En Chine, au cours de la période des Etats combattants (453-222 avant J.C.), la
passion pour les armes et les techniques martiales était courante autant parmi les
militaires que dans la population ; les témoignages écrits sur l’habileté développée
par les hommes et les femmes à cette époque sont nombreux.
Des compétitions étaient même organisées pour régler les relations politiques
entre les différents Etats, et il était assez banal de rencontrer des personnes qui
montraient avec orgueil leurs cicatrices, témoins de leur courage et de leur valeur
dans le combat.
Pendant la dynastie Han (206 avant J.C. –220 après J.C.), les arts martiaux se
développèrent et prirent une valeur plus sportive : par exemple, on vît apparaître
dans les compétitions les premières protections rudimentaires. On améliora les
armes, et, en particulier, l’épée à double tranchant subit une évolution
importante.
Au cours de l’époque Tang (618-907 après J.C.), les arts martiaux en Chine se
développèrent encore d’avantage. Grâce au nouveau système d’examen pour
sélectionner les responsables militaires, qui permettait aux experts de kunfu
d’obtenir des charges prestigieuses et d’améliorer leurs revenus, on encouragea la
pratique et l’étude des arts martiaux à tous les niveaux de la société.
Au cours de la dynastie Song (960-1279 après J.C.) et de la dynastie Ming, qui
suivit (1368-1644 après J.C.), le kungfu connut un large succès parmi le peuple
aussi bien en tant que technique de défense que comme pratique gymnique. On
assista également à la prolifération d’un grand nombre d’écoles et d’associations,
souvent en lutte les unes contre les autres pour asseoir leur propre prestige.
C’est à cette époque que devint très populaire le leitai, compétition à mains nues
qui se déroulait sur un plancher surélevé et dans laquelle, en cas de K.6O. ou
lorsqu’il était éjecté hors de la zone de combat par son adversaire, le combattant
était déclaré vaincu.
Ces rencontres suivaient en général des règles, mais il n’était pas rare que les défis
dégénèrent en duels sanglants. C’est également pendant la dynastie Ming que
furent écrits d’importants textes sur les arts martiaux, qui sont de véritables
classiques et dont les principes sont valables encore aujourd’hui.
La dynastie manchoue des Qing (1644-1911 après J.C.) vit l’apparition d’un bon
nombre des styles encore pratiqués à ce jour, du taiji au bagua, du tongbei au
tanglang, mais aussi des sociétés secrètes, telles que le Lotus blanc, la Lance
rouge ou le Poing de la suprême harmonie, créées pour combattre et ruiner la
dynastie régnante, mal supportée, et rétablir la dynastie Ming. De nombreux
pratiquants furent emprisonnés ou exécutés pour actes subversifs. Les
monastères Shaolin, dans la région du Hénan et dans celle du Fujian au Sud,
furent détruits car considérés comme dangereux pour la sécurité de la dynastie