DÉCEMBRE 2008 SETCA EXPRESSO SECTEURS MÉTAL ET NON-FERREUX 4
Entré en vigueur début 2008, le nouveau
système de bonus connait un grand
succès sur le banc des employeurs. Ces
avantages salariaux ne sont permis que
moyennant une convention collective de
travail négociée, en fonctions d’objectifs
transparents qui doivent valoir pour un
groupe de employés. Point négatif: les
avantages liés aux résultats ne sont pas
considérés comme du salaire et ne seront
dès lors pas pris en compte pour la
constitution de vos droits en
sécurité sociale.
POURQUOI CES GRATIFICATIONS
SÉDUISENT-ELLES LES ENTREPRISES?
Le bonus est seulement soumis à un
prélèvement à la source de 33%, prélèvement
déductible fi scalement. Ce nouvel outil
permet donc d’augmenter le revenu des
employés, sans devoir trop mettre la main
au portefeuille.
Ð
EXEMPLE
Pour qu’un travailleur puisse bénéfi cier d’un
bonus de 1000€ net
Auparavant: l’employeur devait débourser
près de 2500€ après impôts
Maintenant, avec le nouveau système de
bonus: le coût réel de la gratifi cation après
l’impôt et la déduction fi scale est seulement
de 878€
Un instrument dont les employeurs
semblent avoir saisit toutes les subtilités,
puisque ces derniers ont recours au
nouveau système de bonus pour augmenter
artifi ciellement le salaire net…
Au vu de l’évolution des
fonctions présentes sur le
marché du travail, nous
pensons que la distinction
entre ouvriers et employés
n’est plus de ce temps. Le
SETCa n’est pas opposé à
une harmonisation des
statuts des ouvriers et des
employés. Mais à la
condition que ce rapproche-
ment se fasse dans le cadre
d’une concertation entre
partenaires sociaux (patrons
et syndicats). Et pour autant
que l’objectif ne soit pas de
réduire les droits liés au
statut des employés, mais
bien d’améliorer le statut
des uns et des autres en
préservant les acquis de
chacun des statuts.
Le SETCa envisage de manier
ce nouvel instrument avec
précaution. En tout état de
cause, il est exclu qu’un revenu
existant soit converti en pareils
avantages. Nous souhaitons
aussi qu’à l’avenir, priorité soit
donnée à l’augmentation du
revenu brut «normal»
permettant de constituer les
droits en sécurité sociale. Si,
par ailleurs, l’opportunité se
présente de négocier un extra
pour les employés, nous ne
manquerons pas de la saisir. À
cet égard, nous souhaitons
négocier les mêmes avantages
pour tous les employés.
STATUTS OUVRIERS-EMPLOYÉS
LE NOUVEAU SYSTÈME DE BONUS (CCT 90)
La distinction entre les statuts des
ouvriers et des employés date d’une
époque où les différences entre les
professions «manuelles» et celles liées
aux «travaux de bureau» étaient fortes.
Aujourd’hui, la distinction entre travail manuel
et travail intellectuel s’est réduite. Et le nombre
d’ouvriers diminue, tandis que le nombre
d’employés ne cesse d’augmenter. Cette
situation est liée, entre autres, au glissement
d’une économie industrielle vers une
économie des services. Il est donc logique
que les deux statuts se rapprochent en une
harmonisation en haut et pour tous.
PROFITER DE LA CRISE POUR TIRER
LES STATUTS VERS LE BAS? NO WAY!
L’harmonisation des statuts est une ancienne
revendication du SETCa, mais encore
actuelle. Le patronat y a toujours fait la sourde
oreille. Cependant, à l’heure du ralentissement
de l’économie, les chefs d’entreprises trouvent
le statut des ouvriers très intéressant pour
gérer la crise de manière plus discrète et plus
souple. Un point en particulier: le chômage
économique. La législation actuelle ne permet
pas à une entreprise de mettre en chômage
temporaire pour motif économique (manque
de travail) des employés, techniciens ou
cadres, mais bien les ouvriers.
En outre, les délais de préavis des ouvriers
sont beaucoup plus courts que ceux des
employés. Un ouvrier qui travaille depuis
19 ans dans la même entreprise aura
seulement 28 jours de préavis, contre un
minimum de 9 mois pour un employé ayant
la même ancienneté. Les fédérations
patronales veulent que les modalités de
licenciement des employés soient remises
sur la table en échange d’une discussion
sur les parachutes dorés dont ont grassement
profi té certains chefs d’entreprises ces
dernières semaines. Le SETCa n’accepte
pas que la modération des supérieurs soit
liée aux durées de préavis des employés.
Le relèvement des préavis extrêmement
faibles des ouvriers au niveau de ceux des
employés serait une réponse bien plus
raisonnable, tant de la part des employeurs
que des responsables politiques.