MoSTRA Efficacité et conditions d’efficacité de la mise en place de combinaisons d’outils opérationnels de déploiement de la bientraitance en établissement de santé MoSTRA (Mobilisation Services STRAtégies bienTRAitance) PROTOCOLE DE RECHERCHE NON INTERVENTIONNELLE Gestionnaire Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux A Bordeaux, le : 24/09/13 12, rue Dubernat 33400 Talence Le Directeur Général du CHU de Bordeaux P. Vigouroux Par délégation, le Directeur de la Recherche Clinique et de l’Innovation, J. Martinez Responsable du projet Dr Florence Saillour-Glénisson PH, Unité Méthodes d’Evaluation en Santé, Service d’Information Médicale CHU de Bordeaux Institut de Santé Publique, d'Epidémiologie et de Développement (ISPED) Université de Bordeaux [email protected] Page 1 sur 53 MoSTRA PRINCIPAUX CORRESPONDANTS Page 2 sur 53 Responsable du projet Dr Florence Saillour-Glénisson PH, Unité Méthodes d’Evaluation en Santé, Service d’Information Médicale CHU de Bordeaux Institut de Santé Publique, d'Epidémiologie et de Développement (ISPED) Université de Bordeaux [email protected] Equipe méthodologique Responsables méthodologiques Pr Louis Rachid Salmi MD, PhD, Directeur, ISPED/Bordeaux INSERM U-897, Centre de Recherche Epidémiologie et Biostatistique PU-PH, Service d'information médicale, CHU de Bordeaux Institut de Santé Publique, d'Epidémiologie et de Développement (ISPED) Université de Bordeaux [email protected] Pr Bruno Quintard PhD, Professeur de psychologie de la santé, Laboratoire EA 4139 ‘psychologie, santé et qualité de vie’. Université Bordeaux Segalen Président de la société française de psychologie [email protected] Tél.: 05 57 57 18 64 Biostatisticienne Mme Christine Germain Unité de Soutien Méthodologique à la Recherche clinique (USMR) du CHU de Bordeaux Université de Bordeaux [email protected] Comité de pilotage - Pr Louis Rachid Salmi – Professeur de santé publique – Directeur – ISPED F Saillour-Glénisson – UMES – CHU de Bordeaux S Domecq – Statisticienne – CCECQA C Germain, statisicienne, USMR, CHU de Bordeaux M Sibé – Professeur de gestion – ISPED B Quintard – Professeur de psychologie - Université Bordeaux Segalen L Durand – Directeur des soins infirmiers – CHU Bordeaux Les membres des structures régionales d’appui du groupe de travail FORAP – HAS o S Seveignes – Coordination pour l’Evaluation des Pratiques Professionnelles en santé en Rhônes-Alpes (CEPPRAL) o MJ D’Alche-Gautier – Réseau Bas Normand Santé Qualité (RBNSQ) o P Minary-Dohen – Réseau Qualité des Etablissements de Santé en FrancheComté (Requa) 3 o P Nachin – Réseau Qualité des Etablissements de Santé en Franche-Comté (Requa) o I Verheyde - Réseau Santé Qualité (RSQ) o N Terrien - Réseau QualiSanté 44 (RQS44) Gestionnaire Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux 12 rue Dubernat 33 404 Talence Cedex Responsable de la recherche au niveau du gestionnaire Johakim Martinez Directeur de la Recherche Clinique et de l’Innovation (DRCI) Julie Boussuge-Rozé Responsable du département « Promotion institutionnelle » DRCI Tél : 05 57 82 03 13 / Fax : 05 56 79 49 26 [email protected] Ingénieur qualité DRCI Leire Olazabal Tél. : 05 57 28 82 03 28 / Fax : 05 56 79 49 26 [email protected] 4 Sommaire Résumé p 6 A. Introduction p 10 1. Le concept de bientraitance – son déploiement en établissement de santé 2. Les travaux FORAP – HAS 3. Le projet p 10 p 15 p 18 B. Objectifs et retombées p 22 C. Architecture du projet p 23 D. Méthode 1. Schéma d’étude – déroulement de l’essai 2. Population et échantillons d’étude 3. Les associations d’outils de déploiement de la bientraitance 4. Analyse de l’efficacité et des conditions d’efficacité des combinaisons Choisies d’outils de déploiement de la bientraitance 5. Coordination de la recherche – calendrier 6. Eléments de faisabilité de la recherche 7. Aspects éthiques p 26 p 26 p 30 p 33 p 34 Références p 49 p 44 p 47 p 48 5 Résumé Introduction Une véritable politique nationale de promotion de la bientraitance se dessine dans le secteur sanitaire, avec une forte volonté de déploiement de la bientraitance et de développement d’outils opérationnels pour accompagner les établissements dans le déploiement de la bientraitance. La bientraitance est une démarche globale dans la prise en charge du patient, de l’usager et de l’accueil de l’entourage, visant à promouvoir le respect des droits et libertés du patient, de l’usager, son écoute et ses besoins, tout en prévenant la maltraitance. La bientraitance est un élément fort de la qualité et de la sécurité des soins. La FORAP (Fédération des Organismes Régionaux et territoriaux pour l’Amélioration des Pratiques et des organisations) et la HAS (Haute Autorité de Santé) ont élaboré et validé cinq outils opérationnels d’aide au développement interne des démarches en faveur de la bientraitance. Ils sont proposés dans le guide « Le déploiement de la bientraitance. Guide à destination des professionnels en établissements de santé et EHPAD », publié en octobre 2012. Ces outils, complémentaires entre eux, permettent d’agir sur des leviers différents de la promotion de la bientraitance : la prévention de la maltraitance, le management et l’auto-évaluation. Ils répondent à des besoins différents des établissements en termes de déploiement de la bientraitance. Ils peuvent être appliqués seuls ou en association en fonction de la situation rencontrée. Les établissements doivent identifier la combinaison d’outils qui leur est la plus adaptée en fonction de leurs objectifs, des actions déjà mises en œuvre. La FORAP souhaite promouvoir la mise en place de ces outils au niveau national, pour une amélioration de la qualité et de la sécurité des patients. De nombreuses questions restent en suspens quant à l’efficacité de la mise en place de ces outils, dans les conditions préconisées dans le guide, c'est-à-dire, qui tiennent compte des besoins et objectifs de l’établissement. Par ailleurs, les circonstances à la fois individuelles et contextuelles de leur efficacité sont importantes à analyser pour comprendre et identifier précisément les indications de leur mise en place et les associations à favoriser en fonction du contexte. Ce projet de recherche pragmatique cherche à répondre à cette attente en alliant analyse quantitative et qualitative. Il cible les établissements de santé de type MCO (Médecine Chirurgie Obstétrique) qui 6 sont une des cibles principales des outils du groupe Forap – HAS et chez qui l’effort de déploiement de la bientraitance est à renforcer. Objectifs Les objectifs principaux sont : 1) Analyser l’efficacité de la mise en place des combinaisons d’outils de déploiement de la bientraitance choisies dans les établissements de santé MCO ; 2) Analyser les conditions de l’efficacité des combinaisons d’outils choisies dans les établissements de santé MCO, par : 2a) L’identification et l’analyse des déterminants contextuels et personnels associés à leur efficacité ; 2b) L’exploration des possibles changements des représentations liés à la bientraitance et au vécu de l’action résultant de leur mise en place. Les objectifs secondaires sont : 1) Analyser l’évolution des contextes organisationnels et managériaux après mise en place des combinaisons choisies d’outils de déploiement de la bientraitance. 2) Analyser l’évolution de la satisfaction des patients après mise en place des combinaisons choisies d’outils de déploiement de la bientraitance ; 3) Identifier les motifs (ou raisons) qui ont présidé au choix des combinaisons d’outils du déploiement de la bientraitance; 4) Analyser le vécu de l’action par les professionnels impliqués dans la mise en œuvre de la combinaison d’outils de promotion de la bientraitance, en particulier leurs représentations individuelles et collectives de la bientraitance et de l’action de prévention engagée. Méthode Combinaison d’analyses quantitatives et qualitatives, selon un schéma transversal répété au sein de 30 établissements de santé, répartis dans six régions françaises, avant, six mois et dix-huit mois après la mise en place de la combinaison d’outils, et ce de façon concomitante dans tous les établissements participants. Un appel à participation sera lancé sur l’ensemble des établissements de santé répondant aux critères d’inclusion au sein des six régions participantes. Le choix de la combinaison 7 d’outils à appliquer se fera dans chaque établissement par un comité de pilotage ad hoc à partir, des résultats de l’indicateur de déploiement de la bientraitance, d’une information complète sur la spécificité et la finalité de chacun des différents outils et, des objectifs spécifiques de l’établissement. Dans chaque établissement, le recueil de données se déroulera dans un seul des services appliquant la combinaison d’outils (appelé service évalué). Il comprendra des recueils : - Quantitatifs, visant notamment à mesurer : o au sein de chaque service évalué, le degré de déploiement de la bientraitance (critère de jugement principal), la satisfaction des patients, le contexte organisationnel et managérial et, o au sein de l’établissement, la politique de l’établissement en matière de bientraitance. Ces recueils utilisent des outils validés (indicateur validé de déploiement de la bientraitance, questionnaire Saphora MCO pour la satisfaction des patients, questionnaire Comet pour le contexte organisationnel et managérial). - Qualitatifs, visant notamment à explorer : o les représentations de la bientraitance, la perception que les différents partenaires de l’action (représentants de la gouvernance de l’établissement, manageurs du service évalués ; soignants du service évalué) ont de la pertinence de la combinaison d’outils choisie ; o les représentations relatives au vécu et à l’évolution de l’action ; Au travers du modèle d’analyse statistique, l’évolution de l’indicateur de déploiement de la bientraitance (critère d’efficacité principal), au différents temps après mise en place des outils variables sera ajustée sur des facteurs structurels, organisationnels, managériaux, individuels identifiés comme pouvant influer le déploiement de la bientraitance. Ces facteurs permettront d’analyser les contextes collectifs et individuels associés à l’efficacité. Les analyses qualitatives permettent de compléter l’analyse quantitative. Elles investiguent de façon approfondie les changements opérés à l’issue de la mise en place de l’outil et ainsi apportent de l’information fine sur l’évolution du contexte et de l’action après mise en place des outils. Par ailleurs, elles apportent de l’information relative aux représentations sociales individuelles, non relevée par des questionnaires, qui, après quantification alimenteront le modèle d’analyse quantitative. 8 Ce projet doit permettre de proposer aux établissements de santé MCO une stratégie pragmatique de déploiement de la bientraitance, tenant compte des différents éléments contextuels influant sur l’efficacité des outils, de favoriser le déploiement de la bientraitance en établissement de santé et favoriser l’utilisation en établissement de santé des outils de déploiement de la bientraitance. 9 A. Introduction 1. Le concept de bientraitance – son déploiement en établissement de santé 1.1. Déploiement de la bientraitance : une priorité nationale Né au milieu des années 90 dans le secteur de la petite enfance (1), le terme de bientraitance est rapidement repris dans l’ensemble du secteur médicosocial, qui travaille depuis plusieurs années sur les questions de maltraitance, notamment en institution. L’ANESM publie dès 2008 une recommandation sur la bientraitance (2). La notion de bientraitance est apparue plus tardivement dans le secteur sanitaire, mais elle est aujourd’hui incontournable : la promotion de la bientraitance fait partie des critères de la certification des établissements de santé ; la thématique « bientraitance » est inscrite dans les axes et actions de formation prioritaire des personnels des établissements de santé (3). Ce concept promu par les professionnels a été repris par le corps politique. Roselyne Bachelot, alors Ministre de la Santé, a déclaré lors du discours d’inauguration d’Hôpital Expo en mai 2010 qu’elle souhaitait faire de la bientraitance un axe fort de sa politique ». Dans cette dynamique, l’année 2011 est proclamée année des droits des patients et se traduit dans un premier temps par l’organisation de trois missions dont l’une porte sur la bientraitance (4). Cette mission met en avant l’importance de développer et proposer des outils de déploiement de la bientraitance. Ainsi, une véritable politique de bientraitance se dessine dans le secteur sanitaire, avec une volonté forte de déploiement de la bientraitance et de développement d’outils pour accompagner les établissements dans le déploiement de la bientraitance. 1.2. Définitions de la bientraitance – les principes de son déploiement en établissement de santé La bientraitance a été définie par l’ANESM (2) en 2008 comme « une manière d’être, d’agir et de dire, soucieuse de l’autre, réactive à ses besoins et à ses demandes, respectueuse de ses choix et de ses refus ». La bientraitance est une démarche globale dans la prise en charge du patient, de l’usager et de l’accueil de l’entourage visant à promouvoir le respect des droits et libertés du patient, de l’usager, son 10 écoute et ses besoins, tout en prévenant la maltraitance (5). Elle est indissociable de la qualité des soins. Le professionnel favorise la bientraitance par la mobilisation de ses savoirs (ses connaissances) son savoir-être (sa posture professionnelle et son humanisme) et son savoir-faire. L’institution favorise la bientraitance du patient, de l’usager par l’intégration de cette dimension dans l’ensemble de ses processus dont les processus de pilotage et support. De façon opérationnelle, la bientraitance se décline par des actions, organisations, pratiques, attitudes favorisant auprès du patient et de son entourage la prise en compte et l’expression de ses besoins ainsi que le développement de son autonomie et son implication dans le soin. Le concept de bientraitance trouve dans les pays anglosaxons son équivalent autour des notions de « patient centred-care » sur les modalités de déclinaisons politiques et organisationnelles ou « person centred-care » pour l’approche médicale et paramédicale. Gerteis a identifié six dimensions de la bientraitance et qui permettent de balayer l’ensemble du concept de bientraitance (6) : 1) Respect des valeurs des patients et de sons entourage, 2) prise en compte des préférences et expression des besoins des patients, 3) coordination et intégration de l’individu dans la prise en charge, 4) information, communication, 5) éducation du patient, respect du confort physique, soutien émotionnel et soulagement de la peur et de l’anxiété, implication de la famille et de l’entourage et 6) transition et continuité des soins. Les principes liés au déploiement de la bientraitance en établissement sont les suivants : - La promotion de la bientraitance implique une mobilisation de l’ensemble des professionnels et de l’institution. Cette mobilisation doit se déployer de façon collective, dans les services et les unités de soins, auprès de tous les professionnels. Les actions en faveur de la bientraitance n’ont pas de sens si elles restent individuelles. En corollaire, des études ont montré que des actions individuelles en faveur de la bientraitance avaient un impact positif sur le déploiement des pratiques et attitudes bientraitantes de l’ensemble de l’équipe (7). Elle doit également se déployer au niveau des instances de gouvernance et de la direction. Cela relève donc de la politique de l’établissement de santé et à ce titre doit figurer dans les valeurs affichées par l’établissement. La politique de promotion de la bientraitance doit faire l’objet d’un véritable engagement clairement acté dans les instances (le directoire, le 11 conseil de surveillance, la CME mais aussi CSIRMT, CRUQPC, CTE, CLIN, CLUD, CLAN, etc) - La promotion de la bientraitance doit entrer en cohérence et s’intégrer avec la politique qualité sécurité des soins de l’établissement. Le lien entre bientraitance et qualité des soins est direct et bidirectionnel. La bientraitance ne se développe qu’à partir de prises en charge de qualité et prend comme pré-requis la nécessaire remise en question par les professionnels de leurs pratiques professionnelles. Par ailleurs, la bientraitance est considérée dans toutes les prises en charge, quelles soient aigues ou chronique, en pédiatrie comme en médecine adulte et a fortiori chez la personne âgée ou vulnérable, en établissement ou en médecine de ville, comme une dimension importante de la qualité des soins, devant être développée (8, 9, 10, 11, 12, 13). Le développement de la bientraitance s’est révélé associé à de meilleurs résultats de soins : meilleure observance du traitement, augmentation de la satisfaction des patients, de sa qualité de vie, réduction de la sévérité des symptômes, des réhospitalisations non programmées (14-17 ; 18). - Le lien entre déploiement de la bientraitance et management est étroit. Pour toute politique mise en œuvre dans un établissement de santé, le management se doit d’être impliqué. Et ce à plusieurs titres : la hiérarchie doit apporter son soutien pour la mise en place et mise en cohérence des actions ; de nombreuses actions pour le déploiement de la bientraitance sont du ressort direct du management qui doit impliquer toute l’équipe. La relation bientraitance-management va plus loin : le personnel sera en capacité d’être bientraitant, si lui-même se sent bientraité par l’institution, s’il se sent sécurisé, entendu et soutenu par sa hiérarchie. La bientraitance et son déploiement ne peut se faire sans une attention particulière aux conditions de travail. Des indicateurs de conditions de travail dégradées comme un turn over et un absentéisme important des professionnels générant un manque de personnel et une surcharge de travail ou le burn out des professionnels, ont été identifiés comme négativement associés au développement de soins répondant aux exigences de la bientraitance (19). La littérature anglo-saxonne sur les hôpitaux magnétiques et les environnements de travail « healthy » qui font la promotion du lien entre bien être au travail et qualité des soins apportent des informations allant dans ce sens. 12 1.3. Les facteurs freinant ou facilitant le déploiement de la bientraitance en établissement de santé La littérature anglosaxonne a identifié dans plusieurs synthèses, les principaux facteurs freinant ou facilitant en établissement de santé le développement du « patient centred-care » ou « person centred-care », équivalent de notre bientraitance (19, 20-24, 25). Ces facteurs comprennent : - des facteurs individuels, liés au professionnel et à sa pratique. Ces facteurs couvrent des caractéristiques psychologiques (engagement au travail, professionnalisme, intérêt pour la relation patient-soignant), le niveau de compétence, d’expérience et d’éducation et les pratiques en cohérence avec les valeurs véhiculées par la bientraitance (pratiques prenant en compte le patient dans sa globalité, son individualité, pratiques adaptées à la situation du patient, révélant une bonne connaissance du patient par le professionnel, interactions patient – infirmières centrées sur le partenariat et la négociation). - des facteurs collectifs, structurels, organisationnels et managériaux. o La taille de l’hôpital et du service. Une taille importante a été identifiée à plusieurs reprises comme négativement associée à la perception de soins bientraitants. o Le matériel et les moyens sont des éléments des conditions de travail qui influent sur la capacité des équipes à développer des soins respectant les exigences de la bientraitance. o La composition de l’équipe. Le manque de personnel ou la présence d’une équipe mal adaptée en nombre et compétence ont été identifiés à de nombreuses reprises comme délétères vis-à-vis de la bientraitance. Cette association est liée au stress et à la charge de travail supplémentaire générée par le manque de personnel, qui renforce lui-même ce mécanisme par l’augmentation du turn-over et de l’absentéisme des professionnels. o La qualité du travail en équipe. Une bonne communication au sein de l’équipe, l’existence d’une équipe pluridisciplinaire, le respect de chaque professionnel vis-à-vis des autres, une attitude positive vis-à-vis du travail d’équipe, l’abandon des pratiques de routine au profit de la fléxibilité se sont montrés inversement associés au développement de la bientraitance (20-22). 13 o Le leadership et le management. Un management efficace qui soutient et guide le personnel peu expérimenté, qui favorise et provoque des discussions au sein de l’équipe autour de la bientraitance et favorise le travail en équipe sont très favorables aux pratiques et attitudes bientraitantes. 1.4. Les interventions de déploiement de la bientraitance et la mesure de leur impact Les interventions de déploiement de la bientraitance ont pour objectif, tant au niveau individuel (au travers des attitudes et des pratiques) que collectif (au travers de l’institution et du collectif de l’unité de soins) de favoriser : - une communication et une information adaptées aux patients permettant notamment le développement de leur autonomie et leur implication dans le soin, - l’expression des besoins des patients, leur analyse par les professionnels et la mise en place d’une prise en charge globale qui en tiennent compte. - La prévention de la maltraitance. Un recensement des actions en faveur du développement de la bientraitance a été réalisé en 2010 auprès de 123 établissements de santé et Ehpad de six régions françaises (26). La littérature anglosaxonne a mesuré l’impact de nombreuses interventions pour le déploiement de la bientraitance (27, 28-34). Ces interventions peuvent être réparties selon les catégories suivantes : - interventions de prévention du risque de maltraitance, - interventions ciblées individuellement sur les soignants favorisant des pratiques patient-soignant répondant aux exigences de la bientraitance (action améliorant la communication patient-soignant, actions d’éducation thérapeutique du patient, actions favorisant l’implication dans le soin des soignants), - Mise en place d’une organisation ou une structure en faveur de la bientraitance (organisation pour une prise en compte des préférences des patients, adaptation des horaires de toilettes, organisation de travail pour une prise en compte des besoins des patients pour la douche et le bain …) - des actions managériales et stratégiques (formation à la bientraitance, organisation dans les entretiens d’embauche d’un temps autour de la bientraitance, organisation de staff au 14 cours duquel la question de la bientraitance est traitée, diffusion de documents en faveur de la bientraitance- chartes et autres, intégration dans le projet d’établissement de l’objectif de développement de la bientraitance). Les critères de jugement d’impact retrouvés dans la littérature anglosaxonne pouvaient être des critères liés au patient (satisfaction des patients (28, 30, 33) et de l’entourage (32), autonomie (28, 33), qualité de vie (27, 18, 34), observance traitement, connaissance de sa santé et de sa maladie (28, 29), perception qualité des soins (30), des critères cliniques (réhospitalisation non programmées (27, 18), connaissances cliniques (28), volume de prescription de médicaments (6), taux de complications (28), prévalence des symptômes de démence (32)), des critères de cout de prise en charge ou d’utilisation de ressources (cout de prescription de sédatifs (32), réhospitalisation non programmées (18, 28)) ou des critères liés au management de l’équipe, avec notamment la satisfaction au travail (28, 31, 33). 2. Les travaux FORAP – HAS La FORAP (Fédération des Organismes Régionaux et territoriaux pour l’Amélioration des Pratiques et des organisations) et la HAS (Haute Autorité de Santé) ont mis en place un groupe de travail commun sur le thème du développement de la bientraitance en établissement de santé et Ehpad (Etablissements d’Hospitalisation pour Personnes Agées et Dépendantes) dont l’objectif était de proposer des outils opérationnels d’aide au développement interne des démarches en faveur de la bientraitance. La construction des outils s’est appuyée sur les principes de la mutualisation des réflexions régionales et du renforcement de la complémentarité de ces réflexions entre les régions. Les outils ont été développés, à partir de la définition du concept de bientraitance et la littérature existante, par des groupes de travail pluriprofessionnels de chaque région, issus d’établissements de santé et Ehpad ainsi que de représentants des usagers ; puis transmis au groupe FORAP - HAS. Ces outils ont été testés, à partir d’une trame commune, par une trentaine d’établissements issus des régions de la FORAP puis ont été validés par un comité de relecture ad hoc composé, au-delà des représentants de la FORAP et de la HAS, de représentants d’associations des usagers et de bénévoles, des fédérations hospitalières et du médico-social, de la Fédération Nationale de lutte contre le Cancer, des ARS (Agence Régionale de Santé), du ministère, de professionnels ayant participé à la construction de Mobiqual et du Dr M Schmidt, Rapporteur du rapport ministériel 15 bientraitance. Les travaux du groupe ont été publiés en novembre derniers sous la forme d’un guide « Le déploiement de la bientraitance. Guide à destination des professionnels en établissements de santé et EHPAD » présentant une définition opérationnelle de la bientraitance, une stratégie de déploiement de la bientraitance et chacun des outils élaborés (35). Le groupe a élaboré cinq outils complémentaires d’accompagnement des établissements de santé dans la promotion de la bientraitance : un outil d’auto-évaluation (« Amélioration des pratiques de bientraitance : outil d’évaluation »), une cartographie des risques de maltraitance (« Tableau de bord de la bientraitance : cartographie des risques »), une charte bientraitance comportant un module pour son adaptation à chaque contexte (« Les principes de bientraitance : déclinaison d’une charte ») et un outil de management de proximité pour l’animation d’une réflexion en équipe autour de la question de la bientraitance («La bientraitance en situations de vie : outil d’animation des équipes ») et un outil de sensibilisation des soignants sur ses pratiques et ses comportements à risque de maltraitance (« La bientraitance en questions : évaluation individuelle des pratiques »). Présentation synthétique des outils L’outil « Amélioration des pratiques de bientraitance : outil d’évaluation », via un questionnaire « Etablissement » et un questionnaire complété par les professionnels concernés, permet : - un état des lieux du déploiement de la bientraitance tout en mettant les professionnels en éveil sur certaines questions afin de permettre le maximum d’interrogations personnelles et d’échanges - l’identification des actions d’amélioration. La cartographie des risques de maltraitance a pour but d’identifier, a priori et a posteriori, au sein de l'entité d'évaluation choisie, les risques de maltraitance pour les patients, leur entourage, les professionnels, puis de les analyser afin de mettre en place des actions. C’est un outil permettant la prise en compte de tous les risques de maltraitance. La charte bientraitance a pour objectif d'accompagner les équipes dans le développement des grands principes à respecter afin de garantir la promotion de la bientraitance chez les patients/résidents et d’en faciliter l’adoption par chaque professionnel. Les professionnels déclinent et s'approprient collectivement les neuf principes fondamentaux de la charte bientraitance «modèle» par des exemples consensuels de situations et de pratiques qui sont tracés et qui constituent la déclinaison locale de la charte, spécifique de chaque unité/service/pôle. 16 «La bientraitance en situations de vie : outil d’animation des équipes » est un outil d’animation et de management de proximité qui incite une équipe à une meilleure prise de conscience du phénomène de maltraitance ordinaire par une réflexion collective autour de situations quotidiennes vécues par les patients ou leurs aidants. Elle est basée sur des temps d'échanges périodiques et d'interrogations sur les pratiques et comportements, par une communauté de professionnels de santé travaillant au quotidien ensemble, à partir de cinq situations fictives de vie de patients et de son entourage. Elle contribue au développement d'une pensée réflexive centrée sur les repères professionnels. L’outil « La bientraitance en questions : évaluation individuelle des pratiques » a pour objectif d’inciter chaque professionnel du soin à s’interroger individuellement sur ses pratiques au quotidien auprès des patients. A partir de formulations rappelant des situations quotidiennes, la grille d’autoévaluation des pratiques permet à chaque soignant : d’identifier les situations dans lesquelles il risque d’être maltraitant, de remettre en question ses pratiques, d’interroger l’organisation du travail, de se positionner au sein de l’équipe soignante. Ces outils, testés à grande échelle, sont novateurs et complémentaires d’autres outils existants, développés spécifiquement pour la gériatrie ou le secteur des Ehpad (outils Mobiqual), puisqu’ils sont applicables dans tout secteur de soins MCO (Médecine, Chirurgie, Obstétrique) de toute spécialité, Soins de Suite et Réadaptation, long séjour ou psychiatrie. Aucune autre cartographie des risques de maltraitance n'a été construite à notre connaissance, à une telle échelle. Il en est de même de l'outil de management de proximité la «bientraitance en situations de vie : outil d’animation des équipes », ou de l’outil outil d’auto-questionnement à partir de situations professionnelles (« La bientraitance en questions : évaluation individuelle »). Ces outils permettent d’agir sur des leviers différents de la promotion de la bientraitance : la prévention de la maltraitance (cartographie des risques de maltraitance, « la bientraitance en questions »), le management (« bientraitance en situations de vie » et charte) et l’auto-évaluation (« Amélioration des pratiques de bientraitance : outil d’évaluation ») ; Ces outils sont par ailleurs applicables au niveau du service/unité de soins ou pôle, même si la cartographie des risque peut avoir une application au niveau établissement, notamment pour les établissements les plus petits. Ce panel 17 d’outils permet d’accompagner l’établissement en répondant aux principes de déploiement de la bientraitance : favoriser l’implication de tous, mobiliser le management ; favoriser l’implication des professionnels dans une démarche réflexive de leur pratique, avec leur responsable. L’apport de chacun des outils est complémentaire. Au regard des principes de promotion de la bientraitance, un déploiement complet de la bientraitance implique la mise en œuvre de un à plusieurs de ces outils qui répondent à un besoin et objectifs différents. La combinaison à appliquer dépend de deux facteurs : l’objectif de l’établissement vis-à-vis de la bientraitance, de sa situation de base vis-à-vis du déploiement de la bientraitance. Un critère important de choix des outils les plus adaptés est la situation de l’établissement vis-à-vis du déploiement de la bientraitance. Le Réseau QualiSanté a développé et validé un indicateur de déploiement de la bientraitance qui analyse le niveau de déploiement de la bientraitance ainsi que les « zones » à renforcer vis-à-vis de la bientraitance (36). Trois indicateurs permettent d’identifier la perception des professionnels médicaux et paramédicaux dans trois dimensions « Respect » « Organisation » - « Information ». Le recueil est organisé sur la base d’un questionnaire de 30 items auprès des professionnels médicaux et paramédicaux. Les questions abordent le ressenti du professionnel sur ses pratiques en tant que soignant et son regard sur l’organisation de son service, son établissement. Parallèlement, une auto-évaluation de l’établissement permet de classifier l’établissement sur sa maturité en termes de déploiement de la bientraitance (Maturité globale ; processus de pilotage ; processus support). Chaque établissement doit appliquer la combinaison d’outils qui lui est la plus adaptée en fonction de ces paramètres (objectifs et niveau de base de déploiement de la bientraitance). 3. Le projet Le guide Forap-HAS apporte de nouveaux outils aux établissements souhaitant développer la bientraitance en interne. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens quant à l’efficacité de la mise en place de ces combinaisons d’outils de déploiement de la bientraitance, ainsi que sur leurs conditions d’efficacité. Les questions principales consistent à savoir : 18 si cette stratégie de mise en place d’une combinaison de ces outils choisie par - l’établissement, en fonction de ses objectifs et de sa situation de base vis-à-vis du déploiement de la bientraitance, est efficace, c'est-à-dire si elle permet une amélioration du déploiement de la bientraitance ; - quelles sont les conditions organisationnelles, managériales et individuelles des professionnels permettant une meilleure efficacité de ces combinaisons d’outils. Cette question est importante à résoudre pour comprendre le mécanisme d’efficacité et les indications de mise en place de ces combinaisons choisies d’outils. Répondre à ces questions, de manière scientifique, en privilégiant une méthodologie rigoureuse d’évaluation, permettrait d’apporter des arguments pour une identification de stratégie optimale d’utilisation de ces outils et ainsi aller au bout de l’objectif d’accompagnement des établissements de santé dans la promotion de la bientraitance. Notre projet cherche à répondre à ces objectifs en combinant, dans chaque établissement participant, des analyses quantitatives et qualitatives complémentaires entre elles : - un essai d’intervention pragmatique suivant un schéma quasi-expérimental, avec mesure répétée dans le temps (avant, six mois et dix-huit mois après la mise en place des outils) des critères de jugement quantitatifs et des variables d’ajustement. Il permet d’étudier de façon la plus rigoureuse possible la question de l’efficacité de la mise en place d’une combinaison des outils, tout en garantissant la faisabilité du projet, par un respect du choix par l’établissement de la combinaison d’outil à appliquer. En effet, o Tout schéma expérimental qui aurait imposé aux établissements une combinaison d’outils serait difficile à appliquer, les établissements ayant des contraintes et des objectifs propres dont il est important de tenir compte. o Notre schéma permet de prendre en compte l’étape de choix des établissements, éléments qui a très probablement un lien avec l’efficacité des outils eux-mêmes. o Constituer un groupe contrôle sans mise en place d’outils aurait été difficilement acceptable. Le recueil de données du critère de jugement principal (indicateur de déploiement de la bientraitance) est difficilement acceptable par les professionnels si 19 aucune action n’est déployée ensuite. Le risque étant d’identifier des zones de risques de maltraitance. L’inaction est dans ce cas non acceptable. L’analyse de l’évolution du déploiement de la bientraitance, 6 mois puis 18 mois après la mise en place des outils (critère de jugement principal de l’efficacité), sera ajusté sur des facteurs identifiés comme influant sur le déploiement de la bientraitance : variables relatives à l’organisation, le management des services, la vie d’équipe, la qualité du travail en équipe, informations structurelles de l’établissement vis-à-vis du déploiement de la bientraitance et de la politique en faveur de la bientraitance, mais aussi variables recueillies par l’analyse qualitative, de l’ordre des représentations individuelles vis-à-vis de la bientraitance. Le recueil de ces variables permet d’ajuster sur les principaux facteurs de confusion potentiel et d’analyser le rôle de ces facteurs dans l’efficacité des combinaisons d’outils. - des analyses qualitatives qui, elles seules, dans ces domaines de mise en œuvre d’interventions complexes, vont permettre d’aller plus loin dans la compréhension des enjeux inter- et intra-individuels des différents acteurs impliqués (dans) et /ou concernés par le déploiement de la combinaison d’outils de bientraitance. En effet, la littérature a montré depuis longtemps déjà que la mesure quantitative et objective d’un objet donné (ici l’efficacité du choix d’une combinaison d’outils de bientraitance) n’est pas suffisante, à elle seule, pour expliquer l’objet dans sa globalité et de façon holistique (37, 38). La prise en compte conjointe des perceptions et des représentations sociales des différents acteurs concernés constitue un pré-requis incontournable et complémentaire à la compréhension des spécificités contextuelles (facteurs structurels et organisationnels) de l’objet d’étude. C’est pourquoi dans la présente recherche, nous nous proposons d’explorer, à l’aide d’entretiens semi-directifs et de focus-groups, les perceptions (niveau intra-individuel) et représentations sociales (niveau inter-individuel) des institutionnels, des managers de service et des soignants impliqués dans l’action de bientraitance, relatives à : l’objet ‘bientraitance’, au choix de la combinaison d’outils retenue, à la mise en œuvre et à l’évolution de l’action, au vécu de l’action. Notre projet cible les établissements de santé de type MCO puisqu’il s’agit d’une des cibles les plus importantes des outils élaborés dans le guide et parce que ces établissements sont à un stade plus 20 débutant de développement de la bientraitance. La volonté a été d’identifier un groupe homogène d’établissement pour l’analyse des conditions d’efficacité. Il se déclinera dans les six régions dont les structures régionales d’évaluation ont été impliquées dans l’élaboration du guide « Forap – Has » (Aquitaine, Basse Normandie, Franche Comté, Nord, Pays de Loire, Rhône Alpes). Ces structures régionales d’évaluation coordonneront le recrutement des établissements selon les critères d’inclusion identifiés. Ces établissements répartis sur toute la France constitueront un groupe représentatif des établissements de santé MCO français. 21 B. Objectifs et retombées 1. Objectifs principaux et secondaires 1.1. Objectifs principaux 1) Mesurer l’efficacité de la mise en place d’une combinaison d’outils de promotion de la bientraitance sur le déploiement de la bientraitance dans les établissements de santé de type MCO (Médecine Chirurgie Obstétrique). Cette combinaison d’outils est choisie de façon éclairée par chaque établissement en fonction de ses objectifs de déploiement de la bientraitance et de sa situation vis-à-vis du déploiement de la bientraitance. Nous appellerons dans le reste du texte cette combinaison, la combinaison choisie d’outils de déploiement de la bientraitance. 2) Analyser les conditions d’efficacité de la combinaison choisie d’outils de déploiement de la bientraitance par : 2a) L’analyse des facteurs collectifs (organisationnels, structurels, managériaux) et individuels (sociodémographiques ; engagement au travail ; satisfaction professionnelle ; burnout, représentations sociale vis-à-vis de la bientraitance/maltraitance) associés à l’évolution du déploiement de la bientraitance. 2b) L’exploration des possibles changements des représentations collectives et individuelles liées à la bientraitance et au vécu de l’action résultant de la mise en place de la combinaison choisie d’outils de déploiement de la bientraitance. 1.2. Objectifs secondaires 1) Analyser l’évolution de la satisfaction des patients après mise en place des combinaisons choisies d’outils de déploiement de la bientraitance. 2) Analyser l’évolution des contextes organisationnels et managériaux après mise en place des combinaisons choisies d’outils de déploiement de la bientraitance. 3) Identifier les motifs (ou raisons) qui ont présidé au choix de la combinaison d’outils du déploiement de la bientraitance par un établissement de santé. 4) Analyser le vécu de l’action par les professionnels impliqués dans la mise en œuvre de la combinaison choisie d’outils de promotion de la bientraitance, en particulier leurs représentations individuelles et collectives de la bientraitance et de l’action de prévention engagée. 22 2. Retombées Les retombées du projet sont de : - Définir une stratégie de déploiement opérationnel de la bientraitance à une échelle nationale, tenant compte des différentes situations contextuelles rencontrées dans les établissements de santé de type MCO. - Favoriser le déploiement de la bientraitance en établissement de santé et ainsi contribuer à l’amélioration de la qualité, la sécurité des soins et la qualité de vie au travail au sein des établissements de santé de type MCO. - Favoriser l’utilisation en établissement de santé des outils de déploiement de la bientraitance. C. Architecture du projet Le projet s’appuie sur les groupes et les individus suivants : 1. Les structures régionales d’évaluation Les six structures régionales d’évaluation ayant collaboré à l’élaboration des outils de déploiement de la bientraitance du guide Forap – HAS participent au projet. Elles sont en charge du recrutement des établissements au sein de leur région, de l’information des membres du comité de pilotage établissement pour le choix de la combinaison d’outils et de la formation des personnes en charge de la mise en place des outils de déploiement de la bientraitance. Les responsables du groupe régional bientraitance au sein de chaque structure régionale d’évaluation sont membres du comité de pilotage et participent aux réunions. 2. Le comité de pilotage de la recherche Le comité de pilotage est en charge du suivi du projet dans sa globalité. Il est composé du responsable de chaque groupe régional bientraitance au sein de chaque structure régionale d’évaluation participant au projet, des porteurs et responsables scientifiques du projet, de la socio-psychologue en 23 charge du recueil des données des analyses qualitatives, des statisticiens du projet et d’experts au niveau national dans le domaine du déploiement de la bientraitance. 3. Le comité de pilotage établissement Au sein de chaque établissement est constitué un comité de pilotage en charge du choix de la combinaison d’outils à appliquer et du suivi et de la communication du projet dans l’établissement. Il est composé au minimum du directeur qualité de l’établissement, du directeur de soins infirmier, du référent outil bientraitance de l’établissement, du coordonnateur du recueil de données de l’établissement. D’autres professionnels représentant des cadres et des professionnels soignants peuvent être adjoints au comité de pilotage, selon la volonté de l’établissement ; notamment ceux du service évalué. 4. Les référents outils bientraitance établissements Un référent outil bientraitance établissement est désigné par chaque établissement participant. Il est en charge de la coordination de la mise en œuvre de la combinaison d’outils sur l’ensemble du périmètre identifié par l’établissement. Il s’assure notamment de la bonne application des outils dans le service au sein duquel les mesures d’efficacité et des conditions d’efficacité se feront. Il rend compte régulièrement au comité de pilotage établissement de l’avancée de la mise en place des outils. Il constitue une personne référente pour la personne en charge de la coordination du recueil de données au sein de chaque établissement. 5. Coordonnateur recueil de données dans chaque établissement Dans chaque établissement participant, une personne est en charge de la coordination du recueil de données quantitatives dans le service. Ce recueil de données quantitatives concerne l’indicateur de déploiement de la bientraitance, le questionnaire Comet de culture organisationnelle et le questionnaire de satisfaction des patients Saphora MCO. Ce recueil est réalisé à trois reprises avant la mise en place des outils, six mois et 18 mois après. Il est en charge de la saisie des données collectées dans ces questionnaires dans l’interface de saisie e-forap. 24 6. L’UMES (Unité Méthode Evaluation en Santé) du CHU de Bordeaux, l’USMR (Unité de Soutien Méthodologique à la Recherche Clinique) et le Laboratoire de psychologie EA 4139 ‘santé et qualité de vie’ de l’université Bordeaux Segalen L’UMES et l’USMR et le Laboratoire de psychologie sont en charge de la coordination globale du projet. Ils assurent la rédaction du protocole, la gestion du projet, la coordination du recueil de données et de la saisie des données, la coordination du comité de pilotage de la recherche, le suivi de la mise en place des outils tout au long de l’étude, le recueil et l’analyse des données qualitatives, la réalisation des analyses statistiques et la rédaction du rapport final. Au sein de l’UMES/USMR, les personnes en charge du projet sont : Dr F Saillour-Glénisson, investigateur du projet, Pr LR Salmi responsable scientifique, Mme C Germain, statisticien (USMR) Au sein du Laboratoire de psychologie EA 4139 ‘santé et qualité de vie’, les personnes en charge du projet sont : Pr B Quintard, responsable scientifique, Dr Yaël Saada, psychologue 25 D. Méthode 1. Schéma d’étude – déroulement de l'étude Le schéma d’étude consiste en la combinaison d’analyses quantitatives et qualitatives, selon un schéma transversal répété au sein de chaque établissement de santé participant, avant, pendant et après la mise en place des outils. Tout établissement participant bénéficie d’un même recueil de données, quantitatives et qualitatives. Dans le recueil quantitatif, le critère de jugement d’efficacité principal (indicateur de déploiement de la bientraitance dans le service), la satisfaction des patients et le contexte organisationnel et managérial du service seront mesurés à trois temps différents : avant le choix et la mise en place des outils, six mois et 18 mois après la mise en place des outils. La satisfaction des patients constitue un critère de jugement complémentaire de l’efficacité, reflet du point de vue du patient, de la perception par les professionnels du déploiement de la bientraitance. Le contexte managérial et organisationnel appréhende les facteurs liés à la vie d’équipe, au style de management, au fonctionnement global du service. Des variables structurelles, relatives à la taille de l’établissement, à la politique qualité sécurité des soins et aux actions menées autour du déploiement de la bientraitance, seront relevées. Des variables issues de l’analyse qualitative réalisée avant la mise en place des outils seront adjointes au modèle quantitatif, complétant le panel des variables d’ajustement. Elles couvriront tout le champ des représentations sociales et individuelles autour de la bientraitance versus maltraitance, des motifs liés au choix de la combinaison d’outils sélectionnée. Les recueils qualitatifs réalisés avant et 18 mois après la mise ne place de la combinaison choisie d’outils analyseront - avant toute mise en place d’action, les représentations sociales vis-à-vis de la bientraitance et les motifs du choix des outils et, - après mise en place des outils, l’évolution au cours du temps de la pertinence perçue du choix des outils, de l’évolution de l’action, de son vécu par les divers professionnels impliqués (institutionnels, managers du service, médecins, soignants) et de l’efficacité perçue de l’action. Le déroulement de l’étude suivra le schéma suivant : 26 Motifs du choix d’outils et représentations sociale de la bientraitance Etat des lieux Recueil Quantitatif -Déploiement Bientraitance - Satisfaction patient - Contexte organisationnel Recueil Qualitatif - Représentations sociales de la bientraitance - Raisons du choix de la combinaison d’outils Recueil Qualitatif - représentations sociales de la bientraitance / enjeux associés (gouvernance ES, managers, médecins, soignants) T0 T1 Appel à participation T2 Bilan à 6 mois Recueil Quantitatif - Déploiement de la bientraitance - Satisfaction patient - Contexte organisationnel T3 *Présentation au comité de pilotage ES : - des résultats de l’état des lieux quantitatif - des informations sur les outils * Choix des combinaisons d’outils par le comité de pilotage ES Bilan à 18 mois Recueil Qualitatif -Représentations sociales de la bientraitance. -Apports perçus de la combinaison d’outils Recueil Quantitatif -Déploiement de la bientraitance -Satisfaction patient -Contexte organisationnel T4 Début de l’action T5 Fin de l’action Déroulement de l’action (mise en place des outils) * Formation aux outils Schéma : déroulement de l’étude T0 : Appel à participation Les six structures régionales d’évaluation lanceront un appel à participation aux établissements MCO de leurs régions, n’ayant pas mis en place les outils de déploiement de la bientraitance. Cinq établissements MCO doivent être inclus par région (au moins un au sein de chaque catégorie suivante : CHU, établissement public de petite taille, établissement publique de grande taille, établissement privé). Chaque établissement participant devra désigner en réponse à l’appel à 27 participation, le service siège de l’évaluation quantitative et qualitative (service évalué) et le coordonnateur du recueil de données. T1 : Etat des lieux – Recueil quantitatif et qualitatif Ce recueil permettra de réaliser un état des lieux, avant tout choix d’outil et information sur les outils, : - du déploiement de la bientraitance dans le service évalué et au sein de l’établissement ; - des représentations sociales vis-à-vis de la bientraitance par les institutionnels de l’établissement, les manageurs (cadre et chef de service) du service évalué et personnel soignant (médecins, infirmières, aides-soignantes) du service évalué ; - du contexte organisationnel et managérial du service ; - de la satisfaction des patients au sein du service évalué. Recueil quantitatif : au sein du service évalué, recueil de l’indicateur de déploiement de la bientraitance, de la satisfaction des patients au travers du questionnaire Saphora MCO et du contexte organisationnel et managérial au travers du questionnaire Comet. L’indicateur de déploiement de la bientraitance prévoit un questionnaire établissement qui sera administré pour le recueil du déploiement structurel de la bientraitance au sein de l’établissement. Recueil qualitatif : entretiens semi-directifs individuels auprès des institutionnels (coordinateur des soins et directeur qualité) de l’établissement participant, des managers de service (chef de service et directeur des soins) et des médecins et des soignants (IDE, AS) du service évalué, afin d’explorer leurs représentations de la bientraitance. T2 : Résultats du 1er bilan quantitatif et information sur les outils – choix de la combinaison d’outils – Formation aux outils Ce temps a pour objectifs : - De donner les éléments nécessaires au comité de pilotage ES (Etablissement Santé) pour lui permettre de faire le choix le plus éclairé possible de la combinaison d’outils pour le déploiement de la bientraitance, - De former l’établissement à la mise en place de la combinaison choisie d’outils. Chaque structure régionale d’évaluation ira présenter, au comité de pilotage établissement des établissements participants de leur région, les résultats de l’état des lieux quantitatif et les informera sur les outils de déploiement de la bientraitance à leur disposition et leurs indications. En fonction de 28 ses résultats et de ses objectifs et contraintes, l’établissement identifiera la combinaison d’outils la plus adaptée à sa situation. Après le choix de la combinaison d’outil, chaque établissement participant sera formé à la mise en place de ces outils. Cette formation est assurée par la structure régionale d’évaluation dont dépend l’établissement participant. T3 : Recueil qualitatif – analyse des motifs du choix des outils et des représentations sociales de la bientraitance Ce temps a pour objectif de : - Identifier les motifs (ou raisons) qui ont présidé au choix de la combinaison d’outils du déploiement de la bientraitance (taxonomie des raisons invoquées) ; - Explorer les représentations de la bientraitance auprès des institutionnels (comparaison avant vs après choix) ; - Explorer les représentations de la bientraitance auprès des managers du service évalué et des soignants ainsi que les conséquences perçues de ce choix. Ce recueil consistera en des : - Entretiens semi-directifs individuels (en face à face) auprès de l’ensemble des partenaires de l’action (institutionnels, managers du service, médecins) ; - Focus-groups réunissant des soignants (IDE, AS) du service évalué. T4 : Bilan à 6 mois Ce temps a pour objectif de mesurer les évolutions des mesures quantitatives (déploiement de la bientraitance, satisfaction patients et contexte organisationnel et managérial) six mois après la mise en place effective des outils. Au sein du service évalué, recueil de l’indicateur de déploiement de la bientraitance, de la satisfaction des patients au travers du questionnaire Saphora MCO et du contexte organisationnel et managérial au travers du questionnaire Comet. Le questionnaire établissement de l’indicateur de déploiement de la bientraitance ne sera pas complété à ce temps. T5 : Bilan à 18 mois (fin de l’action) 29 Ce temps comprend des recueils quantitatifs et qualitatifs. Le recueil qualitatif a pour objectifs de : - Explorer l’évolution des représentations de la bientraitance auprès des institutionnels (comparaison avant vs après l’action) et les changements perçus au plan institutionnel ; - Explorer les conséquences perçues de l’action sur l’évolution de la politique de l’établissement en matière de bientraitance, et les styles de management ; - Explorer l’évolution des représentations de la bientraitance auprès des managers du service évalué et des soignants ainsi que leur vécu. Le recueil qualitatif consistera en : - Des entretiens semi-directifs individuels auprès des institutionnels et des managers du service évalué et des médecins du service évalué ; - Des focus-groups auprès des soignants (IDE, AS). Le recueil quantitatif a pour objectifs de mesurer les évolutions des mesures quantitatives (déploiement de la bientraitance, satisfaction patients et contexte organisationnel et managérial) dixhuit mois après la mise en place effective des outils. Au sein du service évalué, sera procédé au recueil de l’indicateur de déploiement de la bientraitance, de la satisfaction des patients au travers du questionnaire Saphora MCO et du contexte organisationnel et managérial au travers du questionnaire Comet. 2. Population et échantillons d’étude La population d'étude est l'ensemble des soignants et des patients des services/unités de court séjour de médecine, de chirurgie et d’obstétrique pour adulte et en pédiatrie issus d’établissements de santé participants issus des six régions participantes. Sont exclues les unités de Soins de suite et de réadaptation (SSR), unités de soins de longue durée (USLD), unités de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) ; les services d’accueil des urgences, les unités d’hospitalisation de jour et les services d’hospitalisation à domicile. Les établissements de santé participants sont des établissements de santé de type MCO appartenant aux six régions participantes de tout statut juridique et de toute taille, volontaires pour participer et n’ayant pas déjà mis en place les outils proposés dans le guide. Il sera demandé aux structures régionales qui sélectionnent les établissements participants de recruter 5 établissements, avec au 30 moins un établissement MCO dans chaque catégorie : CHU, établissement public de grande taille, établissement public de petite taille, clinique privée. Pour les analyses quantitatives, les échantillons de professionnels et de patients sont issus d’un service de chaque établissement participant, identifié au départ comme le service siège de l’évaluation. Même si, dans un établissement donné, plusieurs services appliquent les outils de déploiement de la bientraitance, l’évaluation sera menée dans un seul d’entre eux, choisi par la gouvernance de l’établissement. Ce service, entité d’évaluation, (appelé service évalué) doit appliquer l’ensemble des outils de la combinaison choisie d’outils. Il devra appliquer l’ensemble des évaluations tant quantitatives que qualitatives. Pour les analyses quantitatives, les échantillons sont les suivants : - Echantillon de professionnels (mesure du déploiement de la bientraitance et contexte organisationnel et managérial- questionnaire Comet) : l’ensemble des professionnels ayant une activité soignante de jour ou de nuit dans le service (médecins dont internes, infirmières, aides-soignantes, tout professionnel paramédical -kinésithérapeute, psychologue…..) avec un temps de travail/d’intervention dans le service d’au moins une journée par semaine. Sont exclus la cadre du service, les élèves infirmières, élèves sages-femmes, élèves aidessoignantes et les externes, ainsi que les professionnels ayant des temps d’intervention courts, inférieurs à 1 jour par semaine (7 heures par semaine). L’exclusion du cadre est liée au fait qu’elle est partie prenante de la mise en place des outils de déploiement de la bientraitance. Par ailleurs, le remplissage du questionnaire Comet et du questionnaire Bientraitance (professionnels) prévoit l’exclusion du cadre pour les mêmes raisons d’indépendance de jugement quant aux aspects de management. - Echantillon de patients (mesure de la satisfaction des patients). Il est constitué dans chaque service/unité participant par une série consécutive de 30 patients tirés au sort, répondant aux critères d’inclusion, sortis du service au cours du mois correspondant à la période de recueil de la satisfaction. Les critères d’inclusion sont les suivants : 31 o Ayant été hospitalisés à plein temps (y compris hospitalisation de semaine) pour une durée minimale de 48 heures (2 nuits consécutives au moins passées en hospitalisation) ; o Quel que soit le mode d’admission dans l’unité fonctionnelle ou secteur d’activité (direct, en urgence, par mutation interne) et le caractère mono ou multi séjour hospitalier ; o Et dont la destination de sortie est le domicile (dont les maisons de retraite). Les critères d’exclusion sont les suivants : o Patient décédé pendant le séjour; o Patient ne résidant pas en France ; o Nouveaux nés hospitalisés en maternité quand ceux-ci sont enregistrés en plus de leur mère dans le système d’information hospitalier (SIH) ; o Hospitalisation anonyme ou confidentielle (accouchement sous X, etc.) ; o Destination de sortie : transfert externe de l’entité juridique vers un autre établissement de santé. Pour les analyses qualitatives, les populations sélectionnées sont les suivantes : * entretiens individuels, dans chaque établissement participant : - Le coordinateur des soins et le Directeur qualité de l’établissement participant pour les entretiens semi directifs auprès des institutionnels (T1, T3, T5) ; - Le cadre de santé et le chef de service pour les entretiens semi directifs auprès des managers du service participant (T1, T3, T5) ; - 2 IDE et 2 AS du service participant pour les entretiens semi directifs auprès des soignants du service participant (T1) - 2 médecins du service pour les entretiens semi directifs auprès des médecins (T1, T3, T5) * Focus-groups, dans chaque établissement participant : - 3 IDE et 3 AS (n’ayant pas participé aux entretiens semi directifs à T3) pour les réunions de groupe auprès des soignants du service participant (T3 et T5) 32 3. Les associations d’outils de déploiement de la bientraitance 3.1. Les outils de déploiement de la bientraitance La présentation des outils et de leurs modalités de mise en place figure en annexe I 3.2. Les combinaisons choisies d’outils de déploiement de la bientraitance et leur modalité de choix Le choix de la combinaison d’outils se fera par le comité de pilotage de chaque établissement de santé participant. Ce choix sera fait de façon éclairée à partir des informations suivantes : - Objectifs de l’établissement quant au déploiement de la bientraitance. La présence du directeur qualité et du directeur des soins infirmiers aidera à l’identification de ces objectifs - Les résultats de l’indicateur de déploiement de la bientraitance qui permet de faire le bilan du niveau déploiement de la bientraitance. Cette mesure sera faite au tout départ du projet, avant le choix des outils. Les résultats seront présentés par le représentant de la structure régionale d’évaluation dont dépend l’établissement. - La présentation des outils, de leurs indications et de leurs modalités de mise en place. Cette présentation sera faire par un représentant de la structure régionale d’évaluation dont dépend l’établissement participant. Le choix fait par chaque établissement sera tracé. L’établissement devra définir le périmètre précis d’application des outils (nombre et types de services/unité où sera appliquée la combinaison adaptée d’outils), la personne en charge de la coordination de l’application des outils (référent outils bientraitance). Une formation à l’utilisation des outils identifiés sera ensuite effectuée par la structure régionale d’évaluation dont dépend l’établissement, auprès des personnes en charge de leur application. L’établissement aura défini, dès la réponse à l’appel à participation le service évalué, c’est-à-dire, parmi les services appliquant les outils, celui qui sera le service porteur de l’évaluation tant quantitative que qualitative. Ce service devra être de taille suffisante, c’est-à-dire comporter au total moins 30 professionnels de santé (médecins, infirmières, aides-soignantes répondant aux critères d’inclusion des professionnels de santé participants). 33 4. Analyse de l’efficacité et des conditions d’efficacité des combinaisons choisies d’outils de déploiement de la bientraitance Cette analyse utilise des recueils quantitatifs et qualitatifs, complémentaires entre eux. 4.1. Analyses quantitatives 4.1.1. Critères de jugement Les critères de jugement sont les perceptions, par les professionnels d’une part, et les patients, d’autre part, du niveau de mise en œuvre dans le service de pratiques et comportements répondant aux exigences de la bientraitance. Le critère de jugement d’efficacité principal est la mesure auprès des professionnels de la perception du déploiement de la bientraitance. Cette mesure se fera avec l’indicateur de déploiement de la bientraitance. Cet outil a été développé par le RéseauQualitéSanté-44 dans le cadre du travail du groupe FORAP – HAS sur la bientraitance. Seul outil validé en langue française mesurant le déploiement de la bientraitance, il composé de 16 items, à destination des professionnels, qui identifient des scores dans trois dimensions « Respect » - « Organisation » et « Information ». Ces indicateurs ont fait l’objet d’une validation psychométrique et ont montré leurs bonnes performances métrologiques (36) (annexe II). Ce questionnaire est couplé d’une autoévaluation Etablissement permettant la classification des établissements selon leur maturité de déploiement de la bientraitance (annexe III). Un autre critère de jugement, utilisé en analyse complémentaire, est la mesure est le score de satisfaction globale des patients mesuré par le questionnaire Saphora MCO. Sera utilisée la version déployée pour la généralisation des indicateurs (outil I-satis en MCO). Elle est composée de 36 questions dont 28 permettent le calcul des scores des 6 indicateurs Saphora-MCO de satisfaction des patients hospitalisés et d’un score global de satisfaction (cf annexe IV ). Ces six indicateurs de satisfaction portent sur la prise en charge globale du patient, l’Information du patient, la communication avec les professionnels de santé, l’attitude des professionnels de santé, la commodité de la chambre, la restauration hospitalière. Cet indicateur a fait l’objet d’une validation (validité et fiabilité – reproductibilité) et montré ses bonnes performances métrologiques (39-43). 34 4.1.2. Recueil de données Données recueillies Les données recueillies à l’échelle de chaque service seront : - Le critère de jugement principal, c'est-à-dire la perception du déploiement de la bientraitance par les professionnels au travers de l’indicateur du déploiement de la bientraitance. Seront utilisés les scores aux dimensions « Respect » - « Organisation » et « Information », identifiées dans la phase de validation. Le questionnaire établissement de cet indicateur de déploiement de la bientraitance, complété par le comité de pilotage établissement permettra de recueillir les variables relatives à la politique et la stratégie d’établissement vis-à-vis du déploiement de la bientraitance. - La satisfaction des patients au travers du questionnaire Saphora MCO ; Seront utilisés les scores de satisfaction globale du questionnaire Saphora MCO. - Le contexte organisationnel et managérial au travers du questionnaire Comet. Ce questionnaire a été construit et validé dans le cadre du projet TheOReM (44-46) et a montré ses bonnes performances métrologiques (alpha de Cronbach à 0,93, tous les Rhô de Dillon et Goldstein supérieurs à 0,70, indice de GoF à 0,99 – Pour 70% des items reproductibilité moyenne ou bonne). Le questionnaire Comet comporte six thèmes (implication dans le service, résultats perçus du fonctionnement du service, management du service, vie relationnelle et communication, relations avec les patients et leur famille, soutien hiérarchique), 21 dimensions1 et 83 items (cf annexe V). Les modalités de réponse aux items se fait sur une échelle d’accord en cinq catégories. Le questionnaire Comet permet le recueil de variables de description du contexte organisationnel et managérial dont la littérature montre qu’elles peuvent influer sur le déploiement de la bientraitance (communication au sein de l’équipe, respect des professionnels entre eux, engagement au travail, attitude positive au travail…). Les scores aux dimensions suivantes de Comet seront utilisées comme variables d’ajustement : engagement des professionnels dans le service, satisfaction au travail, charge de travail, épuisement professionnel, fréquence des conflits entre professionnels, relations 1 Engagement du professionnel envers le service, acceptation des normes du service, valeurs professionnelles, satisfaction au travail, propension à rester, charge de travail, épuisement professionnel, efficacité perçue du service, prise en compte de l’individu dans le collectif, pratiques discriminatoires, attribution des tâches et des objectifs, apprentissage organisationnel, fréquence des conflits entre professionnels, modalité de gestion des conflits, type de comportement encouragés au sein du service, relations entre les professionnels para-médicaux, relations avec et entre les médecins, coordination au sein du service, diffusion de l’information, relations avec le patient et sa famille, soutien hiérarchique 35 entre les professionnels paramédicaux, relations entre et avec les médecins, coordination au sein de service. Ne seront pas pris en compte des scores aux dimensions telles que les relations avec le patient et sa famille pour éviter le risque de sur ajustement dans l’analyse utilisant comme critère de jugement la satisfaction des patients. - L’ancienneté dans le service sera recueillie dans le questionnaire Comet. Cette variable sera utilisée comme un reflet du turn over des professionnels. - Des variables recueillies par l’analyse qualitative, transformées en variables quantitatives : o Variables en lien avec les représentations sociales autour de la bientraitance et les perceptions de la pertinence du choix de la combinaison d’outils (recueillies à T1 et T3). o Les actions/adaptations mises en œuvre dans le service à l’issue de l’application des outils. - Les variables recueillies à l’échelle de chaque établissement sont : o Des variables structurelles caractérisant l’établissement (taille, statut juridique) o Des variables, recueillies par le questionnaire établissement de l’indicateur de déploiement de la bientraitance, caractérisant le niveau de déploiement institutionnel de la bientraitance : les actions menées en faveur de la bientraitance, la structuration existante en faveur de la bientraitance, l’intégration de la bientraitance dans le projet d’établissement et le plan de la formation (recueil à T1 uniquement). Modalités de recueil de données Aux temps 1, 4 et 5 seront recueillies la perception des professionnels relative au déploiement de la bientraitance (indicateur déploiement bientraitance), la satisfaction des patients et) et le contexte organisationnel et managérial (questionnaire Comet). Il sera coordonné dans chaque service par le coordonnateur recueil de données avec le soutien du cadre, à l’issue d’une campagne d’information et de communication au sein de l’établissement et du service. Recueil de données auprès des professionnels - Recueil de l’indicateur de déploiement de la bientraitance (questionnaire professionnels) et du questionnaire Comet. Les deux questionnaires seront complétés dans tous les services 36 évalués de tous les établissements participants de façon identique auprès des professionnels de l’échantillon d’étude. Le cadre du service distribue à chaque professionnel une enveloppe à son nom dans laquelle figure les deux questionnaires (Comet et questionnaire professionnel de l’indicateur de déploiement de la bientraitance). Sur chaque questionnaire figure le numéro de code du professionnel, établi par le coordonnateur du recueil, à partir du listing fourni par le cadre des professionnels de l’échantillon de chaque service. Ce code n’est pas connu du cadre du service, permettra l’identification des non répondants et leurs relances ciblées. Les professionnels disposeront d’une semaine pour remplir les questionnaires. Ils les restitueront complétés dans une urne réservée à cet effet dans le service. Quinze jours après la distribution des questionnaires, des relances des professionnels seront effectuées par le cadre du service, après identification et transmission par le coordonnateur du recueil des non répondants, à partir de la liste des numéros répondants transmis par le cadre. Le questionnaire établissement du questionnaire auto-évaluation de déploiement de la bientraitance sera rempli aux temps 1 par le comité de pilotage établissement. Recueil de données auprès des patients - Recueil du questionnaire Saphora de satisfaction des patients sera réalisé à distance de l'hospitalisation par le coordonnateur du recueil. Au cours d’une période d’un mois aux temps 1, 4 et 5, définie avec le comité de pilotage de la recherche et le coordonnateur du recueil, le cadre du service listera les patients répondants aux critères d’inclusion et transmettra cette liste au coordonnateur du recueil qui réalisera l’enquête de satisfaction. Au préalable les patients auront été informés avant leur sortie et leur consentement sera recueilli. Seuls les patients ayant donné leur accord express seront interrogés. La période de un mois a été choisie de façon à obtenir un échantillon de 30 patients répondants. Recueil des variables structurelles - Recueil par le comité de pilotage établissement du questionnaire établissement de l’indicateur de déploiement de la bientraitance. Ce recueil sera effectué au seul temps 1 (avant choix et mise en place des outils) 37 Modalités de saisie des données Lorsque le recueil est terminé, les données seront saisies par le coordonnateur du recueil de données sur l’interface e-forap permettant la saisie en ligne des questionnaires de l’étude. Les questionnaires Comet et indicateur de déploiement de la bientraitance sont déjà intégrés dans la plateforme e-forap. Il est nécessaire d’intégrer le questionnaire Saphora MCO (poste prévue dans le budget data management du projet). Cette interface e-forap n’est pas un simple module de saisie des données, elle comprend un module d’analyse des données qui permet à chaque établissement participant d’obtenir de façon automatisée ses propres résultats, et ce, dès la validation de la saisie. 4.1.3. Méthode statistique Nombre de sujets nécessaire Le critère de jugement principal de l’étude est l’évolution du score à la dimension « organisation » de l’échelle d’auto-évaluation des pratiques de bientraitance six mois après la mise en œuvre des outils (temps 4) par rapport à avant leur mise en place (temps 1). Les unités d’analyse sont l’ensemble des soignants enquêtés au sein des différents services participant à l’étude. D’après les données recueillies lors du développement et de la validation de l’échelle (36), le score moyen attendu dans les MCO (établissements inclus dans la présente étude) est 37,6 avec un écart-type de 19,7. Le calcul du nombre de professionnels à enquêter a été basé sur la mise en évidence d’une augmentation de 3 du score moyen. En fixant le risque α à 5% et la puissance à 80%, pour mettre en évidence cette différence par un test t de Student pour données appariées (Module « Paired t-test of mean difference equal to zero » de nQuery Advisor v7.0), il faut enquêter au moins 341 professionnels. En considérant que 10% des professionnels enquêtés au temps1 auront changé de services dans les 6 mois (46) et ne pourront donc pas répondre au 2ème questionnaire et que le taux de réponse au questionnaire sera de 80% à chaque temps, il faut augmenter le nombre de professionnels à 591. Par ailleurs, il faut également majorer la taille d’échantillon calculée pour tenir compte de l’effet grappe lié à l’inclusion des professionnels par service (étude en cluster) (47). En supposant un nombre moyen de professionnels interrogeables par service de 30 et un coefficient intra-classe de 0,02 (facteur 38 d’inflation défini par (1+(m-1)), soit 1,58) (48), le nombre total de professionnels à inclure est de l’ordre de 940 et le nombre de services d’une trentaine. Analyses statistiques Les analyses quantitatives sont réalisées avec le logiciel SAS®. Les variables qualitatives seront décrites en termes d’effectif, de pourcentage et éventuellement d’intervalle de confiance. Les variables quantitatives seront décrites en termes d’effectif, moyenne, écart-type, écart-type, éventuellement d’intervalle de confiance de la moyenne, médiane et étendue. Analyse du critère de jugement principal Dans un 1er temps, le score obtenu à la dimension « organisation » de l’échelle d’auto-évaluation des pratiques de bientraitance sera décrit à chaque temps, globalement, par type de professionnels et services. L’évolution six mois après la mise en œuvre des outils (temps 4) par rapport à avant leur mise en place (temps 1) sera testée par un test t de Student pour données appariées ou un test non paramétrique selon la distribution de la variable, chez les professionnels ayant répondu au questionnaire aux deux temps (T4 et T1). Dans un 2sd temps, un modèle mixte permettra de prendre en compte l’ensemble des réponses aux 3 temps d’enquête ainsi que les variables pertinentes issues des analyses quantitatives et qualitatives : variables liées au niveau des établissements et des services, variables de suivi. Les clusters (c’est-àdire les services) seront intégrés dans le modèle comme un facteur aléatoire. Etant donné le nombre important de variables recueillies, une sélection des plus pertinentes à inclure dans le modèle sera effectuée en fonction de leur association à l’évolution du score d’organisation et aux éventuelles associations qui existeraient entre-elles. Des variables synthétiques pourront également être construites à partir d’analyses factorielles suivies de classifications ascendantes hiérarchiques sur les données de même thème. Analyse des critères secondaires L’analyse des autres dimensions de l’échelle d’auto-évaluation des pratiques de bientraitance sera réalisée de la même manière que l’analyse de la dimension « organisation » Il en sera de même pour l’analyse de la satisfaction des patients mais les unités d’analyse seront les patients et non plus les professionnels. Une variable synthétique « profil de déploiement de la bientraitance », issue d’une analyse factorielle suivie d’une classification ascendante hiérarchique, 39 portant sur les différentes dimensions de l’échelle d’auto-évaluation des pratiques de bientraitance et les autres variables liées aux services, sera intégrée dans la modélisation multivariable. 4.2. Analyse qualitatives 4.2.1. Recueil des données qualitatives Les données qualitatives seront collectées sur la base d’entretiens semi directifs et de focus-groups, auprès des professionnels concernés par un chercheur en psychologie. Les schémas et temps de recueil, ainsi que la répartition des entretiens et focus group et les cibles professionnelles interrogées sont présentés dans le paragraphe « Schéma d’étude – Déroulement du projet ». Un total de 660 entretiens et 60 focus groups sont prévus sur l’ensemble du projet, répartis de la façon suivante : - T1 : Entretien individuel auprès de 2 institutionnels (coordinateur des soins et directeur qualité) de chaque établissement participant (2 sujets x 30 établissements = 60 entretiens). Entretien individuel auprès de deux managers (cadre de santé et chef de service) de chaque service sélectionné (2 x 30 services = 60 entretiens) ; Entretien individuel auprès de 6 soignants (2 médecins, 2 IDE, 2 AS) de chaque service sélectionné ( 6 x 30 services = 180 entretiens). T3 : Entretien individuel auprès de 2 institutionnels (coordinateur des soins et directeur qualité) de chaque établissement participant (2 sujets x 30 établissements = 60 entretiens) ; Entretien individuel auprès de deux managers (cadre de santé et chef de service) de chaque service sélectionné (2 x 30 services = 60 entretiens) ; Entretien individuel auprès de 2 médecins (2 x 30 services = 60 entretiens) ; 1 focus-groups dans chaque service sélectionné (3 IDE, 3 AS) (1 x 30 services = 30 focusgroups). T5 : Entretien individuel auprès de 2 institutionnels (coordinateur des soins et directeur qualité) de chaque établissement participant (2 sujets x 30 établissements = 60 entretiens). Entretien individuel auprès de deux managers (cadre de santé et chef de service) de chaque service sélectionné (2 x 30 services = 60 entretiens) ; Entretien individuel auprès de 2 médecins (2 x 30 services = 60 entretiens) ; 40 1 focus-groups dans chaque service sélectionné (3 IDE, 3 AS) (1 x 30 services = 30 focusgroups). Les entretiens semi-directifs et focus group seront menés à partir d’une grille d’entretien construite sur la base de questions ouvertes et de façon la plus large possible afin d’éviter tout phénomène d’induction (49). Une étape exploratoire permettra de finaliser le contenu de la trame des entretiens. Différentes techniques seront utilisées au sein des entretiens et focus-groups, telles que les associations de mots (« A quoi vous fait penser le mot… ?), la relance, la reformulation, les échelles visuelles analogiques (« sur une échelle de 1 à 10, quelle perception avez-vous de l’efficacité de cet outil de bientraitance ; de l’efficacité de cette action? »). La trame de ces entretiens et focus-groups s’articulera autour des perceptions et représentations que les sujets ont de l’action menée afin d’identifier leur degré d’appropriation de l’action et les divers freins et facilitateurs associés. Les entretiens semi directifs individuels permettront plus spécifiquement de recueillir le maximum de descripteurs (termes, phrases, énoncés, toute composante discursive) associés à l’appropriation des outils de bientraitance par les professionnels, afin de les catégoriser en fonction des principales dimensions thématiques qui les structurent. Ces dimensions permettront de dresser des typologies selon les groupes enquêtés, et ainsi de mettre en évidence les variations inter-groupes dans la représentation qu’ils ont de ces outils, et le degré d’appropriation qu’ils en ont. De plus, les entretiens semi directifs seront l’occasion d’étudier les relations entre styles représentationnels des soignants et certaines caractéristiques socio-biographiques, et contextuelles. Les focus groups multiprofessionnels seront conduits afin d’apprécier plus particulièrement les représentations collectives des différents outils de la bientraitance à l’échelle du service. L’entretien collectif est un outil qui permet d'exploiter la dynamique propre au rassemblement en groupe, afin de dégager des tendances majeures pour le groupe donné. La conduite de ce type d’entretien obéit à des règles précises telles que la préparation des participants, la présentation des règles de l’interview, l’introduction du sujet de discussion, la non-directivité sur le fond, la directivité sur la forme, des interventions de régulation (lorsque nécessaire) sur la dynamique du groupe, le maniement approprié des 41 techniques de l’entretien non directif, une synthèse possible aux participants en retour d’information 2 (50). Les thématiques abordées seront en lien avec le déploiement de la démarche, les difficultés rencontrées et l’impact perçu de l’action entreprise sur leurs propres pratiques, sur celles de leurs collègues, sur l’organisation du service, sur les relations avec les usagers. Les focus groups reposent sur une méthodologie identique à celle utilisée pour les entretiens individuels. Les aspects relatifs aux interactions inter-individuelles (notamment inter-statutaires) seront également considérés. Ces entretiens et focus-groups seront enregistrés à l’aide d’un dictaphone et retranscrits intégralement par le psychologue qui saisira les données via le logiciel NVivo. 4.2.2. Analyse des données qualitatives Les données qualitatives recueillies aux différents temps de la recherche seront analysées selon diverses procédures présentées ci-dessous. Analyse des entretiens semi-directifs individuels et des focus-groups Dans un premier temps, nous procéderons à une retranscription intégrale des entretiens individuels et des focus groups. Puis nous procéderons à une analyse de contenu thématique catégorielle des corpus de ces entretiens individuels et focus groups par la méthode du « tri à plat » (logiciel NVivo 8), afin de construire un dictionnaire exhaustif du discours énoncé, et d’identifier les principaux thèmes et sousthèmes autours desquels s’organisent les représentations des sujets sur les outils de la bientraitance et sur l’action menée. Une analyse de la fréquence des thèmes, de leur co-occurence, de leur rang d’apparition dans le discours, ainsi que des liens éventuels inter-catégories sera conduite. Une synthèse sous forme de mots-clés et de phrases types sera également réalisée. Des analyses de similitude seront effectuées, afin d’identifier comment se structurent le noyau central et les éléments périphériques de la représentation pour chacun des groupes de sujets et voir en quoi ils se distinguent. Evolution des représentations personnelles et sociales de la bientraitance, de l’action, et de son vécu 2 42 Afin d’explorer les représentations et perceptions de la bientraitance, de l’action, et de son vécu par les différents partenaires et d’en apprécier les éventuelles évolutions, nous comparerons les contenus thématiques associés, et ce aux différents temps de la recherche : - exploration des représentations sociales des institutionnels, des managers du service, des médecins et des soignants (à T1) ; - comparaisons intra-individuelles (corpus d’entretiens) des représentations des institutionnels, des managers du service et des médecins entre T1, T3 et T5 ; - Comparaisons inter-individuelles (focus-groups) des représentations des soignants relatives au choix de la combinaison d’outils, au vécu de l’action et à son évolution (T3 et T5). Mise en lien des données qualitatives avec les données quantitatives Au-delà de l’éclairage spécifique et approfondi que l’analyse des données qualitatives pourra apporter séparément de celles issues des données quantitatives, nous envisageons dans un second temps d’analyser conjointement ces deux corpus de données. Pour ce faire, nous utiliserons les données issues des analyses de contenu thématiques catégorielles des entretiens menés auprès des soignants, médecins, managers et institutionnels à T1. Pour chaque entretien, nous comptabiliserons en ‘présent vs absent’ chacun des thèmes préalablement identifiés à l’issue de l’analyse de contenu. Pour chaque service, nous additionnerons l’occurrence de chaque thème des 10 sujets interrogés et obtiendrons ainsi un score global s’échelonnant de 0 à 10. Nous calculerons également la fréquence d’apparition de chaque thème, en comptant, dans chaque entretien, le nombre de fois où le thème a été mentionné et procéderons de la même manière que pour le calcul de l’occurrence thématique, ce qui nous permettra d’obtenir un score global par service s’échelonnant de 0 à N. La quantification de ces données qualitatives nous permettra, d’une part d’explorer, à l’aide d’analyses factorielles, l’existence de diverses représentations sociales de la bientraitance et si tel est le cas, d’analyser leurs liens avec les autres variables de la recherche (évolution de l’action, apport perçu de la combinaison d’outils, vécu de l’action, etc.) 43 5. Coordination de la recherche – calendrier La coordination de la recherche sera réalisée par le comité de pilotage piloté par l’UMES. Cette coordination s’appuiera sur les structures régionales d’évaluation participantes et, au sein de chaque établissement, sur les référents outils bientraitance et les coordonnateurs recueil de données. - Appel à participation et formation des établissements et services. Un appel à participation sera lancé par chaque structure régionale d’évaluation participante auprès des établissements de santé MCO de leur région répondant aux critères d’inclusion. Cet appel sera adressé aux directeurs et présidents de CME de ces établissements accompagné d’un résumé du protocole du projet, explicitant les modalités et conditions de participation. Un coupon réponse signé de leur part leur permettra de faire connaître leur réponse quant à leur volonté de participation. En cas de participation, chaque établissement désignera le service dans lequel l’évaluation sera menée (service évalué) et le coordonnateur du recueil. - Lorsque l’ensemble des établissements aura répondu, l’état des lieux à T1 sera réalisé, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Les recueils quantitatifs au temps 1 seront coordonnés au sein de chaque établissement par le coordonnateur du recueil. Le recueil qualitatif sera réalisé par une sociopsychologue dans les services concernés. Il organisera, planifiera des journées d’entretiens et de focus group dans chaque établissement participant et service évalué (tel que présenté dans le paragraphe schéma d’étude – déroulement du projet). - Choix des combinaisons d’outils. Ce choix est établi par le comité de pilotage de l’établissement, au regard de la présentation des résultats de l’état des lieux quantitatifs (notamment résultat de l’indicateur de déploiement de la bientraitance et des informations sur les outils à T2). Cette information est réalisée par un représentant de la structure régionale dont dépend l’établissement. Les six structures régionales participantes ont participé activement au rapport Forap – HAS ; elles ont construit collectivement des formations nationales sur les outils et les ont animées ensemble ; elles délivreront ainsi un message homogène sur les outils et sur l’interprétation des résultats de l’établissement. - Formation à la mise en place de la combinaison d’outils. Cette formation portera sur la combinaison d’outils FORAP – HAS de déploiement de la bientraitance choisis par l’établissement, leurs modalités de mise en place et leurs indications (les étapes de mise en œuvre, les modalités de mise en œuvre, les conditions de réussite - communication au sein de l’institution, constitution d’un 44 groupe à la composition adaptée- seront rappelées, ainsi que l’importance de la mise en œuvre d’actions à l’issue du déploiement des outils) et sur le projet : ses enjeux, ses objectifs, les modalités de participation et notamment de recueil et de saisie de données. Elle sera réalisée par le représentant de la structure régionale d’évaluation dont dépend l’établissement. - Analyse qualitative des raisons du choix et des représentations sociales de la bientraitance avant toute mise en place d’outils. Cette analyse est réalisée par le psychosociologue dans chaque service évalué. Il organisera, planifiera des journées d’entretiens et de focus group dans chaque établissement participant et service évalué (tel que présenté dans le paragraphe schéma d’étude – déroulement du projet). - Accompagnement à la mise en place des outils de déploiement de la bientraitance. La mise en place des outils est coordonnée au sein de chaque établissement participant par le référent outil bientraitance. Le comité de pilotage de l’établissement suit régulièrement l’avancée de la mise en place de la combinaison choisie d’outils. - Coordination, réalisation du recueil et saisie des données quantitatives aux temps 1, 4 et 5. Le recueil de données quantitatives aux temps 4 et 5 se fait à l’identique du temps 1. - Coordination du recueil de données qualitatives à T1, T3 et T5. La coordination du recueil est réalisée par le psycho-sociologue. Il organisera des journées dans chaque établissement/service évalué pour réaliser les focus group et les entretiens prévus (cf paragraphe schéma d’étude – déroulement du projet). 45 Le calendrier de la démarche sera la suivante : M1 Appel M2 M3 M4 M5 M6 M7- M10- M13- M9 M12 M14 M15 M16-M25 M26 - M 28-M33 27 à participation Recueil T1 Analyse recueil T1 Présentation des résultats et choix de la combinaison d’outils Recueil qualitatif T3 Analyse des données T3 Formation aux outils et à leur mise en place Mise en œuvre des combinaisons adaptées d’outils Recueil T4 Analyse recueil T4 Recueil T5 Analyse recueil T5 – analyse globale Diffusion des résultats 46 M 33-36 6. Eléments de faisabilité de la recherche Les six structures régionales d’évaluation (SRE) participantes regroupent plus de 700 établissements de santé MCO. Elles ont toutes mis en place depuis plusieurs mois un groupe de travail régional sur le thème du déploiement de la bientraitance, ce qui leur permet d’avoir une excellente visibilité de l’implication des établissements de santé dans ce thème et de savoir quels établissements ont mis en place les outils de déploiement de la bientraitance du groupe Forap – HAS. De part leur rôle d’animateur, elles peuvent inciter à la participation des établissements. Le projet peut constituer un prolongement de leur action dans leur région autour du déploiement de la bientraitance. Elles identifient d’ores et déjà dans leur région de nombreux établissements MCO n’ayant pas mis en place les outils Forap – HAS, qui sont de potentiels établissements intéressés pour participer. Par ailleurs, la saisie des données quantitatives sur la plateforme e-Forap permet aux établissements participants d’obtenir, dès la saisie validée, leurs propres résultats. Cette possibilité donnée aux établissements d’avoir leur résultat immédiatement après le recueil, sans attendre les longs mois nécessaires pour l’analyse globale de la recherche, est un fort incitateur à leur participation. Le projet a le soutien fort du groupe Forap – HAS bientraitance. Son comité de pilotage est constitué en partie des membres de ce groupe, qui ont une expertise toute particulière sur le thème du déploiement de la bientraitance. F Saillour-Glénisson porteur du projet, a jusqu’en février 2013 copiloté le groupe Bientraitance Forap – HAS. Le réseau quali-santé44 et plus particulièrement N Terrien, actuelle co-pilote du groupe Forap – HAS bientraitance, coordonne un projet de recherche, financé dans le cadre du Preps 2012, sur la validation d’un questionnaire de déploiement de la bientritance du point de vue du patient. Cette équipe a validé le questionnaire de déploiement de la bientraitance. Les structures régionales, qui vont recruter les établissements et réaliser l’information et la formation des établissements de santé pour le choix et la mise en place des combinaisons d’outils, ont été très actives dans le groupe de travail bientraitance Forap – HAS. Elles connaissent parfaitement les outils. Elles ont déjà été impliquées dans des formations pour la mise en place des outils au niveau national (journées de formation aux outils organisées à la HAS). Elles vont transmettre des messages homogènes aux établissements, ce qui est important pour la standardisation des modalités de choix des établissements dans le cadre du projet. 47 L’UMES est constitué de professionnels ayant une forte expérience dans la coordination de projets de recherche dans le domaine de la qualité des soins et du management des établissements de santé. L’UMES s’appuie sur l’équipe de l’USMR, ayant une forte expérience d’accompagnement des projets de recherche clinique au CHU de Bordeaux, pour les analyses statistiques et le datamanagement du projet et sur des équipes en sciences humaines, reconnues au niveau national, pour les analyses qualitatives. 7. Aspects éthiques Une déclaration auprès de la Commission nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) sera effectuée concernant l’enquête de satisfaction auprès des patients. Une information systématique des patients hospitalisés pendant la période de recueil sera effectuée. 48 Références 1) D.Rapoport, « De la reconnaissance de la « maltraitance » à l’émergence de la « bientraitance », in Enfants, adultes, vers une égalité de statuts ? sous la direction de F.de Syngly, Universalis, 2004. 2) Recommandations de Bonnes Pratiques Professionnelles : La Bientraitance : définition et repères pour la mise en œuvre. 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