
mais aussi par notre NGAP. Nous verrons plus tard en quoi la non
concordance de ces deux textes de référence peut être problématique.
Par ailleurs, nous sommes les éléments d’un système de santé
particulièrement complexe à gérer. Notre individualisme nous a trop
longtemps fait oublier que nous n’étions pas seuls dans ce système. On peut
donc considérer comme légitime le fait de fonctionner dans ce système et non
pas dans sa marge. A ce titre, le fait de rendre des compte ne me parait pas
incongru. D’autant que nous restons pour le moment maîtres de la forme. Qu’il
s’agisse du dossier patient ou de l’utilisation des transmissions ciblées, il nous
appartient de les utiliser comme des outils vecteurs de qualité. Ils ne sont pas
une fin en soi.
- Développer une culture commune. C'est d’abord l’élaboration d’un jargon,
langage universel élaboré par des sociétés savantes et seulement
compréhensible par les membres d’une même communauté. Ce jargon, pour
ce qui nous concerne, est essentiellement fondé sur les diagnostics infirmiers.
C’est ensuite l’accès à l’information et le partage de cette l’information. La
formation continue, conventionnelle ou non, en est l’un des supports. Mais il
n’est pas le seul. L’accès aux publications en est un autre. Et les sources sont
nombreuses. Citons entre autres l’ARSI, le CREDES, les ORS, la CNAM,
l’INSEE, le HCSP, l’INPES, etc…
- Démontrer son utilité sociale, c'est-à-dire être capable de produire du savoir
scientifique, mais aussi pouvoir s’évaluer d’un point de vue socio-économique.
En effet, il ne suffit pas de dire que nous sommes les moins chers pour
revendiquer des augmentations, encore faut-il pouvoir le prouver au regard du
système dans sa globalité. C’est tout le problème posé par le paiement à
l’acte : si l’acte n’est pas cher en soi, il est toujours un acte de plus qui doit
être payé, donc retranché du budget alloué.
La recherche infirmière (ARSI), les référentiels de bonnes pratiques (ANAES,
CCLIN, CNAM), ou la protocolisation des démarches (DSI), sont autant de
facteurs qu’il nous faut intégrer si nous voulons être en capacité de négocier
notre rémunération, donc la valeur que nous donnons à notre utilité sociale.
C – Brefs rappels sur notre Décret de Compétences
Ce texte est donc un décret publié au Journal Officiel. A ce titre, il a force de loi, et
nous confère un monopole en protégeant notre exercice. Il peut schématiquement se
décrire en trois points :
- Rôle Propre : soins liées aux fonctions d’entretien et de continuité de la vie et
visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution
d’autonomie d’une personne ou d’un groupe de personnes (Articles 3, 4 et 5).
- Rôle prescrit : actes exécutables hors présence d’un médecin (article 6 et 7),
en présence d’un médecin pouvant intervenir à tout moment (article 8), actes
relevant de l’aide au médecin (article 9), actes de spécialités infirmières
(IADE= article 10, PUER = article 11, IBODE = article12), urgences (article
13).
- Santé Publique : actions de santé publique, éducation, formation, aide
humanitaire.