
Il renforce d’abord le contrôle administratif sur tout le royaume. À partir de 1635, il
développe le rôle des intendants, des représentants du pouvoir royal dans les
provinces. Ces hommes, souvent issus de la bourgeoisie et donc fidèles au roi, sont
chargés de faire appliquer les ordres royaux, de lever l’impôt, et de surveiller les
parlements locaux et les grands seigneurs. Cette mesure réduit considérablement
l'autonomie des provinces et place le royaume sous une surveillance directe.
Richelieu s’attaque aussi aux parlements, notamment celui de Paris, qui avaient pris
l'habitude de contester certains édits royaux. Il impose la litispendance : un édit royal
ne peut être suspendu par un parlement sous prétexte de contestation.
En parallèle, la fiscalité est modernisée et rendue plus efficace, même si cela
entraîne un alourdissement des impôts directs comme la taille. Cette pression fiscale
suscite des révoltes populaires, notamment dans les campagnes, mais Richelieu
n'hésite pas à réprimer sévèrement.
Par toutes ces mesures, le roi devient le centre incontesté du pouvoir : il est la
source de la loi, de la justice et de l’administration.
III. L’affirmation de la puissance française en Europe
Le renforcement de l’autorité royale passe aussi par une politique étrangère
ambitieuse.
Sous Louis XIII et Richelieu, la France s'engage de plus en plus activement dans
les affaires européennes. Le cardinal veut empêcher les Habsbourg, qui règnent à la
fois sur l’Espagne et sur l’Empire germanique, d’encercler la France.
La guerre de Trente Ans (1618-1648), conflit européen majeur, devient ainsi une
opportunité. En 1635, Richelieu décide que la France entre directement en guerre
contre l’Espagne. C’est une décision audacieuse car l’Espagne est à l’époque une
des premières puissances militaires du monde. Mais Richelieu sait que pour asseoir
l’autorité du roi à l’intérieur, il faut aussi garantir sa grandeur à l’extérieur.
La guerre est longue et difficile, mais plusieurs victoires, comme la bataille de
Rocroi (1643, juste après la mort de Louis XIII), marquent un tournant. À terme, la
France sort renforcée de cette période, prête à devenir la première puissance
européenne sous Louis XIV.
Par cette politique extérieure ambitieuse, Louis XIII et Richelieu donnent au pouvoir
royal un prestige nouveau, reconnu et craint à travers toute l’Europe.
Conclusion
En conclusion, Louis XIII et Richelieu travaillent main dans la main pour renforcer
l’autorité de l’État royal. À l’intérieur, ils brisent les résistances des nobles et des
protestants et centralisent l'administration autour du roi. À l’extérieur, ils affirment la
puissance française face aux Habsbourg. Cette œuvre de consolidation, menée