Royaume du Maroc
Ministère du Commerce Extérieur
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Direction des Etudes
Février 2009
2
SOMMAIRE
INTRODUCTION ........................................................................................................... 3
1. ETABLISSEMENT DE LA MATRICE DE COMPTABILITE SOCIALE ..................... 5
1.1. Aperçu conceptuel ................................................................................................................................................. 5
1.2. Structure de la matrice de comptabilité sociale .................................................................................................. 6
1.3. Présentation de la matrice de comptabilité sociale ........................................................................................... 14
2. SPECIFICATION DES COMPORTEMENTS DES AGENTS ECONOMIQUES ...... 18
2.1. Structure du modèle IMPALE ........................................................................................................................... 19
2.2. Activités de production, offre des biens et services et marchés des facteurs .................................................. 20
2.3. Revenu, consommation et épargne des agents économiques ........................................................................... 21
2.4. Commerce extérieur............................................................................................................................................ 22
2.5. Prix et taxes.......................................................................................................................................................... 26
2.6. Demandes des biens et services .......................................................................................................................... 26
2.7. Calibrage du modèle ........................................................................................................................................... 27
2.8. Fermeture ............................................................................................................................................................ 28
3. RESULTATS DES SIMULATIONS .......................................................................... 30
3.1. Simulation n° 1 : impact des accords de libre-échange .................................................................................... 30
3.2. Simulation n° 2 : Impact des plans sectoriels sur le commerce extérieur ...................................................... 41
CONCLUSION .............................................................................................................. 45
ANNEXES ..................................................................................................................... 47
Annexe 1 : Présentation des accords de libre-échange............................................................................................ 48
Annexe 2 : Equations de spécification des comportements des agents économiques ........................................... 60
Annexe 3 : Tableaux des résultats de la simulation n°1 .......................................................................................... 81
Annexe 4 : Tableaux des résultats de la simulation n°2 .......................................................................................... 94
Annexe 5 : Aperçu sur la méthode « entropie » .................................................................................................... 107
3
Introduction
Le Maroc est l’un des pays précurseurs en Afrique et dans le monde arabe à avoir opté
pour la libéralisation de son économie et de ses échanges, et ce depuis le début des
années 80 dans le cadre du Programme d’Ajustement Structurel. Cette politique s’est
renforcée par l’adoption d’une nouvelle génération de réformes volontaristes qui a porté
principalement sur l’élimination des mesures non tarifaires tant à l’importation qu’à
l’exportation, la simplification du système de taxation des importations et la
rationalisation du tarif douanier.
La stratégie d’ouverture et de libéralisation entreprise par le Maroc s’est traduite
également par la conclusion d’une série d’accords de libre-échange avec ses principaux
partenaires commerciaux tels que l’Union Européenne, l’Association Européenne de
Libre-Echange, les pays arabes, les Etats-Unis d’Amérique et la Turquie. De même,
d’autres projets d’accords sont en cours de négociation avec notamment les pays de
l’Union du Maghreb Arabe et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine. Ces
accords émergent comme principal outil de la stratégie d’ouverture visant à renforcer
l’intégration du pays à l’économie mondiale et à son environnement régional.
La conclusion de ces accords se justifie par le besoin d’adaptation aux nouvelles
exigences du commerce mondial et par la nécessité de la diversification des produits et
des marchés à l’exportation.
Les facilités induites par ces accords sont des exonérations ou des réductions
progressives de droits de douanes ainsi que l’abolition des barrières non tarifaires et
l’instauration des mécanismes de sauvegarde du marché domestique.
La libéralisation et ses exigences sont perçues comme un défi global pour l’économie
marocaine dans son ensemble, notamment pour les producteurs de biens et services qui
seront de plus en plus exposés à la concurrence des produits importés. Ces accords
impliquent des risques surtout à court terme, mais également des opportunités à moyen
et long termes.
Les accords de libre-échange auraient pour effet l’accroissement des possibilités
d’exploitation des économies d’échelle dans la production et la commercialisation des
produits pour faire du Maroc une plate-forme d’investissement, de production et
d’exportation, ce qui pourrait contribuer à la création demplois et à la redistribution de
revenus supplémentaires en vue d’améliorer le bien-être des consommateurs.
Par ailleurs, il est à préciser que pour la majorité des accords, le passage au libre-
échange est progressivement mis en œuvre. La situation actuelle de notre économie et
l’efficacité des ajustements qui s’effectueraient pendant la période de transition vont
certainement conditionner la nature et l’ampleur des bénéfices à tirer de ces accords.
Le passage graduel à un régime de libre-échange partiel ou généralisé devrait être
facilité par un effet soutenu de mise à niveau visant une plus grande compétitivité, une
souplesse et une flexibilité des structures de production et de l’appareil administratif
d’accompagnement.
4
Néanmoins, cette ouverture a d’ores et déjà commencé à creuser l’écart entre les droits
de douane communs (dits NPF) et ceux préférentiels appliqués dans le cadre desdits
accords. Ces écarts pourraient engendrer un détournement du commerce vers les
origines préférentielles, ce qui constituerait un manque à gagner en devises. De ce fait,
il est nécessaire de rechercher un écart de taxation optimal entre le régime préférentiel
et le régime de droit commun. C’est dans ce but qu’une réforme tarifaire globale est en
cours d’étude visant une meilleure rationalisation du tarif douanier.
Compte tenu des éléments susmentionnés, une évaluation macroéconomique et
sectorielle s’impose. Elle permettra de dégager les effets potentiels d’une libéralisation
totale des échanges commerciaux sur la structure des flux et sur l’activité économique
en général.
En outre, à travers cette étude, il sera procédé à la mise en évidence du bien fondé du
lancement de plans sectoriels notamment dans les secteurs du tourisme et de
l’industrie. Ces plans sectoriels sont à même de renforcer l’offre du Maroc en biens et
services et profiter au mieux des opportunités offertes par les accords de libre-échange.
L’approche méthodologique adaptée à ces objectifs requiert une modélisation qui
permet de simuler un choc de structure et d’en évaluer les retombés. C’est la raison
pour laquelle il a été opté pour la modélisation en équilibre général calculable.
Cette modélisation se base sur la formalisation des comportements de tous les agents
économiques et sur la simulation des chocs liés aux démantèlements tarifaires
programmés et à la mise en œuvre des plan sectoriels.
Ce type de modélisation est de nature à capter les effets des politiques économiques et
commerciales à entreprendre sur toutes les composantes de l’économie.
A cet égard, une matrice de comptabilité sociale spécifique à la problématique posée a
été établie pour répondre aux exigences de cohérence comptable du modèle construit.
L’étape suivante consiste à spécifier les comportements des agents et des branches
d’activités retenus. Ces comportements sont traduits en équations mathématiques tout
en respectant à la fois la théorie économique de base, la logique du modèle et les
simulations à effectuer.
L’écriture numérique du modèle sous le logiciel GAMS, permet la calibration des
paramètres du modèle et le choix des variables exogènes d’une manière à refléter
l’économie marocaine à l’année de base.
5
1. Etablissement de la matrice de comptabilité sociale
1.1. Aperçu conceptuel
La Matrice de Comptabilité Sociale (MCS) est un tableau comptable de synthèse qui
permet de retracer et de schématiser, pour une année donnée, l'ensemble des flux de
productions, de revenus, de demandes et d'échanges entre les différents agents d’une
économie selon un niveau de désagrégation donné. Elle se présente comme une
photographie de l’ensemble de l’économie au cours de la période en question.
La matrice de comptabilité sociale regroupe à la fois les données du tableau Ressources
Emplois (TRE) (appelé dans l’ancien système de comptabilité nationale TES), du tableau
des comptes économiques intégrés (ancien TEE) et éventuellement du tableau des
opérations financières (TOF) si la sphère financière est prise en compte dans l’analyse.
La MCS est basée sur le principe comptable de l'égalité entre les ressources et les
emplois aussi bien au niveau global qu’au niveau de chaque agent économique. En
effet, dans une MCS tous les flux comptables de recettes et de penses relatives aux
opérations effectuées par les agents économiques sont enregistrés pour la période
considérée.
Les recettes sont enregistrées en lignes et les dépenses en colonnes. Chaque flux
monétaire
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définit ainsi une dépense du compte
j
et une recette du compte
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. Ceci
implique que pour tout compte
k
d’une matrice de comptabilité sociale, l’égalité entre
les ressources et les emplois est assurée :
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Le niveau de désagrégation de la structure comptable doit être adapté à la nature de la
problématique étudiée en fonction de la disponibilité des données nécessaires à l’étude
de ladite problématique. De ce fait, une matrice peut être établie à l’échelle macro-
économique globale, comme elle peut être construite au niveau régional voire au niveau
d’une ville.
Dans la pratique l’élaboration d’un tel document comptable se heurte souvent à diverses
contraintes, notamment le manque de données susceptibles de répondre à la
problématique traitée, ainsi qu’une meilleure conception de la structure comptable
traduisant ladite problématique.
L’établissement d’une MCS est une tâche ardue, car elle conditionne la réussite et la
fiabilité de la modélisation à opérer, ce qui nécessite suffisamment de temps en vue de
bien identifier les différentes composantes de la problématique étudiée, la conception
de la structure comptable adéquate et la collecte des données nécessaires à
l’élaboration de cette matrice.
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