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Scanner et rayons X
Introduction
La production des rayons X reste un sujet technologique de la plus haute
importance dans les deux grands domaines d’application de la radiologie
roentgenienne que sont:
• l’imagerie par projection , qu’elle soit radiographique (clichés standards),
radioscopique télévisée (en particulier pour les gestes radioguidés en radio-
logie et en cardiologie interventionnelle) ou sériographique (angiographie
numérisée et imagerie volumique par acquisition rotatoire) : à l’heure
actuelle, toutes ces techniques sont totalement numérisées, quel que soit
le système de détection — écrans radioluminescents à mémoire (ERLM,
ou « plaques phosphore »), amplifi cateurs de luminance de plus en plus
remplacés par les capteurs plans dynamiques —, mais la qualité d’image
reste dépendante de la maîtrise du contraste par le choix judicieux des para-
mètres d’exposition (en particulier le kilovoltage mais aussi la limitation du
rayonnement diffusé) et de la résolution spatiale par l’utilisation adéquate
du petit foyer des tubes radiogènes, lorsque cela est possible; la radiopro-
tection est également directement dépendante d’une utilisation rationnelle
et raisonnée des paramètres d’exposition, permettant de résoudre au mieux
les compromis nécessaires entre dose délivrée et qualité d’image;
• l’imagerie scanographique , dans laquelle la production des rayons X
reste le seul facteur limitant la longueur et/ou la répétition des séquences
d’acquisition dans les explorations multiphasiques, en dépit de la réduction
des doses nécessaires rendue possible par les techniques récentes et à venir
de reconstruction par itérations: il s’agit de limites physiques directement
liées au mécanisme de production des rayons X et à l’inévitable production
massive de chaleur qui lui est associée ; c’est donc, à l’heure actuelle, la
capacité de dissipation thermique de l’ensemble «tube radiogène-gaine-sys-
tèmes de refroidissement» qui défi nit les possibilités exactes d’acquisition
scanographique dans les circonstances les plus exigeantes : explorations
multiphasiques de segments corporels de grande longueur, même avec un
pitch élevé, ou plus encore explorations multiphasiques de segments cor-
porels relativement courts mais avec des acquisitions «chevauchées» (pitch
inférieur à1) pour obtenir un rapport signal sur bruit élevé (explorations
scanographiques cardiaques et coronaires, en particulier).
Les progrès réalisés dans les systèmes de détection, en particulier les
ERLM et les capteurs plans pour l’imagerie par projection, l’amélioration
des performances des cristaux des détecteurs et le développement d’algo-
rithmes de reconstruction beaucoup plus performants (reconstruction itéra-
tive) en scanographie ont diminué, parfois de façon massive, les exigences
en matière de radiations ionisantes tout en maintenant, lorsqu’on res-
pecte des conditions de réalisation raisonnables des examens, une qualité
d’image acceptable sur le plan diagnostique. Il n’en demeure pas moins
que ces résultats optimisés et adaptés aux circonstances restent totalement
dépendants d’une utilisation judicieuse des paramètres d’exposition, qui
nécessite donc une parfaite maîtrise des modalités de fonctionnement du
tube radiogène et des dispositifs qui lui sont annexés.
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