Baccalauréat STI2D et STL SPCL Epreuve de sciences physiques Proposition de correction Session juin 2016 Métropole 22/06/2016 www.udppc.asso.fr Si vous repérez une erreur, merci d’envoyer un message à : pa_besancon[at]udppc.asso.fr Partie A : objectifs de la mission ATV 5 et préparatifs du lancement A. (5 points) A.1. A.1.1. Objectifs de la mission ATV 5 D’après l’annexe A1, indiquer au minimum quatre objectifs de la mission ATV 5. Les documents fournis (annexe A1) nous indiquent les objectifs suivants pour cette mission : - ravitaillement de la station spatiale internationale (ISS) A.1.2. - livraison de nouveaux équipements scientifiques pour ISS - test d’un nouveau système de capteurs optiques pour le positionnement en phases d’approche et amarrage - relevage de l’altitude de la station ISS pour corriger son orbite - manœuvres éventuelles de la station ISS - ajout d’un module pressurisé supplémentaire pour les scientifiques - extraction et destruction des déchets d’ISS Préciser quelle est la cause de la baisse d’altitude de l’ISS au cours du temps. Sans intervention extérieure, l’altitude de la station ISS décroit régulièrement (typiquement 100 m/jour) du fait des frottements dans la haute atmosphère (« trainée atmosphérique»). A.1.3. Quelle est la durée approximative de la mission ? La durée approximative de la mission est de 6 mois en phase d’amarrage. A.1.4. En utilisant l’annexe A2, déterminer la perte d’altitude totale subie par la Station Spatiale Internationale au cours de la durée de la mission de l’ATV 5, si celui-ci n’avait pas relevé régulièrement l’orbite de la Station. On considèrera qu’un mois dure en moyenne 30,5 jours. Sans intervention et sur une durée de 6 mois, soit 183 jours, l’altitude varie de 400 à 382 km (annexe A2.). L’altitude baisse donc de 18 km en 6 mois. A.2. A.2.1. Préparatifs du lancement de l’ATV par Ariane 5 Inspection du système d’arrosage de la table de lancement A.2.1.a. Quel doit être le volume VR du réservoir d’eau du château d’eau pour assurer l’arrosage lors d’un décollage ? Le réservoir doit avoir un volume au moins égal au volume total débité à 30 m3.s-1 pendant 50 secondes, d’après l’énoncé. Volume débité : V = DV × t Application numérique : V = 30 x 50 = 1500 m3. A.2.1.b. Calculer le débit volumique Dv1 de l’eau projetée par une bouche. D’après le texte, le débit est réparti entre 68 bouches d’arrosage de même dimension. On en déduit que : DV1 = www.udppc.asso.fr D V 30 = = 0,44 m3.s-1 68 68 Page 1 sur 9 A.2.1.c. En déduire la vitesse v d’éjection de l’eau à chaque bouche de projection au moment du décollage. Le débit D d’une bouche d’arrosage est égale au produit de la surface S par la vitesse d’éjection v : D =v × S. On sait 1 cm2 = (10–2 m)2 = 10–4 m2. La surface est S = 126 cm2 = 126×10–4 m2. On calcule donc la vitesse d’éjection de l’eau : v= A.2.1.d. D V1 0, 441 = = 35 m.s-1 S 126 10 4 Pour que le système d’arrosage puisse fonctionner efficacement, la pression minimale de l’eau au niveau des vannes doit être de 9 bars lorsque celles-ci sont fermées. En déduire la hauteur minimale du niveau de l’eau dans le château d’eau. La vanne étant fermée, on connaît la pression au point B de la figure (annexe A3) : PB = 9 bar = 9×105 Pa On sait que la pression atmosphérique PA = 1,0 bar = 1,0×105 Pa. La loi fondamentale de la statique des fluides nous donne : (PB – PA) = mg(zA-zB) zA = zB + PB – PA mg 8 × 10 5 Application numérique : zA = 8,5 + 103 × 9,81 = 90 La hauteur minimale d’eau dans le château d’eau est l’altitude minimale du point A soit zA = 90 m Note : la valeur de PB n’ayant qu’un chiffre significatif, on peut écrire : zA = 9 x 101 m. A.2.2. A.2.2.a. Remplissage des réservoirs du moteur principal de la fusée Pendant et après le remplissage des réservoirs, le dihydrogène est maintenu à la température T = 20 K et sous la pression P = 2,2 bar. Le dioxygène est maintenu à T = 90 K sous P = 3,6 bar. Placer les points correspondant à ces valeurs sur les diagrammes P(T) du documentréponse DR1. www.udppc.asso.fr Page 2 sur 9 16 PY2DSPMLR 1 A.2.2.b. En déduire l’état physique des deux ergols stockés dans les réservoirs de l’EPC de la fusée. Par lecture des diagrammes P(T), on trouve que les 2 propergols sont maintenus à l’état liquide dans les réservoirs. Partie B : lancement de l’ATV 5 par Ariane 5 (8 points) B.1 Étude du fonctionnement du moteur Vulcain lors du lancement. B.1.1. Sur le document-réponse DR2, compléter le schéma énergétique du moteur à l’aide des termes suivants : moteur - fusée en mouvement - propergols, et en indiquant la nature des différentes énergies transférées. www.udppc.asso.fr Page 3 sur 9 16 PY2DSPMLR 1 B.1.2. Étude de la réaction B.1.2.a. Réécrire l’équation suivante de la réaction chimique qui a lieu entre les deux propergols du moteur et la compléter à l’aide des coefficients stœchiométriques appropriés : 2 H2 + O2 2 H2O B.1.2.b. Les réservoirs de propergols de la fusée contiennent 1,2.107 mol de dihydrogène et 4,7.106 mol de dioxygène. Calculer la quantité de matière d’eau produite lors du fonctionnement du moteur, sachant que tout le dioxygène initialement présent dans le réservoir sera consommé. Le réactif en défaut étant le dioxygène, on obtient d’après l’équation de réaction : nH2O = 2nO2 = 2× 4,7×106 = 9,4×106 mol B.1.2.c. En déduire que la masse d’eau produite vaut 170 tonnes. Données : M(H) = 1,0 g.mol-1 et M(O) = 16,0 g.mol-1 La masse d’eau produite est donc : mH2O = nH2O ×MH2O = 9,4×106 ×18 = 169×106 g soit 1,7 105 kg, ou 170 tonnes, ce qui correspond à l’énoncé. B.1.2.d. Sachant que la masse de vapeur d’eau éjectée par le moteur correspond à la masse de propergols consommée, déterminer, en exploitant la donnée utile de l’annexe B1, la durée de fonctionnement du moteur. Le débit massique est tel que Dm = m t (kg.s-1). La masse de propergol consommée étant : m = 1,69 105 kg, on peut m calculer t = : Dm Application numérique : t = 529 s (ou 8,8 minutes) B.2 Étude du décollage et de la phase d’ascension verticale de la fusée B.2.1. On rappelle que l’intensité de la pesanteur au niveau du sol vaut g = 9,81 m.s–2. Sachant que la masse de la fusée au décollage est de 774 tonnes, calculer l’intensité P du poids total de la fusée au décollage. www.udppc.asso.fr Page 4 sur 9 16 PY2DSPMLR 1 Le poids total est P = M×g (avec M la masse totale en kg) Application numérique P = 774 x 103 x 9,81 = 7,6 106 N = 7,6 103 kN B.2.2. L’intensité de la force de poussée totale produite par les moteurs des deux EAP et du moteur Vulcain de la fusée au décollage vaut FP = 13.103 kN. Sur le document-réponse DR3, représenter, à partir du centre de gravité G, les forces agissant sur la fusée lors du décollage. À cette échelle : P = 7,6×103 kN est représenté par un vecteur de 7,6 ×103 = 3,8 cm 2000 FP = 13×103 kN est représenté par un vecteur de 13 ×103 = 6,5 cm 2000 FP P La chronologie du décollage et de l’ascension verticale de la fusée est détaillée en annexe B2. B.2.3. Montrer que l’accélération a de la fusée au décollage et lors de la phase d’ascension verticale est égale à 7,0 m.s–2. Nous appliquons la deuxième loi de Newton (principe fondamental de la dynamique) : F ext = Ma . On obtient par projection sur l’axe vertical : FP – P = M×a www.udppc.asso.fr Page 5 sur 9 16 PY2DSPMLR 1 Donc a = FP - P M Application numérique : a = 13 - 7,6 ×106 774 × 103 = 6,9 ≈ 7 m.s–2. B.2.4. En déduire l’altitude z atteinte par la fusée en fin d’ascension verticale. On calcule l’altitude atteinte après (18 - 5) = 13 secondes de vol vertical (annexe B2), avec la formule rappelée dans l’énoncé : z = 1 a × Δt 2 + 0 + 0 car la vitesse 2 initiale et l’altitude initiale sont nulle. Application numérique : z = 591m 5,9×102 m B.2.5. En exploitant l’annexe B1, montrer que le travail W vulc de la force de poussée produite par le moteur Vulcain lors de l’ascension vaut 6,5.108 J. Le travail fourni par le moteur vulcain par définition : Wvulc = Fvulc × z D’après le document : Fvulc = 1100 kN = 1,1 106 N. Application numérique : Wvulc = 1,1×106 × 591= 6,5 ×108 J B.2.6. En déduire l’énergie Eth nécessairement libérée durant l’ascension par la réaction chimique qui a lieu entre les propergols du moteur Vulcain. L’énergie libérée par la réaction chimique est supérieure à celle fourni par le moteur, à cause de la dissipation de chaleur principalement. Le rendement étant de 40% d’après le document fourni : Wvulc W = 0, 40 On a donc vulc = Eth E th 0,40 Application numérique : Eth = 1,6 109 J B.3 Traitement de l’eau polluée B.3.1. Quelle est la nature chimique de la solution formée par dissolution du chlorure d’hydrogène dans l’eau projetée sur le pas de tir de la fusée : acide, basique ou neutre ? La solution de chlorure d’hydrogène est acide (la dissolution produisant des ions oxonium H3O+). B.3.2. Pour éviter que cette solution ne pollue l’environnement, faut-il augmenter ou diminuer son pH avant de l’évacuer ? Faut-il augmenter ou diminuer la concentration en ions H3O+ de la solution ? Que font les techniciens pour cela ? Son pH est inférieur à 7. Il faut augmenter son pH, ce qui revient à diminuer la concentration en ions oxonium H3O+. C’est pourquoi les techniciens versent une solution basique (de soude par exemple). B.3.3. Écrire l’équation de la réaction acido-basique qui a lieu lorsqu’on neutralise la solution sachant qu’elle met en jeu les deux couples acide - base : H2O / OH– et H3O+/ H2O. La réaction de neutralisation est : H3O+ + OH- 2H2O Partie C : les équipements de l’ATV 5 et son vol autonome jusqu’à l’ISS (7 points) www.udppc.asso.fr Page 6 sur 9 16 PY2DSPMLR 1 C.1. Production et stockage de l’énergie nécessaire au fonctionnement du système de guidage de l’ATV C.1.1. Sur le document-réponse DR4, compléter la chaîne énergétique du dispositif pendant la journée à l’aide des termes suivants : système de guidage - panneaux solaires - Soleil batteries, et en indiquant la nature des différentes énergies transférées. C.1.2. Le fonctionnement du système de guidage de l’ATV nécessite une puissance Psg = 900 W. C.1.2.a. Pendant la journée, l’éclairement énergétique, supposé constant, reçu par les panneaux est de 1370 W.m–2. En déduire, à l’aide de l’annexe C1 : - la puissance Pa reçue par les panneaux, - la puissance Pu qu’ils fournissent, - que la puissance reçue par les batteries vaut Pbat = 6,9 kW. Puissance reçue par les panneaux : Pa = 1370 W.m-2 x 33,6 m2 = 4,6 104 W = 46 kW Puissance fournie par les panneaux (rendement 17 %) : Pu = 0,17 x Pa = 7,8 kW Puissance reçue par les batteries : Pbat = Pu – Psg = 7,8 – 0,9 = 6,9 kW C.1.2.b. Calculer l’intensité du courant débité par l’association de batteries pour alimenter le système de guidage lorsque l’ATV n’est pas éclairé, sachant que la tension aux bornes de l’ensemble vaut U = 57,6 V. La puissance délivrée par la batterie est de 900 W. Par définition I = C.1.2.c. P U = 900 57,6 = 15,6 A Déterminer la charge Q consommée par le système de guidage lorsque l’ATV n’est pas éclairé. Par définition, Q = I x t . Le temps passé à l’ombre étant de 31 minutes. Application numérique Q = 15,6 x (31 x 60) = 2,9 104 C Remarque : dans une unité usuelle : Q = 8,1 Ah www.udppc.asso.fr Page 7 sur 9 16 PY2DSPMLR 1 C.1.2.d. La charge initiale de l’ensemble des batteries étant de 160 A.h, ces batteries permettent-elles de faire fonctionner correctement le système de guidage ? Justifier la réponse. La charge totale QM peut être convertie en Coulomb. Numériquement : QM = 160 Ah = 160 x 3600 = 5,8 105 C. Comme Q = 8,1 = 0,05 la charge consommée pendant le passage 160 QM dans l’ombre notée Q est de l’ordre de 5% de la charge totale notée QM, ce qui est raisonnable. C.1.3. L’ATV est également équipé de 4 piles Li-MnO2 non rechargeables fournissant l’énergie nécessaire au fonctionnement des capteurs optiques de rendez-vous lors de la phase d’amarrage du véhicule à l’ISS. Préciser sur le document réponse DR5 : le sens de déplacement des ions lithium dans l’électrolyte ; le sens de circulation des électrons et du courant I dans le circuit électrique ; le nom de chaque électrode, le nom de la réaction qui a lieu à chaque électrode, ainsi que l’équation de la réaction qui a lieu à l’électrode en carbone et en lithium. Électrode C et Li Électrode MnO2 Nom de l’électrode Anode Cathode Nom de la réaction Oxydation Réduction Équation de la réaction Li Li+ + e– C.2. Mise en œuvre du système optique lors de la phase d’approche et d’amarrage de l’ATV à la station spatiale C.2.1. Les trois caméras du système LIRIS détectent les ondes électromagnétiques émises par la station spatiale dont l’énergie E est comprise entre 1,99.10–22 J et 2,48.10–19 J. C.2.1.a. Déterminer l’intervalle des longueurs d’ondes détectées par les caméras du système LIRIS. Justifier. On rappelle : www.udppc.asso.fr Page 8 sur 9 16 PY2DSPMLR 1 la valeur de la vitesse des ondes électromagnétiques dans le vide : c = 3,0.108 m.s–1 la constante de Planck : h = 6,62.10–34 J.s L’énergie associée à un photon est telle que E = Si l’énergie est telle que 1,99x10 -22 hc donc λ = λ -19 J < E < 2,48x10 hc E J La longueur d’onde sera comprise entre : 6,62 10-34 3,0 108 1,99 10 -22 -3 = 1,0x10 m et 6,62 10-34 3,0 108 2, 45 10 -19 = 8,0x10–7 m Numériquement : 8,0 10 -7 < < 1,0 10-3 m C.2.1.b. En déduire, à partir de l’annexe C2, la nature de ces ondes. Ce sont des rayons infrarouges. C.2.2. Dès que l’ATV s’est rapproché à moins de 250 m de la station, chaque émetteur du système LIRIS envoie, à intervalles de temps réguliers, une brève impulsion laser en direction de la station spatiale qui la réfléchit dans la direction du récepteur correspon écoulée entre l’émission de chaque impulsion laser et la réception de son écho pour calculer la distance et la vitesse de l’ATV par rapport à la station. Aurait-on pu utiliser des émetteurs-récepteurs à ultrasons pour réaliser l’amarrage de l’ATV à la station ? Justifier. Les ultrasons nécessitent un milieu matériel pour se propager. Ils ne peuvent pas se propager dans le vide donc des émetteurs-récepteurs d’ultrasons seraient inutiles. www.udppc.asso.fr Page 9 sur 9 16 PY2DSPMLR 1