Pour illustrer l’effet possible des procédures sur la spécification finale
retenue, considérons une procédure d’allocation au moins disant. Dans une
telle procédure, la firme offrant le prix le plus bas est sélectionnée. Claire-
ment, chaque entreprise va proposer la spécification qui minimise son coût,
sans tenir compte des préférences de l’acheteur public, par exemple en matière
de qualité. Ainsi l’adéquation de la spécification retenue avec les préférences
de l’acheteur public a toutes les chances d’être faible.
Pour pallier à ce problème, les procédures utilisées en pratique font appel
à des critères autres que le prix:
1.Spécification ex-ante du projet. L’agent affine la définition du projet.
Les firmes font leurs offres. L’agent choisit la moins disante parmi les firmes
dont l’offre respecte les contraintes annoncées.
2. “Best value”. L’agent annonce à l’avance une règle d’évaluation ( la
définition de critères et le mode d’aggrégation de ces critères). Les entre-
prises font leurs offres. Puis l’agent se conforme à la règle annoncée pour
sélectionner la firme gagnante.
3. Evaluation ex-post. Les entreprises font leurs offres. L’agent sélec-
tionne une entreprise en prenant en compte d’autres critères que le prix.
L’agent explicite ex-post la manière dont il a pris sa décision. Cette procé-
dure permet à l’agent de prendre en compte d’autres critères que le prix
mais n’exige pas que ces critères soient annoncés à l’avance: une certaine
incertitude sur la règle d’évaluation subsiste.
Les trois types de procédure décrits ci-dessus vont induire des comporte-
ments de la part des firmes. Nous nous intéresserons à la performance de ces
procédures en terme de pression concurrentielle et de risque de favoritisme.
Dans une approche très générale, plusieurs articles (par exemple Laffont
et Tirole (1987), Mc Afee et Mc Millan (1987)) ont identifiéunmécanisme
de révélation optimal dans un environement similaire au nôtre. La ques-
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