
Peut on améliorer la prise en charge des maladies respiratoires chroniques ? 3
12 médecins généralistes qui étaient organisées
comme la plupart des autres CSB du district et
l’CSB de Staouéli où exerçait un médecin généra-
liste qui avait des activités différentes des autres
CSB. Ce centre avait été choisi en raison de son
activité un peu particulière essentiellement orientée
vers la prise en charge de l’adulte, les autres activi-
tés de protection maternelle et infantile étant assu-
rées par la polyclinique du sous secteur. Ce centre
était particulier aussi car le médecin qui y exerçait
avait était formé à la prise en charge du diabète et de
l’hypertension et il était situé à la fois à proximité
d’une polyclinique assurant les urgences médicales
et à proximité de l’UCTMR qui prenait en charge en
charge presque tous les asthmatiques de la commune.
Une collecte des données a été faite dans ces
structures pendant un an à partir de registres de
consultations mis en place pour cette étude dans
chaque structure sanitaire. Ce registre comportait les
informations suivantes : nom et prénom du malade,
âge, sexe, adresse, motif de consultation (principaux
symptômes ressentis par le patient), type d’activité
médicale (diagnostic, traitement, prévention, sur-
veillance, administrative), diagnostic retenu par le
médecin (le plus précis possible), traitement délivré
avec inscription en clair de tous les médicaments.
Les médecins des CSB choisis ont été informés
des objectifs du travail et sensibilisés à
l’importance du recueil de l’information. Ils ont été
formés à l’utilisation des registres et la collecte des
données a été assurée par le médecin coordinateur.
Deuxième étape : Mise en place de l’intervention
Formation des généralistes
La formation des généralistes a été basée sur les
données scientifiques les plus récentes disponibles
et en particulier sur le Consensus International
pour la Prise en charge de l’Asthme qui venait
d’être publié.8 La formation a été adaptée aux ré-
sultats de l’analyse de situation. Elle avait pour
buts non seulement d’améliorer les connaissances,
les attitudes et les pratiques des médecins généra-
listes, pour changer leur comportement vis à vis
des asthmatiques, mais aussi de réorganiser le ré-
seau de soins en tenant compte des spécificités
locales avec les praticiens du terrain.
La préparation de la formation s’est faite de
Janvier à Octobre 1992. Elle a consisté essentiel-
lement à l’élaboration du module de formation et à
l’organisation matérielle des sessions de recyclage.
Les objectifs ont été définis à partir des tâches
que devaient accomplir les médecins pour prendre
en charge les asthmatiques : situer l’importance de
l’asthme comme problème de santé publique, éta-
blir le bilan initial de l’asthmatique en dehors de la
crise, mesurer le débit de pointe et sa variabilité,
choisir un traitement en fonction du niveau de sé-
vérité, éduquer le malade en tenant compte de son
niveau socioculturel, surveiller un malade au long
cours, établir le bilan d’un asthmatique pendant la
crise, choisir un traitement en tenant compte du
niveau de sévérité de la crise, assurer la surveil-
lance du malade en crise et enfin identifier les ma-
lades nécessitant une évacuation en urgence vers
une structure appropriée.
La méthode d’apprentissage utilisée était une
méthode pédagogique active9,10 recommandée pour
les adultes essentiellement de type interrogatif et
actif, le cours de type magistral étant exclu. Les
techniques utilisées étaient variables comme : la
démonstration par le formateur, la manipulation par
l’apprenant (utilisation du débitmètre de pointe, de
l’aérosol doseur), la discussion, en particulier sur
l’organisation de la prise en charge des malades
dans le secteur et la coordination des différentes
structures, la résolution de problèmes pratiques de
malades simulés consultants dans le cadre de
l’urgence ou pour une prise en charge au long cours
et les jeux de rôles en particulier pour
l’apprentissage de la communication avec le malade
et son éducation.
Le nombre de participants prévu par atelier était
de 20, la durée du module de formation prévue
était de deux jours et demi et le contenu était le
suivant : prise en charge de l’asthme en dehors de
la crise (1er jour) ; prise en charge pendant la crise -
formation du personnel paramédical (2ème jour),
organisation du réseau de soins (3ème jour).
L’organisation de la formation a comporté en
plus de la constitution du module de formation et
du dossier contenant la documentation et articles
bibliographiques, l’élaboration du test d’évaluation
des connaissances et l’élaboration d’un question-
naire du médecin afin de déterminer son profil et
ses motivations pour participer à cette formation.
Les médecins généralistes du secteur ont tous été
invités et les candidats volontaires ont tous été
acceptés avec l’accord des responsables du secteur
sanitaire. L’accord de l’Institut National de Santé
Publique d’Alger comme lieu de formation a été
obtenu et la formation à été assurée par 3 anima-
teurs : le coordinateur qui était un pneumologue
universitaire, un professeur de pneumologie et un
professeur de médecine interne.
Réorganisation de la prise en charge des
asthmatiques du secteur sanitaire
Cette réorganisation devait être adoptée au cours des
formations avec les médecins généralistes et il fal-
lait obtenir l’accord de l’administrateur du secteur
sanitaire afin de mettre à la disposition des person-
nels soignants des médicaments d’urgence, et les