SANTE SOCIETE HUMANITE – Dimension éthique de la relation médecin malade
A. Considération préliminaire sur l'éthique
Le mot éthique vient du grec « Ethos » signifiant le gîte, la demeure, le chez soi, un espace habitable...
L'éthique est donc une réflexion sur les conditions qui rendent un espace humainement habitable pour tous, où
chacun peut se sentir membre de la cité.
On distingue aujourd'hui deux courants :
• L'éthique normative qui porte sur nos devoirs à l'égard des autres.
• L'éthique appliquée qui porte sur nos devoirs envers autrui dans tel ou tel contexte particulier (ex : la
recherche biomédicale)
L'éthique normative, comme son nom l'indique, est une réflexion sur les normes qui organise la vie en société.
D'où viennent les normes ? Est ce qu'elle viennent de Dieu, de la religion, de la raison, de la société, de la
sensibilité, de l'homme ?
Existe-t-il des normes universelles ? Chacun a-t-il sa morale ? Chaque pays a-t-il sa morale ?
A-t-on des devoirs envers nous même ?
Quelles sont les attentes légitimes des autres à notre égard ?
Avons-nous des devoirs envers nous-mêmes ?
Que dois-je faire ?
L'éthique appliquée est une réflexion articulée à un contexte particulier.
Il en existe au moins 5 sous sections :
L'éthique médicale : euthanasie, refus de soin, avortement, annonce des mauvaises nouvelles...
L'éthique sociale avec des choix de société et politique : homoparentalité, circoncision, prostitution,
toxicomanie...
L'éthique environnementale : OGM, nanotechnologies, champs magnétiques, perturbateurs endocriniens...
Bioéthique : gestation pour autrui, transplantation d'organes, diagnostic préimplantatoire, recherche sur
l'humain, animal, recherche sur l'embryon...
Un événement a marqué l'émergence de la bioéthique aux États-Unis :
« Pénicilline et syphilis : les sacrifiés de l'Alabama » ou l'utilisation du vivant pour produire du savoir.
En 1972, un étude a été révélée dans le New York Times, des Noirs en Alabama ont fait l'objet d'une étude
épidémiologiste.
Ils étaient atteints de la syphilis, la pénicilline avait été découverte à la fin des années 30, la thérapeutique a été
validé et reconnu comme efficace et commercialisé, mais on a laissé malgré tout sans traitement une population
de 400 noirs pour voir comment la maladie évoluait avec le temps.
On leur a donc menti : on ne leur pas dit qu'ils étaient malades, on ne leur a pas donné de traitement, on les a
laissés se contaminer les uns les autres.
On a manqué de justice, ils n'ont pas été traité à égalité en dignité.
D'où la naissance des quatre principes éthiques dans les années 70, il fallait trouver les piliers de l'éthique,
inamovible, transculturelle qui vont servir de repère des normes que l'on ne peut pas bafouer.
Les quatre principes éthiques sont donc les expressions des attentes morales d'autrui à notre égard, les valeurs
qui ont une force prescriptive :
–le principe d'autonomie
–le principe de bienfaisance
–le principe de non-malfaisance
–le principe de justice
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