De l’intérêt du combustible bois
pour le séchage de maïs
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La nouvelle génération
de centrales thermiques
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I. Quelques principes pour faire des économies
La température de l’air
L’épaisseur du grain
Le refroidissement en silo
La propreté du grain
II. L’inuence du coût du combustible : les avantages du bois
Faible coût par rapport aux combustibles fossiles
Pas de uctuations des cours avec un bois produit et consommé localement
Grande autonomie et indépendance
Information sur les différents combustibles
III. Les équipements
IV. Une simulation économique :
L’investissement
Les économies de combustible
Synthèse des ux de trésorerie
Conclusion
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Liste des gures
Figure 1 : historique de l’évolution du cours du pétrole Brent depuis 2003
Figure 2 : les différentes étapes de production des plaquettes de bois
Figure 3 : schéma de principe d’un générateur d’air chaud
Figure 4 : cash-ow annuels en système plaquettes de bois
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Liste des tableaux
Tableau 1 : coût moyen des différents combustibles pour 10.000 kWh
Tableau 2 : synthèse des ux de trésorerie en système plaquettes de bois
Tableau 3 : synthèse des coûts d’exploitation annuels en système plaquettes de bois
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Sécher son maïs et augmenter ses marges, un jeu d’enfant.
En système maïs, la liberté permise par le séchage à la ferme est appré-
ciable. Il permet d’être autonome pour sa récolte et de maîtriser sa com-
mercialisation. Amener du maïs à 15 % d’humidité est très coûteux, du fait
du taux d’humidité à la récolte et du cours du propane.
I. Quelques principes pour faire des économies
Il existe quelques points de vigilance pour opti-
miser ses chantiers de séchage :
La température de l’air
Le maïs est généralement récolté avec un taux
d’humidité élevé, de l’ordre de 35 %.
Certains séchoirs comportent plusieurs brûleurs, ce
qui permet d’envoyer de l’air chaud là où le grain est
humide et de baisser la température au fur et à me-
sure que le grain plus sec descend dans le séchoir.
Par ailleurs, prenons garde au séchage basse tem-
pérature. Contrairement à l’idée reçue, l’évaporation
d’eau à haute température requiert moins d’énergie
par kilogramme d’eau que l’évaporation à basse
température.
L’épaisseur du grain
Là aussi les idées reçues existent. Contrairement au
blé – où l’on va chercher à limiter l’épaisseur de la
couche de grains à sécher – il est plus intéressant
de sécher des couches de maïs épaisses. En effet,
dans un séchoir colonne, l’air chaud va traverser
une couche de grains de quelques dizaines de cen-
timètres et sortira insaturé en eau. Alors que dans
un silo séchoir, la même quantité d’air chaud tra-
verse une épaisseur de grains de plusieurs mètres
et capte donc une plus grande quantité d’eau.
Le refroidissement en silo
Voici une technique qui permet d’économiser le
combustible pour traiter les derniers 0,5 % d’humi-
dité. Il s’agit de sortir le lot de grains séchés avant
qu’il ne refroidisse, de l’entreposer et de le ventiler.
Vous bénéciez ainsi de la chaleur accumulée dans
votre grain pour terminer l’évaporation de l’eau
grâce à la ventilation.
La propreté du grain
Les grains de maïs récoltés avec un fort taux d’hu-
midité ont davantage tendance à se briser dans la
batteuse. Ainsi, des particules nes se retrouvent
dans les interstices entre les bons grains et limitent
la circulation de l’air dans le séchoir. La capacité de
séchage s’en voit ainsi diminuée.
Or, même si tous les paramètres techniques sont
maîtrisés, l’agriculteur reste dépendant d’un facteur
externe : le coût des combustibles pour chauffer
l’air du séchoir.
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Figure 1 : historique de l’évolution du cours du pétrole
Brent depuis 20031
Comment imaginer dans ces conditions, pouvoir
maîtriser ses charges d’exploitations ?
Face à ce constat, une solution apparait claire-
ment: utiliser un combustible biomasse pour maî-
triser complétement les coûts de séchage.
L’utilisation d’un combustible bois présente plu-
sieurs avantages en termes de gestion :
Faible coût du bois par rapport aux combus-
tibles fossiles
Coût en € H.T.
/ 10.000 kWh
Fioul 980
Propane 664
Plaquettes de bois 280
Bois granulés 494
Tableau 1 : coût moyen des différents combustibles
pour 10.000 kWh
Pas de uctuations des cours avec un bois
produit et consommé localement
Les combustibles à base de biomasse ont une den-
sité énergétique plus faible, c’est-à-dire qu’à poids
égal, ils contiennent moins d’énergie qu’un com-
bustible type oul.
De ce fait, la part du transport sur le prix du com-
bustible est importante. Le combustible à base de
biomasse doit être produit localement pour être
compétitif.
Etant produit à proximité du lieu où il est consom-
mé, le combustible à base de biomasse ne subit
donc pas les uctuations d’un combustible fossile
soumis à un marché mondial.
Grande autonomie et indépendance
Le combustible bois peut être produit sur la ferme.
Vous disposez de haies, de bois? Le coût moyen de
production2 est évalué à 60 € HT / t de plaquettes
de bois.
Figure 2 : les différentes étapes de production des
plaquettes de bois
Un kilomètre de haie a la même productivité qu’un
hectare de taillis forestier. Un kilomètre de haie
recépée tous les 10 – 15 ans permet d’obtenir de
l’ordre de 300 m³ de plaquettes de bois.
L’autoconsommation est très protable. Il faut tou-
tefois veiller à privilégier la technique du recépage
et les rotations pour maintenir la productivité.
Un lieu pour le stockage et le séchage du bois est
aussi à prévoir.
Information sur les différents combustibles
Deux grands types de combustibles sont utili-
sables: les plaquettes et les granulés de bois.
Il ne faut pas occulter ces derniers pour une utilisa-
tion en entreprise agricole car ils bénécient d’avan-
tages non-négligeables :
- un pouvoir calorique élevé ;
- un produit homogène, normé.
En conséquence, l’utilisation de granulés permet
le même confort d’utilisation qu’en système gaz et
permet des montées en température plus élevées
qu’en système plaquettes.
II. L’inuence du coût du combustible
Le constat est clair : les énergies fossiles n’ont jamais été si volatiles et si chères.
Pour preuve, entre juillet 2012 et janvier 2013, le prix en dollars du baril de pétrole de la mer du Nord (Brent)
a fortement augmenté (+14 %). Pour ajouter encore à la confusion, en plus d’être sur une tendance haus-
sière depuis 10 ans, les cours du pétrole sont d’une volatilité extrême comme le montre la gure 1.
1: Source : boursorama.com / 2 : Le coût de production comprend l’abatage, le débardage et le déchiquetage
HAIE / BOIS
COUPE / MISE EN TAS
DÉCHIQUETAGE
STOCKAGE / SÉCHAGE
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Comme toute unité de chauffe, les générateurs
d’air chaud sont constitués d’un foyer de com-
bustion alimenté par des dispositifs classiques:
silo de stockage, système d’extraction et de
transport du bois.
Le foyer et les fumées de combustion permettent de
chauffer l’air utilisé pour le séchage : l’air ambiant
est propulsé à travers des échangeurs au moyen
d’un ventilateur pour qu’il soit réchauffé.
Le contrôle et la régulation sont automatisés. Tout
peut être piloté sur le panneau de contrôle. La régu-
lation de la combustion se fait par l’intermédiaire de
sondes de température et de variateurs de vitesse
qui gèrent l’alimentation en combustible. Le débit
d’air chaud en sortie du ventilateur est lui aussi ré-
gulé.
Figure 3 : schéma de principe d’un générateur d’air
chaud (source ADEME)
Ces équipements présentent l’avantage d’être de
conception robuste. L’absence de réseau hydrau-
lique permet un montage rapide et autorise même
l’agriculteur à en faire un équipement mobile.
Votre campagne de séchage terminée, rien ne vous
empêche de louer votre générateur pour chauffer
les serres de votre voisin !
En fonction de la conguration de votre séchoir, de
vos besoins de chaleur et de débit d’air, plusieurs
solutions peuvent être envisagées. Un générateur
d’air peut être adapté sur une cellule sécheuse. Un
système tandem bois/oul peut aussi être mis en
place sur un séchoir vertical à colonne.
L’expertise de votre prestataire fera la différence
dans la détermination de la conguration idoine.
Celui-ci doit être en mesure de vous fournir une
étude technico-économique complète de votre
projet qui analysera les différents scénarios et vous
apportera les conseils quant à la meilleure solution
pour votre entreprise.
III. Les équipements
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