Saint-Benoît
Ville et Pays d’art et d’histoire
Agglomération de Poitiers
Laissez-vous conter Grand Poitiers, « Ville et Pays d’art et d’histoire »
en compagnie des guides-conférenciers agréés « Ville et Pays d’art et
d’histoire » par le ministère de la Culture et de la Communication,
de l’animateur de l’architecture et du patrimoine et des médiateurs.
Grand Poitiers
assure, tout au long de l’année, la mise en œuvre d’actions (confé-
rences, visites guidées, ateliers, expositions…) qui ont pour objectif
de présenter le patrimoine dans toute sa diversité, aux habitants,
aux touristes et aux scolaires. Le service Patrimoine se tient à votre
disposition pour tout projet.
La Salle du Patrimoine
au premier étage de l’Office de tourisme de Poitiers, retrace les
grandes mutations urbaines de Poitiers au cours des siècles et
propose des expositions temporaires.
Un centre de documentation, ouvert sur rendez-vous, permet
d’enrichir ses connaissances sur Poitiers et les autres communes
de l’agglomération.
Grand Poitiers appartient au réseau national
des Villes et Pays d’art et d’histoire
Le ministère de la Culture et de la Communication attribue le label
« Ville et Pays d’art et d’histoire » aux collectivités qui possèdent un
patrimoine remarquable et s’engagent à le valoriser dans toute sa
diversité, des vestiges antiques à l’architecture du XXIe siècle.
L’inventaire du patrimoine des 11 communes
de Grand Poitiers
(hors Poitiers) a été réalisé par la Communauté d’agglomération
Grand Poitiers et la Région Poitou-Charentes de 2004 à 2008.
Cet inventaire a identifié le patrimoine architectural et mobilier dans
toute sa diversité. Cette enquête a abouti à la réalisation de 3 000
dossiers documentaires illustrés par 13 000 photographies.
Les résultats de cette enquête sont également consultables au Centre
régional de documentation du patrimoine et sur le site internet
http://inventaire.poitou-charentes.fr.
Renseignements :
Poitiers et Grand Poitiers
Service Culture et patrimoine
Hôtel de ville
15 place du Maréchal-Leclerc
BP 569
86022 Poitiers cedex
Tel : 05 49 60 07 93
Mairie de Saint-Benoît
11 rue Paul-Gauvin
86280 Saint-Benoît
Tel : 05 49 37 44 00
Coordination de la publication : Elodie Leclair
Auteurs : Daniel Clauzier, Elodie Leclair - décembre 2010
Auteurs de l’étude d’inventaire (2004-2008) : Maïna Masson, Yannis Suire
Photos : Grand Poitiers / Daniel Proux, Elodie Leclair ; SRI Poitou-Charentes /
Gilles Beauvarlet, Raphaël Jean, Zoé Lambert, Christian Rome
Animateur de l’architecture et du patrimoine : Annie Brillaud
Conception graphique LM communiquer. Maquette Mapie. Ouest Impressions Europe. Décembre 2010
Histoire & patrimoine
Des vestiges gallo-romains se
retrouvent néanmoins dans plusieurs
endroits épars de l’actuelle commune.
Parmi les plus connus et les plus
impressionnants, figurent ceux de
l’aqueduc situés à l’Ermitage.
Traversant le parc d’une maison de
retraite, « les arcs de Parigny » sont
les principaux vestiges d’un des trois
aqueducs qui alimentaient en eau la cité
de Lemonum (Poitiers) au Ier siècle après
J.-C. Partant de la source de
Basse-Fontaine sur la commune de
Fontaine-le-Comte, l’ouvrage devient
ici aérien en raison du terrain vallonné.
Objets de fascination pour les voyageurs
des temps modernes, ces arcs étaient une
destination de promenade aux XVIe et
XVIIe siècles et ont été gravés et dessinés
à maintes reprises.
La commune de Saint-Benoît est située
à 4 kilomètres au sud de Poitiers et
occupe 1 322 hectares. Son territoire
étendu présente des paysages variés,
comprenant d’importantes zones boisées
et des terrains agricoles. La carte de
Cassini, au milieu du XVIIIe siècle,
montre l’importance de la vigne dans la
partie nord de la commune et des bois
au sud. A partir du XIXe siècle,
ces espaces ont été bouleversés par
les aménagements routiers
et ferroviaires. L’habitat dense,
essentiellement pavillonnaire, qui s’est
développé après-guerre est concentré
au nord aux abords de la commune
de Poitiers. Le sud-est a, en revanche,
conservé une physionomie très rurale.
Saint-Benoît ne prend de l’importance
qu’à partir du Moyen-Âge, avec la
fondation, au VIIe siècle, de l’abbaye
dans un lieu-dit nommé Quinciacum.
Ainsi, la commune s’est longtemps
appelée Saint-Benoît-de-Quinçay.
Une église paroissiale romane, sous
le vocable de saint André, prenait
également place dans le bourg, au nord
de l’abbaye. Bien que cette église ai
disparu au XVIIIe siècle, on en aperçoit
encore des vestiges. La ruelle du pilori,
qui rappelle par son nom les anciennes
condamnations, serait la plus ancienne
du village. On y observe encore une
maison pouvant dater du XVIe siècle.
La commune subit des bouleversements
à partir de la deuxième moitié du XIXe
siècle avec le développement du chemin
de fer. La ligne Paris-Bordeaux est
mise en service en 1852, suivie de
l’embranchement pour la Rochelle en
1856 puis celui en direction du Dorat
en 1867. Saint-Benoît devient alors un
nœud ferroviaire que vient compléter,
en 1896, le tramway à vapeur reliant
Poitiers à Saint-Martin-l’Ars.
Au XXe siècle, la commune connaît
un développement significatif avec
l’implantation de l’usine Saint-Gobain
et l’urbanisation progressive le long de
la route de Bordeaux en direction de
Poitiers. Le dernier tronçon de la rocade
(1978-1986) traverse le territoire dans
sa partie nord-ouest coupant l’Ermitage
du reste de la commune.
Le bourg ancien de Saint-Benoît s’est
implanté à la confluence de deux
rivières. À l’ouest, se trouve le Clain
qui forme de larges boucles
encaissées en fond de vallée. La rivière
du Miosson, qui prend sa source sur
la commune de Gizay, se jette après
un parcours de 33 km dans le Clain
au nord du centre bourg.
La vallée du Miosson, étroite et
sinueuse, est surmontée de hautes
berges. Le paysage environnant est
marqué par les escarpements rocheux
des falaises qui longent les deux
rivières.
Ces falaises, forgées par l’érosion du Clain
dans la pierre calcaire, présentent des
formations rocheuses remarquables et
des grottes. Celle dite « Grotte à Calvin »
aurait abrité le théologien de laforme au
moment de son passage à Poitiers au XVIe
siècle. Les grottes de Passelourdin, quant à
elles, sont citées par Rabelais dans
Pantagruel. Le Roc-qui-boit-à-midi,
formation qui surplombe le Clain, tiendrait
son nom d’unegende voulant que l’ombre
de la pierre absorbe l’eau qui passe en
dessous... Les bords de la rivière sont
aménagés en lieux de promenade et en
jardins, tels que le Jardin de Bayou ou le
circuit de la ripisylve*.
Saint-Benoît au fil du temps
Une histoire liée à celle de l’abbaye.
Au fil de l’eau
A la confluence du Clain
et du Miosson.
Les arcs de Parigny
Aux portes de Poitiers
L’arrivée du chemin de fer
Un bourg médiéval
Entre Clain et Miosson
Un site pittoresque
Vue aérienne de Saint-Benoit
Gare de Saint-Benoît
Arcs de Parigny
Rivière du Clain
Ripisylve : ensemble des formations
boisées, buissonnantes et herbacées
présentes sur les rives d’un cours
d’eau
*
0 10 m
N
A église
B cloître
C salle capitulaire
D dortoir des moines
au 1er étage
E passage couvert
A
BC
ED
L’édifice actuel n’est qu’en partie
roman. Le clocher carré a été surélevé
d’une flèche au XIVe siècle et la chapelle
seigneuriale au nord du chœur date du
XVe siècle.
L’église présente un plan en croix
latine. L’austère façade occidentale est
composée d’un mur-pignon avec quatre
contreforts. Le portail en plein cintre
est couronné par un décor roman :
un appareil réticulé (pierres posées en
losange) et une corniche à billettes.
Il est encadré par deux baies géminées
aveugles, et surmonté d’une grande baie,
elle aussi en plein cintre. L’ensemble
est orné de chapiteaux à décor végétal,
animalier ou à représentation humaine.
Le monastère réapparaît dans les
sources après l’an Mil. Les bâtiments
sont reconstruits à la fin du XIe et au
début du XIIe siècle.
Sous Isembert Ier, évêque de Poitiers,
l’abbaye reprend sa place dans l’histoire
et son titre d’abbaye.
Fière de posséder les reliques de saint
Benoît, évêque supposé de Samarie,
elle abandonne le vocable de saint
André pour prendre celui-ci.
Les abbés de Saint-Benoît possèdent
le droit de haute et de basse justice sur
leurs terres. Au XVe siècle, l’abbaye
étend sa puissance. Elle possède alors
de nombreuses maisons dans le bourg et
plusieurs métairies ainsi que des moulins
à papier et à blé sur le Clain.
Le monastère étant aux portes de
Poitiers, l’amiral de Coligny y installe
son quartier général lors du siège
de Poitiers en 1569. L’abbaye est laissée
dans un état de délabrement avancé :
église abbatiale saccagée, salle capitulaire
transformée en écurie, cloître démoli.
Des travaux importants sont effectués
au XVIIIe siècle, notamment par Jean
Delafond, entrepreneur à Poitiers.
Dans les années 1760, sous l’abbé
Jean de Mareuil, l’évêque de Poitiers
applique à Saint-Benoît la mesure
générale décrétée par le roi contre
les monastères bénédictins.
Par ordonnance de l’évêque de Poitiers,
l’église abbatiale devient alors l’église
paroissiale du village sous le vocable de
saint André. Vendue comme bien national
en 1792, elle est réouverte au culte en
1802. La ville rachète les bâtiments
conventuels en 1994, qui sont restaurés
et mis en valeur en 2003.
L’abbaye Saint-Benoît
Un monastère bénédictin.
L’abbaye Saint-Benoît
L’ensemble monastique.
Un déclin progressif
Le monastère primitif aurait été fondé
vers 654 au lieu-dit Quinciacum, par
saint Achard, un moine venu du monas-
tère de Saint-Jouin-de-Marnes. Placé dès
lors sous la règle bénédictine, le monas-
tère compte une quinzaine de moines.
Saint Achard quitte Saint-Benoît, vers
670, pour devenir abbé de Jumièges.
S’en suit une période calme pour l’ab-
baye. Au IXe siècle, elle ne porte plus
que le nom de cella*.
Ce premier monastère, placé sous le
vocable de saint André, est détruit par
les Normands en 877.
Fondation
A l’intérieur, la nef unique est
couverte d’une voûte en berceau brisé.
À la croisée du transept, on est
impressionné par la hauteur de la voûte
sous clocher. Curieusement, celle-ci n’est
pas traitée en coupole comme dans la
plupart des églises romanes, mais elle est
formée d’une voûte en berceau suivant
l’axe du transept. Le reste du plan est
très simple : chœur composé d’une abside
percée de trois baies, chapelles ouvertes
sur les bras du transept.
L’église abbatiale
Le renouveau roman
Il ne subsiste aujourd’hui que la partie
orientale des bâtiments conventuels,
autour du cloître, le reste ayant été
détruit au XVIe siècle durant les guerres
de Religion.
La salle capitulaire* ouvre sur le cloître
par une porte entre deux baies géminées
romanes. La forme en arc brisé et les
thèmes qui s’y déploient rapprochent ces
arcatures de la façade de Notre-Dame-
la-Grande de Poitiers. Les chapiteaux
sculptés sont de belle qualité, déployant
des thèmes liés au Salut : Daniel dans
la fosse aux lions, l’Annonciation et
la Visitation, des sujets fréquents dans
l’art roman. A l’intérieur de la salle
capitulaire, deux colonnes supportent le
plancher de l’ancien dortoir. Ce dernier,
dit dortoir des moines, est une grande
pièce non cloisonnée couverte d’une
charpente en bois. Le passage couvert
permettait aux moines d’accéder depuis
le cloître au logis abbatial. Fortement
remanié, ce logis semble dater, par le
décor de ses ouvertures, du XVe siècle.
Les bâtiments conventuels
Bâtiment conventuel
Eglise abbatiale
Portail de l’église abbatiale
Logis abbatial
Cella : mot dérivé du latin celare,
qui désigne un local fermé. Signifie
sanctuaire en latin.
salle capitulaire : Capitulaire vient
du mot latin capitulum, qui veut dire
« tête » ou « chapitre ». C’est le lieu
où se réunit la communauté religieuse
d’une abbaye
**
Chapiteau historié - salle capitulaire
L’abbaye Sainte-Croix est fondée à
Poitiers vers 552 par la reine des Francs
Radegonde. Après l’acquisition de
terres près du quartier épiscopal de
Poitiers, se construit l’abbaye Sainte-
Marie, premier monastère féminin de
Gaule. L’abbaye fut renommée Sainte-
Croix lorsqu’elle reçut en 569
des fragments de la Croix envoyés
par l’empereur de Byzance.
Au cours de ses quatorze siècles
d’histoire, la communauté a connu
deux déménagements. A la Révolution,
chassées de leur demeure, les moniales
s’installent dans une maison proche de
leurs anciens bâtiments. Puis en 1965,
les religieuses vendent leurs bâtiments à
la ville de Poitiers - qui y fait construire
le musée Sainte-Croix. Elles font alors
l’acquisition d’une ancienne maison de
plaisance appartenant aux jésuites, au
lieu-dit la Cossonnière, sur la commune
de Saint-Benoît, perpétuant ainsi cette
fondation. Elles s’y trouvent encore
aujourd’hui.
Dans l’ensemble de l’église, des vestiges
de peintures murales gothiques ont
été découverts en 1979 lors des travaux
de maçonnerie effectués dans le chœur.
Sur le cul-de-four de l’abside est peint
un Christ glorieux entouré du
tétramorphe* (fin du XIIIe siècle ou
1ère moitié du XIVe siècle) avec sur l’arc
doubleau séparant le chœur de la nef,
une série de médaillons représentant
les signes du zodiaque. Sur les piliers de
la croisée du transept sont figurés saint
Michel et saint Christophe (fin du XVe
siècle) et dans le bras nord du transept,
une tête sous arcade (XIVe siècle).
Ces peintures ont été restaurées entre
1983 et 1987.
Si la sculpture se fait rare dans l’église,
on y trouve tout de même des éléments
réemployés intéressants. Dans l’angle
d’une des fenêtres de la nef trône un
Christ bénissant, provenant certainement
d’un édifice antérieur. Des fragments
gothiques sont visibles dans différents
endroits : la clef de voûte porte les
armoiries d’un abbé tandis que derrière
les stalles se voient les vestiges d’un
enfeu* gothique.
D’autres fragments sculptés de différentes
époques sont réemployés à l’extérieur.
Une pierre sculptée d’un entrelacs
pré-roman est située sur le mur nord.
Sur le chevet, sous la fenêtre de la
chapelle d’axe, est scellé un ancien moule
à briques représentant le Christ en
majesté dans une double mandorle.
Dans la chapelle nord, une petite
vitrine abrite une crosse découverte
en 1971 lors de travaux dans l’église.
Superbe exemple d’émail champlevé
limousin du XIIe siècle, elle fait partie
de la famille des crosses à double face :
on y voit la Vierge à l’Enfant d’un côté,
et le Christ en majesté de l’autre. Sur la
douille est représentée l’Annonciation.
Retrouvée dans une sépulture, il s’agit
sans doute d’une crosse abbatiale des
années 1220-1240.
Le gisant du XVe siècle jadis dans
l’enfeu* du chœur, est désormais visible
dans le bras nord du transept. Dans
le choeur, les stalles du XVIIIe siècle
sont réparties en deux groupes de six
stalles dont les deux situées à l’entrée
sont pourvues de dais indiquant qu’elles
étaient réservées aux dignitaires.
L’autel majeur est quant à lui une belle
pièce d’ébénisterie Louis XV.
L’abbaye Saint-Benoît
Décor et mobilier de l’église abbatiale.
Lritage de sainte Radegonde
Peintures murales
emplois et vestiges
Mobilier
Christ bénissant - nef de l’église abbatiale
Abbaye vue depuis le nord
Façade est, ancien bâtiment des jésuites
Saint Christophe,
peinture à la croisée
du transept
L’abbaye Sainte-Croix,
à la Cossonnière
De Poitiers à Saint-Benoît.
Un édice moderne
Jouxtant les anciens édifices des jésuites,
l’abbaye moderne est l’œuvre de
Madeleine Ursault. C’est un bel exemple
du renouveau de l’architecture sacrée
dans l’après-guerre et de l’adaptation
de l’esthétique moderniste aux édifices
religieux. Le plan est traditionnel : église
au nord, bâtiment conventuel au sud et
cloître au centre. L’abbatiale présente
des matériaux simples, murs en béton
selon l’esthétique des années 1960,
avec un toit en charpente qui rappelle les
structures des églises du haut Moyen Âge.
Elle abrite une impressionnante grille de
clôture en fer forgé, offerte par les
Beaudéan-Parabère en 1739, et provenant
de l’ancienne abbaye.
Tétramorphe : représentation des
quatre évangélistes sous leurs formes
allégoriques, (l’ange pour saint
Matthieu, l’aigle pour saint Jean, le
taureau pour saint Luc et le lion pour
saint Marc)
Enfeu : niche funéraire à fond plat
pratiquée dans les murs des églises
pour y recevoir des tombeaux
*
Les religieuses possèdent toujours les
objets d’art et reliques datant du
monastère du VIe siècle. Parmi ceux-ci
se trouve la fameuse staurothèque, ou
reliquaire de la Vraie Croix, dans un petit
coffret byzantin en or émaillé d’époque
romane. De même, le petit « pupitre
dit de sainte Radegonde », un des plus
anciens meubles en bois conservés en
France, date du vivant de la sainte, mais
sa fonction est discutée. C’est aussi le cas
de la croix mérovingienne en bronze qui
pourrait être une croix portative ou croix
de bénédiction. De même, plusieurs
fragments de mosaïque, retrouvés en
fouille à Poitiers aux XIXe et XXe siècles
sont aussi conservés.
Des reliques prestigieuses
Staurothèque ou reliquaire de la Vraie Croix
Crosse abbatiale
Le patrimoine industriel
Entre Clain et chemin de fer
Saint-Benoît-les-Plaisirs...
Un paysage attractif favorisant villégiature
et promenade.
Aux limites du bourg ancien, le moulin
est mentionné depuis le XVe siècle. À
l’époque, c’est un moulin à papier, source
de revenus pour l’abbaye, auquel s’adjoint
un moulin à blé au XVIIe siècle. Avec la
révolution industrielle, le moulin à papier
devient une minoterie. Il est agrandi à la fin
du XIXe siècle et comprend alors
plusieurs bâtiments annexes et silos.
L’usine fonctionne jusque dans les années
1970, après quoi la majeure partie des
bâtiments est démolie. Il subsiste
aujourd’hui l’ancien moulin à papier,
reconstruit en 1802, qui enjambe le Clain
par une voûte en berceau. Depuis 1991,
il abrite le club de canoë-kayak.
Le moulin
Dominant la plaine de ses arcs
monumentaux, le viaduc a été inauguré
en 1896 pour les rails du tramway
départemental. Partant du Pont-
Achard à Poitiers, les trains à vapeur
transportaient les voyageurs jusqu’à
Saint-Martin-l’Ars. La construction,
d’une longueur de 328 mètres, est
essentiellement en pierre.
En raison de la largeur du chemin de
fer Paris-Bordeaux et du Clain qu’elle
franchit, elle présente aussi deux tabliers
métalliques de 40 mètres à chaque
extrémité. La ligne fonctionne jusqu’en
1933. Depuis les années 1970, le viaduc
est aménagé en promenade piétonne.
Le viaduc
Manoir de Fief-Clairet
Château de Saint-Benoît, façade ouest - aquarelle de H. Le Grand, 1904
Cheminée de l’usine de Passelourdain
Moulin enjambant le Clain
Viaduc
En 1912, la société Saint-Gobain
ouvre une usine d’engrais et d’acide
sulfurique dans la commune.
Cette usine est desservie par un
embranchement ferroviaire pour le
transport des marchandises.
C’est un vecteur important dans le
développement de la commune durant
tout le siècle. De cette époque subsistent
la cheminée en briques de 63 mètres
de haut, une partie des ateliers de
fabrication, le bureau et la cité ouvrière.
Dans les années 1950, on y fabrique des
insecticides. C’est à Saint-Benoît qu’est
réalisée la première bombe aérosol
européenne entre 1953 et 1955.
Dans les décennies qui suivent, elle
emploie jusqu’à 300 ouvriers. Depuis les
années 1980, on y produit des produits
d’entretien et d’hygiène.
L’usine de Passelourdain
Situé vraisemblablement depuis la fin du
Moyen Âge le long de la route de Poitiers,
le château de Saint-Benoît a été
totalement reconstruit vers 1900 pour un
riche propriétaire, Monsieur Lecointre,
dont l’hôtel particulier avait été démoli
à Poitiers pour faire place aux halles.
L’édifice, peu visible de la route, est en
pierre couverte de stuc imitant des
bossages et recouvert d’une toiture
d’ardoises aux lignes découpées,
surmontée d’un clocheton. S’inspirant
des styles du XVIIe siècle, il domine un
immense parc planté d’espèces rares.
Le château de Saint-Bent
A la fin du XVIIIe siècle, la commune
prend le surnom de Quinçay-les-Plaisirs,
en raison des Poitevins qui viennent y
trouver la détente, en promenade ou
par le biais d’une maison secondaire.
Au XIXe siècle, villas, petits manoirs et
guinguettes fleurissent dans les parcs et
le long du Clain. Les religieux de
Poitiers viennent aussi s’y reposer,
comme le Cardinal Pie qui fait édifier
le domaine de Mauroc, ou encore les
jésuites qui viennent avec leurs élèves
séjourner à la Cossonnière.
À la même époque, le long de la rivière,
des guinguettes très populaires telles
que le Chalet de Venise ou Mon Repos
attirent les foules qui viennent y danser,
manger et boire.
Villas et guinguettes
Aux XVIe et XVIIe siècles, les riches
bourgeois et nobles de Poitiers se font
construire des logis et petits châteaux
en complément de leurs hôtels
particuliers urbains. Ces édifices
luxueux, lieux de séjour estival souvent
liés à un domaine agricole, sont édifiés
sur leurs terres aux environs de la ville.
Construit entre 1620 et 1627 par
Charles Irland, conseiller au Parlement
de Bretagne et maire de Poitiers,
le manoir de Fief-Clairet est un bel
exemple de ces «demeures des champs».
Situé dans un grand parc, il présente
un bâtiment organisé en U autour
d’une cour centrale, couvert d’un toit
mansardé.
Demeures des champs...
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