Louis XIII & Richelieu : Renforcement de l'État français

Telechargé par Amaury Vial
Comment Louis XIII et son premier ministre Richelieu
renforcent-ils l’autorité de l’Etat ?
Introduction
Au début du XVIIᵉ siècle, la France est un royaume divisé, affaibli par des guerres
de religion et la puissance des grands féodaux. Le roi Louis XIII, monté sur le trône
en 1610, est encore jeune et longtemps sous la tutelle de sa mère, Marie de
Médicis. Mais à partir de 1624, avec la nomination du cardinal de Richelieu comme
principal ministre, une nouvelle étape s'engage : celle du renforcement de l’autorité
monarchique. Ensemble, Louis XIII et Richelieu mènent une politique énergique pour
imposer l’autorité de l’État face aux menaces intérieures comme extérieures.
Nous allons voir comment, sous leur impulsion, l'autorité royale se consolide
progressivement. Nous étudierons d’abord la lutte contre les grands féodaux et les
protestants, puis la centralisation du pouvoir royal, et enfin l'affirmation du rôle
international de la France.
I. La lutte contre les oppositions intérieures : nobles et protestants
Louis XIII et Richelieu identifient rapidement les deux grandes menaces contre
l’autorité royale : les grands nobles et les protestants.
D’abord, les nobles. Depuis le Moyen Âge, certains possèdent des armées privées,
des châteaux fortifiés et n’hésitent pas à comploter contre le roi. Richelieu veut
briser ce pouvoir. Il fait raser les fortifications non stratégiques par ordonnance,
supprimant ainsi des bastions potentiels de rébellion. De plus, il interdit les duels,
symbole de la violence aristocratique, et punit sévèrement ceux qui désobéissent,
comme en témoigne l’exécution du duc de Montmorency après sa révolte en 1632.
Ensuite, les protestants. Après les guerres de religion du XVI siècle, l’édit de
Nantes (1598) avait accordé des droits aux protestants, y compris des places fortes
comme La Rochelle. Richelieu voit dans ces privilèges une menace pour l’unité du
royaume. En 1627-1628, il assiège La Rochelle : après 14 mois de blocus, la ville
capitule. Par la suite, la paix d’Alès (1629) confirme la liberté de culte mais supprime
tous les privilèges politiques et militaires des protestants.
Ainsi, par la force et par la loi, Louis XIII et Richelieu soumettent les oppositions
intérieures et éliminent tout pouvoir concurrent à celui du roi.
II. Une centralisation accrue du pouvoir royal
Pour asseoir durablement l’autorité du roi, Richelieu met en place une véritable
politique de centralisation.
Il renforce d’abord le contrôle administratif sur tout le royaume. À partir de 1635, il
développe le rôle des intendants, des représentants du pouvoir royal dans les
provinces. Ces hommes, souvent issus de la bourgeoisie et donc fidèles au roi, sont
chargés de faire appliquer les ordres royaux, de lever l’impôt, et de surveiller les
parlements locaux et les grands seigneurs. Cette mesure réduit considérablement
l'autonomie des provinces et place le royaume sous une surveillance directe.
Richelieu s’attaque aussi aux parlements, notamment celui de Paris, qui avaient pris
l'habitude de contester certains édits royaux. Il impose la litispendance : un édit royal
ne peut être suspendu par un parlement sous prétexte de contestation.
En parallèle, la fiscalité est modernisée et rendue plus efficace, même si cela
entraîne un alourdissement des impôts directs comme la taille. Cette pression fiscale
suscite des révoltes populaires, notamment dans les campagnes, mais Richelieu
n'hésite pas à réprimer sévèrement.
Par toutes ces mesures, le roi devient le centre incontesté du pouvoir : il est la
source de la loi, de la justice et de l’administration.
III. L’affirmation de la puissance française en Europe
Le renforcement de l’autorité royale passe aussi par une politique étrangère
ambitieuse.
Sous Louis XIII et Richelieu, la France s'engage de plus en plus activement dans
les affaires européennes. Le cardinal veut empêcher les Habsbourg, qui règnent à la
fois sur l’Espagne et sur l’Empire germanique, d’encercler la France.
La guerre de Trente Ans (1618-1648), conflit européen majeur, devient ainsi une
opportunité. En 1635, Richelieu décide que la France entre directement en guerre
contre l’Espagne. C’est une décision audacieuse car l’Espagne est à l’époque une
des premières puissances militaires du monde. Mais Richelieu sait que pour asseoir
l’autorité du roi à l’intérieur, il faut aussi garantir sa grandeur à l’extérieur.
La guerre est longue et difficile, mais plusieurs victoires, comme la bataille de
Rocroi (1643, juste après la mort de Louis XIII), marquent un tournant. À terme, la
France sort renforcée de cette période, prête à devenir la première puissance
européenne sous Louis XIV.
Par cette politique extérieure ambitieuse, Louis XIII et Richelieu donnent au pouvoir
royal un prestige nouveau, reconnu et craint à travers toute l’Europe.
Conclusion
En conclusion, Louis XIII et Richelieu travaillent main dans la main pour renforcer
l’autorité de l’État royal. À l’intérieur, ils brisent les résistances des nobles et des
protestants et centralisent l'administration autour du roi. À l’extérieur, ils affirment la
puissance française face aux Habsbourg. Cette œuvre de consolidation, menée
parfois par la force et la contrainte, prépare le terrain pour l’absolutisme royal qui
atteindra son apogée sous Louis XIV.
Ainsi, en quelques décennies, la France passe d’un royaume divisé à un État fort,
uni autour de son souverain.
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