BASES TECHNOLOGIQUES DE LA RADIOLOGIE AUX RAYONS X DR ABDOULAYE TAYE UNIVERSITE ALIOUNE DIOP DE BAMBEY PRESENTATION AU SEMINAIRE DU JEUDI 06 MARS 2014 À l‘hopital Abass NDAO PLAN GENERAL • OBJECTIFS • INTRODUCTION • NATURE ET PRORIETES DES RAYONS X • PRODUCTION DES RAYONS X: TUBE A RAYONS X • FORMATION DE L’IMAGE • CONSTITUTION D’UN SCANOGRAPHE • PARAMETRES D’ACQUISITION ET DE RECONSTRUCTION • QUALITE DE L’IMAGE ET IRRADIATION • REDUCTION DE L’IRRADIATION • HISTORIQUE TUBE A RAYONS X INTRODUCTION Il s’agit dans cette partie du cours de faire la description du matériel d’imagerie aux rayons X qui permet un grand nombre de réalisations radiodiagnostiques correspondant à des besoins différents : - radiologie courante osseuse ou pulmonaire - radiologie vasculaire - scannographie - mammographie - scopie pulsée ou graphie vasculaire La connaissance de l‘équipement médical permet un contrôle de qualite, une bonne maintenance et une maîtrise de l‘utilisation optimale du matériel. Rappel: BASES PHYSIQUES DES RAYONS X Nature des rayons X Nature de rayons X Propriétés des rayons X • Les rayons X se déplacent dans toutes les directions en ligne droite. • Ils ne sont pas déviés par un champ électrique ou magnétique • Les rayons X traversent les objets. Ils sont facilement absorbés par l'air ou l'atmosphère. • Leur longueur d'onde est de l'ordre de grandeur des distances interatomiques. • Les rayons X peuvent arracher des électrons aux couches électronique des atomes. • les rayons X déchargent les corps chargés électriquement. • Les rayons X peuvent détruire une cellule vivante et conduire à des mutations génétiques internes à la cellule. • Ils impressionnent des émulsions (plaques, films) photographiques. Production des RX: rayonnement de fluorescence Les rayons X sont produits par des transitions électroniques faisant intervenir les couches électroniques internes, proches du noyau. L'excitation donnant la transition peut être provoquée par des rayons X ou bien par un bombardement d'électrons, c'est notamment le principe de la spectrométrie de fluorescence X. Production des RX: Bremsstrahlung Un électron en mouvement est attiré au voisinage d’un noyau par la charge nucléaire positive. Il est dévié de sa trajectoire car il est soumis à une accélération centripète intense. Il est ralenti, donc il perd de l'énergie qu’il rayonne sous forme d'un photon. Ce rayonnement X émis est appelé « Bremsstrahlung » ou un rayonnement de freinage qui se produit à toutes les fréquences. Son spectre est par conséquent continu. L’observation du spectre de freinage montre que les photons de faible énergie sont plus nombreux. Production des RX: Le spectre du rayonnement X Le rayonnement X est formé de photons d'énergies différentes, donc de longueurs d'onde distinctes. Le spectre est formé en fait par la superposition de deux spectres différents: l'un appelé spectre continu, l'autre spectre de raies. La représentation spectrale du rayonnement photonique permet de connaître la contribution à l'énergie totale de chaque valeur énergétique de photon. Le rayonnement de fluorescence est plus utile que le rayonnement de freinage. Dans le processus d’interactions électronsmatière on produit plus de chaleur que de rayons X. Interactions des RX: Absorption ou Attenuation des rayons X L’absorption des rayons X dans la matière se traduit par la diminution de l’intensité du faisceau. Les photons disparus du faisceau transmis sont soit déviés par diffusion, effet ou diffusion Compton, soit transformés par choc sur les atomes, donc réellement absorbés par la matière par effet photoélectrique. L'effet thermoélectrique ou thermo-ionique L’effet thermoélectrique ou effet EDISON consiste: à extraire des électrons des structures atomiques d’un filament porté à haute température par un courant de chauffage de quelques ampères. Des électrons sont libérés par effet Joule et il se forme un nuage électronique autour du filament. à les accélérer ensuite par une haute tension électrique de quelques dizaines de kilovolts vers une cible métallique (anode) portée à un potentiel positif par rapport au filament (cathode négative) pour produire un faisceau d’électrons ou un courant traversant l’espace entre les deux électrodes. Pour une tension donnée, l'intensité de ce courant (entre cathode et anode) ne dépend que de la température et donc du courant de chauffage du filament. CHAINE D’IMAGERIE CONVENTIONNELLE RADIOLOGIQUE PRODUCTION DES RAYONS X • TUBE RADIOGENE • GENERATEUR LE TUBE DE COOLIDGE: PRODUCTION DES RAYONS X Les rayons X en radiologie sont produits par des "tubes à rayons X" ou "tube de Coolidge". Les électrons libérés par la cathode chauffée, source de production du faisceau d’électrons, sont accélérés par une haute tension (puissant champ électrique) pour bombarder l’anode, source de l'émission des rayons X. Durant l'interaction entre les électrons rapides et les particules de l’anode, une partie de l'énergie cinétique des électrons est convertie en énergie électromagnétique et l’autre partie en chaleur. Le faisceau d’électrons Les éléments constitutifs du tube à rayons X Le tube est l'élément essentiel d'une chaîne radiologique. On l’utilise en radiologie conventionnelle, en radiologie vasculaire numérique et en tomodensitométrie. Il doit pouvoir diminuer: - le flou cinétique en réalisant des radiographies avec un temps de pose très court grâce à sa grande puissance. - le flou géométrique pour obtenir des images de grande résolution spatiale grâce à une grande finesse de son foyer. La cathode du tube à rayons X La cathode du tube à rayons X Les tubes sont ordinairement équipés de 2 foyers, donc de deux filaments de dimensions différentes. Les filaments se trouvent dans la pièce de concentration métallique, en forme de cuvette, portée à un potentiel négatif afin de focaliser le faisceau d'électrons sur une surface réduite (0,6mm x 2 mm de côté pour le petit foyer) et de ne pas le laisser se disperser sur toute la surface du plateau anodique. L’anode du tube à rayons X L’anode fixe est une plaque en tungstène (Z=74, d’où rendement émissif important), sertie dans un cylindre de cuivre et placée en face de la cathode. La surface de l'anode bombardée par les électrons ou foyer électronique ou thermique est le siège d'un important dégagement de chaleur (1000 à 1500°C, Q=U(kV)xI(mA)xt). L'évacuation de la chaleur s'effectue vers le radiateur qui prolonge le cylindre de cuivre (bon conducteur de la chaleur) et par rayonnement infra-rouge. Le tungstène est le principal producteur de rayons X, alors que le rhénium est un bon conducteur de chaleur permettant de refroidir l'anode rapidement (anode tournante) . L’anode du tube à rayons X Pour diminuer la surface apparente foyer optique, visible à partir de la fenêtre du tube, la plaque est inclinée entre 20 et 10° par rapport à la verticale. Le foyer optique est directement proportionnel au sinus de l'angle d’inclinaison ou angle ou pente d'anode. Ainsi, la réduction de l’angle α, de 20 à 10° permet de multiplier par deux la surface du foyer électronique tout en gardant le même foyer optique (sin 20°=2,7 et sin 10°=5,6). La surface où est produite la chaleur est très petite et il y a risque de fusion (>2500°) ou de cratérisation de la pastille de tungstene de l’anode. L’anode du tube à rayons X L'anode tournante (1935) est formée de la cible électronique (piste de tungstène sur disque de graphite ou de molybdène), du plateau anodique et de son moteur d’entrainement (400Vx10A = 4kW). EIle permet de changer la surface soumise au bombardement du faisceau électronique. On peut augmenter cette surface et sa charge thermique (qui diffuse dans le plateau anodique entre 2 passages sous le faisceau électronique) en augmentant la vitesse de rotation de l'anode et le temps de pose. Les vitesses de rotation usuelles qui dépendent des fréquences du réseau (50HZ) sont de 3000 et 9000 t/mn. La rotation du plateau anodique (entraîné par un axe lié au rotor) est assurée par un moteur électrique dont le stator à l'extérieur du tube est placé autour du rotor. Des roulements à billes soumis à de fortes contraintes thermiques et mécaniques permettent le fonctionnement. L'évacuation de l'énergie emmagasinée par le plateau anodique se fait très peu par conduction à cause de la construction, pas par convection car elle est dans le vide et beaucoup par rayonnement infrarouge. L’anode du tube à rayons X Pour favoriser ce rayonnement les anodes sont souvent accolées à du carbone qui, étant noir, a la propriété de faciliter les échanges thermiques. La capacité calorifique de l'anode dépend de sa masse. Les valeurs courantes de la masse et du diamètre des anodes sont de l'ordre de 1kg et de 100mm. Une partie de l'anode qui subit un échauffement brutal se dilate. L’anode est fabriquée en prenant en compte les risques de rupture thermique. Une anode portée à sa température maximale retrouve presque son niveau thermique initial en sept à dix minutes. Après le cliché, l'anode peut soit s'arrêter progressivement, soit être freinée par un courant inverse. La vieillesse des roulements va induire plus de vibrations mais aussi plus de bruit. Cela peut induire un blocage suivie d’une fusion de l'anode à la prochaine radiographie. Les générateurs actuels surveillent la rotation de l'anode et interdisent la radiographie sur anode fixe ou ne tournant pas à la bonne vitesse. L’anode du tube à rayons X L’anode du tube à rayons X fin du dernier cours Pour augmenter la quantité de chaleur que l'anode peut accepter et favoriser son évacuation, on peut envisager plusieurs solutions techniques: - augmentation du diamètre de l'anode (70, 120, 200mm...) et donc de la surface de la piste focale ou foyer thermique. - augmentation de la masse de l'anode (l'élévation thermique est moindre pour une même énergie). - modification du métal de la piste : adjonction de rhénium au tungstène pour lui procurer une meilleure souplesse cristalline et éviter qu'il ne se fendille en refroidissant. - modification de la nature du disque anodique : les corps d'anode en tungstène sont remplacés par des disques en molybdène ou en graphite qui acceptent à masse égale beaucoup plus d'énergie pour atteindre la même température. - augmentation de la vitesse de rotation (9000 tours/mn) : comme la conduction calorifique entre la piste et le corps d'anode est fonction du gradient de température (la différence de température entre piste et corps reste élevée avec des bombardements répétés et rapprochés ). En triplant la vitesse de rotation, on augmente la puissance produite par le tube de 70%. - suppression des roulements à billes qui sont remplacés par un fin film de métal liquide autorisant l'évacuation de chaleur par conduction. Les foyers radiologiques 20/03/2014 Le foyer est la zone émissive du rayonnement X. Il revêt trois aspects différents: Foyer électronique ou thermique: zone de collision du faisceau d'électrons avec la cible de tungstène. zone échauffée sur laquelle le faisceau électronique se répartit sur l'anode tournante. Foyer optique : surface apparente d'émission du rayonnement vu du récepteur. La surface émissive (foyer optique) vu du récepteur est plus petite que la surface frappée par les électrons (foyer électronique). la puissance d'émission est liée à la surface de collision. l'intensité maximale du faisceau d'électrons est constante pour une surface définie du foyer. Les foyers radiologiques pour une surface identique, le foyer optique est plus petit lorsque la pente est importante. L' anode permet une puissance plus élevée lorsque la pente d'anode est moindre. l'anode tournante multiplie la puissance émissive Si le temps de pose est bref, le rayonnement X pourra être plus intense que pour un temps long, car le gradient de température entre foyer thermique et plateau est plus favorable à cause des introductions successives de chaleur (explication de l’aspect des abaques de charges). la puissance émise sera proportionnelle au diamètre du plateau ( 100, 120 ou même 150 mm). L'unité de surface de la piste thermique ne peut recevoir qu'une intensité limitée La cible ou foyer électronique Le foyer ou la cible électronique, source du rayonnement X, zone de collision avec le faisceau d'électrons, portée par l'anode tournante doit répondre a plusieurs contraintes simultanées : - températures élevées (1000 à 1500 degrés Celsius) puisque l'énergie en jeu pour chaque cliché (KV x mA x t) est très importante. - forces mécaniques consécutives à la rotation d'anode (3000 à 9000 tours / minute soit 100 à 200 fois l'accélération de la pesanteur en périphérie de l'anode tournante). - changements thermiques brutaux lors de l‘examen qui ne dure qu'une fraction de seconde pour une puissance élevée. D'autre part, le numéro atomique doit être élevé pour améliorer le rendement émissif de sorte que, seul le tungstène (Wo, Z= 74) ou un alliage tungstène-Rhénium (Rh, Z=75) répond à ces conditions. L’ampoule du tube à rayons X L’ampoule est l’enveloppe qui contient les électrodes et où règne un vide poussé pour éviter les interactions entre les électrons et l’air. Elle est en verre, se soude bien au métal des électrodes, baigne dans une huile isolante et est un bon isolant électrique. Chauffé par le rayonnement thermique très élevé du filament et du plateau anodique, il transmet sous forme de rayonnement infrarouge, auquel elle est transparente, la chaleur à l'huile qui l'évacue. L’ampoule doit résister à ces températures très élevées. On trouve actuellement des ampoules en céramique très résistantes. L’ampoule est soumise à des contraintes mécaniques et thermiques par inertie, par la vitesse et par effet gyroscopique mais aussi par d’importantes variations de température dans le tube. Les soudures verre-métal subissent des vibrations. La gaine du tube à rayons X La gaine assure la protection mécanique, l’isolation électrique, l'évacuation de chaleur et la protection contre le rayonnement X de fuite. Le tube est placé dans la gaine, un cylindre de métal doublé intérieurement de plomb sauf au niveau de la fenêtre de sortie pour permettre la fixation du collimateur. Elle contient une huile isolante et un dispositif compensateur de dilatation permet de prévenir un échauffement excessif (>100°). L'évacuation de chaleur peut être améliorée par un ventilateur, une circulation d'eau ou d'huile. Si la température augmente exagérément, l'huile va se dilater et la pression à l'intérieur de la gaine risque de monter dangereusement. Pour éviter une fuite de gaine ou une rupture de gaine avec de l'huile très chaude, un capteur de pression raccordé à la gaine et au générateur arrête la haute tension en cas de surpression anormale. Diaphragmes/collimateurs localisateurs La collimation permet de réduire le rayonnement diffusé et protéger le patient contre une irradiation excessive. Le faisceau de rayonnement X doit donc être délimité à la sortie du tube RX et le rayonnement diffusé qui dépend de l'épaisseur traversée et du champ couvert doit être contenu à la sortie du patient. Le rapport rayonnement diffusé / rayonnement transmis qui forme l'image croît avec le voltage et le champ couvert. Le film placé au contact de l'objet reçoit le rayonnement diffusé par le volume irradié dans son ensemble. Le rayonnement diffusé détériore l'image. Un champ d'irradiation réduit (7 cm de diamètre) dispense de localisateur. Les effets biologiques de l'irradiation sur des organes sensibles sont proportionnels au champ exposé. La limitation du champ exposé est donc une obligation morale à l'égard du malade. Diaphragmes/collimateurs localisateurs La collimation peut se réaliser de deux manières: - en utilisant des cônes localisateurs qui limitent le faisceau de rayons X en éliminant le rayonnement diffusé. Les deux trous sont alignés sur un cône dont le sommet est le foyer. Selon le champ couvert ou le type de matériel, il faut disposer d'un nombre élevé de cônes localisateurs adaptés. - elle peut aussi se faire avec des diaphragmes localisateurs qui sont formés de volets réglables, adaptables et télécommandés délimitant un champ. Ils représentent une bonne solution à condition d'être formés d'un double système; une deuxième couche de diaphragme éliminant le rayonnement secondaire du premier. Les filtres et localisateurs sont essentiels à des images de qualité et à une limitation de l'irradiation. Diaphragmes/collimateurs localisateurs Les problèmes de chaleur dans le tube RX Les échanges de chaleur se font des zones chaudes vers les zones froides par conduction thermique (la chaleur reçue par la piste se repartit dans le plateau anodique), par convection (le fluide chaud monte au dessus du fluide plus froid) et par rayonnement (le plateau anodique porté à une température de 1000 à 1500°C émet un rayonnement électromagnétique dans le tube proportionnel à la quatrième puissance de la température absolue). Cette transmission radiative joue donc un rôle majeur pour l'évacuation de la chaleur à l'intérieur de l'ampoule sous vide. Une coupe fine de 2 mm requière 120 KV x 300 mA x 2 secondes = 48 103 Joules, soit 24 kW de puissance concentrée sur une surface infime d'émission du rayonnement X dont le rendement est très faible: moins de 1% de RX produits contre plus de 99% d'énergie sous forme de chaleur dans le tube. Les problèmes de chaleur dans le tube RX La température d’un corps chauffé s’élève de façon inversement proportionnelle à sa chaleur massique. La chaleur de la piste thermique diffuse dans le plateau anodique. L'énergie (KV x mAs ) accumulée par le plateau anodique est évacuée par rayonnement vers la périphérie, ampoule, huile et gaine. La chaleur reçue par le plateau anodique, l'ampoule et la gaine est libérée par convection dans l'huile et dans l'air ambiant. Il est aisé de contrôler la température de cet ensemble. Il faut attendre que la température de l'anode et du foyer thermique soit suffisamment bas pou réaliser le cliché suivant. La capacité thermique d’un plateau anodique est la chaleur maximale qu’il peut recevoir sans être détruit. 10 clichés successifs demandant 70KV et 200 mAs sur un patient épais peuvent être produits avec une anode de 140.000 Joules de capacité. Les problèmes de chaleur dans le tube RX Le refroidissement, dont la courbe est de type exponentiel, est plus efficace si la température est élevée. Aucun moyen de mesurer la température de l'anode n'existe directement. La prudence, l'expérience et le calcul sont la seule sécurité. Pour une capacité thermique moyenne de 140.000J, une durée pour revenir à l’état initial de 7 mn et une charge pour un cliché de 48.000J, deux clichés pourraient être séparés de 2,5 min pour que l’anode reste à une température minimale, dans les limites de sécurité. Des appareils coronarographiques mesurent les valeurs excessives de charge par le rayonnement thermique de l'anode à travers l'ampoule. Certains scanographes comprennent un calculateur électronique intégrant les charges thermiques et le refroidissement en fonction du temps et des caractéristiques du tube. Les problèmes de chaleur dans le tube RX Ces courbes montrent l’effet de clichés de radiologie osseuse où l’intervalle entre clichés permet un refroidissement suffisant (en bas) et le résultat de poses rapprochées d’une tomographie de rocher : 75KV, 100 mA et 6 secondes avec 60 secondes entre poses (en haut). La compétition entre le refroidissement et l’échauffement du plateau anodique sont telles qu'après six clichés la capacité thermique maximale de l'anode est atteinte. Le cliche suivant risque donc de détériorer ou détruire le plateau anodique. Les examens les plus dangereux pour l'anode correspondent aux poses répétitives. - Expositions au tomodensitomètre C'est au médecin de décider si le temps de refroidissement après une série est suffisant pour en recommencer une autre. Les problèmes de chaleur dans le tube RX La masse métallique et l'huile assurent à la gaine une capacité thermique de 2 millions de joules. Le retour à la température de départ à partir de la température maximale (voisine de 80 degrés) est obtenue en 2 à 3 heures, soit 10.000 Joules/minute, moins que le refroidissement d' anode. On pouvait donc rencontrer des surchauffes de gaine sans que l'anode ait été surchargée (nombreuses séries de tomographies ou d'angiographie séparées de 3 a 4 minutes). L'évacuation de chaleur est aujourd'hui accélérée par un ventilateur ou une circulation d'eau au contact de la gaine. La dilatation de l'huile de la gaine avec la chaleur met en jeu un système interdisant la poursuite du fonctionnement au-delà de la capacité acceptée. Cette sécurité thermique très fiable ne joue donc que sur un seul élément et ne protège pas tout le tube. 30 à 45 minutes sont nécessaires pour reprendre l'activité lorsqu'elle interrompt un examen. Les courbes de charge fin dernier cours La température de l'anode doit rester en dessous de son point de fusion. La puissance supportable par l’anode dépend de son état thermique initial. Elle est donc importante quand l'anode est froide et décroît si sa température monte. C'est la courbe ou abaque de charge de l'anode graduée en mA et en Sec ou log T. La courbe de charge nominale est définie par la norme tracée à 100kV et à 0.1 Sec. Pour respecter cette puissance annoncée par le constructeur, les milliampères baissent si la tension augmente. Si la tension diminue par contre, on peut augmenter les milliampères jusqu'au chauffage maximal, limite de la fusion du filament. Si on continue à faire baisser les kV, les électrons sont moins attirés par l'anode car le champ électrique baisse. Les milliampères vont continuer à baisser malgré le chauffage maximal. Les courbes de charges montrent qu’au-dessus de la courbe, la température de l'anode dépasse le point de fusion. Il faut donc travailler sous les courbes maximales qui ne sont valables que pour une anode froide. On peut faire soit une radiographie à milliampères constants ou radiographie à charge constante, soit une radiographie en charge décroissante en baissant le chauffage pour faire baisser le courant tube. L'anode travaille au maximum de ses possibilités avec un temps de pose le plus court possible en charge décroissante . Le vieillissement du tube à rayons X Dépassement de la capacité d'anode et destruction d'anode Le métal du plateau anodique et de la piste thermique peut sous l'effet d'une chaleur excessive : - se déformer - se rompre et éclater, brisant le tube de verre. - Si le moteur d'entraînement ne tourne pas, l'échauffement en un seul point peut "cratériser" la piste thermique. Vieillissement du foyer électronique La répétition d'échauffements-refroidissements de la piste entraîne des contraintes localisées, un dépoli et même la création de microcraquellures de surface. La surface émissive du rayonnement X rendue irrégulière ne produit qu'un faisceau spatialement hétérogène: l'intensité du faisceau X est en partie réduite par les irrégularités de surface, ce qui diminue le rendement émissif du tube. La réduction du faisceau du côté de l'anode porte le nom d'effet talon (talon d'anode). Pour obtenir la même image (c'est-à-dire la même quantité de rayonnement X) il est nécessaire d'augmenter la charge. Cette surcharge progressive, outre une diminution de qualité d'image aggravera la cratérisation de l'anode et précipitera la destruction. Le vieillissement du tube à rayons X Vieillissement du verre et qualité du vide Une surchauffe localisée causent des craquellements infimes de l'ampoule qui peuvent laisser pénétrer des molécules de gaz qui interagissent avec le faisceau d'électrons. Une fluorescence bleue est visible lors du passage du courant, ce qui requière le changement du tube qui devient conducteur. Ce phénomène réduit considérablement la quantité de RX émis. La rotation d'anode Les portées de roulement de l'axe d'anode sont également soumises aux contraintes d'une rotation à grande vitesse, sous vide et à forte température. Avec le temps, l'usure rend bruyant ce roulement, certaines positions du tube favorisant ce bruit. Ce phénomène annonce un grippage donc une mort du tube. La vitesse de 3 000 t / m à 9 000 t / m est atteinte en près de 1 seconde. Le vieillissement du filament Le filament soumis à un chauffage prolongé perd une partie de son épaisseur de tungstène, donc de sa capacité thermique. Le filament s'amincit (ce qui à terme peut conduire à sa rupture) car le filament de tungstène chauffé sous vide va naturellement se sublimer. La température d'émission par effet thermo-ionique diminue ainsi que le courant de tube. Le gaz de tungstène ainsi créé va migrer dans le tube et se condenser sur les parois ainsi que sur la fenêtre. Le vieillissement du tube à rayons X Vieillissement du filament Le gaz tungstène sur la fenêtre et dans le tube va fluorescer en absorbant les rayons X de faible énergie, on a donc au fur et à mesure une baisse de l'intensité dans les grandes longueurs d’onde. Lorsque le vide n'est plus suffisant, il se produit des arcs électriques (ionisation du gaz sous l'effet de la haute tension) appelés « flashages », qui empêchent la production de rayons X. Lorsque les flashages deviennent trop fréquents, le tube est inutilisable et doit être changé. Le tube est par ailleurs refroidi à l'eau. L'humidité va se condenser sur les parties froides, et notamment sur les tubulures métalliques transportant l'eau dans le tube, ce qui va accélérer la corrosion du métal. C'est pourquoi on garde le tube allumé hors utilisation pour éviter la condensation mais aussi pour éviter les chocs thermiques. On maintient en général au minimum la haute tension et l'intensité (exemple 20 kV et 5 mA) ou l'intensité dans le filament (courant de chauffe) : le tube n'est pas éteint, mais il n'émet pas de rayons X, il ne subit pas de variation de température. Le vieillissement du tube entraine la porosité du tube, la sublimation du filament, les chocs thermiques et la corrosion. Selon les conditions d'utilisation, la durée de vie d'un tube va de un à dix ans, avec une moyenne de trois à cinq ans. Le générateur de rayons X Le générateur constitué de l'ensemble des éléments qui agissent sur l'alimentation électrique adapte le courant électrique fourni par le réseau aux besoins du tube radiogène. Il sert à: - appliquer sur le tube une haute tension de forme et de valeur appropriée à la qualité du rayonnement. - redresser le courant alternatif en un courant continu ou variable mais toujours de même sens. - chauffer le filament de la cathode afin d’obtenir l’intensité en mA désirée dans le tube RX. - Il détermine le temps d’exposition (1 ms à 10 s) ou d’application de la HT sur le tube, assure la sécurité du tube en vérifiant que les valeurs de la HT, de l’intensité, du temps d’exposition sont acceptables pour le tube. EDF / 220 ou 380 V eff [ transformateur [ sortie générateur / 40 à 160 KVc alternatif redresseur continu EDF 6 A à 200 A [ Transformateur [ courant du tube 10 mA à 1 000 mA - Il détermine l’alimentation du moteur de l’anode et le choix d'une utilisation (cinéma, avec ou sans grille, exposeur automatique). Le réglage de la tension du générateur de rayons X Toute élévation du voltage V entraine une baisse correspondante de l'intensité car la puissance (P = VI) se conserve. Le réglage de l’intensité du générateur de rayons X L’effet Edison libère un nuage d’électrons qui entourent le filament chaud parcouru par un courant élevé. La quantité d’électrons libérés est fonction de la température. La haute tension appliquée entre filament et l’anode accélère les électrons libérés vers l’anode, ce qui crée le courant en mA qui traverse le tube. Le courant alternatif doit donc être corrigé de sorte que cette direction du mouvement des électrons soit constante. C’est le rôle des redresseurs de courant qui existent en différents types. Les réglages du courant qui traverse le tube peuvent varier dans le temps ; il faut surveiller l’intensité affichée par l’ampèremètre du pupitre et faire corriger les divergences. Une progression 25, 50, 100 mA en petit foyer ; 160, 300 et 500 mA en grand foyer peut rendre difficile des réglages précis lorsque l’on veut augmenter, de quelques % les mAs. Les isowatts fournissent à chaque instant une puissance constante par variation automatique des kV et des mA en sens inverse. L’exposeur automatique fait décroître l’intensité avec le déroulement du temps de pose. Le réglage du temps de pose du générateur de rayons X Le temps de passage des électrons dans le tube est obligatoirement modulé par l'établissement de la haute tension aux bornes du tube. La coupure du circuit haute tension secondaire ou primaire nécessite une technologie élaborée. Les matériels les plus récents sont équipés d'organes de coupure. La majorité des générateurs confient selon les cas la détermination du temps de pose ou d’exposition soit à une minuterie (mécanique, électrique ou électronique), soit à un exposeur automatique. Le Coulomb-mètre coupe le courant dès qu'un nombre de coulombs (kVxmAxs) est atteint, une minuterie affiche rétrospectivement le temps réel. L’exposeur automatique commande la coupure en fonction du rayonnement atteignant le film. L’exposeur automatique a permis le développement d’appareils où l’intensité décroît avec le déroulement du temps de pose adaptant la charge instantanée à la capacité thermique du foyer. Le choix du générateur de rayons X Le prix d’achat, le type d’alimentation et d’autres facteurs sont prédominants dans le choix d’un générateur. Performances techniques et radiologiques particulières : - radiovasculaire : le besoin de puissance impose un générateur triphasé (l'alternateur triphasé convertit une énergie mécanique de rotation en trois tensions identiques décalées d'un tiers de période) - radiocardiologie : la fréquence élevée des expositions nécessite une coupure sur le secondaire - radiopédiatrie : les temps de pose très brefs (milliseconde) et une grande souplesse impliquent un générateur haut de gamme couplé à un exposeur automatique spécifique. Les appareils mobiles Le choix d’un appareil mobile est guidé par sa maniabilité, son type de déplacement, son alimentation électrique et la population à radiographier. Pour faire un cliché d'abdomen ou de poumon sur un sujet épais avec un temps court et des écrans peu rapides, il faut tenir compte de la puissance de la machine. Le choix du générateur de rayons X Puissance d’un générateur Un générateur peut donc être défini par : - sa puissance son intensité maximale le kilovoltage maximum. le type de redressement du courant Cependant, un générateur donnant 160 kV maximum et 800 mA maximum peut ne donner que 500 mA sous 100 KV, soit 50 kW triphasé. Le tube qui est l’élément fragile de l’ensemble doit avoir une puissance équivalente ou supérieure à celle du générateur. La souplesse et le confort d’utilisation L’automatisation et motorisation des commandes, des réglages, des utilisations multiples, des affichages esthétiques peuvent déterminer notre choix mais se paient cher. L'évolution technologique devrait abaisser les prix des modalités confortables. Le choix du générateur de rayons X Le choix entre mono et triphasé L'opposition disparaît avec le développement de la haute fréquence qui procure avec un générateur monophasé la même puissance, le courant constant et les coupures rapides que donnaient autrefois les générateurs triphasés. C’est une affaire de prix et d'usage. Association tube / générateur Dans le choix d'un générateur on ne doit pas négliger celui du tube RX (3000 t/m ou 9000t/m, plateau large ou ordinaire etc). Parfois le bon choix peut associer un générateur de moyenne puissance à un tube très puissant 9 000 tours qui acceptera des clichés très répétitifs qui échauffent le plateau anodique. Les écrans rapides ont aussi modifié les choix puisque la puissance absolue n'est plus indispensable. Maintenance La maintenance des générateurs électriques est limitée, peu de pannes lui sont dues, seul le maintien des performances avec le temps doit être surveillé et quelques réglages s'imposent sur les appareils électromécaniques les plus simples. conclusion Le tube RX est l'élément fragile de l'installation radiologique. Il s'use et il est très coûteux. Des maladresses de manipulation que l'on peut rencontrer dans des situations très banales (vasculaire ou radiologie digestive) peuvent surtout le détruire. Quelques minutes d'emploi maladroit peuvent coûter beaucoup d’argent. La connaissance de ces problèmes techniques est donc nécessaire. Les risques d’endommagement de la machine les plus marqués ne sont pas éliminés par les "sécurités" de l'installation. La description du matériel d’imagerie radiologique aux rayons X peut aider l’operateur de l’appareil à être plus prudent dans la manipulation de l’appareil. Certains radiologues gardent le même tube plusieurs années pour la même utilisation vasculaire, tomographie, table télécommandée tandis que d'autres en consomment plusieurs, sans pour autant obtenir de meilleurs résultats photographiques. Les tubes présentent-ils des modalités d’usage et de confort plus intéressantes ou existe-t-il des différences de soin et de connaissance technique entre les médecins?