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Nous saluons sur le principe la volonté de remplacer le concept de pratique à titre indépen-
dant, afin, par exemple, de pouvoir à l'avenir soumettre aussi à la LPMéd les médecins qui
travaillent dans un cabinet de groupe de droit privé. Nous considérons cependant le rempla-
cement de l’expression « pratique à titre indépendant » par « pratique à titre d’activité éco-
nomique privée, sous sa propre responsabilité professionnelle » comme inadapté à plusieurs
points de vue. D'une part, ce choix de mots compliqué n'est ni univoque ni digne d'une loi.
D'autre part, il ne représente toujours pas l'ensemble des médecins.
Nous pensons que la LPMéd doit par principe placer tous les médecins en activité sur un
pied d'égalité juridique vis-à-vis de la formation universitaire, postgrade et continue, qu'ils
soient employés dans un organisme de droit public ou privé, ou indépendants. C'est la seule
façon de garantir un registre des professions médicales complet et pertinent. Les cantons
doivent de plus être tenus d'inscrire tous les médecins exerçant sur leur territoire dans le
registre des professions médicales.
Nous soutenons les efforts visant à sensibiliser les futurs médecins ou les médecins en for-
mation postgrade au traitement des données et des informations concernant les patients, en
particulier dans le cadre des dossiers médicaux informatisés. Nous pensons que la gestion
d'un dossier médical informatisé ne doit pas être érigé en devoir professionnel. Hormis le
coût financier élevé accompagnant la mise en place d'un tel dossier, il existe encore beau-
coup de médecins qui ne sont pas tributaires de la gestion d'un dossier informatisé. Les mé-
decins doivent continuer à pouvoir choisir librement la façon dont ils gèrent les dossiers mé-
dicaux.
Selon nous, un contrôle uniforme des connaissances linguistiques des médecins étrangers à
l'échelle de la Suisse est absolument indispensable. Les patients ont droit à s'entretenir avec
leur médecin dans une des langues nationales. Sinon, un rapport de confiance entre méde-
cin et patient est empêché dès le début. Par conséquent les mêmes tests doivent être pré-
vus partout.
Il nous semble également important de clarifier la compétence de la Commission des profes-
sions médicales (MEBEKO) en ce qui concerne les titres de formation postgrade étrangers
non reconnus. En outre, les médecins devraient être plus nombreux qu'aujourd'hui à siéger
au sein de cette commission. Ces derniers sont en effet manifestement sous-représentés au
regard du nombre de cas.
En ce qui concerne le secret médical, nous revendiquons une régulation équivalente à celle
du secret professionnel des avocats. Les patients ont droit à une protection vis-à-vis des
caisses maladie, des employeurs et des autorités. Cette protection ne doit pas être affaiblie
ou rendue impossible.
La révision également prévue de l'article 9 al. 1 de la loi sur les stupéfiants doit être formulée
de manière à s'appliquer de la même façon à tous les médecins en activité. Nous considé-
rons les différentiations en fonction du type d'emploi ou d'activité comme discriminatoires et
problématiques du point de vue de la politique de soins.