leurs seront sous pression. De plus, il est insensé d’accroître le nombre de frontaliers et de bénéfi-
ciaires d’une autorisation de séjour de courte durée sur le marché de l’emploi en Suisse, étant don-
né que cet accroissement augmente le risque de travail au noir, qu’il entraîne une nouvelle augmen-
tation des déplacements pendulaires, et que ces travailleurs ont souvent des difficultés à s’intégrer
dans la société helvétique.
Moins de main-d’œuvre implique moins de prospérité et une charge de travail croissante
Limiter l’immigration à 0,2% par an représente environ 16‘000 personnes. Depuis 1983, il n’y a eu
que trois années au cours desquelles l’immigration n’a pas dépassé 16‘000 personnes. L’initiative
ne milite donc pas en faveur d’une limitation de l’immigration, mais en faveur de son asphyxie dans
les règles. Il s’agit de tenir compte du fait que quelque 9000 personnes viennent en Suisse chaque
année par le biais du regroupement familial de citoyens suisses. En outre, la Suisse accueille des
personnes provenant de régions en guerre ou en crise et leur offre sa protection, en conformité avec
les traités internationaux en matière d’aide aux requérants et aux réfugiés, et en particulier avec la
tradition humanitaire de la Suisse. Le potentiel de ressources humaines qualifiées à la disposition du
marché du travail sera considérablement réduit. L’économie a besoin de la main-d’œuvre étrangère
pour nous assurer à tous la croissance économique et la prospérité. Des branches entières ne fonc-
tionnent aujourd’hui que grâce à l’engagement de cette main-d’œuvre-là, qui fournit plus de la moitié
du volume de travail dans l’hôtellerie et la restauration et près d’un tiers dans la santé ou l’industrie.
Les assurances sociales y laisseront des plumes
Ecopop met en péril le financement de nos assurances sociales: la contribution des migrants à nos
assurances sociales est considérable puisqu’ils paient 27% des cotisations AVS, tout en ne tou-
chant que 18% des prestations. Sans immigration, l’AVS serait déficitaire depuis 1992. Ecopop met
doublement en danger le financement de l’AVS en ce sens qu’elle freinerait la croissance écono-
mique et, en limitant fortement la main-d’œuvre étrangère, elle réduirait la contribution de celle-ci à
son financement. A cause d’Ecopop, il manquerait à l‘AVS d’ici à 2030 quelque 3 milliards de francs
que les travailleurs devraient compenser d’une manière ou d’une autre. De plus, une sévère limita-
tion de l’immigration telle que la demande l’initiative Ecopop renforcerait encore la pénurie de main-
d’œuvre spécialisée. Il est à prévoir que la pression sur le relèvement de l’âge de la retraite va aug-
menter, pour que les forces vives restantes soient plus longtemps à la disposition de l’économie et
du marché du travail.
Ecopop met en péril nos relations avec l’UE
L’initiative Ecopop est incompatible avec les Accords bilatéraux signés entre la Suisse et l’Union
européenne. Déjà après le Oui à l’initiative « Contre l’immigration de masse », les relations entre la
Suisse et l’UE connaissent des difficultés. Une acceptation de l’initiative Ecopop, avec sa forte limi-
tation de l’immigration, ferait finalement échouer la voie bilatérale et isolerait la Suisse. Les Accords
bilatéraux, de la plus haute importance pour la Suisse, permettent une forte interdépendance éco-
nomique entre notre pays et l’Union européenne. Ainsi 60% des exportations suisses sont destinées