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3) Les variations d’enthalpie libre et la spontanéité des réactions métaboliques
a) La variation d'enthalpie libre d'un système
• On vient de voir que les transformations subies par un système biologique s'accompagnent en général d'une
libération de chaleur vers son environnement, et donc d'une variation de l'entropie de cet environnement.
Cette variation d'entropie sera plus importante lorsque de la chaleur sera ajoutée à un environnement froid, et
moins importante lorsqu'elle sera ajoutée à un environnement plus chaud.
ΔSenvironnement sera donc proportionnelle à la quantité de chaleur libérée par le système - ΔHsystème, et
inversement proportionnelle à Tenvironnement.
Soit : ΔSenvironnement = - ΔHsystème/T (1)
On sait que : ΔSunivers = ΔSsystème + ΔSenvironnement
En utilisant l'équation (1), on a ΔSunivers = ΔSsystème - ΔHsystème/T
soit : -T.ΔSunivers = ΔHsystème - T.ΔSsystème
-T.ΔSunivers est désignée comme la variation d'énergie libre ou variation d'enthalpie libre (G car elle a été
définie par Gibbs...) : ΔG = ΔH - TΔS
Elle correspond à la fraction de l’énergie récupérable pour la réalisation d’un travail (alors que TΔS représente
la part de l’énergie non disponible pour la réalisation d’un travail).
• Le calcul de la variation d'enthalpie libre d'un système ΔG = Gf-Gi permet donc de prévoir son évolution.
En effet, si les transformations subies par un système sont spontanées, elles vont contribuer à l'augmentation
de l'entropie de l'univers, soit ΔSunivers>0, et donc ΔG<0. Le système évoluera alors spontanément vers son
état d'équilibre qui sera atteint lorsque ΔG=0.
- Si les transformations s'effectuent sans échanges de chaleur, ΔH = 0 et ΔG = -TΔS est bien <0 si l'entropie
du système est augmentée (ΔSsystème>0).
- Si les transformations sont exothermiques, ΔH < 0 et ΔG<0.
- Si les transformations sont endothermiques, ΔH > 0 et, en général, ΔG>0 : les transformations ne sont pas
spontanées. Mais, dans certains cas, TΔS > ΔH et donc ΔG<0 : la transformation est spontanée tout en
étant endothermique. C’est le cas de la dissolution du NaCl dans l’eau, qui s'accompagne d’une forte
augmentation d’entropie du fait du passage de l’état cristallin ordonné à une répartition spatiale aléatoire des
particules en solution.
b) La variation d'enthalpie libre d'une réaction
• Pour étudier les réactions du métabolisme cellulaire, on étudie la variation d’enthalpie libre d’une réaction
(et pas celle d'un système complet) qui permet de prévoir le sens de cette réaction lorsqu'on est à P et T
constantes, ce qui est le cas dans une cellule.
ΔrG = Grf-Gri (mesurée en kJ/mol)
Cette variation dépend uniquement de
l’état final et de l’état initial,
indépendamment du chemin suivi entre ces
deux états. Mais, même si le ΔrG d'une
réaction est <0, le passage de l'état initial à
l'état final peut nécessiter un apport
d'énergie : c'est ce que l'on appelle l'énergie
d'activation de la réaction (qui peut être
fournie par une augmentation de
température par exemple). Les catalyseurs
comme les enzymes ne modifient pas le ΔrG
de la réaction (ils ne peuvent pas rendre
spontanée une réaction qui ne l'est pas),
mais ils abaissent l'énergie d'activation
nécessaire à sa réalisation, ce qui augmente
la vitesse de la réaction. [1] p 73