Inhaltsverzeichnis
1 Introduction 2
1.1 Les d´efinitions de la connaissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 L’argument du sceptique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 L’argument de Moore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2 La th´eorie des alternatives pertinentes et la clˆoture ´epist´emique 5
2.1 La clˆoture et les op´erateurs ´epist´emiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.1 F. Dretske . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 La th´eorie des alternatives pertinentes de F. Dretske . . . . . . . . . . . . . 9
2.2.1 “Contrasting Set” et “Relevancy Set” . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2.2 La r´eponse au scepticisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3 Les th´eories contextualistes 16
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.2 La th´eorie contextualiste de David Lewis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.2.1 La d´efinition de la connaissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.2.2 Quelques conceptions cl´ees . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.2.3 Les sept r`egles pour “l´egitimement ignorer une possibilit´e” . . . . . 22
3.2.4 Les applications aux probl`emes standards . . . . . . . . . . . . . . . 23
4 La r´ecapitulation 26
A Le conditionnel contrafactuel de R. Nozick 28
B Un autre exemple de F. Dretske 29
Literaturverzeichnis 30
1 Introduction
Dans ce m´emoire je vais traˆıter le contextualisme ´epist´emique. Dans chapitre 3, je vais
pr´esenter et discuter la th´eorie contextualiste de D. Lewis. Mais d’abord je veux pr´esenter
la th´eorie des alternatives pertinentes de F. Dretske (chapitre 2), qui est un pr´ecurseur du
contextualisme ´epist´emique. J’ai d´ecid´e de pr´esenter et de discuter quelques r´eponses aux
probl`emes standard. Ainsi, il faut en connaˆıtre l’arri`ere-plan de la th´eorie contextualiste
de la connaissance. C’est la raison pour laquelle je veux pr´esenter, de fa¸con tr`es concise,
quelques arguments et d´efinitions au ebut de mon m´emoire.
1.1 Les d´efinitions de la connaissance
Selon la d´efinition classique1de la connaissance, un sujet S sait une proposition p, ssi2
1. p est vrai
2. S croit que p
3. S est justifi´e de croire que p
Comme la question des conditions de la connaissance est vraiment int´eressante et puisqu’on
trouve toujours un philosophe qui peut d´enommer un exemple qui contredit/qui r´efute la
d´efinition existante, il existe beaucoup des d´efinitions diff´erentes de la connaissance. Dans
son article Une croyance vraie et justifi´ee est-elle une connaissance?3E. Gettier donne trois
d´efinitions de la connaissance. Dans chaque d´efinition reste “p est vrai”, comme condition
n´ecessaire de la connaissance. La premi`ere est celle de Platon, tel que je l’ai donn´ee plus
haut. La deuxi`eme efinition vient de R.M. Chrisholm, qui remplace la conditon “S
croit que p” par “S accepte que p” et “S est justifi´e de croire que p” par “S a des bonnes
raisons (evidence) en faveur de p”.
La troisi`eme d´efinition, donn´ee par Gettier, est celle d’A.J. Ayer qui a exprim´e les
conditions n´ecessaires et suffisantes de la fa¸con suivante: “S est sˆur que p est vrai” et
“S a le droit d’ˆetre ur que p est vrai”. Selon E. Gettier, aucune de ces efinitions de
la connaissance n’est vrai. Les conditions qui y sont donn´ees ne sont ni suffisantes ni
n´ecessaires pour la connaissance. Dans son article, Gettier donne quelques exemples qui
montrent que ces efinitions de la connaissance ne sont pas correctes. Ces exemples sont
connus sous le nom des “probl`emes/cas de Gettier”4. Ce sont des exemples o`u un sujet
S a une croyance vraie et justifi´ee, mais il/elle n’a pas de connaissance. Dans le chapitre
3.2.4 (p. 25) je vais montrer quelle r´eponse on peut formuler aux probl`emes de Gettier en
termes contextualistes. Il s’agira de la r´eponse de D. Lewis. A cet endroit je vais traˆıter
un probl`eme de Gettier.
1p.ex. Platon: Th´e´et`ete: trad. fr. M. Narcy: Paris (1994): p. 201 et enon: trad. fr. M. Canto-Sperber:
Paris (1991): p. 98
2cela signifie: si et seulement si
3dans (Philosophie de la connaissance, p. 43-46) et paru sous le titre Is Justified True Belief knowledge?
in Analysis 1963, 23: p. 121-123
4en allemand: die “Gettier F¨
alle”
2
Etant donn´e que mon m´emoire porte sur les th´eories contextualistes, je ne veux pas discuter
les trois d´efinitions de la connaissance (voir plus haut); je les ai pr´esent´ees uniquement
pour montrer les bases de la discussion sur la connaissance. On verra plus loin quelle
d´efinition pour “S sait que p” se trouve dans la th´eorie contextualiste de D. Lewis (cf. p.
17, chapitre 3.2).
Afin de compl´eter ces bases, il me faut encore donner l’argument du sceptique et l’argument
de Moore. Dans l’appendice, je vais citer la d´efinition de la connaissance de R. Nozick,
qui est int´eressante `a cause du conditionnel contrafactuel qu’il a utilis´e comme condition
n´ecessaire. C’est exactement l`a o`u se trouve l’id´ee de rejeter la clˆoture ´epist´emique que je
vais pr´esenter dans chapitre 2. J’ai d´ecid´e d’expliquer les raisons pour rejeter la clˆoture
comme elles sont donn´ees par F. Dretske. Mais il faut savoir que cette id´ee se trouve dans
la troisi`eme condition de la connaissance donn´ee par R. Nozick. En outre, sa d´efinition de
la connaissance permet aussi de formuler une r´eponse au scepticisme.
1.2 L’argument du sceptique
Il y a plusieurs arguments sceptiques. Les plus connus et les plus discut´es se fondent sur
une des trois hypoth`eses suivantes:
1. Je rˆeve.
2. Il y a un malin g´enie qui me trompe.
3. Je suis un cerveau dans une cuve.5
La premi`ere et la deuxi`eme hypoth`ese proviennent de Descartes et se trouvent dans la
premi`ere M´editation. La troisi`eme provient de Putnam. C’est une hypoth`ese plus moder-
ne selon laquelle nous sommes des cerveaux incorporels qui se trouvent dans une cuve.
Ces cerveaux sont stimul´es (d’une fa¸con electroch´emique), avec pour r´esultat qu’ils ont
exactement les mˆemes perceptions sensorielles que nous. C’est `a dire qu’ils ont le mˆeme
“input” que nous.6
Pour comprendre cette hypoth`ese7, on peut imaginer que les cerveaux sont li´es `a un ordi-
nateur assez rapide et puissant. Cet ordinateur fait que nous avons du input (d’une fa¸con
electroch´emique) et il fait aussi que notre “output” (nos ´enonc´es, notre comportement,
tout ce qui sorte de nous) est li´e `a le input. Cela signifie qu’il s’occupe du fait que j’ai
aussi un input qui correspond `a mon output (p.ex.: que j’entends ce que je dis) et du fait
que les autres cerveaux ont aussi - presque le mˆeme - input. A mon avis l’ordinateur doit
aussi s’occuper d’un certaine causalit´e etc.
5en anglais on dit “I am a BIV” (a Brain In a Vat)
6Ici se trouve une pr´esupposition importante: Les cerveaux ont ´et´e dans la cuve depuis leur “naissance”;
leurs exp´eriences sont ´equivantentes `a nos exeriences. Mais on pourrait aussi bien pr´esupposer qu’ils ont
´et´e mis dans la cuve il y a juste quelques minutes, ils ont donc ´et´e en contact avec des choses r´eelles. Mais
cette distinction ne joue pas un ole important pour la th´eorie contextualiste; elle est plutˆot int´eressante
pour la r´eponse de l’externalisme semantique (de H. Putnam p.ex).
7en allemand: dieses Gedankenexperiment
3
Il y a beaucoup de pr´esuppositions dans cette hypoth`ese et on pourrait les analyser encore
longuement. Mais comme je ne veux pas ´ecrire un m´emoire sur le scepticisme, il fallait
juste mentionner quelques ´el´ements pour qu’on comprenne cette hypoth`ese sceptique. En
ce qui concerne les deux autres hypoth`eses sceptiques que j’ai ´evoqu´ees plus haut et qui
proviennent de Descartes, j’ai ecid´e de ne pas les expliquer parce que je pense qu’elles
sont suffisamment connues et assez faciles `a comprendre.
Peu importe laquelle des trois hypoth`eses sceptiques on regarde: Elles ont presque toutes
la structure suivante:
Un argument du scepticisme (l’exemple d’un Malin G´enie)
Pr´emisse 1: Je ne sais pas qu’il n’y a pas de Malin G´enie.
Pr´emisse 2 (pont): Si je ne sais pas qu’il n’y a pas de Malin G´enie, alors je ne sais pas que
le monde ext´erieur existe.
Conclusion sceptique: Donc, je ne sais pas si le monde ext´erieur existe.
Pour formaliser la structure de l’argument sceptique en g´en´eral, j’ai remplac´e les trois
hypoth`eses sceptiques (que j’ai ´evoqu´ees ci-dessus) par hs” ce qui signifie hypoth`ese scep-
tique8. Le “K” signifie l’op´erateur “je sais que” (knowledge operator). Le “o” signifie une
proposition ordinaire quelconque (p.ex. “j’ai deux mains” ou mˆeme “le monde exterieur
existe”9). Ainsi on voit mieux la structure de l’argument.
Scema des arguments sceptiques: (modus ponens avec une clˆoture ´epist´emique dans
pr´emisse 2)
Pr´emisse 1: ¬K(¬hs)
Pr´emisse 2: ¬K(¬hs)→ ¬K(o)
Conclusion: ¬K(o)
Strictement parlant il faut qu’on ajoute la pr´emisse suivante pour arriver `a la conclusion
qu’on ne sait pas que le monde exterieur existe (hg).
Pr´emisse 3: K(o)K(hg)
Conclusion: K(hg)
Mais ce n’est pas important; l’argument sceptique fonctionne aussi sans cette pr´emisse,
parce que la conclusion que je ne sais pas que j’ai une main (p.ex.) suffit pour qu’on puisse
l´egitimement dire “je ne sais pas ce que je pensais de savoir”. Tout est mis en doute.
Les arguments sceptiques ont ´et´e discut´es ´enorm´ement dans la philosophie. Il y a beaucoup
d’essais pour r´efuter le scepticisme - mais ils ne nous ineressent pas ici. Moi, je vais juste
donner l’argument de Moore, qui n’est pas vraiment une r´efutation du scepticisme, mais
8Strictement parlant il faut dire que j’ai remplac´e la disjonction des trois hypoth`eses par la variable hs
ou que j’ai remplac´e l’une d’entre elles par le hs
9Je trouve que cette proposition n’est pas ordinaire, mais il y a des arguments qui l’utilisent dans la
deuxi`eme pr´emisse. Pourtant on parle des “ordinary propositions” en formalisant l’argument sceptique.
4
un argument du sens commun pour prouver que le monde ext´erieur existe. I Comme j’ai
d´ej`a indiqu´e, on verra plus loin quelle est la r´eponse contextualiste au scepticime et `a
Moore.
1.3 L’argument de Moore
Pr´emisse 1 (du sens commun): Je sais que j’ai une main.
Pr´emisse 2 (pont): Si je sais que j’ ai une main, alors je sais que le monde ext´erieur existe.
Conclusion Moor´eenne: Je sais que le monde ext´erieur existe.
L’argument est aussi un modus ponens avec une clˆoture ´epist´emique dans la deuxi`eme
pr´emisse. La structure de l’argument de Moore est la suivante. Le “o” signifie une
proposition du sens ordinaire, le hgsignifie une hypoth`ese g´en´erale, le “K” est l’op´erateur
de la connaissance (knowledge).
Pr´emisse 1: K(o)
Pr´emisse 2: K(o)K(hg)
Conclusion: K(hg)
On voit que c’est la mˆeme structure d’argument par rapport `a l’argument du scepticisme,
sauf qu’ici la premi`ere pr´emisse est K(o) (“Je sais que j’ai une main.”) et non pas ¬K(¬hs)
(“Je ne sais pas qu’il n’y a pas de Malin G´enie.”). Contrairement `a l’argument de Moore,
le K(o) se trouve dans l’argument du scepticisme au consequent de la deuxi`eme pr´emisse,
en forme n´egative ¬K(¬hs)→ ¬K(o) (“Si ..., alors je ne sais pas que j’ai une main.).
Ainsi on peut se demander ce qui autorise Moore `a pr´esupposer K(o) et `a ne pas prendre
en compte la possibilit´e que hs. Concernant cette question, Moore dit10 que je sais avec une
plus grande certitude que j’ai deux mains par rapport `a la certitude avec laquelle je sais
qu’il est possible que je ne suis qu’un cerveau dans une cuve. Cela veut dire que Moore a
repris - comme r´eponse `a Russel - le crit`ere de la certitude pour d´ecider quelle proposition
(entre deux) on doit rejeter si on ne sait pas si p ou q et si (p&q) est contradictoire. Si
je ne le sais pas, il faut rejetter celle que je sais avec moins de certitude.
Je trouve que ce crit`ere - disons le crit`ere de certitude - n’est pas convaincant. A mon avis,
il n’est pas valable pour r´efuter le scepticisme. Mais regardons quel r´eponse au scepticism
et `a Moore on peut formuler en termes contextualistes. (cf. 3.2.4, p. 23)
2 La th´eorie des alternatives pertinentes et la clˆoture ´epist´emique
La th´eorie des alternatives pertinentes est li´ee `a l’id´ee de rejeter la clˆoture ´epist´emique.
Alors je vais d’abord pr´esenter cette id´ee - de rejeter la clˆoture ´epist´emique. Apr`es, je
10 Moore: Philosophical Papers 1959: p. 247 et les suivantes)
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