Fiche révisions TES n°2 La culture
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*La culture est d’abord culture de la terre : « cultiver » au sens agricole, c’est utiliser les ressources
naturelles de la terre, la « soigner » pour lui faire produire plus ou différemment qu’elle ne l’aurait fait
« naturellement ».
Les Romains vont développer à partir de cette signification initiale le sens figuré de ce qui est
« cultivé » pour l’appliquer, non plus à la terre, mais à l’esprit.
* La culture humaine : en ce sens la culture est d’abord synonyme de formation (Bildung) et
d’éducation. La culture est ce long processus par lequel l’individu développe ses capacités : tout
comme pour la culture de la terre, il s’agit de développer certaines facultés contenues en germes chez
l’enfant. Il s’agit de prendre soin de son esprit. Mais ce développement des facultés peut se
comprendre aussi bien au niveau individuel qu’au niveau historique, qui concerne l’humanité entière.
D’où l’idée de progrès : la culture se transmet et se développe de génération en génération.
* La confrontation des cultures : en ce sens on entend par culture (Kultur) tout ce qui caractérise la
façon de vivre et de penser d’une société. Cette culture inclut toutes les coutumes, les croyances,
les techniques, les œuvres, la langue, les mœurs, les valeurs, qui forment un ensemble propre à
une population donnée. Chaque société a sa culture propre, d’où la pluralité des cultures,
pluralité qui engendre des échanges et des conflits. Même plus, de nos jours, nous avons affaire à
des sociétés multiculturelles.
Points communs entre les 3 sens :
=> L’opposition à la nature :
* La culture comme culture des terres est bien en opposition à la nature entendue comme
environnement extérieur qui n’a pas été transformé par la main de l’homme.
* Un enfant qui n’a pas été formé, éduqué, est à son état naturel (exemple des enfants sauvages). La
culture est censée nous donner des capacités, des habitudes que nous n’avions pas naturellement.
* Cette manière de s’arracher à la nature en cultivant d’une part la nature, et d’autre part notre nature,
est diverse et donne ainsi lieu à une pluralité de cultures
Problème : pour autant, cette opposition entre nature et culture est-elle pertinente ? L’opposition
entre la nature et la culture a pendant longtemps empêché de comprendre certaines peuplades dites
primitives, qui ont été considérées comme non civilisées car étant resté soi-disant dans un état non
évolué de l’humanité.
=> Le rapport à la liberté :
*La culture des terres a permis à l’homme de s’affranchir de la nature, notamment en développant des
techniques permettant de faire fructifier la terre, de l’enrichir, et partant lui permettant de pourvoir plus
facilement à la satisfaction de ses besoins vitaux
* La culture humaine comme éducation qui vise l’émancipation et à terme l’autonomie
* La pluralité des cultures montre enfin combien culture et liberté sont liées puisque l’humanité n’a
pas suivi une unique ligne d’évolution mais chaque société a progressé de manière différente, chacune
ayant des caractéristiques uniques, ce qui souligne combien l’humanité a pu se réaliser de différentes
manières. Cette diversité montre ainsi que lorsqu’on parle de peuplades sauvages, nous sommes
victimes d’un préjugé leur nature étant restée sans soin et sans culture, ils formeraient l’humanité non
civilisé.
I- Nature et culture
A- La culture comme arrachement à la nature
1- La Culture comme perversion de la Nature
= thèse de Rousseau. Il s’agit de considérer la nature comme une norme = juger de ce qui est par
référence à ce qui devrait être en fonction d’une nature originelle et préalable. Le but de ce procédé est
de dénoncer l’évolution de la réalité comme un mal par rapport à une nature normative et bonne par
elle-même.
Discours sur les sciences et les arts : pour Rousseau, le développement de la culture, au sens des
sciences, lettres et arts, loin d’être synonyme d’un progrès moral de l’humanité, n’aurait fait, au
contraire, qu’engendrer la dépravation des mœurs et la corruption des esprits car « les sciences