
Sommaire exécutif
Par la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées, en vue de leur
intégration scolaire, professionnelle et sociale (L.R.Q., c. E-20.1), modifiée le 17
décembre 2004, l’Assemblée nationale du Québec a confié au ministre du Travail la
responsabilité de produire au gouvernement un rapport sur la conception sans
obstacles des bâtiments construits avant l’adoption d’un premier Code du bâtiment
en septembre 1976.
Le présent rapport résume les résultats des inspections visuelles d’un échantillon de
bâtiments construits avant 1976 et donne un aperçu de l’état global de ces
bâtiments quant à la possibilité d’intégration de la conception sans obstacles (section
3.8 du Code de construction du Québec – CcQ_951).
Les relevés effectués pour les fins de l’étude ont été faits à partir d’un échantillon
représentatif de la population de bâtiment estimée et suivant une méthodologie
d’inspection. Des tableaux pondèrent la possibilité d’intégration de la conception sans
obstacles des bâtiments en leur attribuant, par usage, un degré d’accessibilité, un
coût moyen par bâtiment et un coût approximatif pour la province. Le degré
d’accessibilité établi correspond à l’état moyen de la conception sans obstacles des
bâtiments et non pas au nombre de bâtiments ayant des conceptions sans obstacles.
Pour 17% des bâtiments construits au Québec avant 1976, secteurs et usages
confondus, les normes de conception sans obstacles étaient majoritairement ou
généralement appliquées; contre 83% où elles étaient majoritairement peu ou non
appliquées. À l’échelle de la province, les coûts estimés d’application de ces normes
se chiffrent entre 2 029 M$ à 3 705 M$. Comparativement au secteur privé, le secteur
public comprend moins de bâtiments avec une conception sans obstacles
généralement non appliquée (29%, contre 41% pour le privé). L’application des
normes implique des investissements beaucoup moins importants au public: soit
d’environ 157 M$ $ à 307 M$ contre 1 872 M$ à 3 398 M$ pour le privé. Les populations
importantes de bâtiments de ce dernier secteur expliquent aussi les écarts de coûts
impliqués. Par usage, les écoles, les centres de formation et les bâtiments de
catégorie d’usage « C » récoltent les plus faibles degrés d’accessibilité avec
respectivement 13%, 26% et 25%. À l’opposé, les centres hospitaliers et les CHSLD
obtiennent un haut degré d’accessibilité, soit respectivement 81% et 76%.
Les recommandations en terme d’applicabilité des normes de conception sans
obstacles s’appuient sur les limites du CcQ_95 et les initiatives déjà engagées au
Québec et ailleurs. Une première approche vise à avantager certains types de
bâtiments à l’intérieur des usages. Une seconde suggère de délimiter l’application
des normes dans un rayon déterminé. Finalement, une dernière approche propose
une intégration de la conception sans obstacles en phases, soit par groupes
d’éléments d’accessibilité selon leur importance dans le parcours sans obstacles.
En conclusion, les trois pistes suggérées nécessiteraient une coordination avec tous
les organismes et les ministères impliqués afin de mieux cerner les réels besoins au
niveau de la conception sans obstacles.
1 L’abréviation CcQ_95 sera subséquemment utilisée afin de désigner le Code de construction du Québec –
Chapitre 1, Bâtiment, et Code national du bâtiment – Canada 1995 (modifié) publié par le CNRC et la
Régie du bâtiment du Québec.
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