hui, l’Eglise anglicane et
les Eglises luthériennes ne sont
que des entités séculières qui
pratiquent la prière.
S’agissant de leur enseignement
sur la vie et le mariage jusqu’à
l’ordination des femmes, les
Eglises protestantes de l’Europe
du Nord ont donné l’impression
que la moralité est une donnée modifiable, ce qui rend ces
Eglises moins crédibles.
3
Et pourtant des âmes éprises de
spiritualité comme Ulf Ekman et
les prêtres anglicans convertis
au catholicisme veulent davantage.
Ils veulent une Eglise qui recherche plutôt la cohérence
dans son enseignement que les
éloges du New York Times.
Conversion d’un pasteur suédois
au catholicisme
Le dimanche 9 Mars, les communautés évangéliques suédoises
ont appris avec stupéfaction qu’Ulf Ekman, un des pasteurs évangéliques les plus connus dans le pays, ainsi que son épouse, Birgitta, allaient se convertir au catholicisme. Une annonce que le
pasteur a faite personnellement pendant un sermon, dans l'église
qu'il a lui-même fondée il y a 30 ans à Upsal.
« Nous aimons cette assemblée que nous avons contribué à
construire et que nous avons servie pendant ces trente dernières
années. Nous ne pourrions pas imaginer autre chose que d'être
pleins de gratitude pour cette longue période avec vous. Néanmoins, nous avons senti clairement l’appel du Seigneur d'entrer
avec foi dans une nouvelle phase de notre vie. Tout en le faisant,
nous sommes convaincus que l'assemblée est entre de bonnes
mains et continuera de fleurir et porter de bons fruits dans la vision
qui est la sienne », déclare le pasteur face à une immense assemblée au cours de son sermon, le 9 mars dernier.
« J’en suis venu à réaliser que le mouvement que nous avons
représenté au cours des trente dernières années, en dépit de ses
succès et du grand bien réalisé dans différents domaines de mission, fait partie de la fragmentation en églises protestantes de la
chrétienté, en cours », expliquera-t-il ensuite dans un éditorial
pour le grand journal évangélique suédois de référence Daegens
Nyheter.
Tous les Suédois savent qui est Ulf Ekman, fondateur en 1983 de
la communauté charismatique Livets Ord (littéralement « La Parole
de la Vie »), après avoir claqué la porte de l'Eglise luthérienne de
Suède, où il était pasteur. Son but à l’époque était de revenir aux
fondamentaux de la foi, non sans triomphalisme et en prêchant
notamment la guérison, selon le modèle des grandes Eglises pentecôtistes américaines. Le tout en s'opposant explicitement à la
théologie libérale des luthériens d'une part et, d'autre part, à la
papauté, diabolique, des catholiques...
Depuis sa création, Livets Ord a connu un grand succès populaire.
Son école biblique est devenue une référence parmi les évangéliques et serait la plus importante de Scandinavie. En quelques
années, elle s'est surtout imposée comme la plus grande megachurch en Suède. Plus de 9500 étudiants sont sortis diplômés de
son école biblique.
En rejoignant l'église catholique, Ukf Ekman dit envisager de poursuivre l'unité entre les confessions et mouvements chrétiens. Dans
une note sur le site Web de son ministère, il explique qu’avec sa
femme, durant ces dix dernières années, ils ont vécu une lente
transformation aux contacts de catholiques romains pratiquants,
notamment de nombreux charismatiques.
Selon des détails rapportés par La Vie, dans certains milieux protestants courait le bruit depuis des années que le pasteur penchait
« dangereusement » pour la théologie catholique.
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International
Vendredi 27 mars 2015
La situation des catholiques en Norvège
Le P. Sigurd Markussen, co-président de Caritas Norvège et
actuellement vice-recteur du collège sacerdotal allemand Campo
Santo Teutonico au Vatican, explique la situation de l’Eglise catholique dans son pays, la Norvège.
Père Markussen, vous venez
de Norvège. Comment avezvous pu trouver votre vocation
dans cette diaspora ?
Père Markussen – En Norvège,
la diaspora est un mélange complexe de beaucoup de choses.
Le pays lui-même est couvert
de montagnes et de fjords, ce
qui signifie que les Norvégiens
vivent en général très dispersés.
Environ 1% du pays environ est
habité ; selon les statistiques, il
y a environ 4,5 millions de personnes qui vivent en Norvège, ce
qui fait à peu près 15 personnes
au kilomètre carré.
La Norvège est principalement
luthérienne évangélique (environ
80%) et la population catholique
représente à peu près 200.000
personnes. Nos paroisses sont
surtout le long de la côte, du sudest au nord-est. Les catholiques
de Norvège viennent du monde
entier. Je suis curé (quand je
n’étudie pas à Rome) à la paroisse Saint Hallvard à Oslo, où
nous avons plus de 21.000 paroissiens de cent quarante nationalités différentes. La plupart
d’entre eux sont à moins d’une
heure de la paroisse, en voiture
et, pour la plupart, ils peuvent se
rendre facilement à l’église en
métro ou en bus.
Mes deux dernières nominations
comme curé étaient très différentes. J’ai servi pendant six ans
à Haugesund (partie ouest de la
Norvège), sur un territoire grand
comme la moitié de la Belgique,
auprès de 1000 paroissiens représentant quatre-vingts nationalités. Je célébrais la messe dans
cinq lieux différents, faisant des
trajets d’une heure à trois heures
et demie de route plusieurs fois
par semaine, pour servir la communauté. A Arendal (partie sud
de la Norvège), je n’avais qu’un
autre lieu à desservir en plus
de l’église paroissiale. Là aussi,
la plupart des fidèles mettaient
moins d’une heure en voiture
pour venir à l’église.
Je sais que, dans d’autres pays,
cela peut sembler étrange à
beaucoup de faire une heure de
voiture pour participer à la messe,
et c’est le cas pour la plupart de
nos paroissiens, qui viennent de
divers endroits du monde dans
notre pays particulier. Pourtant
nous avons un taux de participation à la messe d’environ
50% dans la plupart des cas. Il
serait certainement plus élevé
si nous avions plus d’églises
mais, pour le moment, ce serait
trop cher pour nous. Cela vaut la
peine aussi de mentionner que le
nombre de catholiques en Norvège a plus que doublé au cours
des cinq dernières années.
Etre prêtre en Norvège est synonyme d’être en déplacement,
sinon constamment, au moins
une bonne partie du temps pendant la semaine. Pour mieux
servir les grands groupes d’immigrants, nous avons organisé des
missions spécifiques, avec des
prêtres qui connaissent leurs langues, comme le polonais, le tamoul, le vietnamien, l’espagnol,
le tagalog/ilungo etc.
Combien la Norvège a-t-elle
de vocations en moyenne ?
Quelle est leur proportion par
rapport au nombre de catholiques dans le pays ?
Nous avons à peu près 90
prêtres qui travaillent dans nos
trois diocèses, dont 70 dans ce-
lui d’Oslo, qui couvre tout le sud
de la Norvège (au sud de Trondheim). Nous avons 24 paroisses
dans ce diocèse et, comparé à
beaucoup de pays du monde, le
nombre de nos prêtres pourrait
sembler plus que suffisant. Dans
la situation actuelle, nous nous
en sortons, mais le défi qui nous
a plus ou moins tous surpris fut
le « tsunami » des travailleurs
polonais qui ont commencé à arriver en 2005. Pendant ces huit
dernières années, le nombre de
paroissiens polonais a explosé
et il est maintenant d’environ
100.000. C’est pour cette raison
que le diocèse d’Oslo a dû organiser la venue d’un bon nombre
de prêtres polonais pour servir
ces nouveaux paroissiens. La
Norvège n’a pas tellement à se
battre avec la crise économique,
grâce à notre production de pétrole et de gaz. En Norvège,
l’économie se maintient, et beaucoup viennent y chercher du travail.
Même si le nombre de prêtres
est élevé, nous pourrions rejoindre encore davantage de paroissiens si nous avions le luxe
d’avoir plus de prêtres.
Où vivent la plupart des catholiques ? Dans les zones urbaines ? À Oslo ?
La plupart des catholiques vivent
dans le sud de la Norvège et principalement dans la région d’Oslo,
mais Stavanger et Bergen, dans
la partie ouest de la Norvège,
enregistrent une énorme croissance parmi leurs paroissiens.
La maison royale est protestante, avec Harald V. Le roi a-t-il
une bonne réputation pour ce qui
concerne les questions d’intérêt
public ou est-il simplement vu
comme un représentant ? Y a-til des personnalités catholiques
qui jouissent d’une bonne estime
de la part de l’opinion publique ?
Depuis avril de l’année dernière
(2012), la Norvège a une nouvelle
loi sur les questions des rapports
entre l’Eglise et l’Etat. L’Eglise
Vendredi 27 mars 2015
International
luthérienne évangélique de Norvège n’est plus « l’Eglise d’Etat
», ce qui signifie que l’Eglise peut
choisir elle-même ses évêques
et gérer ses propres affaires.
Mais l’Etat garde une main sur le
« volant ». Il paye tous les frais
concernant les bâtiments et les
salaires pour tous les Luthériens.
Le roi, qui était le chef de l’Eglise
en titre, ne l’est plus. Mais la loi
dit encore que le roi doit être luthérien évangélique.
moins de 8% des paroissiens
sont des Norvégiens de souche,
et le pourcentage est un peu plus
élevé dans les autres paroisses.
Notre défi est donc surtout de catéchiser et d’aider les paroissiens
à vivre leur foi concrètement et
de les soutenir spirituellement
dans une société de plus en plus
sécularisée.
Dans la vie publique, en Norvège, il y a quelques catholiques
mais nous ne sommes pas aussi
visibles que nous devrions et que
nous aimerions être.
Notre grand défi est de servir les
nombreux nouveaux immigrants,
et l’essentiel de notre attention
est centré sur cette question.
Nous n’avons pas le temps de
nous stabiliser et de réfléchir
sur notre catholicité. Cela vous
donne un aperçu de notre développement.
Dans de nombreux pays du
nord, il y a eu des mouvements
fortement anti-chrétiens depuis
les années 90. Est-ce dû à la
tendance puritaine ? L’Eglise
catholique réussit-elle à diffuser
ses enseignements ou est-elle
confondue avec les autres dénominations ?
Depuis les années 70, la Scandinavie a subi un sécularisme
croissant. Traditionnellement, la
Norvège, la Suède et le Danemark ont été des pays très chrétiens. La réforme de 1536-1537 a
rayé la catholicité du Danemark
et de la Norvège, mais pas totalement de la Suède. Dans la
vie publique comme dans la vie
privée, ses habitants ont gardé,
par tradition, une foi luthérienne
évangélique forte. Les changements politiques du début des
années 90, et plus particulièrement depuis les années 60, ont
modifié la situation de manière
spectaculaire. Aujourd’hui, en
Norvège, seulement 1% environ
des luthériens sont pratiquants.
J’imagine que la situation est
la même en Suède et au Danemark.
Nous aussi, les catholiques de
Norvège, nous expérimentons
la même situation. Chez nous,
le nombre élevé de catholiques
pratiquants et de participation à
la vie de l’Eglise est surtout dû
à une croissance constante de
l’immigration. Dans ma paroisse,
De quoi l’Eglise de Norvège
a-t-elle le plus besoin ?
En tant que catholiques, nous
avons eu l’autorisation de revenir en Norvège en 1843 (ayant
été bannis depuis 1537). A cette
époque-là, il y avait quarante catholiques étrangers qui vivaient à
Christiania (l’ancien nom d’Oslo,
5
la capitale).
pas du tout.
Lorsque je suis né en 1966, nous
étions 6.000 ; lors de mon ordination, en 1996, nous étions devenus 40.000 et aujourd’hui nous
sommes 200.000. Pendant mon
enfance et mon adolescence,
« tout le monde se connaissait
». La réalité d’aujourd’hui est
complètement différente. Non
seulement nous faisons l’expérience d’une croissance rapide
mais aussi de l’augmentation du
nombre des paroissiens issus
de pays catholiques pratiquants
qui viennent dans un pays sécularisé où l’on ne trouve pas une
église catholique à tous les coins
de rue.
Mais nous avons confiance en
l’Esprit-Saint et dans la divine
miséricorde. Nous faisons du
mieux que nous pouvons ; merci
de prier pour nous.
Garder la foi et la pratique est
donc un sérieux défi pour chacun de ces nouveaux arrivants ;
et c’est aussi un défi pour nous,
les prêtres, de parvenir à servir
tous ceux dont nous nous occupons et de les assister dans leur
vie spirituelle et sacramentelle,
souvent dans une langue qu’ils
comprennent à peine ou même
Sigurd Markussen est né en
1966 à Oslo et a été ordonné
prêtre en 1996 pour le diocèse
d’Oslo. Il a été responsable national des jeunes (1996-1998),
curé de trois paroisses différentes jusqu’à l’automne 2012,
puis il est venu à Rome faire
une licence en théologie dogmatique. Il est co-président de Caritas Norvège. Pendant de nombreuses années, il a été membre
du conseil presbytéral de son
diocèse, et les cinq dernières années, il en était le modérateur. Il
a aussi été membre du Collège
des consulteurs du diocèse pendant de nombreuses années et il
est actuellement vice-recteur du
Collège allemand « Campo Santo Teutonico » au Vatican.
International
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Vendredi 27 mars 2015
L’impressionnante croissance de l’Eglise d’Islande
de l’ordre fondé par Mère Teresa de Calcutta ont loué un petit
local où environ 20 personnes
venaient chaque jour au petit déjeuner.
L’Église catholique d’Islande, qui
ne compte que 10 000 fidèles,
est bien petite, mais elle se développe de façon très dynamique.
Islande 1 Mgr Pierre Bürcher,
évêque de Reykjavik, raconte à
l’Œuvre internationale catholique
de bienfaisance Aide à l’Église
en Détresse (AED) la vie de la
diaspora. Son diocèse s’étend
sur plus de 100.000 kilomètres
carrés.
Pierre Bürcher ne s’était pas représenté de façon si littérale la
sommation de Jésus : « Avance
au large ! ». Cela faisait 13 ans
qu’il était évêque auxiliaire de
Lausanne, en Suisse, lorsque
le Pape Benoît XVI le nomma
évêque de Reykjavik en octobre
2007. « Je n’avais jamais été en
Islande auparavant », admet en
souriant ce suisse de 67 ans. «
Ce fut une grosse surprise. Dieu
m’a vraiment emmené au large !
»
Pour lui, l’Islande est un pays
de contrastes. Et pas seulement
parce qu’il y a des volcans et de
la glace et qu’en hiver les jours
ne durent que 4 heures, tandis
qu’il ne fait quasiment pas nuit
en été. En effet, l’Église catholique comporte au moins autant
de diversité. « Nous avons de
nombreuses nationalités, c’est
une véritable Église universelle»
déclare Mgr Bürcher.
Bien que les 10 000 fidèles catholiques ne représentent qu’une
petite minorité d’à peine plus de
3 % d’une population d’environ
320 000 habitants, le dynamisme
de l’Église a de quoi réjouir. Le
nombre de catholiques a triplé au
cours des 10 dernières années,
et le pourcentage de catholiques
au sein de la population totale
est le plus élevé qui soit parmi
les pays nordiques. Il y a dix fois
plus de baptêmes que d’enterrements, et chaque année, entre
5 et 20 adultes sont baptisés au
cours de la veillée de Pâques.
Par ailleurs, le nombre de catholiques augmente aussi du fait de
l’immigration, principalement polonaise et philippine.
Cependant, la vie dans la diaspora n’est pas facile. Il n’y a que
17 prêtres. À part un islandais,
ils sont tous d’origine étrangère.
Les catholiques vivent très dispersés, et dans certaines régions l’instruction religieuse doit
avoir lieu par Internet, vu le faible
nombre d’enfants catholiques.
Quand Mgr Bürcher se rend à
une confirmation, il doit prendre
l’avion, parce que les distances
sont grandes et que les routes
sont souvent dangereuses: «
Les routes ne sont pas des autoroutes. C’est surtout en hiver qu’il
est dangereux de rouler sur la
glace. Mais en été, il y a souvent
un vent puissant. Nous avons
beaucoup d’accidents avec des
voitures trop légères qui sont déportées de la route par le souffle
du vent. »
L’Islande a été particulièrement
touchée par la crise économique.
Auparavant, l’île était considérée
comme l’un des pays les plus
riches au monde qui ne connaissait pas le chômage. Aujourd’hui,
c’est différent. Des gens qui
avaient acheté de grandes maisons ou de grosses voitures il y
a quelques années ne peuvent
maintenant plus rembourser les
crédits et sont endettés. « Il y a
quelques années, lorsque les
sœurs de l’ordre des Missionnaires de la Charité ont voulu
ouvrir une soupe populaire à
Reykjavik, les autorités ont déclaré qu’une telle institution était
inutile car il n’y avait pas de
pauvres. Cependant, les sœurs
Maintenant, après la crise économique, il y a chaque jour
jusqu’à 70 personnes qui répondent à la proposition. Il y a
beaucoup de volontaires et c’est
un merveilleux apostolat et témoignage de la foi », raconte
l’évêque. « L’expérience montre
que l’amour est contagieux. Un
boulanger du voisinage donnait
auparavant son pain de la veille
à un agriculteur pour son bétail.
Maintenant, il offre le pain aux
sœurs en disant : « Il n’est désormais plus possible de donner le
pain aux animaux ». Malgré tous
les problèmes créés par la crise
économique, l’évêque constate
certaines évolutions positives :
« Beaucoup de gens reviennent
aux vraies valeurs. La simplicité,
la famille, le contact avec la nature – tout cela retrouve de l’importance. »
L’Église catholique d’Islande a
besoin de soutien. C’est pourquoi l’AED a par exemple soutenu la publication du Missel en
islandais. L’évêque en a déjà
remis cette année un exemplaire
au Pape François en personne.
La publication de la petite Bible
de l’enfant « Dieu parle à ses enfants » et du petit Catéchisme «
Je crois » en islandais a également été soutenue.
Par ailleurs, l’AED a aidé
quelques prêtres et religieuses à
acheter un véhicule pour la pastorale, et a fourni des subsides
pour des travaux sur des bâtiments appartenant aux sœurs.
Mgr Bürcher déclare : « Alors
que je vivais encore en Suisse,
je croyais moi-même que l’Église
catholique d’Islande n’avait pas
besoin d’aide. Mais c’était une
information erronée. En réalité,
l’Église d’Islande ne pourrait pas
survivre en tant qu’Église sans
une aide de l’étranger. Nous
sommes très reconnaissants envers l’AED. »
Vendredi 27 mars 2015
Catholicisme
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Le Pape dénonce les docteurs de la loi qui ont perdu
la foi
Des SDF
dans les Musées du Vatican
150 personnes sans-abri, invitées par l’Aumônerie pontificale à visiter les musées du Vatican ce jeudi 26 mars dans
l’après-midi, ont été saluées par le Saint-Père durant leur passage à la Chapelle Sixtine. Il a serré la main à ceux qui étaient
sur sa chemin, puis leur a souhaité la bienvenue en déclarant que «ceci est la maison de tous, c’est votre maison. Les
portes sont toujours ouvertes pour tous.»
Ce n'est pas la doctrine froide
qui donne de la joie, mais la foi
et l'espérance de rencontrer Jésus. Il est triste de voir un croyant
qui ne sait pas se réjouir. La joie
d'Abraham qui exulte dans l'espérance de devenir père, comme
promesse de Dieu, a donc guidé
la réflexion du Pape François
dans le commentaire des lectures du jour lors de la messe célébrée à Sainte-Marthe. Abraham
est vieux, tout comme sa femme
Sarah, mais il croit, il ouvre « le
coeur à l'espérance » et il est «
rempli de consolations ». Jésus
rappelle aux docteurs de la loi
que Abraham exulte dans l'espérance de voir son jour « et fut
rempli de joie ».
« Et ceci est ce que ne comprennent pas ces docteurs de
la loi, a expliqué le Pape. Ils ne
comprennent pas la joie de la
promesse. Ils ne comprennent
pas la joie de l'alliance. Il ne
comprennent pas ! Ils ne savent
pas se réjouir, parce qu'ils ont
perdu le sens de la joie, qui ne
vient que de la foi. Notre père
Abraham a été capable de se réjouir parce qu'il avait la foi, alors
que les docteurs de la loi, eux,
avaient perdu la foi ! Parce que
le centre de la loi, c'est l'amour,
l'amour pour Dieu et pour le prochain. »
« Ils n'avaient qu'un système
de doctrine précise et qu'ils précisaient chaque jour pour que
personne n'y touche, a poursuivi
le Pape. Des hommes sans foi,
sans loi, attachés aux doctrines,
qui deviennent aussi une attitude casuistique : est-ce qu'on
peut payer l'impôt à César, estce qu'on ne peut pas ? Cette
femme, qui s'est marié sept fois,
quand elle ira au Ciel, sera-t-elle
l'épouse de ces sept hommes
? Cette casuistique, c'était leur
monde, un monde abstrait, un
monde sans amour, un monde
sans foi, un monde sans espérance, un monde sans confiance,
un monde sans Dieu. Et donc, ils
ne pouvaient pas se réjouir ! »
Il a ensuite remercié l’aumônier pontifical, Mgr Konrad Krajewski, pour avoir organisé cette visite, qu’il a définie comme
« une petite caresse » pour les hôtes. « Priez pour moi, a-t-il
ajouté. J’ai besoin de la prière de personnes comme vous.
Que le Seigneur prenne soin de vous, vous aide dans le chemin de la vie et vous fasse sentir son amour tendre de Père
», leur a-t-il dit en les bénissant. Le Saint-Père a ensuite salué
les personnes présentes une par une, s’entretenant durant
une vingtaine de minutes avec ce groupe, pour lequel la Chapelle Sixtine avait été spécialement fermée aux touristes et
aux journalistes.
Après la visite des jardins, des musées et de la Chapelle Sixtine, était prévu un repas offert par l’Aumônerie pontificale
aux sans-abri participants à cette visite guidée, qui marque
un nouveau signe de l’attention privilégiée portée par le Pape
François aux personnes les plus pauvres.
« Peut-être que les docteurs de
la loi, a observé le Pape avec
ironie, peuvent aussi se divertir, mais sans joie, et avec peur.
Ceci est la vie sans foi en Dieu,
sans confiance en Dieu, sans espérance en Dieu. Et leur coeur
était pétrifié. C'est triste, souligne
François, d'être croyant sans
joie. La joie, il n'y en a pas quand
il n'y pas de foi, pas d'espérance,
pas de loi, mais seulement les
prescriptions, la doctrine froide. »
« La joie dans la foi, la joie de
l'Évangile, est la pierre d'angle de
la foi d'une personne, a conclu le
Pape. Sans joie cette personne
n'est pas un vrai croyant. Nous
retournons à la maison, mais
d'abord nous faisons la célébration avec ces paroles de Jésus
: "Abraham, votre père, a exulté
dans l'espérance de voir mon
jour, il l'a vu, et fut rempli de joie".
Et nous demandons au Seigneur
la grâce de pouvoir voir Jésus, et
la grâce de la joie. »
La «loterie papale»
S'étant félicité de la somme recueillie grâce à la loterie de janvier dernier, remise à son Aumônier, le Saint-Père a donné son
feu vert pour une seconde édition. Le tirage au sort des billets
de 10 Euro est fixé au 30 juin. Ceux-ci seront disponibles au
Vatican, vendus près la Pharmacie, la Poste centrale et les
bureaux de la Place St.Pierre, le Super-marché, le Magasin de
la gare ferroviaire et celui des Musées. Cette fois encore, la
somme recueillie servira à des initiatives caritatives du Pape.
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Catholicisme
Vendredi 27 mars 2015
Chrétiens, oui mais...
Tant de personnes se disent
chrétiennes mais n’acceptent
pas « le style » avec lequel Dieu
veut les sauver ?
Ce sont les chrétiens que le
Pape François a appelés « chrétiens oui, mais... », incapables de
comprendre que le salut passe
par la croix. Et Jésus sur la croix
– a expliqué le Souverain Pontife
dans son homélie de la Messe
célébrée à Sainte-Marthe mardi
24 mars – est précisément « le
noyau du message de la liturgie
d’aujourd’hui » (cf. Jn 8, 21-30).
Le peuple de Dieu esclave en
Egypte – a expliqué le Pape –
avait été libéré.
Le « chemin de libération » commença ainsi dans la joie. Les
israélites « étaient contents »
parce qu’ils étaient « libérés de
l’esclavage », contents parce
qu’ils « portaient en eux la promesse d’une très bonne terre ».
Mais à un certain moment, a
poursuivi le Pape, au moment
où « s’allongeait le chemin »,
le peuple ne supporta plus le
voyage et « se fatigua ».
C’est pourquoi il commença à
parler « contre Dieu et contre
Moïse : pourquoi nous avoir fait
sortir d’Egypte pour nous faire
mourir dans ce désert ? ».
empoisonnée ».
».
Jésus aussi parle de ce même
comportement.
C’est un comportement que nous
rencontrons encore aujourd’hui.
En se référant à un passage des
Evangiles de Matthieu (11, 17)
et de Luc (7, 32), le Souverain
Pontife a dit : « Jésus, lorsqu’il
parle de ce comportement, dit :
"Mais qui peut vous comprendre,
vous? Vous êtes comme ces gamins assis sur une place: Nous
vous avons joué de la flûte, et
vous n'avez pas dansé ! Nous
avons entonné un chant funèbre,
et vous n'avez pas pleuré ! N’y
a-t-il rien qui vous satisfasse?" ».
Dans leur mécontentement, «
ils se défoulaient, mais ne se
rendaient pas compte que par
ce comportement, ils empoisonnaient leur âme ».
C’est-à-dire que le problème «
n’était pas le salut, la libération
», parce que « tous le voulaient
» ; le problème était « le style
de Dieu : la musique de Dieu
pour danser ne plaisait pas ; les
chants funèbres de Dieu pour
pleurer ne plaisaient pas ». Alors,
«que voulaient-ils » ?
Voici ensuite la venue des serpents, parce qu’ « ainsi, comme
le venin des serpents, à ce moment là, ce peuple avait l’âme
Ils voulaient, a expliqué le Pape,
agir « selon leur pensée, choisir
leur propre voie de salut ». Mais
cette route « ne mène nulle part
Même « parmi les chrétiens »,
s’est interrogé François, combien sont « un peu empoisonnés
» par ce mécontentement ? Nous
entendons dire : « Oui, vraiment,
Dieu est bon, mais chrétiens oui,
mais... ».
Ce sont ceux, a-t-il expliqué, «
qui n’ouvrent par en grand leur
cœur au salut de Dieu » et « demandent toujours des conditions
» ; ceux qui disent « oui, oui,
oui, je veux être sauvé, mais par
cette route-là ».
C’est ainsi que « le cœur est empoisonné ».
François a souligné : « Ne pas
accepter le don de Dieu avec
son style, là est le péché ; là est
le venin ; cela nous empoisonne
l’âme, ôte la joie, ne laisse pas
avancer ».
Et « comment le Seigneur résout-il cela ? Par le même venin,
par le même péché » : c’est-àdire « il prend sur lui le venin, le
péché et est relevé ».
Ainsi guérit-il « cette tiédeur de
l’âme, cette façon d’être chrétiens à moitié », ce fait d’être «
chrétiens oui, mais... ».
La guérison, a expliqué le Pape,
ne vient qu’en « regardant la
croix », en regardant Dieu qui assume nos péchés.
Voici dès lors son invitation adressée aux fidèles : « Regardons le
serpent, le venin dans le corps
du Christ, le venin de tous les
péchés du monde et demandons
la grâce d’accepter les moments
difficiles ; d’accepter le style divin
du salut ; d’accepter également
cette nourriture si légère dont se
plaignaient les Juifs » : la grâce,
en d’autres termes, « d’accepter
les voies par lesquelles le Seigneur me fait avancer ».
François a conclu en souhaitant
que la semaine sainte « nous
aide à sortir de cette tentation de
devenir "chrétiens oui, mais..." ».
Vendredi 27 mars 2015
Catholicisme
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Une prière mondiale pour la paix
en souvenir de Ste Thérèse d’Avila
Une prière mondiale pour la paix
a été ouverte ce jeudi matin par
le pape François lors de la messe
célébrée à Sainte-Marthe.
Elle se tient à l’occasion du 5°
centenaire de la naissance de
sainte Thérèse d’Avila, qui aura
lieu samedi prochain.
Le préposé général, qui a participé à la messe ce ce jeudi matin à Sainte-Marthe avec le Pape
François, a demandé à tout
l’Ordre des Carmes Déchaux et
à tous ceux qui le souhaitent de
s’unir pour une heure de prière
silencieuse mondiale pour la
paix.
Les fidèles sont invités à prendre
part à cette initiative d'ici au 28
mars, jour anniversaire de la
naissance de Thérèse.
Réformatrice du Carmel, sainte
Thérèse d'Avila est en effet née
le 28 mars 1515 et décédée dans
la nuit du 4 au 15 Octobre 1582,
une date étrange qui correspond
au passage du calendrier julien
au calendrier grégorien, qui avait
provoqué la suppression de 11
jours. En 1982, le quatrième centenaire de son décès avait donné
lieu à un long voyage du Pape
Jean-Paul II en Espagne.
Voici les paroles prononcées ce
jeudi matin par le Pape François : « Chers frères et soeurs,
après-demain, le 28 mars, sera
célébré le cinquième centenaire
de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus, Vierge et Docteur
de l'Eglise.
l'amour de Dieu puisse vaincre
les incendies de guerre et de
violence qui affligent l'humanité,
et que le dialogue prévale partout sur l'affrontement armé. Que
Sainte Thèrèse de Jésus intercède pour cette supplique. »
Tous les Carmels du monde et
les communautés amies sont
invités à vivre publiquement ce
temps de prière, en pleine communion avec les évêques du lieu,
les paroisses, les groupes de
laïcs, les familles, les personnes
seules et malades... Durant ce
temps de prière, une bougie doit
être disposée de façon à être visible de l'extérieur.
La grande famille du Carmel unie
dans une supplique mondiale
pour la paix
Dans un document diffusé il y a
quelques jours, le préposé général des Carmes déchaux, le
père Saverio Cannistra, évoquait
la célébration des 500 ans de
la naissance de Sainte Thérèse
d'Avila comme « un moment attendu avec ferveur et préparé
avec soin durant ces dernières
années dans tous les monastères, couvents et confraternités
du Carmel séculier ».
S'adressant à l'ensemble des
personnes proches de la spiritualité carmélitaine, il les invitait, du 26 à 28 mars, à s'investir
dans « une prière spéciale, dans
laquelle l'intention de tous soit la
paix dans le monde.
Sur la demande du père général
des Carmes déchaux, présent
aujourd'hui avec le père vicaire,
dans cette journée se tiendra
dans toutes les communautés
carmélitaines du monde, une
heure de prière mondiale pour la
paix.
"Le monde est en flammes", hurlait Thérèse à la vue des conflits
et divisions qui dévastaient la
société à son époque. Notre
monde, aussi, est en flammes,
et parfois nous ne sommes pas
assez sensibles ou nous n'avons
pas la foi nécessaire pour croire
que nous pouvons éteindre le feu
qui nous entoure. »
Je m'unis de tout coeur à cette
initiative, afin que le feu de
« Nous ne pourrons pas nous
cacher en laissant uniquement à
ceux qui gouvernent, à ceux qui
ont des responsabilités, la tâche
de résoudre ces problèmes, a-t-il
tenu à préciser. La voix de Sainte
Thérèse doit retentir dans nos
cœurs, et, ainsi, nous décider
à retirer de nos esprits ce petit
quelque chose en nous, qui nous
dit que ce n'est pas le moment
de se fatiguer pour des choses
de peu d'importance... »
« Unis au Christ, le véritable ami,
qui a porté au monde la réconciliation avec Dieu, nous élevons
les yeux au ciel en priant le Père
afin qu'il nous donne la paix, qui
exige le dialogue, qui favorise la
réconciliation entre les hommes.
"Pardonnez et nous serons pardonés", nous dit le Seigneur.
Ouvrons nos cœurs au pardon,
demandons-le à ceux que nous
avons offensés, et prions Dieu
de nous donner la paix, celle que
nous a promis Jésus, pas celle
du monde, mais qui celle qui
remplit le cœur de joie et nous
libère de tout type de lâcheté. »
Reliant cette initiative aux prières
interreligieuses pour la paix organisées à plusieurs reprises
depuis la rencontre d'Assise en
1986, le père Cannestra a conclu
: « Fils de l'Église, vivons intensément cette initiative que le
Pape François a lui aussi prise à
son compte, et nous invitons tous
les fidèles à s'y associer, selon
l'exemple que Saint Jean-Paul II
nous a enseigné à Assise. »
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