Projet ANR ASURET - Analyse de flux de matière du secteur
de la construction à l’échelle de l’ouvrage et du territoire (tâche 4.2)
BRGM/RP-61849-FR Ŕ Rapport final 5
Synthèse
Le projet ASURET (Analyse Systémique de l’Utilisation de Ressources non renouvelables de la
Technosphère) s’inscrit dans le cadre du programme ECOTECH cofinancé par l’Agence
Nationale de la Recherche.
ASURET vise à définir les conditions d’amélioration du bilan des activités du BTP, en réduisant
le recours aux ressources naturelles et en optimisant la valorisation de matériaux recyclés. Ceci
suppose de reconsidérer globalement l’activité BTP dans une approche systémique, et
d’explorer les voies qui permettraient de favoriser le développement de modèles de production
et de consommation plus vertueux au travers de ce changement de paradigme.
L’état des lieux présenté ici constitue une description qualitative et quantitative des flux de
matières à l’échelle d’un ouvrage et d’un territoire. Il présente les données consolidées
d’inventaire et de caractérisation des flux de matière aux deux échelles considérées, et une
analyse critique sur la disponibilité, la fiabilité, les défauts de cohérence des données telles
qu’elles ont pu être appréciées.
Le stock de matière accumulé dans le bâti et les infrastructures de la ville d’Orléans a ainsi été
estimé (pour les substances et produits considérés dans le périmètre de l’étude, hors
aménagements et mobiliers urbains) à 28,5 millions de tonnes, soit environ 253 tonnes par
habitant). Ces données peuvent être mises en perspective avec deux exercices du même type,
conduits l’un en 2007 sur la ville de Vienne (Autriche) et l’autre au niveau national au Japon
(Hashimoto et al., 2009), avec toutefois un périmètre d’étude un peu différent, qui ont abouti
respectivement à des valeurs estimées de 350 t/hab. et 235 t/hab.
Sur la période 2004 Ŕ 2006, les entrées dans le stock sous la forme de matériaux de
construction représentent 358 000 tonnes (près de 3,2 tonnes par habitant), la matière extraite
pour la fabrication de ces matériaux s’élève à plus de 382 000 tonnes soit près de 3,4 tonnes
par habitant. Dans le même temps, les sorties sous la forme de déchets représentent 166 000
tonnes. Le stock s’est donc accru sur cette période de 192 000 tonnes, soit 0,7% du stock (1,7
tonnes par habitant).
Le suivi des entrées et sorties mis en œuvre autour de la construction de 3 établissements
scolaires des Bouches-du-Rhône a montré qu’il était possible de collecter des informations
fines et précises à l’échelle du chantier.
Quelle que soit l’échelle considérée, cet exercice a montré la difficulté à disposer des données
nécessaires à la quantification et la caractérisation des flux et du stock. Le format, l’accès et la
pertinence des données existantes ne permettent pas la réalisation d’un inventaire
systématique et détaillé. Le bouclage des flux est aujourd’hui impossible, faute d’une absence
de continuité et de traçabilité de l’information (notamment aux différentes étapes de
transformation des matériaux en produits).
Le rapport BRGM/RP-60666-FR (Projet ANR ASURET - Échelle spatio-temporelle de l’analyse)
a montré la pertinence de l’échelon départemental ou du bassin d’activité économique pour
l’observation des flux. Consolider ces flux à l’échelle régionale permettrait de boucler les
besoins avec les différents gisements, de mieux appréhender la notion de bassin de
consommation (qui peut dépasser les limites administratives départementales), et d’avoir une
réflexion prospective.