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INTRODUCTION
L’OMS a mis en place un programme en 2002 portant sur « la stratégie des médecines
traditionnelles ». Ce programme a pour but de faciliter l’intégration des médecines
traditionnelles dans le système de santé d’un pays. Les objectifs concrets de ce programme
étaient notamment de développer des guides d’utilisation, des systèmes de standardisation,
des méthodologies pour la recherche, des outils l’évaluation des méthodes traditionnelles ainsi
que d'instaurer une réglementation. Dans les pays anglo-saxons le recours aux médecines
traditionnelles est de plus en plus répandu et il existe notamment des organismes équivalents
de l’ARS, la NCCAM (National Center for Complementary and Alternative Medicine), gérant
les médecines parallèles. De nombreuses revues scientifiques ont vu le jour portant sur des
études avec une méthodologie calquée sur la médecine occidentale afin de justifier et de
légitimer les prises en charge.
L’Ayurvéda, « science de la vie », est une médecine traditionnelle pratiquée depuis
plus de 5000 ans dans le sous-continent indien. Elle puise ses sources dans les Véda, ensemble
de textes sacrés de l'Inde antique. Elle comporte une approche holistique de la médecine.
Dans la conception ayurvédique, l'être humain est composé de cinq éléments (mahabhuta) et
trois énergies (« doshas »). Les principes de l’Ayurvéda consistent en maintenir la santé et le
bien-être, guérir les maladies et mener l'être humain à un certain accomplissement de soi.
Aux États Unis, le recours à la médecine Ayurvédique est estimé à 741000 patients
pour l’année 2014 soit environ 0.2% de la population totale. En France la pratique de la
médecine ayurvédique commence à s'accroître. Il existe quelques 140 praticiens recensés sur
le site ayurveda-France.org à travers tout le pays et pas seulement dans les zones de
regroupement des personnes d’origine indienne. La population immigrée du sous-continent
indien est de l'ordre de 400 000 en France selon une estimation de 2008. Cette population
demande un suivi médical rapproché. 11% des décès sont d’origine cardiovasculaire,
constituant ainsi la première cause de décès au Sri Lanka par exemple. En 1994, l’étude d’une
population de 975 sujets masculins âgés de 35 à 59 ans mettait en évidence que 1,6 %
présentait une cardiopathie ischémique à l’ECG, 5,4 % présentait à l’anamnèse des
symptômes d’angor, 17% étaient hypertendu,12,6% présentaient une dyslipidémie et 18,4%
présentaient un BMI supérieur à 24. Or, d'après les études nationales françaises,
l'immigration semble être un facteur de mauvais pronostic en terme d'état de santé, de suivi