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Un changement de problématique et une réelle percée des questions sociales relatives à
l’environnement apparaissent dans le programme de seconde de 1981. L’interaction sociétés-
milieux y est à nouveau traitée mais en tant que « problèmes de l’environnement ». Elle
constitue la conclusion d’un programme où le concept d’écosystème fait son entrée et prend
une place centrale. Cette orientation est affirmée dans les programmes ultérieurs. En 1987, ce
qui n’était antérieurement que le dernier point du programme devient le fil conducteur du
travail de l’année.
Dans le programme de 1996, l’environnement est toujours présenté comme un thème
transversal. Il structure un programme consacré à l’occupation différenciée de la terre par les
hommes et dépasse la seule question des relations homme-nature ou sociétés-milieux pour
devenir une problématique permettant d’aborder aussi l’aménagement des territoires. Enfin
dans le programme de 2000, un nouvel infléchissement apparaît puisque l’accent est
désormais mis sur « les relations que les hommes établissent avec leur environnement ».
Cette évolution de la place de l’environnement dans le programme de géographie de
seconde témoigne d’un changement de statut : d’une thématique parmi d’autres,
l’environnement devient une problématique centrale. Ceci va de pair avec un glissement de
l’ancrage de l’approche environnementale, d’une entrée très naturaliste vers une approche
plus sociale, qui est à mettre en relation avec l’évolution interne de la géographie.
1.2. Un décloisonnement interne à la discipline (Fig. 1)
La géographie classique héritée de la fin du XIX° siècle était fortement cloisonnée. Au-
delà de la subdivision entre la géographie physique et la géographie humaine, les spécialités
étaient nombreuses. Dans l’étude des milieux, les entrées abordées dans l’enseignement
secondaire étaient l’océanographie, la géomorphologie, la climatologie, l’hydrologie, la
biogéographie et la pédologie. Chacune d’elles traitait d’une composante du milieu avec des