Introduction
Le Maroc est l’un des pays précurseurs en Afrique et dans le monde arabe à avoir opté
pour la libéralisation de son économie et de ses échanges, et ce depuis le début des
années 80 dans le cadre du Programme d’Ajustement Structurel. Cette politique s’est
renforcée par l’adoption d’une nouvelle génération de réformes volontaristes qui a porté
principalement sur l’élimination des mesures non tarifaires tant à l’importation qu’à
l’exportation, la simplification du système de taxation des importations et la
rationalisation du tarif douanier.
La stratégie d’ouverture et de libéralisation entreprise par le Maroc s’est traduite
également par la conclusion d’une série d’accords de libre-échange avec ses principaux
partenaires commerciaux tels que l’Union Européenne, l’Association Européenne de
Libre-Echange, les pays arabes, les Etats-Unis d’Amérique et la Turquie. De même,
d’autres projets d’accords sont en cours de négociation avec notamment les pays de
l’Union du Maghreb Arabe et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. Ces
accords émergent comme principal outil de la stratégie d’ouverture visant à renforcer
l’intégration du pays à l’économie mondiale et à son environnement régional.
La conclusion de ces accords se justifie par le besoin d’adaptation aux nouvelles
exigences du commerce mondial et par la nécessité de la diversification des produits et
des marchés à l’exportation.
Les facilités induites par ces accords sont des exonérations ou des réductions
progressives de droits de douanes ainsi que l’abolition des barrières non tarifaires et
l’instauration des mécanismes de sauvegarde du marché domestique.
La libéralisation et ses exigences sont perçues comme un défi global pour l’économie
marocaine dans son ensemble, notamment pour les producteurs de biens et services qui
seront de plus en plus exposés à la concurrence des produits importés. Ces accords
impliquent des risques surtout à court terme, mais également des opportunités à moyen
et long termes.
Les accords de libre-échange auraient pour effet l’accroissement des possibilités
d’exploitation des économies d’échelle dans la production et la commercialisation des
produits pour faire du Maroc une plate-forme d’investissement, de production et
d’exportation, ce qui pourrait contribuer à la création d’emplois et à la redistribution de
revenus supplémentaires en vue d’améliorer le bien-être des consommateurs.
Par ailleurs, il est à préciser que pour la majorité des accords, le passage au libre-
échange est progressivement mis en œuvre. La situation actuelle de notre économie et
l’efficacité des ajustements qui s’effectueraient pendant la période de transition vont
certainement conditionner la nature et l’ampleur des bénéfices à tirer de ces accords.
Le passage graduel à un régime de libre-échange partiel ou généralisé devrait être
facilité par un effet soutenu de mise à niveau visant une plus grande compétitivité, une
souplesse et une flexibilité des structures de production et de l’appareil administratif
d’accompagnement.