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FONDS DE SOLIDARITÉ DES TRAVAILLEURS DU QUÉBEC (F.T.Q.)
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L’économie mondiale a dans l’ensemble continué de croître à un rythme relativement lent au cours des six derniers mois. En ce
qui concerne plus particulièrement les économies avancées, les faibles niveaux des prix de l’énergie et des taux d’intérêt ont
créé des conditions propices à une certaine accélération du PIB pour les prochains trimestres. Toutefois, l’élection de M. Trump
aux États-Unis en novembre dernier pourrait venir changer la donne. En effet, plusieurs économistes sont d’avis que l’arrivée au
pouvoir de celui-ci pourrait être synonyme d’un protectionnisme accru qui aura, si cela se confirme, des répercussions négatives
sur le reste du monde. Quant aux économies émergentes, plusieurs d’entre elles ont connu au cours des six derniers mois un
rythme de croissance faible qui est susceptible de se poursuivre et même de ralentir au cours des trimestres à venir si les États-
Unis décidaient de remettre en question certains grands accords de libre-échange multilatéraux et d’imposer des barrières
douanières à leurs importations en provenance de certains pays tels le Mexique ou la Chine. De telles décisions pourraient peser
fort sur le commerce international et donc sur la croissance des économies tant émergentes qu’avancées.
L’économie britannique a somme toute réagi un peu mieux que prévu aux résultats du référendum du 23 juin 2016 sur la sortie
du Royaume-Uni de l’Union européenne (
Brexit
). Au départ, plusieurs indicateurs économiques se sont détériorés, notamment en
ce qui concerne la confiance des ménages et des entreprises, mais ensuite des rebonds ont été constatés. Bref, on s’aperçoit que
la situation s’est montrée meilleure que ce qui était anticipé et que souvent les résultats ont même dépassé les attentes. Dans
l’ensemble, même si les indicateurs semblent s’être moins détériorés que prévu, il n’en reste pas moins que les prochaines
années risquent d’être plus difficiles pour l’économie de ce pays, selon l’avis de plusieurs économistes, notamment en raison de
l’incertitude entourant les négociations à venir sur le
Brexit
.
La croissance de l’économie de la zone euro, quant à elle, est demeurée modeste au cours des six derniers mois. Toutefois, on a
pu constater, à partir du troisième trimestre de 2016, une progression des indices PMI (Purchasing Managers Index) et des
indices de confiance des chefs d’entreprises. Bien qu’encourageante, cette progression ne devrait pas, selon plusieurs
économistes, se traduire par de grandes accélérations du PIB pendant les prochains trimestres, surtout dans un contexte où
l’incertitude entourant les négociations sur le
Brexit
pourrait avoir des répercussions sur plusieurs pays de la zone euro. À cela,
on peut également ajouter les conséquences négatives que pourraient avoir sur les pays de la zone euro des mesures de
protectionnisme accru de la part de certains partenaires commerciaux, dont les États-Unis. Après avoir atteint un niveau record
de 12,0 % en 2013, le taux de chômage en zone euro a été en baisse au cours des dernières années. Au 31 octobre 2016, celui-
ci se situait à 9,8 %. L’inflation a légèrement augmenté en zone euro au cours des derniers mois, et cette tendance à la hausse
devrait se poursuivre en 2017 selon plusieurs économistes.
L’économie américaine a enregistré au premier semestre de 2016 sa croissance la plus faible depuis la fin de 2012 (croissance
annualisée de 0,8 % au premier trimestre de 2016 et 1,4 % au deuxième trimestre de 2016) en bonne partie à cause de la
faiblesse des investissements des entreprises et d’une contribution négative des stocks. De son côté, la consommation réelle a
contribué positivement à la croissance du PIB; en effet, cette composante du PIB américain a augmenté de 4,3 % sur une base
annualisée au deuxième trimestre de 2016, soit la hausse la plus importante depuis la fin de 2014. Au troisième trimestre de
2016, le PIB américain a connu un rebond avec une croissance annualisée de 3,5 % (qui constitue le rythme d’expansion le plus
élevé depuis le troisième trimestre de 2014, où le PIB américain avait progressé sur une base annualisée de 5,0 %) en bonne
partie grâce à une contribution positive des stocks. Ce rattrapage a été également soutenu par une hausse importante des
exportations. Quant aux dépenses de consommation, moteur traditionnel de la croissance économique américaine, celles-ci ont
continué de progresser mais à un rythme plus faible qu’au deuxième trimestre. Les données semblent être encourageantes pour
le quatrième trimestre de 2016 compte tenu des bons résultats affichés à ce jour par les ventes au détail. Par suite de l’élection
de M. Trump à la tête du pays en novembre dernier et de l’obtention d’une majorité républicaine au Congrès, on peut s’attendre
notamment à un accroissement des dépenses, par exemple en infrastructure, à des baisses d’impôts importantes et à un bond
des dépenses militaires au cours des prochains trimestres. Même si à court terme cet accroissement des dépenses pourrait
contribuer positivement à la croissance du PIB américain, plusieurs économistes sont d’avis que, de manière générale, les
politiques plus conservatrices vers lesquelles se dirige le pays pourraient en définitive entraîner une grande période d’incertitude
susceptible d’affecter la consommation et l’investissement aux États-Unis, mais aussi dans plusieurs autres pays à travers le
monde.