Ademe Picardie Introduction ENERTECH
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INTRODUCTION
La part du secteur tertiaire dans le bilan énergétique national augmente chaque année. Sur
l’échelle des consommations électriques rapportées aux surfaces de bâtiments, les surfaces de
vente sont en tête, les besoins de froid et d’éclairage extérieur s’ajoutant aux consommations
habituelles de locaux tertiaires. Par ailleurs, les durées d’utilisation annuelles étant importantes,
on atteint fréquemment des consommations de 500 kWh par an et par m² de surface de vente.
La présente étude vise à connaître avec précision le détail des consommations d’énergie
d’un supermarché de moyenne surface non climatisé. Pour ce faire, plus de 50 appareils de
mesure ont été mis en place sur la quasi totalité des appareils électriques du magasin afin
d’enregistrer leurs consommations par périodes de 10 minutes sur une durée totale de 6 mois.
Plus de 90 % de l’électricité utilisée dans le supermarché a pu ainsi être attribuée à un poste
précis. Le propane, qui assure les besoins de chauffage des surfaces de vente, a fait l’objet
d’une analyse globale de consommation.
De nombreuses études ont été menées ces dernières années notamment aux Etats-Unis et
en Europe du nord dans le but de valider des solutions plus performantes sur des usages
spécifiques (climatisation, meubles de froid, éclairage...) Elles montrent qu’il existe un
potentiel très important d’amélioration de l’efficacité énergétique de ce secteur. Nous avons
cependant constaté que ces techniques performantes sont encore peu utilisées en France et
qu’elles ne sont pour la plupart qu’à peine distribuées. Dans le cas du froid, nous avons eu la
surprise de constater que certaines solutions, proposées par le passé par les fabricants, ne le
sont plus aujourd’hui. La raison n’est pas nécessairement à rechercher du côté du manque de
fiabilité des matériels. C’est plutôt le faible coût du kWh électrique qui a fortement découragé
les investissements, en particulier dans les hypermarchés qui, équipés de groupes électrogènes,
peuvent bénéficier du tarif vert EJP. De plus, les professionnels du secteur attendent une
rentabilité rapide des solutions mises en œuvre, des temps de retour supérieurs à deux ans étant
généralement considérés comme prohibitifs. En définitive, cela signifie que pour qu’une somme
de 10 000 F soit investie, il faut que l’économie annuelle soit de 5000 F, soit près de 20 000
kWh en tarif vert EJP. On pourra remarquer que cette même somme de 10 000 F, utilisée par
la collectivité pour l’installation de nouveau moyen de production d’électricité (centrales), ne
fournirait guère alors plus de 6000 kWh par an, sans parler des coûts de fonctionnement et de
combustible... Ainsi, certains fabricants de matériel de froid proposent effectivement des
modèles plus performants, mais ceux-ci sont destinés à l’exportation. Fabriqués en séries
spéciales, leurs surcoûts n’en sont que plus grands.
Dans le cas du supermarché étudié, la situation est sensiblement différente car le tarif de
l’électricité y est peu favorable (tarif jaune), diminuant immédiatement le temps de retour des
investissements d’économie d’énergie. Le détail des solutions préconisées ainsi que la
description précise du fonctionnement réel de chaque appareil tel qu’il ressort de nos
observations sont présentés dans les chapitres suivants. Tous les montants sont indiqués hors
taxes.