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II – Le duo Io Jupiter – Quelle est l’origine des ondes radio :
Le champ magnétique de Jupiter est un champ
dipolaire, comme celui de la Terre mais
beaucoup plus intense. Comme dans le cas de
la terre, il se représente avec des lignes de
champ partant des pôles. L’image ci-contre
représentant ce champ magnétique montre
qu’en réalité, il subit l’action du vent solaire,
à savoir des particules électriques expulsées
par le soleil et interagissant avec la
magnétosphère de Jupiter. D’où la forme de la
magnétosphère de Jupiter…
Le bouclier magnétique de la Terre n’est pas imperméable au vent solaire, ce qui conduit à des
aurores polaires. Il en est de même concernant le champ magnétique de Jupiter : les particules
électriques en provenance du soleil pénètrent à toute vitesse dans l’atmosphère de Jupiter au niveau
des pôles. L’accélération de ces particules électriques au niveau des pôles génère une onde
électromagnétique. Un phénomène très intense, appelé « maser-cyclotron », peut voir alors le jour et
conduire à une onde extrêmement intense dans le domaine radio.
Le soleil n’est pas le seul à envoyer ses particules électriques pour générer cette onde
électromagnétique.
Io a sa part de responsabilité car ses volcans crachent des particules en très grand nombre, qui bien
que neutres au début, s’ionisent sous l’action des UV provenant du soleil. Ces particules, laissées
dans le sillage de Io, ne suivent pas le satellite car elles sont piégées dans un premier temps dans la
magnétosphère créée par Jupiter. Cela génère alors un « tore » de particules électriques chargées,
appelé « plasma », qui tourne avec la même vitesse de rotation que le noyau de Jupiter.
Or, si la magnétosphère, liée au noyau de Jupiter, tourne à la même vitesse que celle du noyau, Io
quant à lui se déplace plus lentement autour de Jupiter, puisqu’il fait le tour de Jupiter en 42,5 heures
alors que Jupiter tourne sur elle-même avec une période d’environ 10 heures.
Tout se passe alors comme si Io
représentait un obstacle pour la
circulation du plasma. Il s’ensuit
une onde de choc, (comme par
exemple le sillage laissé par un
rocher au milieu d’une rivière), qui
propulse (en bleu sur le schéma ci-
contre), les particules chargées vers
les pôles de Jupiter.