III/ La tragédie
a) La structure de la tragédie
Comme on le voit sur le document, la tragédie se jouait en deux lieux. La scène,
réservée aux personnages, était surmontée d’un balcon où pouvait apparaître quelque
dieu. L’action se déroulait à l’extérieur, à la porte d’un palais par exemple. Une sorte de
tapis roulant, l’ekkyklèma, pouvait faire apparaître une action passée à l’intérieur.
L’orchestra était une place circulaire réservée aux évolutions du chœur. Le centre en
était occupé par un autel dédié à Dionysos.
Ces deux lieux restaient bien distincts.
Voici la structure habituelle d’une tragédie :
- le prologue précède l’entrée du chœur ;
- la parodos marque l’entrée du chœur ;
- suit une alternance d’épisodes (™peisÒdioj moment où l’action « avance », e„j et ÐdÒj = sur
la route) et de stasima (st£simon dérivé du verbe †sthmi, moment où l’on s’arrête ; c’est
un temps qui permet à l’acteur de changer de masque) ;
- l’exodos annonce la sortie du chœur.
b) Le chœur
Le chœur évolue dans l’orchestra. Les choreutes sont toujours des hommes, même
lorsqu’ils représentent des femmes. De douze, ils passent à quinze à l’époque de
Sophocle. Ils entrent en dansant et en chantant lors de la parodos puis à plusieurs
reprises, ils interrompent et commentent l’action (ce sont les stasima).
Le chef de chœur, ou coryphée, intervenait très souvent dans la pièce pour commenter,
donner des conseils, avertir... Le chœur sort à l’exodos.
c) Les acteurs
Ce sont aussi des hommes, au nombre de trois seulement (protagoniste, deutéragoniste,
tritagoniste) qui doivent donc jouer plusieurs rôles. Ils portent des masques et des
chaussures surélevées, les cothurnes.
d) Les pièces
Les légendes représentées étaient connues du public : un auteur puis un autre les
reprenaient ; ainsi l’originalité de ces auteurs ne se situait pas dans les événements,
l’action ou le dénouement, mais dans l’interprétation personnelle : l’auteur pouvait
mettre l’accent sur une émotion, sur une signification qu’on n’y avait pas vues avant lui...
À l’origine, les tragédies n’étaient pas représentées seules, mais formaient un ensemble
cohérent de trois pièces : les trilogies (les auteurs présentaient dans les concours une
trilogie et un drame satyrique, les quatre pièces se rattachant au même sujet).
Les pièces donnent à voir la fatalité, l’enchaînement inévitable des crimes, la colère des
dieux, par exemple face à la démesure de certains personnages (Ûbrij).
IV/ Les « trois grands »
La tragédie connut son apogée au Ve siècle avant Jésus-Christ avec trois auteurs :
- Eschyle (524-456) : sept pièces sur quatre-vingt-dix nous sont parvenues, dont
Les Perses, Agamemnon, Les Choéphores, Les Euménides.
- Sophocle (496-406) : sept pièces sur cent vingt-trois nous sont parvenues, dont
Les Trachiniennes, Antigone, Œdipe Roi.
- Euripide (480-406) : dix-neuf pièces sur quatre-vingt-treize nous sont parvenues, dont
Médée, Les Troyennes, Les Bacchantes.