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Après avoir connu une baisse d'activité attribuable au mauvais temps en début
d'année, l'économie américaine a fait preuve d'une vitalité remarquable au se-
cond et au troisième trimestre de 2014. Les données des mois d'octobre et de
novembre indiquent que la croissance s'est maintenue au début du quatrième
trimestre : le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau depuis juil-
let 2008 et l'indice composite PMI est resté élevé, mais légèrement inférieur au
niveau du troisième trimestre, proche des sommets records. Nous estimons la
croissance du PIB réel du quatrième trimestre à un taux annualisé de 2,8 %, et
celle de l'année à 2,3 %. Malgré le repli causé par la rigueur de l'hiver, l'écono-
mie américaine a enregistré des gains importants en 2014. Elle a bénéficié
d'une augmentation des dépenses de consommation et des investissements des
entreprises. Si les tendances se maintiennent, la croissance grimpera à 3,3 %
en 2015, puis ralentira légèrement en 2016 pour passer à 2,9 %.
Les conditions sur le marché du travail se sont nettement améliorées en 2014.
Le gain mensuel moyen étant de 240 000 emplois, la présente année pourrait
être l'une des meilleures sur le plan de la création d'emplois depuis plus de
10 ans. À 5,8 %, le taux de chômage se rapproche de la fourchette de 5,2 % à
5,5 % dans laquelle la Fed situe le plein emploi. En octobre, la Fed a souligné
que les indicateurs clés ont progressé et qu'en outre, les mesures générales du
marché du travail ont signalé une diminution des capacités excédentaires. Pour
le moment, cette évolution n'a pas entraîné de hausse notable des salaires ; le
resserrement des conditions en 2015 devrait cependant susciter une augmenta-
tion des revenus.
Reprise de la consommation aux États-Unis
La hausse des revenus permettra aux consommateurs américains d'accroître
leurs achats de biens et de services et d'appuyer l'activité du secteur immobi-
lier. Les bilans des ménages américains continuent de s'améliorer et la valeur
nette immobilière des propriétaires a fortement augmenté. La croissance des
actifs a éclipsé une légère hausse de l'endettement. En fait, le patrimoine net a
atteint des sommets inégalés en valeur absolue et, relativement au revenu dis-
ponible, il est inférieur de seulement 4 % au niveau record. L'assainissement
des bilans a incité les institutions financières à assouplir leurs normes de cré-
dit. Les consommateurs profiteront également du recul des prix du pétrole, qui
devrait favoriser les dépenses discrétionnaires. Ces facteurs devraient porter la
croissance de la consommation à 2,8 % en 2015. Il s'agit du taux le plus élevé
des huit dernières années et ce rythme devrait continuer en 2016.
Les conditions seront également propices à un regain d'activité dans le secteur
immobilier en 2015. Les ventes de maisons ont ralenti en début d'année, alors
que la rigueur de l'hiver a découragé les acheteurs et que les institutions finan-
cières ont temporairement resserré les critères d'octroi de prêts hypothécaires.
Ces deux éléments ont provoqué une chute des ventes d'environ 6,5 % au pre-
mier trimestre. Par la suite, l'assouplissement des normes de crédit, la faiblesse
persistante des coûts d'emprunt et le retour à la normale des conditions météo-
rologiques ont contribué à la reprise des ventes. Les mises en chantier ont
connu des variations semblables. Elles ont rebondi pour atteindre en moyenne
plus d'un million d'unités, en données annualisées, au troisième trimestre
de 2014. Le nombre élevé de permis de construction et le maintien de faibles
taux d'intérêt devraient encore dynamiser la construction résidentielle l'an pro-
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Source: Bureau of Economic Analysis, Recherche économique RBC
États-Unis : croissance du PIB réel
Variation trimestrielle annualisée en pourcentage Prévisions:
Taux de croissance annuelle
2013
2,2
PIB réel 2014p
2,3 2015p
3,3 2016p
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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
En pourcentage
Taux de chômage : US
Source : Bureau of Labor Statistics, Recherche économique RBC
Prévisions
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2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Variation trimestrielle annualisée en pourcentage
La croissance des dépenses de consommation aux États-Unis
Source: Bureau of Economics Analysis, Recherche économique RBC
l'augmentation trimestrielle en moyenne, 2000 - 2007
Prévisions