n’était pas capable de créer des cultures originales qui se sont épanouies et
perpétuées à travers les siècles, dans les voies qui leur sont propres et que
l’historien ne peut donc saisir sans renoncer à certaines préjugés et sans
renouveler sa méthode. En outre le contient africain n’était presque jamais
considéré comme une entité historique. L’accent était au contraire, mis sur, tout
ce qui pouvait accréditer l’idée qu’une scission aurait existé, de toute éternité
entre « Afrique blanche » et une « Afrique noire » ignorante l’une de l’autre. Le
Sahara était présenté souvent comme un espace impénétrable qui rendait
impossible des brassages d’ethnies et de peuples, des échanges de biens, de
croyances, de mœurs et d’idées entre les sociétés constituées de part et d’autre
du désert. On traçait des frontières étanches entre les civilisations de l’Egypte
ancienne et de la Nubie et celles des peuples subsahariens. La colonisation et ses
stéréotypes raciaux vecteurs de mépris et de compréhension a aussi beaucoup
nui à l’étude objective du passé africain. Ces considérations ancrées
profondément dans les esprits ont contribué à fausser les concepts de
l’historiographie.
La période coloniale
De 1880 à 1935 l’histoire de l’Afrique a subi des changements successifs
rapides et bouleversants. En effet, l’irruption des colons européens sur le
territoire africain à transformé les relations entre ces deux continents qui vont
s’affronter des siècles durant. Come on pouvait s’y attendre la majorité des
autorités et responsables africains ont réagi violemment à ce changement et se
sont déclarés résolus à défendre leur souveraineté et leur indépendance. En
1891, lorsque les britanniques offrirent leur protection au roi Prempeh 1
er
des
Ashanti en Gold Coast (actuelle Ghana), ce dernier déclara en substance « LA
proposition selon laquelle le pays ashanti, en l’état actuel des choses, devrait se
placer sous la protection de sa majesté la reine, impératrice des Indes, à fait
l’objet d’un examen approfondi, mais qu’il me soit permis de dire que nous
sommes parvenus à la conclusion suivante : mon royaume, l’Ashanti, n’adhérera
jamais à une telle politique » (Histoire Générale de l’Afrique. Vol. VII, p.29.
D’autres leaders et rois à savoir Wobogo, roi des Mosi, (actuel Burkina Faso,
Menelik empereur de l’Ethiopie, Latjor, damel du Kajoor (Sénégal actuel),
Machemba, roi du Yao du Tanganyika (actuelle Tanzanie) pour ne citer que
ceux là eurent la même réaction et attitude face à la présence des colons sur leur
territoire. Pour eux il s’agissait de défendre à tout prix leur souveraineté, leur
religion et leur mode de vie traditionnel. Ce fut le début des luttes de résistance