La Magie Juive et la Kabbale Pratique
et Shaked). On y retrouve des amulettes, des incantations, et de petits ouvrages contenant des sorts pour une
grandes variétés d'événements. Les amulettes sont des inscriptions sur parchemin, papier ou sur du métal qui sont
portées par des individus ou suspendues dans des maisons afin de se protéger contre le mauvais oeil ou contre les
démons. La loi juive est assez ambivalente à leur sujet même si le Talmud autorise certains types d'amulettes dans
certaines situations bien précises, des autorités comme Maïmonides leur étaient opposées. Les inscriptions sur les
amulettes sont généralement des passages de la Torah (Bible) ou des lettres et des formules codées investies d'une
puissance mystique et magique particulière. Des dessins et des personnages sont souvent représentés sur les
amulettes, mais leur fonction semble être plutôt décorative.
L'amulette ici à gauche est censée éloigner et protéger du mauvais oeil et de la mauvaise fortune.
Cette amulette devait être accrochée dans une maison, ce type de kaméot était très répandu dans la communauté
juive même si cette pratique était souvent combattue par les rabbins. Cette amulette porte les noms des anges
Michaël, Gabriel, Raphaël et Uriel dans chaque coin et des prières afin de protéger des dangers et des mauvais
sorts. Elle contient également une prière pour la protection de l'amour et des amants adressée à l'ange Ahaviel («
Dieu mon bien-aimé »).
Les amulettes juives, comme la plupart des amulettes sémitiques, utilisent principalement des mots et des noms
divins ou angéliques qui agissent en tant que mots de pouvoir. Comme nous l'avons déjà dit, l'utilisation des
amulettes est un point de désaccord au sein de la communauté juive.
« Si un scribe ou un non juif offre d'écrire une amulette pour vous... Vous ne pouvez la porter durant la semaine car,
en la portant, vous montrez que vous croyez en ce non sens... En outre, une personne qui porte une amulette est
comme un homme qui demande une faveur à son Seigneur ; lorsque le seigneur la refuse, il pense alors que celui-ci
ne peut accomplir ses souhaits, et il pense qu'il peut donner son allégeance à un autre seigneur » - Rabbi Judah
heHasid dans son Sefer Hassidim.
Ce passage semble donc indiquer que Rabbi Judah qu'un véritable rabbi ou kabbaliste ne fabriquerait jamais
d'amulette, mais que celles-ci sont le fait de scribes ou de gentils (non juifs). Toutefois, Rabbi Judah acceptait
l'utilisation des Noms Divins pour des oeuvres miraculeuses : « On demanda à un Rabbi : un homme qui a la
connaissance des mystères inhérents au Nom de Dieu, et qui avec cette connaissance est capable de détruire les
ennemis du peuple Juif... est-il autorisé à utiliser ce pouvoir mystique ? Le Rabbi répondit : il peut tuer l'ennemi
uniquement s'il sait avec certitude qu'aucun des descendants de cet ennemi ne sera jamais un homme juste » (Sefer
Hassidim).
L'utilisation et la diffusion d'amulette par le messie Sabbataï Sevi (1626-1676) fit un scandale parmi la communauté
juive de cette époque et porta un coup à leur utilisation. Le modernisme et l'instruction croissante diminuèrent encore
la propagation des amulettes bien que leur utilisation perdurera jusqu'au 20e siècle.
On trouve enfin les grands traités manuscrits comme le Sefer haRazim (Le Livre des Mystères), le Harba deMoshe
(L'Epée de Moïse) et le Havdala de Rabbi Akkiba.
Enfin, on peut encore citer le Baraita deMazzalot (Baraita des Constellations) qui est un traité astrologique influencé
sans doute par l'astrologie hellénique mais fortement teinté de cosmogonie hébraïque.
On peut citer dans le cadre de la mystique théurgique les traités de la littérature des Hekhaloth (Palais) et de la
Merkhavah (du Char) qui contiennent des instructions sur les moyens d'accéder aux sept palais célestes et d'y
observer le Trône de Dieu.
Copyright © EzoOccult le webzine d'Hermès Page 3/4