UNIVERSITE DE FRANCHE-COMTE
ECOLE DOCTORALE « LANGAGES, ESPACES, TEMPS, SOCIETES »
Thèse en vue de l’obtention du titre de docteur en
SCIENCES DU LANGAGE
TERMES DE LA MYTHOLOGIE :
EVOLUTION DE SENS OU DE FORME EN DIACHRONIE
Présentée et soutenue publiquement par
Thierry LECOLINET
Le 15 décembre 2007
Sous la direction de Madame le Professeur Sylviane CARDEY-GREENFIELD
Membres du Jury :
Xavier BLANCO, Professeur à l’université autonome de Barcelone, rapporteur
Jean-François BONNOT, Professeur à l’université de Franche-Comté
Sylviane CARDEY-GREENFIELD, Professeur à l’université de Franche-Comté
Peter GREENFIELD, HDR à l’université de Franche-Comté
Patrice POGNAN, Professeur à l’INALCO, rapporteur
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TERMES DE LA MYTHOLOGIE
TERMES DE LA MYTHOLOGIETERMES DE LA MYTHOLOGIE
TERMES DE LA MYTHOLOGIE
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Evolution de sens ou de forme en diachronie
Problématique :
Comment connaître les sens des mots de notre langue ainsi que leur origine ?
Les mots de la langue, tout du moins pour ce qui est d’une langue vivante, apparaissent,
disparaissent, évoluent au niveau du sens au fil de la diachronie et de l’évolution des sociétés
et des courants de pensée par lesquels et dans le cadre desquels ils sont employés. Toute cette
évolution, ces changements font la dynamique d’une langue. Toutefois dans cette mouvance
parfois chaotique, comment déterminer le vrai sens d’un mot dans tel ou tel contexte de parole
ou de lecture ainsi que son origine ?
Le sens d’un mot peut être déterminé à l’aide d’un dictionnaire, d’une encyclopédie ou
de tout autre outil de ce type. Toutefois, nous remarquons que selon la date de parution de ce
genre d’ouvrages, la finition d’un même terme peut être fort différente voire simplement
absente. Ajoutons à cela que pour des termes de domaines spécialisés un dictionnaire
généraliste n’est pas forcément l’outil adéquat pour déterminer la définition spécifique du
terme qui serait recherché par un utilisateur.
Pour l’origine d’un terme, c’est vers l’étymologie qu’il faut se tourner si nous
cherchons à nous informer à ce propos. Les dictionnaires classiques proposent parfois ce type
d’indications sur les termes qui les composent, mais pas forcément pour chacun d’entre eux et
ne proposent pas toujours d’explications sur l’étymologie de ces termes : qu’est-ce qui fait
que tel ou tel terme provient de tel étymon ? Qu’est-ce qui peut unir le terme et son étymon ?
Quel est le sens de leur étymon ? Précisons toutefois que ce type d’informations n’est pas
forcément nécessaire au bon usage d’un terme, mais peut servir à mieux le comprendre.
Les dictionnaires et l’étymologie permettent effectivement de proposer un certain nombre de
solutions dans le cadre de la recherche et de l’analyse d’un terme.
Mais, sont-ils suffisants pour rechercher n’importe quel terme dans la langue ? Vont-
ils nous permettre de rechercher, par exemple, tous les termes appartenant au domaine de la
chimie de manière simple et rapide, ou encore tous ceux qui, dans le français, proviennent de
la langue allemande ? Des dictionnaires de type terminologique peuvent nous aider dans cette
catégorie de recherche. Une autre méthode, beaucoup plus fastidieuse, consiste à faire une
recherche, à l’aveugle, dans un dictionnaire, terme par terme, en espérant, au hasard des
recherches de trouver le ou les termes qui peuvent nous intéresser. Non seulement, travailler
de cette manière peut se révéler laborieux mais aussi peu fructueux du point de vue du résultat
et dans le cas de recherches croisées telles que « termes de la chimie d’origine allemande »,
n’amener qu’à complexifier la recherche en question.
Ne pouvons nous pas alors envisager, en tenant compte de ces deux domaines, un
autre système de recherche de termes dans la langue sur une base différente en s’appuyant
cette fois sur la nature du terme et sur la relation qui unit celui-ci et son étymon ?
En effet, si une personne rencontre un terme qui lui pose problème et dont elle connaît
la graphie, il lui suffit de consulter un dictionnaire pour obtenir des réponses à ses
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interrogations. Tout du moins, si le mot incriminé appartient au corpus de l’ouvrage ou du
logiciel consulté.
Par contre, comment va faire une personne qui recherche un terme dans la langue,
pour lequel il dispose de diverses informations, mais pas de sa graphie ? L’ouvrage risque de
se compliquer rapidement, si nous considérons les types de dictionnaires actuels existants,
qu’ils soient sous forme d’ouvrage ou électronique, il n’existe pas réellement de solution
adéquate pour ce type de démarche. Certains proposent des recherches par thèmes, mais
l’aboutissement des recherches est loin d’être satisfaisante. Nous n’abordons pas non plus le
cas des dictionnaires inversés qui ne fonctionnent pas forcément correctement.
L’étymologie, si elle peut être utile, va avoir de la même façon ses limites, nous
pourrions supposer, deviner, la forme ou l’écriture d’un mot en se basant sur ses racines
possibles ou probables, en considérant le fait que notre utilisateur connaisse, entre autre, le
grec et le latin, pour ensuite le rechercher dans un dictionnaire pour confirmer son existence.
Cette démarche, si elle peut s’avérer relativement fructueuse pour les termes des domaines
scientifiques peut être extrêmement rapidement catastrophique pour d’autres termes de la
langue. De la même manière, supposer qu’un terme ressemblant phonétiquement ou
graphiquement à un autre n’est pas suffisant pour pouvoir se permettre d’affirmer que ces
termes sont liés ou encore que l’un peut éventuellement être l’étymon de l’autre.
Ce que nous proposons au travers de ce travail de recherche est la réalisation d’un
dictionnaire électronique qui fournit non seulement les définitions des termes qui ont été
retenus lors de sa conception, leur étymologie, le sens de leur étymon, la liaison qui unit ces
termes et leurs étymons ainsi que le type de figure de rhétorique, métaphore, synecdoque,
antonomase ou encore métaphore, au travers duquel le sens étymologique a évolué vers le, ou
les autres, sens du terme concerné.
Notre dictionnaire propose aussi un mode innovant de recherche de termes dans la
langue sur la base de critères de détermination que nous établissons au fil de notre recherche.
Ces critères vont être de différents types, la classe grammaticale du mot peut être celui
qui paraît le plus évident au prime abord. L’utilisateur peut par cette entremise ne rechercher
que, par exemple, des substantifs masculins dans la langue.
Nous allons tenter de mettre à jour d’autres critères se voulant plus distinctifs et plus pointus
pour permettre de cibler et ainsi de déterminer avec une certaine exactitude chacun des termes
que nous allons prendre en compte.
De manière générale, nous pouvons déjà envisager les critères suivants à titre
d’exemples :
- Noms communs ;
- Noms propres ;
- Domaine(s) d’usage ;
- Classe grammaticale ;
- Mots empruntés ;
- Date d’apparition dans la langue.
Une telle démarche peut rendre la recherche de termes dans la langue plus rapide et la
réalisation de corpus dans un domaine spécifique plus aisée et moins fastidieuse.
Elle permet aussi à l’utilisateur de cet outil d’obtenir un terme bien particulier ou
encore une liste plus ou moins longue de termes, selon le nombre de critères qu’il prend en
compte lors de sa recherche, ce qui lui permet d’élargir son champs d’investigation, ou, à
contrario, de se rendre compte qu’aucun terme de la langue ne correspond à son type de
recherche.
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Dans le cadre de ce travail, nous n’allons pas traiter la langue française dans son
ensemble, mais une partie de celle-ci, un des domaines spécifiques qui appartient à cette
dernière, en d’autres termes une terminologie particulière de notre langue : l’univers des
mythes et des légendes.
Nous nous devons d’abord de définir ce domaine particulier : il va être ici question de
la mythologie classique, des croyances qui ont précédées les grands courants religieux que
nous connaissons actuellement. Nous ferons, par conséquent, abstraction des croyances à
l’échelle locale, telle que, pour nous franc-comtois, la Vouivre ou encore la Tante Arie (même
si parfois, elles sont directement héritées d’entités des mythes classiques), de la
cryptozoologie
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ainsi que des mythes plus actuels, connus sous la détermination de « légendes
urbaines ».
Pourquoi avoir choisi ce domaine terminologique particulier ?
Ce choix fait suite aux travaux que nous avons réalisés précédemment et qui traitaient
de la mythologie, ce qui, d’une certaine manière, nous permet de naviguer sur des eaux
connues plutôt que de nous lancer vers des destinations qui seraient pour nous plus aléatoires.
De plus, nos travaux antérieurs, nous ont déjà permis de mettre certaines bases de réflexions
et d’analyses en avant qui vont nous servir de bouillon de culture pour cette recherche.
Nous pouvons ajouter que le domaine mythologique, est un domaine cloisonné, en effet, les
termes appartement à cette partie de la langue ont, pour une immense majorité d’entre eux été
recensés et analysés et sont donc connus des spécialistes et des ouvrages qui traitent du sujet.
Si nous pouvons supposer que certains d’entre eux sont passés au travers des filets de
l’Histoire et des chercheurs, nous pouvons toutefois affirmer qu’une immense majorité de
termes de ce domaine sont ou ont été répertoriés par les mythographes et sont donc
accessibles, permettant de travailler dans un ensemble linguistique fini et assez bien maîtrisé
et par conséquent moins générateur d’erreurs ou d’oublis, que, par exemple, le domaine
médical qui est en constante évolution au gré d’apparition de nouvelles maladies et de
différents traitements pour tenter de les soigner.
Précisons à titre purement indicatif, et pour être clair sur ce sujet, que certaines de ces
croyances subsistent encore à l’heure actuelle sous forme de réminiscences de cultes dans des
endroits fort localisés, plus assimilées à des folklores locaux qu’à de réels mythes et que les
grandes religions monothéistes modernes ont aussi assimilées certaines d’entre elles.
Elles évoluent aussi toujours au sein de la culture populaire sous différents aspects. Si
nous en disons quelques mots dans ce travail, c’est uniquement la mythologie au sens
classique du terme qui est prise en compte comme base de recherche et d’analyse.
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La cryptozoologie est l’étude des animaux dont l’existence même est sujette à caution, tels le yéti, le monstre
du Loch Ness ou le Bigfoot), voire des animaux supposés éteints
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Introduction :
La première étape de ce travail est de rechercher dans la langue française s’il existe
effectivement, des termes que nous ne rencontrions, au départ, que dans l’ensemble
terminologique de la mythologie classique. Autrement dit, de rechercher dans la langue
française des termes dont l’étymon est un mot dont l’origine est en liaison avec la mythologie
antique.
Ces derniers doivent être polysémiques : non seulement ils doivent donc posséder un sens
mythologique connu, tout du moins des spécialistes, mais aussi avoir un ou plusieurs sens
différents dans notre langue et pas forcément liés directement à leur sens mythologique
originel.
Nous tenterons aussi de mettre en avant vers quel type de mots, du point de vue des
classes grammaticales, ils ont pu évoluer, s’ils ont subi les dérivations classiques, les
glissements de sens ou de classes de mots que les autres éléments de la langue sont
susceptibles de subir. Si nous ne les retrouvons que dans la langue courante ou plus
particulièrement dans un domaine spécifique de celle-ci.
Nous déterminerons aussi si ces mots proviennent plus généralement d’un ensemble
mythologique spécifique ou aléatoirement des grandes sphères mythiques anciennes. Cette
localisation géographique de l’origine des étymons de différents termes pouvant déjà être un
facteur de distinction entre les termes et donc un premier critère de regroupement de ces
derniers. Nous tenterons de mettre à jour d’autres regroupements de ce type en liaison avec ce
domaine précis mais aussi avec la langue de manière générale.
L’étape terminale consiste, si les premières étapes ont toutefois permis de mettre en avant
des critères « parlants » en la conception d’un dictionnaire électronique d’une facture
classique : terme, finition, étymologie, mais qui permet, de surcroît, la recherche de termes
issus de la mythologie dans la langue française selon les critères que nous aurons établis
précédemment.
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