La Fécondation

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La Fécondation
1. Définitions
Fécondation : rencontre puis fusion de deux cellules haploïdes (cellules venant de la méiose) pour
donner une cellule unique et diploide. Spz + ovocyte = c unique avec lot paternel et maternel.
La rencontre des gamètes dépend de conditions chronologique (période de fécondabilité) et
topographiques (site de fécondation, trajet des spz).
La fécondation produit le zygote.
Période de fécondabilité : période du cycle menstruel pendant laquelle un rapport peu être
fécondant et suivi d’une grossesse.
Elle dépend :
-
date ovulation : entre 12ème et 14ème jour du cycle normal (28 jours)
durée de survie des gamètes : 3-4 jours pour les spz dans la glaire cervicale, et 24h pour
l’ovocyte après ovulation
Si le cycle modifié, la date d’ovulation est aussi modifiée. Pour un cycle plus long, l’ovulation est
décalée d’autant de jours. Pour un cycle raccourci, la date d’ovulation est plus précoce. La deuxième
partie de l’ovulation dure tjrs 14j, au dépend de la première partie du cycle.
La période pendant laquelle une femme peut être fécondée est assez courte (24h). Mais comme les
spz peuvent survivre pls jours dans le tractus génital féminin, la période de fécondabilité peut aller
jusqu’à 5 jours. Un rapport antérieur peut donc être à l’origine d’une grossesse.
Les données physiologiques sont importante quand un couple essaye de procréer. Des rapports
réguliers permettent de couvrir l’ovulation, sinon il faut cibler les rapport par rapport à l’ovulation. Il
faut éviter d’avoir des rapports dans la deuxième partie pour avoir enfant, et privilégier la première
partie du cycle après les règles. Il n’est pas nécessaire d’avoir des rapports trop fréquents (bien tt 2-3
j).
2. Migration des spermatozoïdes dans les voies génitales féminines
A. Sélection
Lors rapport de l’éjaculation, 40 et 300 millions de spz sont déposés dans le vagin. Ce nombre varie
selon les hommes. Plus il y a de spz mieux c’est. La moyenne est de 60-80 millions de spz dans un
éjaculat.
En période pré-ovulatoire, les sécrétions des trompes diminuent l’activité des spz et favorisent leur
survie. En période ovulatoire, elles activent les spz. En période ovulatoire et pré-ovulatoire, la glaire
cervicales est abondante et filante, élastique, caractère optimal pour la pénétration et la sélection
des spz.
30 min après l’éjaculation : 3-4 millions de spz vont envahir le mucus cervical.
L’éjaculat d’abord coagulé va se liquéfier. La coagulation de l’éjaculat est importante dans le contact
avec le vagin qui est maintenu pendant quelques minutes. Si la liquéfaction se fait tt suite après
l’éjaculation il y a trop peu contact avec le col utérin.
Quelques milliers de spz vont ensuite migrer jusqu’au mucus du segment de l’isthme. Puis enfin,
quelques dizaines seulement se retrouvent dans les trompes, ce sont eux qui seront en mesure de
féconder l’ovule.
S’il n’y a pas d’ovulation, ils restent dans les trompes pour attendre l’ovocyte. Les secrétions des
trompes se modifient pendant le cycle. Les spz vont être détruits.
Les spz dans la trompe peuvent aller jusque dans la cavité péritonéal, ce qui est favorable à leur
survie. Des contractions permettent de les faire revenir dans les trompes. L’ovocyte peut être
expulsé hors du pavillon mais y est ramené.
B. Capacitation
Les spz qui quittent les testicules dans le liquide séminal ne sont pas fécondants. Ils acquièrent leur propriété
de mobilité et leur capacité à féconder par une maturation post-testiculaire qui se déroule dans le tractus
génital masculin et le tractus génital féminin. Ces modifications intervenant dans le tractus féminin se
nomment la capacitation. Il s’y déroule aussi la réaction acrosomique.
L’épididyme est un organe de la fécondance des spermato. Le spz n’est pas fécondant quand il est éjaculé. La
capacitation permet l’interaction des spz avec le gamète femelle. Ils deviennent fécondants dans les voies
féminines (glaire cervicale).
Capacitation = Modifications structurales et fonctionnelles qui permettent l’acquisition de la fécondace du spz.
C’est un processus indispensable pour que les spz réalisent la réaction acrosomique. Dure entre 2 à 5h.

Modification de membrane plasmique des spz
-
Enlèvement et redistribution des protéines
Sous le contrôle des glycosaminoglycanes (héparine, chondroitine sulfate) présentes dans le tractus féminin qui
fixent les protéines provenant de l’épididyme et les glandes annexes.
-
Modification de la composition lipidique membranaire
La membrane plasmique est asymétrique et organisée en 2 feuillets. Les mouvements de pidides au sein de la
membrane plasmique se font par : diffusion latérale, flip-flop, rotation et flexion.
Dans la membrane il y du cholestérol qui a pour rôle la stabilité de la membrane plasmique. Plus il y a de
cholestérol plus la membrane est rigide. C’est une molécule qui donc rigidifie la membrane et qui est
constituée d’une partie polaire tournée vers l’extérieur de la membrane et une partie apolaire tournée vers
l’intérieur.
La membrane est composée également de plusieurs phospholipides : la phosphatidylsérine (PS), la
phosphatidyléthanolamine (PE), la phosphatidylcholine (PC) et la sphingomyéline (SM).
L’asymétrie de la membrane est maintenue par 3 enzymes qui transfèrent les phospholipides d’un
côté à l’autre de la membrane.
Aminophospholipides translocase ( flippase) : Transfert PS et PE dans le feuillet interne.
Floppase : Transfert PC, SM et le cholestérol vers le feuillet externe.
Scramblase : Transfert tous les phospholipides dans les 2 sens.
Modifications au cours de la capacitation : perte de l’asymétrie membranaire
Conséquences : augmentation de la fluidité membranaire suite à l’efflux de cholestérol
Dans les voies féminines, il y a des accepteurs de cholestérol (albumine, lipoprtéines) ce qui permet
l’efflux. Cet efflux augmente la fluidité membranaire car il y a moins de cholestérol.
 Mécanismes à l’origine de modifications membranaire
La capacitation est déclenchée suite à l’entrée massive de Ca2+ et de HCO3- dans le cytoplasme de la
cellule.
-
Action directe du HCO3-
Entrée de bicarbonate : ↗ HCO3- intracellulaire
 Augmentation du pH
 Activation des canaux potassiques : sortie de potassium hors du spz
 Conséquence : Hyperpolarisation
-
Action directe du Ca2+
Entrée calcium
 Inhibition flippase, activation scramblase
 Efflux de cholestérol : mouvement des protéines au sein de la membrane
 Conséquences : perte d’asymétrie membranaire, ↗ de la fluidité membranaire,
externalisation de récepteurs nécessaires à la fixation du spz à la zone pellucide
-
Action indirecte de Ca2+ et HCO3-
Entrée calcium et bicarbonate
 activation adénylcyclase : catalyse la transformation de l’ATP en AMPc
 AMPc active PKA : PKA phosphoryle pls protéines ce qui a pour effet de les activer ou de la
inhiber
 Conséquences : phosphorylation de protéines flagellaires, les spz deviennet alors
hyperactifs ; ↗ de calcium intracellulaire nécessaire à la réaction acrosomique
3. Phénomènes cellulaires de la fécondation
A. Traversée du cumulus oophorus
L’ovocyte libéré dans le tractus féminin est entouré du cumulus oophorus qui compte plus de 3000
cellules folliculaires dans une matrice d’acide hyaluronique. Seuls les spz ayant subit la capacitation
et n’ayant pas subit la réaction acrosomique passent dans les cellules du cumulus oophorus. La
protéine PH20 présente à la surface du spz a une activité hyaluronidase et permet de séparer les
cellules folliculaires.
B. Fixation et traversée de la zone pellucide
La spécificité d’espèce de la fécondation est assurée par la zone pellucide (pas de reproduction entre
un chien et un chat). La souris est le modèle mammifère le mieux connu.
Liaison primaire à ZP  RA  Liaison secondaire à ZP  Traversée de ZP
 Liaison primaire à ZP
Elle met en jeu des structures oligosaccharidiques des protéines ZP et récepteurs sur la membrane
des spz. Ils varient d’une espèce à l’autre.
Chez la souris, la zone pellucide est composée de glycoprotéines ZP1, ZP2 et ZP3. Les récepteurs sur
le spz sont GalT, Zonadésine, SED1 ainsi que ZP3R/sp56. La partie de la zone pellucide reconnue dans
la liaison primaire est ZP3.
Tandis que chez l’Homme, la zone pellucide est composée de ZP1,ZP2, ZP3, et ZP4. Le recpetur
principale est la fucosyltransférase-5. Et la partie reconnue dans la liaison primaire, ZP3 et ZP4.
 Réaction acrosomique
L’acrosome est un granule sécrétoire dérivé de l’appareil de Golgi et recouvrant les 2/3 antérieurs du
noyau du spz sous la membrane plasmique.
La réaction acrosomique est induite par ZP3 chez la souris et ZP3 et ZP4 chez l’Homme.
Au cours de la RA, le contenu enzymatique (acrosine, hyaluronidase) est libérée par un mécanisme
d’exocytose qui comprend la fusion ponctuelle et la vésiculation des membranes plasmiques et
acrosomale externe, et l’externalisation de la membrane interne de l’acrosome. Il y a libération des
enzymes contenus dans l’acrosome.
La réaction acrosomique :
-
Liaison de la ZP à des récepteurs tyrosine kinase
Phosphorylation de transporteurs Ca (entrée de Ca)
Activation de phospholipase PLCᵧ1
DAG active PKC qui active PLA2 qui produit des lipides fusiogène (lysophospholipides)
La RA est accentuée par une voie de la protéine G sensible à la toxine pertussique :
-
Activation échangeur Na+/H+ avec influx NA+ et ↗pH
↗Ca++ intracellulaire via canaux calciques voltage dépendants
-
Activation adénylate cyclase avec ↗AMPc et activation PKA
Activation PLCᵧ1 (Insp3 et DAG)
 Liaison secondaire
Une fois la RA faite, le spz reste fixé à la zone pellucide. La fixation est assurée par ZP2 grâce à des
composants spécifiques de la matrice acrosomique exposés du fait de la RA (sp56, Zonadésine, Proacrosine).
 Traversé de la ZP
Après la capacitation et la RA, le spz est hyperactivé : le mouvement de la tête permet la pénétration
de la ZP. La pénétration est facilitée par la libération d’enzymes protéolytiques (acrosine).
C. Fusion spz-ovocyte
Après la traversée de la ZP, le spz se retrouve au niveau de l’espace péri-vitellin. Il va se lier puis
fusionner avec la membrane de l’ovocyte. Enfin, le spz est incorporé dans le cytoplasme de l’ovocyte
(sauf membrane plasmique).
 Acteurs de la liaison gamétique
-
IZUMO – pour le spz
Elle a été identifiée et clonée grâce à un Ac monoclonal qui inhibait la fusion gamétique. Elle est
spécifique du testicule et exposée à la surface du spz après RA. Chez la souris la protéine fait 56 kDa
et chez l’homme elle fait 37 kDa.
Le gène code pour un protéine transmembranaire de type 1 de la superfamille des immunoglobulines
avec un domaine extracellulaire qui contient un site putatif de glycosylation.
Les souris femelles KO IZUMO ont une fertilité normale. Les souris mâles KO IZUMO sont stériles. Les
spz des souris KO IZUMO sont présents dans l’espace péri-vitellin d’ovocytes prélevés in vivo ce qui
est en faveur d’un défaut de fusion. Cela est confirmé par les études in vitro. Des Ac polyclonaux
bloquent la fixation et la fusion des spz humains sur les ovocytes dépellucidés de hamster.
-
JUNO – pour l’ovocyte
Elle est le récepteur de IZUMO sur l’ovocyte.
JUNO (déesse de la lumière dans la mythologie romaine, elle est par dérivation celle de
l’enfantement. Elle occupe une grande place dans les cérémonies du mariage et dans leur suites) est
un membre de la famille des récepteurs aux folates qui ne fixe pas l’acide folique.
Les souris femelles KO JUNO sont stériles et les spz ne se fixent pas sur la membrane plasmique de
l’ovocyte.
JUNO disparait de la membrane ovocytaire après la fusion gamétique probablement avec la réaction
corticale. Son rôle est le blocage de la polyspermie.
 Acteurs de la fusion gamétique
-
Protéine de la famille ADAM – chez le spz
ADAM pour A Disintegrin And Metalloprotease. Initialement mise en evidence chez le cobaye la
protein PH30 est un hétérodimère compose de deux sous unites : la fertiline α (ADAM 1) et la
fertilline β (ADAM 2) ainsi que la cyritestine (ADAM 3). L’Ac anti PH30 inhibe la fusion des gamètes.
Les protéines ADAM sont des protéines transmembranaires qui ont 6 domaines : prodomaine,
domaine métalloprotéase, domaine disintégrine, domaine riche en cystéine, répétition « EGF-like »
et segment transmembranaire avec une queue cytoplasmique courte.
Ces deux sous unités seront identifiée chez d’autres espèces de mammifères. La sous unité α n’est
pas toujours fonctionnelle notamment chez l’homme.
De nombreux membres de cette famille seront découverts avec différentes fonctions (activité
protéolytique ou rôle dans l’adhésion cellulaire).
-
Intégrines – chez l’ovocyte
Des intégrines sont supposées intervenir comme médiateur dans la liaison ovocyte – spz. Ce sont des
molécules hétérodimériques composées de sous unités α et de sous unités β.
Parmis ces intégrines, l’α6β1 est un membre de la sous famille des intégrine qui à l’origine
reconnaissaient les laminines et a été identifié comme récepteur potentiel pour la fertiline β et la
cyritestine.
-
Tétraspanine – chez l’ovocyte
Les tétraspanines constituent une famille de protéines. Plusieurs tétraspanines sont exprimées par
l’ovocyte. CD9 est abondant et exprimé sur la totalité de la membrane de l’ovocyte à l’exception de
la région dépourvue de microvillosités (face au fuseau de métaphase).
Les tétraspanines interagissent entre elles et avec d’autres proteines de surface construisant ainsi un
réseau d’interactions moléculaires dont la plupart ne sont pas directes.
D. L’activation ovocytaire
 Le signal calcique
Seuls les spz fécondants peuvent déclancher l’activation ovocytaire. Ils possèdent la phospholipase
PLC zeta nécessaire au déclenchement du signal calcique. Le signal calcique est un signal ocsillant et
auto-entretenu.
Pls étapes :
-
Dans les minutes qui suivent la fusion du spz avec l’ovocyte, il y a activation des canaux
calciques (InsP3)
Mobilisation rapide du Ca++ lioée à la calréticuline (réserve du réticulum endoplasmique) par
les canaux InsP3
↗ du Ca++ libre intracellulaire et multipliée par 10  fermeture canaux InsP3
Ca++ intracellulaire est soit réintégré dans RE grâce aux pompes ATPases, soit expulsé hors
de l’ovocyte  ↘ de la concentration intracellulaire en Ca++
La baisse de concentration intracellulaire ouvre les canaux InsP3 et il y a sortie de Ca++ lié à
la calréticuline
On voit donc l’apparition d’ocscillations auto-entretune de la concentration en Ca++ libre dans
l’ovocyte. Elles modifient l’activité des protéines dont les propriétés sont dépendantes de leur liaison
au calcium.
 La réaction corticale
Elle est déclanchée par une ↗ de Ca++. Elle consiste en l’exocytose des granules corticaux remplis
d’enzymes :
-
La β- hexoaminidase détruit les chaines oligosaccharidiques de ZP3 ce qui empêche la
polyspermie (liaison d’un autre spz à la zone pellucide).
Une protéase clive ZP2, modifie la structure de la zone pellucide et bloque ainsi la
polyspermie.
 Achèvement de la méiose
Le MPF est un hétérodimère composé de 2 sous unités, une sous unité catalytique (la P34 cdc2) et la
cycline B. L’arrêt de l’ovocyte en métaphase II est maintenu par la persistance des cyclines (cycline B)
stabilisées par le facteur cytostatique (CSF).
La libération de Ca++ active une protéase qui élimine CSF. La cycline se retrouve sans CSF, ce qui
entraine sa dégradation et l’inactivation de P34. La méiose II reprend.
E. L’achèvement de la fécondation
 Formation et migration des pronoyaux
Pour le spz :
-
Dissolution de l’enveloppe nucléaire
Décondensation de la chromatine : le noyau du spz devient pronoyau
Formation d’une nouvelle enveloppe nucléaire
Réplication de l’ADN dans le pronoyau
Rapprochement des pronoyaux en cours d’individualisation
Pour l’ovocyte :
-
Décondensation de la chromatine du pronoyau femelle
Réplication de l’ADN
Rapprochement des pronoyaux en cours d’individualisation
 Amphimixie = mise en commun du patrimoine génétique
Il y a disparission de l’enveloppe nucléaire entourant chacun des pronoyaux pour permettre la
formation d’une membrane unique autour des deux patrimoines génétique.
 Première division de segmentation
On a disparition des membranes des pronoyaux et formation de microtubules à partir du centriole
dupliqué. Les chromosomes se placent sur la plaque équatoriale. Le clivage s’achève en première
division du zygote (22-26 ème heure)
4. Conséquences de la fécondation
Rétablissement du nombre diploïde de chromosomes.
Brassage des caractères héréditaires de l’espèce.
Détermination du sexe génétique (mâle hétérogamétique 23Y ou 23X, femelle homogamétique 23X).
Déclenchement de l’ontogenèse (=début du développement).
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