
II. De l’avantage comparatif à l’avantage compétitif
La compétitivité internationale qui renvoie aux performances économiques d’un pays, d’une
région ou d’une entreprise en présence d’autres pays, d’autres régions ou d’autres entreprises,
est certainement au centre du programme de recherche de l’économie internationale. Elle est
ainsi à la base d’une succession de concepts et d’approches dont compte est rendu est ci-
après.
1- Approche classique.
Xénophon, le précurseur de la science économique la décrit comme l’art et la science de tenir
en ordre sa maison et plus généralement ses biens. Mais l’analyse du commerce international a
commencé avec la théorie mercantiliste qui s’est développée à partir des années 1900.
Auparavant, Christophe Colomb avait découvert l’Amérique en 1492. Jusqu’à cette période, la
plupart des biens produits dans les communautés humaines ne faisaient pas l’objet d’échanges
extérieurs. Au fur et à mesure que les explorateurs découvrent de nouveaux pays et que
l’économie monétaire s’installe, les Etats-nations deviennent les forces dominantes dans
l’accumulation de richesses d’or et d’argent. Le mercantilisme a ainsi cours entre 1500 et 1776,
période dominée par le laissez-faire. Le commerce est alors florissant à l’intérieur des pays et
entre les pays, parallèlement à une utilisation accrue de la monnaie et une importance
croissante des villes. L’intensification de la rivalité entre nations fortes a, sur cette base, donné
naissance au fait colonial. Sur les cendres de l’auto-suffisance des communautés féodales, le
corps de doctrine mercantiliste promeut le nationalisme, confère dignité et puissance au négoce
et justifie une politique d’expansion économique et militaire le long des axes ci-après :
- l’or et l’argent représentent la forme la plus désirable de la richesse ;
- au nom du nationalisme ambiant, tout pays doit promouvoir les exportations et accumuler
des richesses aux dépens de ses voisins ou partenaires, quitte à réguler les échanges pour
un équilibre qui lui soit favorable. Conséquence : seules les nations puissantes peuvent
conquérir et garder des colonies, dominer les grandes routes de commerce, et participer
avec succès au commerce international ;
- l’importation libre de droits des matières premières qui ne sont pas produites localement,
la protection des produits manufacturés et des restrictions sur l’exportation des matières
premières locales ;
- l’intérêt du négociant l’emporte sur celui du consommateur : le négociant exporte et
accumule l’or pendant que le consommateur est rationné à travers les restrictions sur les
importations et que le pays gagne en richesse et puissance ;
- un gouvernement central fort doit garantir des privilèges de monopoles aux compagnies
de commerce, réguler l’accès aux affaires afin de limiter le commerce, subventionner et
protéger des importations l’agriculture, les mines et l’industrie.
Le mercantilisme a apporté à l’économie l’importance reconnue au commerce international et
produit un outil de comptabilité et d’analyse des échanges entre un pays et le reste du monde :
la balance des paiements.
2- L’école classique.
L’école classique naît en 1776 avec la publication de l’ouvrage d’Adam Smith « la richesse
des nations.» La doctrine classique est celui du libéralisme économique dont les bases sont :
la liberté de l’individu, la propriété privée, l’initiative individuelle, l’entreprise privée et le