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PHI 1102 – Introduction à l’ontologie et à la métaphysique
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retrouve à parler de ce qui n’existe pas et par conséquent, finalement, à ne parler de rien.
La rigueur méthodologique exigerait donc qu’on commence, en philosophie comme dans
tous les autres discours qui prétendent constituer un savoir, par s’assurer de la réalité de ce
dont on parle. Or chercher à distinguer entre apparences et réalité, c’est se demander,
fondamentalement, ce qui est, ce qui existe. On entre alors de plein pied dans « la science
de l’être en tant qu’être », ou encore dans ce que l’on a eu coutume d’appeler
« philosophie première ».
Le problème est qu’il n’est pas si facile, au moins à première vue, de toujours bien
faire la différence entre l’être et l’apparaître. À quoi cette confusion renvoie-t-elle ?
Comment est-elle possible et, enfin, quels moyens avons-nous d’y échapper ? Ces trois
questions, qui traversent dans une certaine mesure l’ensemble de l’histoire de la
philosophie, vont nous permettre d’aborder l’enquête ontologique et métaphysique, dans
ce qu’elle a de spécifique, de radical mais aussi de risqué. À travers l’étude de quelques
grandes figures de l’histoire de la philosophie, de l’Antiquité jusqu’au XXème siècle, nous
tâcherons de faire la lumière sur ce qui a pu motiver, en Occident, l’idée qu’une réalité qui
nous est rationnellement accessible se cacherait derrière le voile des apparences, ainsi que
les obstacles auxquels la volonté de constituer la métaphysique comme science ou du
moins connaissance digne de ce nom s’est heurtée et se heurte encore. C’est ainsi la
légitimité de la métaphysique à se prononcer sur le réel en général et sur les objets qu’elle
revendique comme lui étant propres (tels que l’essence de la matière et de l’esprit, Dieu, la
liberté ou encore le temps) que nous aurons l’occasion d’interroger.
3. Méthodologie
La présence au cours est très vivement recommandée, ainsi que la participation aux
discussions présentées durant les séances : bien que ces dernières prendront souvent la
forme de cours magistraux, l’enseignante prendra soin d’aménager des périodes de
réflexion (individuelle ou en groupe) et les questions des étudiants et étudiantes seront
bienvenus en tout temps.
L’enseignante ainsi que le moniteur ou la monitrice du cours se feront un plaisir
d’accompagner les étudiants et étudiantes dans leur compréhension du cours et la
préparation de leur travaux.