ICLS-R-2003-04-0095-11.doc/v.2
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I. Introduction
1.
Pris individuellement, l’indice des prix à la consommation (IPC) est peut-être le nombre
statistique le plus important couramment établi par des organismes statistiques nationaux.
Il joue et continuera de jouer un rôle important pour déterminer les politiques nationales,
tant économiques que monétaires. Les entreprises et les ménages y sont d’autant plus
attentifs que les obligations contractuelles, les taux d’intérêt et les salaires sont souvent
ajustés en fonction des mouvements de cet indice ou influencés par eux. Compte tenu de
l’importance de l’IPC, il n’est pas surprenant que l’on se soit particulièrement intéressé
pendant des années aux méthodes de mesure.
Genèse
2.
Le Bureau international du Travail (BIT), qui est l’organisme chargé, dans le système des
Nations Unies, de traiter la question des indices des prix à la consommation, veille depuis
toujours à ce que les normes internationales sur la question reflètent les meilleures
pratiques et les avancées méthodologiques. La première résolution de l’OIT remonte à
1925, avec la seconde Conférence internationale des statisticiens du travail (CIST), et des
résolutions révisées ont été adoptées par la sixième (1947), la dixième (1962) et la
quatorzième (1987) CIST.
3.
Au moment de l’adoption de la résolution de 1925, l’établissement d’un IPC devait
permettre essentiellement d’ajuster les salaires pour compenser les variations du coût de la
vie, ce qui explique que la première série de normes porte sur les indices du «coût de la
vie» et non sur l’IPC. A l’époque, les expressions «indice du coût de la vie» et «indice des
prix à la consommation» étaient généralement utilisées indifféremment comme
synonymes.
4.
Plus tard, une distinction a été établie entre le concept d’«indice du coût de la vie», conçu
pour mesurer l’évolution du coût nécessaire au maintien d’un niveau de vie donné, et le
concept de l’«indice des prix pur», destiné à mesurer l’évolution du coût d’achat d’un
ensemble spécifique – ou «panier» – de biens et services de consommation. Pour cette
raison, la dixième Conférence internationale des statisticiens du travail (1962) a décidé
d’adopter le terme plus général d’«indice des prix à la consommation», que l’on peut
comprendre comme désignant l’un et l’autre de ces deux concepts.
5.
La résolution de 1987 abordait des aspects aussi importants de l’IPC que son champ, la
définition des agrégats élémentaires, les méthodes utilisées pour les pondérations,
l’échantillonnage, les procédures de collecte de données sur les prix, les problèmes de
substitution, etc. En 1989, le BIT a publié un manuel de méthodes qui donnait aux pays des
orientations quant à l’application concrète des normes.
L’évolution récente
6.
Au cours des années qui ont suivi la publication du manuel de 1989, il est apparu
clairement qu’un certain nombre de problèmes méthodologiques persistants et prêtant à
controverse nécessitaient un complément d’investigations et d’analyse. De nombreux
commentaires ont été formulés sur les sources possibles de biais dans les estimations de
l’IPC. On s’est interrogé sur la manière de traiter les changements de qualité et les
nouveaux produits, sur le choix de la formule de l’indice, sur la pertinence et l’ancienneté
des pondérations utilisées, etc. Le risque que l’IPC pourrait ne pas bien représenter les