fiche action remarquable

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- FICHE ACTION REMARQUABLE -
LE BÂTIMENT
MAX WEBER
UNIVERSITÉ PARIS OUEST NANTERRE LA DÉFENSE
Bâti sobre, performant et innovant :
des bureaux 100 % bois à ventilation
naturelle
FICHE ACTION REMARQUABLE
LE BÂTIMENT WEBER
Les bâtiments standards de bureaux à énergie
exploitation. Ce bâtiment, dont elle est exploitante, se
positive interrogent sur la surenchère technologique
devait d’être adapté à ses usages et à son équipe, tout
en rupture avec les usagers et les gestionnaires, les
en répondant à une volonté d’attractivité nationale et
questions de santé et de qualité de l’air, de confort
internationale et tout en s’insérant également dans le
d’été et de ventilation naturelle, d’acoustique,
site et dans la ville.
d’éclairage naturel, de gestion et d’entretien
maintenance. Il est important de préserver et
de développer une approche de projet intégrée
pour un résultat cohérent, pérenne dans le
temps et appropriable par tous pour atteindre
les objectifs de lutte contre le changement
climatique. Une conception intégrée, visant
↘ une structure bois, y compris pour les cages
la sobriété globale et le passif, prenant en
d’ascenseur et d’escalier ;
compte toutes les dimensions durables et les
acteurs, dans une logique de coresponsabilité
↘ des plafonds de bureaux en bois massif, sans faux
des usages et de l’exploitation, peut atteindre
plafonds ;
des niveaux d’excellence architecturale,
énergétique et écologique, tout en maîtrisant
↘ un bâtiment de type passif, équipé d’un dispositif de
ventilation naturelle assistée et contrôlée ;
les coûts.
CARACTÉRISTIQUES
Le bâtiment des sciences humaines et sociales
situé à Nanterre, accueille une partie des
équipes de recherche. L’Université Paris Ouest
Nanterre La Défense (UPOND) a joué son rôle
de maître d’ouvrage dès la programmation, avec une
exigence constante sur la vie future du bâtiment et son
Les cheminées d’extraction
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↘ un bâtiment modulable, flexible et évolutif.
© C.Bertolin
UN PROJET DE BUREAUX
ATYPIQUE, PASSIF ET À
VENTILATION NATURELLE
naturelle assistée afin d’éviter ainsi les consommations
de ventilation mécanique double flux que l’on retrouve
en général dans les bâtiments passifs.
La maîtrise d’œuvre, l’atelier d’architecture Pascal
Gontier, a souhaité une architecture retenue, marquée
par une volumétrie simple, avec une rigoureuse
structure en bois. Son bardage aluminium laisse
deviner dès l’extérieur, par ses généreuses ouvertures
régulièrement disposées, la forte présence du bois
dans les espaces intérieurs, tandis que les larges
cheminées sur le toit signalent un dispositif de
ventilation singulier.
Ce bâtiment de 5 000 m² développe les lieux de travail
sur cinq étages, entièrement conçus en bois. Très
présent, le bois offre ainsi une ambiance chaleureuse
atypique pour les différents espaces de travail. Les
matériaux sont utilisés là où ils sont le plus adaptés
et apparaissent tels quels dans leur matérialité brute
et la vérité de leurs assemblages. Le stationnement
situé en sous-sol est en béton.
L’architecture du bâtiment a été conçue de façon
à offrir une flexibilité et une évolutivité maximum.
Il doit pouvoir s’adapter aux transformations, mais
également se prêter à plus long terme à un éventuel
changement de destination, sans qu’il soit nécessaire
d’effectuer des travaux trop lourds qui dégraderaient
l’identité architecturale.
Si le bâtiment possède une enveloppe passive, son
système de ventilation est inhabituel. Le projet est
conçu de façon à accueillir un dispositif de ventilation
UN MAÎTRE D’OUVRAGE
SENSIBLE À
L’ENVIRONNEMENT,
EXIGEANT POUR
L’EXPLOITATION
Le pôle interdisciplinaire en sciences humaines et
sociales vise un rayonnement régional et une interface
dynamique avec le monde de l’entreprise, grâce à
la proximité du quartier d’affaires de la Défense. Le
programme exigeait un bâtiment identifiable, qui
puisse être perçu comme une vitrine de la recherche.
Pour l’université, ce projet est la plus grande
construction avec une maîtrise d’ouvrage directement
impliquée ; elle a ainsi tissé des partenariats
très forts avec l’ensemble des prestataires, de la
programmation jusqu’à la réalisation. Le projet a
donné lieu à beaucoup d’échanges qui ont permis de
dépasser les difficultés habituelles dues au manque
de concertation et de dialogue entre les partenaires
et avec les usagers.
L’organisation en mode projet, la conception en mode
intégré et l’émulation entre la maîtrise d’ouvrage et
la maîtrise d’œuvre ont permis de créer un projet
différent, tout en répondant aux
contraintes et aux spécificités
attendues.
L’université a été exigeante sur quatre
points : l’économie du projet, les
délais, la qualité environnementale
et la gestion du bâtiment au sein de
son patrimoine.
La structure bois
© Atelier Pascal Gontier
En tant que bâtiment public d’État,
il devait répondre aux objectifs
de la politique immobilière des
bâtiments de l’État, notamment en
termes d’optimisation des surfaces
occupées (12 m2 de surface utile par
occupant). La nécessité de concilier
ces ratios avec les besoins des
futurs occupants, particulièrement
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FICHE ACTION REMARQUABLE
LE BÂTIMENT WEBER
concernant les effectifs de doctorants, les a
conduits à mutualiser des espaces. Les bureaux des
doctorants sont regroupés en pools qui sont affectés
annuellement en fonction des évolutions des effectifs
(114 places au total). Enfin, les espaces de réunions et
de convivialité sont mutualisés. De plus, sans objectif
de certification, l’université a souhaité dès le départ
un bâtiment de haute qualité environnementale et
énergétique.
Un bureau type
© C.Bertolin
LA PROGRAMMATION ET LA
DÉFINITION DU PROJET
Le maître d’œuvre a proposé un cadre de travail
particulier, en lien avec les activités des usagers.
Les occupants peuvent réguler les paramètres de
confort, ont des espaces mutualisés appropriables et
confortables. Le bâtiment est aussi modulable grâce
à une structure en poteaux dalle et à l’implantation
des réseaux. Les réseaux électriques concernant
l’éclairage, la commande des entrées d’air de la
ventilation et des brise-soleil sont situés notamment
dans des nervures régulièrement espacées dans les
plafonds massifs.
Ce bâtiment de bureaux non stéréotypé a été conçu en
dialogue avec la maîtrise d’ouvrage et les utilisateurs,
s’appuyant sur un principe créatif tout en respectant
les contraintes architecturales et environnementales.
Entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre s’est
instaurée une démarche de projet, interactive et
itérative, pour répondre à la fois aux questions
programmatiques et au confort de vie des occupants.
FICHE TECHNIQUE
↘ ACTEURS DU PROJET
Maîtrise d’ouvrage : Université Paris Ouest Nanterre la
Défense
Maîtrise d’ouvrage mandataire : Icade Promotion ;
Assistance à maîtrise d’ouvrage HQE : SLH ingénierie
Programmation technique et environnementale, étude
de faisabilité : Sophie Brindel-Beth
Maîtrise d’œuvre : Atelier Pascal Gontier, architecte,
BET-Bureaux d’études techniques : Inex BET fluides,
Batiserf BET structure, Cabinet MIT économiste, JeanPaul Lamoureux, acousticien
OPC-Ordonnancement, pilotage et coordination :
Projexia international
CTC-Contrôle technique de construction : BTP
consultants
Coordinateur SPS : BECS
↘ ENTREPRISES
SNRB entreprise générale (sous-traitant bois : HOUOT),
SISAP aménagement, CEGELEC, SPIE Île-de-France
Nord Ouest, OTIS France, EUROVIA / Marcel Villette.
Le marché de travaux a été organisé en six macro lots :
structure hors d’eau – hors d’air -partitions, finitions et
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peintures, CVC (Chauffage Ventilation Climatisation) et
plomberie, électricité, ascenseurs, VRD (Voirie Réseau
Divers)- aménagements extérieurs.
La coordination des entreprises a été assurée par
l’OPC, Projexia International.
↘ CHIFFRES CLÉS
Surface : 4.904 m² surface de plancher, 5 339 m² SHON
Coûts : construction : 11 743 757 euros HT / Études
honoraires: 1 134 800 euros HT
↘ FINANCEMENT
51 % CPER ÉTAT, 23 % CPER Région Île-de-France, 26 %
cession de terrain et offre de concours dans le cadre de
la ZAC Seine Arche.
↘ CALENDRIER
Faisabilité – programme : 2011
Concours : 2012
APS-APD-DCE: août 2012 - juillet 2013
Consultation entreprises: novembre 2013 - février 2014
Durée du chantier : 22 mois, y compris la préparation
Date de livraison : février 2016
Dès le départ, aucune certification n’a été envisagée ;
néanmoins le bâtiment a été programmé selon la
démarche HQE avec un profil environnemental joint
au concours, et les objectifs ont fait l’objet d’un suivi
jusqu’au chantier propre, avec une gestion particulière
des déchets.
Le bâtiment est conçu avec une structure en bois,
hors la partie de stationnement souterrain. Visible au
niveau des poteaux et de la dalle massive du plafond,
le bois est aussi utilisé pour les cages d’escaliers et
d’ascenseurs, les menuiseries bois alu, l’isolation
périphérique en laine de bois, les portes, le parquet
et l’estrade dans la salle de conférence.
UN BÂTIMENT 100 %
BOIS, MODULABLE ET
CONFORTABLE
L’implantation et la volumétrie du bâtiment
soulignent la structure du campus et le carré vert
central, s’inscrivant dans la trame orthogonale.
Arrimé à l’allée centrale, son volume et sa douce
luminance due au bardage aluminium identifiables de
loin marquent l’axe d’entrée de l’université.
Le choix du bois a été une proposition inattendue de
la maîtrise d’œuvre répondant à un choix écologique
autant qu’à la commande d’un bâtiment de prestige
s’appuyant sur un programme de bureaux. La
maîtrise d’œuvre a relevé le défi avec une ambition
environnementale élevée et en interrogeant la nature
des espaces de bureaux.
Salle de réunion
planchers recouverts par des surfaces de matériaux
décoratifs. Le projet proposé ici a été conçu selon une
stratégie radicalement différente. Les matériaux mis
en œuvre sont utilisés là où ils sont le plus adaptés
et ils apparaissent tels quels dans la vérité de leurs
assemblages. (Extrait du dossier de concours, Atelier
Pascal Gontier).
© C.Bertolin
Dès le concours, le maître d’œuvre a développé
ce concept de lieux de travail cultivant bienêtre et identité, où le bois joue un rôle majeur,
s’insurgeant contre le stéréotype d’espaces neutres.
L’expression « immeuble de bureau en blanc » traduit
bien cette neutralité spatiale. La plupart du temps, les
bâtiments de bureaux sont conçus avec d’importantes
structures en béton, dont la masse considérable
disparaît derrière les différents faux plafonds et faux
Le projet est réalisé avec des composants modulaires
en bois pour les planchers, les parois des cages de
contreventement ainsi que pour les piédroits et les
poutres. Le plancher haut du rez-de-chaussée est
réalisé en caissons bois de grande portée (12 m). En
étages supérieurs, les planchers de portée moindre,
correspondant aux trames des bureaux, sont réalisés
en panneaux CLT (bois massif contrecollé) renforcés.
En terme environnemental, le bois, matériau
biosourcé, est renouvelable, à faible impact,
recyclable. Vivant, il absorbe du gaz carbonique
atmosphérique qui reste stocké dans la construction.
Escalier
© C.Bertolin
Le chantier, situé au centre de l’université, a bénéficié
de l’utilisation d’éléments préfabriqués industrialisés.
Les bois utilisés sont l’épicéa pour la structure,
le mélèze pour le revêtement extérieur ainsi que
du chêne, de l’épicéa, du hêtre et du pin pour les
menuiseries, le mur rideau, les escaliers et les
revêtements intérieurs.
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FICHE ACTION REMARQUABLE
LE BÂTIMENT WEBER
Le bâtiment pourrait prétendre au label « bâtiment
biosourcé – 3e niveau ». En effet, le taux d’incorporation
de matière biosourcée est de 56,8 kg/m2 de surface
de plancher. La maîtrise d’œuvre a fait réaliser
différents calculs du volume de bois utilisé. Selon la
méthode de calcul forfaitaire de l’arrêté n°2010-273,
le résultat est de 120 dm3/m². Selon le calcul réel et
non réglementaire du volume de bois, le résultat est
de 337 dm3/m². Pour rappel, le décret n°2010-273 fixe
le volume de bois à mettre en œuvre à un minimum de
10 dm3/ m² SHON.
UNE CONCEPTION
ARCHITECTURALE
INTEGRÉE, GLOBALEMENT
PERFORMANTE
Le bâtiment Weber a été conçu, du fait de ses
caractéristiques atypiques, selon un processus de
conception architecturale intégrée dans laquelle
se sont impliqués l’ensemble des acteurs. Grâce
à cette méthode, des choix environnementaux,
architecturaux et techniques déterminants ont été
faits en amont, pendant la phase de concours et plus
précisément lors des premières réunions réunissant
l’ensemble de l’équipe de la maîtrise d’œuvre. Ainsi,
la décision de réaliser l’ensemble de la structure du
bâtiment en bois, de se passer de faux planchers et
de faux plafonds dans les bureaux et de mettre en
œuvre un dispositif de ventilation naturelle assistée
et contrôlée, ont été des éléments déterminants
de la conception architecturale. Le processus de
conception intégrée mis en œuvre a permis d’intégrer
l’ensemble des dimensions techniques dans les choix
architecturaux, notamment l’intégration simultanée
de la structure et des réseaux dans le dessin
architectural et la contribution de ces éléments
« techniques » dans l’expression du bâtiment. Les
coûts de construction ont été également optimisés
grâce à une rationalisation très poussée du bâtiment.
3 entités
structurelles
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trame
structurelle
trame
technique
trame
combinées
APPROVISIONNEMENT ET
CONSOMMATIONS D’ÉNERGIE
Une étude de faisabilité des approvisionnements
en énergie a été réalisée et c’est la solution de
raccordement au réseau de chaleur de l’université de
Nanterre qui a été choisie. Le calcul des charges pour
le raccordement au réseau de chaleur de l’université
de Nanterre a été effectué sur des hypothèses d’un
coût d’abonnement égal à 34 euros HT/kW par an
et d’un coût de l’énergie fournie égal à 40 euros HT/
MWh.
D’autres choix ont été envisagés et ont fait l’objet
de simulations : système solaire photovoltaïque,
chauffage au bois, pompe à chaleur géothermique,
autre pompe à chaleur, chaudière à condensation et
cogénération.
L’étude thermique a permis de calculer une
consommation d’énergie primaire (Cep) pour le
bâtiment à hauteur de 51.60 kWhep/m².an, soit 30 %
de moins que le niveau réglementaire maximum (Cep
max : 71.50 kWhep/m².an.
Les cinq usages pris en compte dans le calcul sont
résumés dans le tableau ci-dessous.
Énergie
Primaire
(kWhep/m2)
GES (gaz à effet
de serre)
Cep chauffage
20.00
4.00
Cep
refroidissement
0.20
0.00
Cep Eau Chaude
Sanitaire
5.40
0.08
Cep éclairage
13.10
0.43
Cep auxilaires
12.80
0.42
TOTAL
51.60
4.93
différentes possibilités de distribution
Schéma de la structure et des réseaux pendant la phase concours
© Atelier Pascal Gontier
De la même manière, le calcul des besoins en énergie
pour les composantes liées au bâti (chauffage,
refroidissement et éclairage) est inférieur de 22 % par
rapport au calcul réglementaire.
(Bbio : 47.3 points / Bbiomax : 60.50 points / Bbio =
Bbiomax – 21.82 %).
LE CONFORT ACOUSTIQUE
Le projet se situe dans un environnement marqué
par la présence à 200 mètres de l’A86. De plus,
deux caractéristiques sont fortement impactantes
également du point de vue acoustique : la structure
bois et la ventilation naturelle hybride.
Isolation
Les isolements requis par rapport aux bruits extérieurs
se situent entre 30 et 34 dBA selon les façades.
Ils sont assurés par des parois en ossature bois
composées d’un isolant de 14 cm en laine minérale,
d’un parement OSB (Oriented Strand Board) de 20
mm, d’un isolant de 12 cm en laine de bois et de deux
plaques de plâtre BA13 ou BA18 permettant, pour les
parties pleines d’obtenir une isolation RA,tr de 37 à 39
dB selon les façades.
difficulté particulière. En effet, elles devaient à la fois
présenter de faibles pertes de charges de façon à être
compatibles avec le dispositif de ventilation naturelle
hybride (pour la ventilation hygiénique comme pour
le confort d’été), et être très performantes d’un point
de vue acoustique. Les grilles Sonovent de Renson ont
permis de répondre à cet objectif (Dne,W+Ctr = 41 dB).
Contrairement aux locaux en étages, les locaux du rezde-chaussée disposent d’une ventilation mécanique
double flux qui permet naturellement de traiter
l’isolation par rapport aux bruits extérieurs.
L’isolement entre étages de DnT,A ≥ 45 dB a été traité
par une épaisseur de 20 mm de laine minérale très
haute densité de type Domisol LR20, puis avec une
© C.Bertolin
chape de finition en béton à 2 300 kg/m3 de 80 mm
au-dessus du plancher bois. La chape flottante est
caractérisée par un ΔLw de 24 dB au moins.
Le traitement de l’absorption acoustique dans les
bureaux se fait principalement par la sous-face du
plancher haut : des épaisseurs de 35 mm de laine
minérale (masse surfacique de 70 kg/m3 au moins,
type ALPHALENE 70, ont été insérées dans les
interstices entre les lattes.
Les menuiseries extérieures ont, quant à elles, un
indice d’affaiblissement acoustique de 31 à 34 dB.
Les grilles de ventilation naturelles présentaient une
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FICHE ACTION REMARQUABLE
LE BÂTIMENT WEBER
L’EAU DE PLUIE EST RÉCUPÉRÉE
POUR L’ARROSAGE ET LES
SANITAIRES
LES POINTS
REMARQUABLES
↘
réduction de l’emprise au sol par la limitation de
l’imperméabilisation de la parcelle et la création de
surfaces végétalisées ;
↘
gestion des terres avec un plan de gestion pour
stockage et réutilisation des déblais et de la terre
végétale ;
↘ réduction des consommations effectives d’énergie du
bâtiment par une conception sobre et efficace ;
↘
réduction des consommations d’eau potable par
l’installation d’équipements hydro-économes et de
plantations adaptées au climat, récupération des eaux
de pluie pour l’arrosage et les sanitaires ;
↘
réduction de l’empreinte carbone des usagers du
bâtiment par la création de places de stationnement
sécurisées et éclairées pour les 2 roues, favorisant
l’emploi de ce mode de déplacement doux.
LE CONFORT D’ÉTÉ
Le confort d’été est assuré par différentes dispositions,
l’optimisation de la taille des fenêtres (pas d’allèges
vitrées par exemple), la mise en place de protections
solaires extérieures, l’inertie thermique par les chapes
en béton de 7 cm, la surventilation naturelle possible
depuis chaque bureau.
Pour répondre aux demandes de la maîtrise
d’ouvrage, un volume de stockage des eaux
pluviales provenant de la toiture du bâtiment
a été prévu. Le volume de la cuve de stockage
a été déterminé par la maîtrise d’ouvrage à
20 m3 afin de couvrir les besoins en eau pour
l’arrosage des espaces verts de l’université.
Ces besoins s’étalant sur une période de six
mois maximum, la maîtrise d’œuvre a proposé
de raccorder cette cuve aux sanitaires du
bâtiment de sorte à couvrir également les
besoins en eau non potable lorsqu’il n’y a
aucun besoin pour l’arrosage. Le taux de
couverture pour les sanitaires a été estimé à
35 %.
LES ESPACES EXTÉRIEURS
ATTENANTS CONÇUS EN
COHÉRENCE AVEC LE PROJET
D’ÉCO-CAMPUS
La gestion des eaux pluviales est effectuée par des
noues paysagères ainsi que par un bassin à ciel ouvert
de 80 m3 afin d’assurer la rétention des eaux pluviales.
Le dimensionnement du système de rétention de la
parcelle a été calculé afin de respecter un débit de
fuite de 2 litres par seconde par hectare (2 l/s/ha)
pour la pluie (période de retour égale à 10 ans). Pour
dimensionner le bassin, un débit de fuite de 1.4 l/s
a été retenu : 1 l/s sera rejeté
au réseau conformément aux
exigences, les 0.4 l/s restants
étant infiltrés par le sol du
bassin.
Au pied du bâtiment, les noues,
plantées d’espèces adaptées
(Carex comans et Carex Elata),
permettent le recueil des eaux,
la protection de la façade
en lui apportant moins de
réverbération de la chaleur.
8
Les protections solaires extérieures
© C.Bertolin
Concernant la mobilité, les 40
places de stationnement pour
les vélos protégés de la pluie
sont situées devant l’entrée du
bâtiment.
LA VENTILATION NATURELLE
ASSISTÉE ET CONTROLÉE
Si certains systèmes de ventilation mécanique
contrôlée (VMC) permettent d’atteindre des niveaux
de récupération d’énergie et de renouvellement
d’air corrects, ils restent consommateurs d’énergie
et fortement dépendants d’outillages et de
procédures d’entretien. Pour les bâtiments neufs,
les consommations d’énergie associées aux VMC à
double flux sont équivalentes, voire supérieures, aux
consommations de chauffage en énergie primaire.
L’objectif du système de ventilation naturelle assistée
et contrôlée (VNAC) mis en œuvre dans ce bâtiment
est de s’affranchir de ces installations complexes et
des consommations énergétiques associées, tout en
privilégiant un renouvellement d’air naturel et adapté.
Plus précisément, la ventilation est assurée par un
réseau de systèmes de ventilation naturelle contrôlée
et assistée (VNAC) répartis dans le bâtiment. Les
systèmes sont tous indépendants les uns des autres
mais sont composés de manière identique. Une
prise d’air est installée en façade au-dessus des
fenêtres dans chaque bureau. Elle fonctionne de
manière naturelle et autonome mais est motorisée et
autoréglable de sorte à pouvoir augmenter ou limiter
les débits d’air en été ou en hiver. La circulation d’air
est assurée par une grille et une gaine d’extraction
situées à l’opposé de la prise d’air dans la pièce.
Un clapet contrôle les débits d’extraction d’air pour
chaque gaine, et donc pour chaque bureau, grâce à
un capteur de mesure. En hiver, le clapet est piloté
de sorte à ne laisser passer que le débit hygiénique
réglementaire et ainsi limiter les déperditions
énergétiques. Les gaines d’extraction de chaque
bureau sont regroupées dans une tourelle qui est
installée en toiture. Chaque tourelle regroupe au
Les huit gaines d’extraction
© C.Bertolin
maximum huit gaines. Leur hauteur de 3,60 m
permet d’augmenter le tirage et donc d’améliorer
le fonctionnement du système. Afin d’assurer en
toute circonstance les débits réglementaires, un
extracteur est installé en haut de chaque tourelle et
permet l’activation de la ventilation pour huit locaux
en simultané. L’extracteur n’est utilisé que lorsque le
fonctionnement en naturel ne permet pas d’assurer
les débits requis.
Le pilotage du système est différencié selon la
destination des locaux. Pour les bureaux ou les salles
d’expérimentation, un pilotage horaire « tout ou rien »
est appliqué. En période d’occupation, de 7 h à 21 h,
le débit maximum est extrait sans modulation. En
période d’inoccupation, la nuit et le dimanche, aucune
extraction n’est possible. Pour les salles de réunion
ou de convivialité, le pilotage est fait par l’utilisateur
au moyen d’un actionneur numérique offrant trois
Salle de convivialité
© C.Bertolin
possibilités de débit (occupation faible/occupation
moyenne/ occupation élevée). Ce système est associé
à une sonde CO2 qui permet de lancer la ventilation et
d’augmenter son débit si le pilotage utilisateur n’est
pas adapté à l’utilisation du local.
Pour assurer le confort estival dans les locaux, les
simulations thermiques et dynamiques ont montré
qu’il serait nécessaire de surventiler en journée
et quelques heures chaque nuit. En journée, la
surventilation est pilotée directement par l’usager
à l’aide d’un interrupteur qui permet d’augmenter
l’extraction et le renouvellement d’air du bureau. Les
soirs et les weekends, le pilotage de la surventilation
est géré par un automate en inoccupation. En hiver,
cette commande est rendue inopérante pour éviter
les surconsommations de chauffage.
Afin de valider économiquement le choix de ce
système de ventilation, l’équipe de la maîtrise d’œuvre
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FICHE ACTION REMARQUABLE
LE BÂTIMENT WEBER
a réalisé une étude comparative de deux solutions portant sur le coût global sur 30 ans : la VNAC et un système
classique de ventilation double flux. Cette analyse a donc intégré les coûts d’investissement, d’entretien et les
consommations énergétiques actualisés sur une période de 30 ans. Celle-ci a montré que la solution VNAC reste
moins chère que la solution classique 100 % double flux.
LEGENDE
1. Prise d’air par les menuiseries extérieures
2. Grille d’extraction d’air vers conduits individuels
3. Cheminée regroupant 4 à 8 conduits individuels
Coupe du dispositif de ventilation
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LEGENDE
1. Prise d’air par les menuiseries extérieures
2. Grille d’extraction d’air vers conduits individuels
3. Cheminée regroupant 4 à 8 conduits individuels
4. Prise d’air de surventilation motorisée
5. Commande de surventilation
© Atelier Pascal Gontier
CONTACTS
Madeleine Nœuvéglise
Lionel Guy
Cheffe de projet Architecte Aménagement
construction durable
Tél : 01 83 65 37 75 [email protected]
Chef de projet Efficacité énergétique et Énergies
renouvelables
Tél : 01 83 65 37 72
[email protected]
POUR EN SAVOIR PLUS
Atelier Pascal Gontier
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
SARL d’Architecture
8, rue de Valois - 75001 Paris
Tél. : 01 49 23 15 41
www.pascalgontier.com
Patrick BOBIN, Direction du Patrimoine
200, av. de la République - 92001 Nanterre Cedex
Tél. : 01 40 97 59 44
www.u-paris10.fr
Rédaction : Madeleine Nœuvéglise et Lionel Guy, ARENE Île-de-France ; Atelier Pascal Gontier
Coordination éditoriale : Pascale Céron et Elise Faure, ARENE Île-de-France
Conception graphique : Chahrazed Sellami et Célia Guillemot, ARENE Île-de-France
Impression : IMS Pantin, Septembre 2016
ISBN : 978-2-911533-19-8
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L’ARENE Énergie Climat
L’Agence au service des élus et des acteurs
pour relever les défis énergétiques et climatiques
Au service des politiques publiques régionales, dans le cadre du Schéma régional
climat air énergie, l’Agence agit au quotidien sur le terrain.
Elle conseille les acteurs, détecte les bonnes pratiques, expérimente et partage
des démarches pionnières dans plusieurs domaines : les énergies renouvelables,
l’efficacité énergétique, l’aménagement et la construction durable, l’économie
circulaire et plus globalement les démarches Plans climat.
Dans sa manière d’accompagner, de conseiller, de former et de sensibiliser les
acteurs franciliens, l’Agence utilise une approche pluridisciplinaire et des méthodes
inspirées des principes du développement durable : concertation, coconstruction,
transversalité, intelligence collective, évaluation.
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