
Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XVII - n° 3 - mars 2013
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dossier thématique
Prédire et prévenir
le diabète de type 1
dans le diabète néonatal, ou dans le diabète de l’Afri-
cain, et possible dans tous les autres types de diabète
(diabètes monogéniques, et diabètes syndromiques
tels que le syndrome de Wolfram ou le diabète mito-
chondrial).
✓
Un taux de peptide C indosable, même dans les
premiers jours du diagnostic, plaide en faveur d’un
DT1 (7). Par contre, une altération de l’insulinosécrétion
(peptide C dosable, mais abaissé) peut être rencontrée
à un stade très précoce de DT1, à un stade avancé
de DT2, et dans les autres types de diabète tels que
les diabètes monogéniques, de l’Africain ou syndro-
miques. Ainsi, il semble que ce marqueur soit un bon
critère diagnostique du DT1 lorsqu’il est indosable,
mais il n’est pas discriminant pour toutes les autres
situations.
✓
Pour ces raisons, l’International Society for Pediatric
and Adolescent Diabetes (ISPAD) a recommandé, en
2011, de doser de manière systématique au diagnos-
tic les anticorps, en plus du peptide C urinaire. Le
SEARCH Study Group, en 2004 (8), a établi un arbre
décisionnel d’aide à la classification du diabète chez
le jeune. La première étape de cet arbre décisionnel
est la recherche et le dosage des anticorps.
Diabète de l’enfant et de l’adolescent en surpoids
avec cétose
✓
Le DT2 chez les enfants et les jeunes adultes voit
son incidence augmenter rapidement. Actuellement,
chez les adolescents en Europe, on estime que le
DT2 dans un contexte d’obésité représente 5 % des
nouveaux cas de diabète (9) [NT 2001/03]. Aux États-
Unis, ce chiffre s’élève à 50 %. Dans cette population
d’adolescents, la présentation du DT2 peut être très
différente de celle rapportée chez les adultes. Ainsi,
la perte de poids sévère ou même la cétose au dia-
gnostic peuvent orienter à tort vers un diabète de
type auto-immun. Dans cette situation, la cétose est
donc un marqueur d’utilisation délicate et ne signe
pas le diagnostic de diabète auto-immun.
✓
De plus, chez les patients obèses, l’insulinorésis-
tance est responsable d’une élévation relative des taux
d’insuline et de peptide C qui peut être trompeuse à la
phase initiale d’un réel diabète de type auto-immun
avec persistance d’une insulinosécrétion partielle.
Dans cette présentation clinique, là encore, le dosage
des anticorps se révèle d’une utilité précieuse.
Diabète de l’enfant et de l’adulte sans surpoids,
sans cétose
✓
Autrefois, le diabète de type auto-immun se révélait
chez les enfants au stade de la cétose ou de l’acido-
cétose. Grâce aux campagnes de sensibilisation, le
diagnostic de DT1 est actuellement posé à un stade
précoce de la dégradation des cellules β (avant le stade
de l’insulinopénie sévère), et la présentation clinique
en est donc considérée comme atypique. Ainsi, sur ces
dernières années, le nombre d’acidocétoses inaugu-
rales (rapporté par les registres finlandais) a nettement
diminué. En effet, l’hyperglycémie peut être dépistée
avant que n’apparaisse la cétose.
✓
Dans ce même contexte chez l’adulte, la mise
en évidence d’un diabète de type LADA (Latent
Autoimmune Diabetes in Adults) par le dosage positif
des anticorps permet de donner une information claire
au patient et de l’éduquer à la symptomatologie évo-
catrice de l’insulinopénie devant l’amener à consulter
en urgence pour mise en route d’une insulinothérapie.
À la différence du DT1 classique, dans le LADA, il est
mis en évidence 1 à 2 types d’anticorps positifs et à
taux faible.
✓Cette présentation clinique (absence de surpoids
et de cétose) peut également être rencontrée dans
les diabètes plus rares de type syndromique et mono-
génique. Dans cette situation, la persistance d’un
peptide C dosable après 1 à 2 années d’évolution de
la maladie plaidera en défaveur du DT1. De plus, le
dosage des anticorps sera d’utilité précieuse. L’absence
d’anticorps antipancréatique lors de la découverte
d’un diabète, chez un patient jeune et sans surpoids
(on parle de diabète de type 1B), doit amener à consi-
dérer les autres types de diabètes (10). Shields et al., en
2012 (11), ont fait apparaître le dosage des anticorps
dans leur calculateur de la probabilité d’être atteint
d’un diabète de type MODY. Écarter le diagnostic de
diabète auto-immun à l’aide du dosage des anticorps
permet de ne pas méconnaÎtre un diabète monogé-
nique ou syndromique et donc de prédire l’évolution
de la pathologie, et de la traiter de manière adap-
tée. Établir avec précision le diagnostic étiologique
conduit à une prise en charge thérapeutique adaptée
et permet de surseoir à une insulinothérapie dans
de nombreuses situations. Cela conduit également
à rechercher et prendre en charge rapidement les
atteintes extrapancréatiques fréquemment observées
dans ces types de diabète.
Diabète de l’adulte en surpoids avec cétose
✓
Chez le diabétique de type 2, une altération de
l’insulinosécrétion (peptide C dosable, mais abaissé)
responsable d’une cétose peut être rencontrée à un
stade avancé malgré la persistance d’un surpoids. Cette
situation est habituelle et ne pose pas de problème
diagnostique.