L’ARPENTEUR DU WEB
CHAMP ÉLECTRIQUE GUY BOUYRIE
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LE CHAMP ÉLECTRIQUE
Dans une précédente fiche, après avoir introduit les notions de champ scalaire et de champ vectoriel, nous
avons détaillé quelques particularités du champ de pesanteur terrestre. En première S, on attend aussi des
élèves qu’ils soient capables de décrire quelques champs électriques et magnétiques pour certains dispositifs
classiques, conduisant essentiellement à des champs uniformes. L’avantage de l’étude de ces champs est la
facilité avec laquelle on peut obtenir un « spectre », image du champ dans l’espace qui entoure la source.
Les difficultés restent cependant nombreuses car il est difficile d’imaginer un champ électromagnétique et de
comprendre quelle est sa structure. Certes, le programme de première S invite à relier la notion de champ
électromagnétique à quelques objets familiers, comme le téléphone portable ; mais, en Terminale S, quand
on est amené à étudier le mouvement d’une particule chargée dans un champ électrique, on mesure alors
combien cette notion de champ repose sur des acquis bien fragiles, faute d’avoir été suffisamment
« contextualisée ».
Nous allons donc montrer qu’Internet est utile pour illustrer quelques problématiques liées aux « champs
électriques », et aux « champs magnétiques », sur lesquelles s’appuient le programme de première S et bon
nombre de sujets de TPE.
Pour cette première fiche consacrée à un si vaste sujet, nous allons évoquer quelques aspects historiques de
la notion de champ, puis nous allons caractériser un champ électrique électrostatique, avant d’évoquer
quelques champs électriques naturels ou engendrés par des activités techniques humaines.
L’étude des champs magnétiques, et en particulier du champ magnétique terrestre, fera l’objet d’une autre
fiche.
1. LE CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE : FONDEMENTS HISTORIQUES
1.1. De FARADAY à MAXWELL
La notion de champ s’est imposée en sciences physiques à partir du moment où l’on a compris le lien qui
pouvait unir le magnétisme à l’électrocinétique. Il revient à FARADAY d’avoir postulé l’existence d’un
champ dans l’espace qui entoure une « source de champ »,
de sorte que l’état physique de cet espace est modifié. Un
corps d’épreuve placé en un point de cet espace ressentira
une force à distance, qui est la preuve que quelque chose
préexistait dans cet espace avant l’introduction du corps.
FARADAY fait alors appel aussi bien à la notion de « ligne
de force » qu’à celle de « ligne de champ ». Ses ouvrages
fondamentaux qui traitent de l’électricité et du magnétisme
sont consultables sur la bibliothèque numérique GALLICA.
Le lien suivant :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k948856/f150.image.r=magnet
ic%20field.langFR
renvoie à une des premières fois où FARADAY évoque
l’existence d’un champ (ou « field »).
La notion de champ va alors s’imposer progressivement
pour permettre d’unifier les différentes interactions, pour
commencer l’interaction électromagnétique. C’est le défi
majeur que s’est fixé FARADAY pour une bonne
compréhension de ces phénomènes.
« I have long held an opinion, almost amounting to
conviction, in common I believe with many other lovers of
natural knowledge, that the various forms under which the
forces of matter are made manifest have one common
origin », écrit en particulier FARADAY en préambule de son
ouvrage.
C’est ensuite MAXWELL qui est capable de donner un contenu mathématique à cette notion de champ
électromagnétique, avec le succès que nous savons.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k91981c.r=Maxwqell.langFR
Figure 1 : l’ouvrage majeur de FARADAY
consacré à l’électricité
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k948856.r=faraday.langFR