Les nouvelles stratégies d`attractivité des investissements étrangers

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Les nouvelles stratégies d’attractivité des
investissements étrangers au Maroc:
Cas des activités de l’offshoring
Submitted By
My M’hamed MRANI ZANTAR(1)
&
Sidi Mohamed RIGAR(2)
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales
Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
Introduction
Depuis quelques années, une nouvelle stratégie d‟attraction
des investissements est développée au Maroc. Elle consiste à
inciter les entreprises étrangères, surtout celles du nord de la
méditerranée, à externaliser une partie de leurs activités de
services et les délocaliser vers certaines zones sur le territoire
marocain, dite zones franches ou off-shore.
Le concept de l‟Offshoring, utilisé pour désigner ces
activités, est relativement récent, il vient s‟ajouter à l‟arsenal
vocabulaire lié au domaine des IDE et des techniques de leur
attraction par les pays d‟accueil. Pour le Maroc, il s‟agit de
positionner cette nouvelle activité au sein d‟un cadre plus
global, celui du développement du secteur des technologies de
l‟information et de communication, (TIC) et de voir dans
quelle mesure, ce nouveau pole de compétitivité peut s‟insérer
dans la stratégie globale du Plan Emergence lancé suite au
(1)
Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de
Marrakech
(2)
Chef de Département des Sciences de Gestion à la Faculté des Sciences
Juridiques Economiques et Sociales, et Directeur par Intérim de l‟Ecole
Nationale de Commerce et de Gestion de Marrakech
-289-
résultats du rapport Mckinsey sur l‟économie marocaine.
Dans ce travail de recherche, nous visons à mettre en
exergue, la nouvelle stratégie adoptée par le Maroc en matière
d‟attraction des investissements étrangers en concertation avec
les priorités fixées par le programme « Emergence » lancé
récemment par les autorités marocaines. C‟est ainsi qu‟à coté
des avantages classiques liés au cadre incitatif de
l‟investissement (encouragements fiscaux, stabilité politique,
climat favorable aux affaires…), la nouvelle stratégie de
l‟offshoring est basée sur de nouvelles capacités qui peuvent
être capitalisées pour développer les activités liées au pôle de
l‟offshoring, il s‟agit principalement, de l‟existence d‟un noyau
d‟entreprises et d‟entrepreneurs ayant une développé une
expérience au sein des métiers liés au secteurs et ayant
entretenu d‟excellentes relations de partenariat avec les
entreprises européennes, du développement spectaculaire des
infrastructures d‟accueil durant ces dernières années
notamment en matière de télécommunication et des
technologies de l‟information.
Notre objectif à travers l‟analyse de cette expérience est de
répondre aux principales questions suivantes :
1.
Dans quel contexte économique, financier et
géopolitique intervient cette nouvelle stratégie d‟attraction des
investissements ?
2.
Quels sont les atouts du Maroc pour réussir une
telle démarche ? et quels sont les moyens mis en œuvre pour la
réussir ?
3.
S‟agit –il d‟une vision stratégique pour le Maroc à
long terme ou d‟une simple action à court terme rendu
nécessaire par les turbulences de la concurrence mondiale ?
Ce se sont autant de questions qui retiennent notre attention
lorsque nous nous intéressons à l‟étude de cette nouvelle
stratégie d‟implantation des IDE sur le territoire marocain.
-290-
Ainsi, et après un approfondissement du cadre théorique et
conceptuel liés à la question d‟internationalisation de
l‟investissement en relation avec l‟externalisation des activités,
nous exposerons les principales composantes du programme
« Emergence » sur lequel le Maroc compte asseoir sa politique
de développement extraverti pour les dix années à venir. La
place accordée aux activités de l‟offshoring sera mise en
évidence à travers des données statistiques sur le volume des
investissements en jeu, mais aussi leur nature et leur qualité en
relation avec les objectifs visés par le programme
« Emergence ». Nous exposerons aussi les atouts qui feront du
Maroc une plate forme incontournable pour l‟attractivité des
IDE liées à l‟offshoring avant de conclure par la présentation
des limites de cette nouvelle stratégie et les actions à mettre en
place afin de les sarmenter.
1.
L’offshoring comme une nouvelle forme de
délocalisation ou de relocalisation des investissements : la
justification théorique et conceptuelle
Dans les activités de l‟offshore, il peut s‟agir de la
délocalisation ou la relocalisation des activités de services par
les entreprises du nord via des filiales/joint-ventures/rachat de
sociétés, c‟est la délocalisation dite captive ou via des centre de
production ou des sous-traitants. Elle est aussi dite
délocalisation « en sous-traitance externalisée ». La destination
est généralement les pays «Low Cost »
1.1. L’offshoring : un nouveau concept en matière des
IDE
« L‟Offshoring » est utilisé donc pour désigner l‟ensemble
des activités de services à distance, qui traitent ou utilisent les
technologies de l‟information, pour offrir des services
administratifs, ou de traitement de l‟information. Ce concept,
qui était au départ, lié au secteur pétrolier, désigne aujourd‟hui
toutes les activités de délocalisation des services comptables et
financiers, de la télémédecine, du génie informatique,
-291-
conception de logiciel etc.
L‟Offshoring n‟est pas à confondre avec la simple
délocalisation qui se traduit par des opérations de
« désindustrialisation » chez les donneurs d‟ordre, car les
remèdes proposés ne sont pas généralement ceux recherchés à
travers de telles opérations. En effet, ce ne sont pas seulement
des taches routinières qui sont délocalisées ou simplement
externalisées, et ce n‟est pas seulement par la capacité
d‟innovation, de recherche ou de formation, qu‟il faut aborder
ce problème. L‟offshore prend diverses formes avec un but
unique, celui de la réduction des coûts/et ou celle de la masse
salariale par le dérobement au coût du travail dans un processus
général de course à la profitabilité. L‟offshore peut aussi avoir
comme préoccupations secondaires la recherche d‟une
meilleure flexibilité aussi bien pour l‟absence de contraintes
sociales, que plus rarement, pour des raisons pratiques
(supervision 24/24, traitements de nuit… etc.).
1.2. Le cadre de justification théorique des activités liées
à l’offshoring
Théoriquement, l‟offshore se justifie par la réduction des
coûts, suite à une délocalisation dans un pays où les conditions
de production, surtout, salariales, sont plus avantageuses pour
les donneurs d‟ordre que dans leur pays d‟origine. En réalité
pour ces pays, l‟offshore est d‟autant moins justifié que les
réductions réelles de coûts sont beaucoup moins importantes
que celles attendues en théorie. Cette approche justifie la
considération des activités liées à l‟offshoring comme de
simples IDE et par conséquent, comme un résultat du flux des
capitaux entre les pays ayant un taux de rendement bas, à cause
des facteurs de productions plus chers, vers les pays qui ont un
taux de rendement élevé. Cette proposition suit l‟idée que la
prise de décision d‟investissement des firmes multinationales
prend en considération le rendement marginal. Ainsi si le taux
de rendement est plus élevé à l‟étranger avec un même coût
-292-
marginal du capital pour deux investissements similaires,
l‟intention d‟investir à l‟étranger l‟emporte sur celle d‟investir
à l‟intérieur du pays.
D‟un autre côté, la théorie d‟internalisation des IDE est très
liée à la théorie de la firme. Coase (1973) a établit une relation
entre les stratégie d‟implantation des firmes multinationales
dans les pays d‟accueil et le volume des IDE dans ces pays. Ses
travaux ont été repris et développés par Williamson (1975).
L‟idée centrale de ces recherches est que la stratégie et les
structures organisationnelles des firmes multinationales
permettent à celle-ci d‟internaliser leurs activités et donc
d‟organiser leur propres production, non pas en fonction des
signaux du marché, mais selon leur propres objectifs de
croissance.
L‟approche de kojima (1985), appelée aussi approche
macroéconomique, est aussi intéressante dans le sens où elle se
base sur observations des échanges commerciaux et des IDE du
Japon et des Etats-Unis, entre eux et avec le reste du monde, en
particulier le sud-est asiatique. Les synthèses théoriques ont
amené kojima à, affirmer que la décision d‟investir à l‟étranger
est prise sur la base d‟avantages comparatifs pour bénéficier
d‟une supériorité technologique, scientifique ou de
management. Elle peut aussi être le fruit d‟un désavantage
comparatif, car chaque fois qu‟une entreprise perd sa
compétitivité, la délocalisation de toute ou d‟une partie de son
activité lui permettrait une restructuration de stratégie de
production
Agrwal (1991), de sa part, rapporte sur la base des résultats
de plusieurs études empiriques qu‟une forte relation est établie
entre la moyenne de rendement de ces investissements et le
risque associé, et qui est souvent mesuré par la variance de
cette moyenne de rendement. Cette logique aboutit à une
répartition géographique optimale des IDE, ce qui n‟était pas
-293-
favorable à l‟ensemble des pays étudiés, vu essentiellement la
difficulté de prévoir le profit et faire, par la suite une bonne
estimation du facteur risque.
Ainsi, selon d‟autres analystes, si on tient compte des coûts
liés au renforcement de l‟encadrement du personnel, au frais de
déplacement et à la distance, aux infrastructures de contrôle,
aux outils de gestion de partage de la connaissance, aux
différences culturelles et linguistiques, les gains sur les projets
délocalisés ne sont pas aussi importants. Dans le meilleur des
cas, ceux-ci représenteront 15%.
D‟après une étude réalisée par Unilog et IDC(3), sur la base
d‟une enquête au printemps 2004 auprès de 200 entreprises en
France, en Allemagne et au Royaume Uni, 36% des entreprises
interrogées ne savent pas évaluer les économies réalisées sur le
développement applicatif en utilisant des prestations
délocalisées à l‟étranger. Parmi celles qui ont eu recours à
l‟offshore ou au NearShore, 45% estiment les gains à moins de
10%, et 38% de 10 à 20%.
Si les avantages de l‟offshore ne sont pas tellement
convaincants pour les entreprises donatrices d‟ordre, au moins
pas autant que le prétend la théorie, ils sont plus clairs pour les
pays d‟accueil, car il s‟agit de pôles créateurs d‟emplois et
générateurs d‟investissements.
Cependant, l‟offshore présente de nombreux risques si les
conditions initiales de réussite ne sont pas réunies, ce qui peut
être à l‟origine d‟un risque volatilité des activités de
l‟offshoring et condamner tous les avantages qui leur sont
associés. Ces risques peuvent être d‟ordre géopolitique,
commercial ; technologique, juridique et financiers :
 Les risque géopolitiques ou les risque pays : qui sont liés
à la stabilité politique et sociale du pays d‟accueil.
(3)
Cabinets internationaux d‟études .
-294-
 Les risques commerciaux liés à la protection et à la
confidentialité des données, aux droits de la propriété
intellectuelle et aux mécanismes de la sous-traitance en
cascade des projets « offshore » comme certaines
entreprises indiennes qui sous traitent elles même en
chine.
 Les risques technologiques et qualitatifs émanant de la
nécessité de protection de la documentation des projets et
de la définition des standards de sécurité des données.
 Les risques juridiques et contractuels : ces risques sont
souvent liés aux activités d‟assurance et de réassurance,
aux licences d‟utilisation des logiciels, et aux contrats
avec les sous-traitants « offshore » qui se voient
multiplier les clauses pour pallier aux risques de
dépendance. Ces risques sont aussi inhérents à la
désignation des tribunaux compétents pour régler des
litiges commerciaux qui peuvent surgir dans de telles
prestations.
 Et enfin, les risques financiers liés à l‟augmentation des
coûts de la main du taux journalier moyen (TJM). Ce taux
augmente, en effet, sans cesse dans les pays accueillant
les prestations informatiques. Dans un pays comme
l‟Inde, le coût d‟un ingénieur en informatique s‟est
multiplié par deux. Quant au turnover, il peut friser les 40
à 45%.
2. Le Contexte Politico-économique de développement
des activités offshore
Les formes d‟attraction des IDE par les pays d‟accueil ont
connu une évolution importante durant les dernières décennies.
Après plusieurs années, pendant lesquelles les investisseurs
étrangers se sont intéressés aux critères de proximité des
ressources naturelles et des marchés, ainsi qu‟à l‟abondance
-295-
d‟une main d‟œuvre bon marché pour localiser des industries,
généralement polluantes dans les pays dits de périphérie,
aujourd‟hui la tendance est toute autre surtout pour des pays
dits émergents. De nouvelles activités à haut potentiel
technologique, et largement casés dans le tertiaire, intéressent
les entreprises étrangères.
2.1.
L’évolution du contexte international
Aujourd‟hui, les activités liées au pôle offshoring se
développent rapidement à travers le monde. A titre d‟exemple,
d‟une ventilation par processus ou par filière ressort que la part
de l‟offshoring dans le secteur de l‟informatique est à plus que
50% et se chiffre à 200 milliards sur les 350 milliards comme
dépenses réalisées par le secteur. Cette activité leader dans le
secteur est suivie par les activités de traitement administratif,
les Ressources humaines, la relation client ou centres
d‟appels, les banques de données, les travaux de traitement
comptables et financiers …etc. il en ressort une part importante
pour les activités utilisant les technologies de l‟information, ce
qui est important pour les entreprises des pays d‟accueil en
matière de mise à niveau technologique.
Dans ce marché global, l‟Europe semble prendre le train
trop tard comparativement aux autres pays développés, et les
activités liées à l‟offshoring commencent à peine se développer
(7 milliards de $ en 2004). Certes, le phénomène de
l‟Offshoring reste encore à ses débuts et la croissance est
prévue pour l‟avenir proche : En analysant les marchés liés à
ces activités, et ce qu‟ils présentent en terme de chiffre
d‟affaires (7,8 Milliard de $ en 2004, 9 milliards en 2005), on
se rend compte de le secteur est toujours en phase d‟amorçage.
C‟est une aubaine pour les pays émergents qui présentent des
atouts pour l‟accueil de ces activités et qui sont aux portes du
vieux continent. Le positionnement du Maroc doit se faire
rapidement comme il ressort d‟ailleurs des conclusions du
rapport Mckinsey.
-296-
Selon La fédération marocaine des Technologies de
l‟Information et de Communication et de l‟Offshoring, et en
analysant les critères de compétitivité du secteur au Maroc, il
est recommandé que les marchés des pays francophones et
hispanophones soient ciblés dans un premier temps, surtout
dans la phase d‟amorçage. Les pays qui doivent être visés en
premier lieu sont plus précisément des pays comme la France,
la Belgique, la Suisse et L‟Espagne.
En matière de filières de spécialisation et sur les 132
existantes, la fédération des TIC et de l‟offshoring,
recommande que le Maroc se spécialise dans 12 filières pour
lesquelles il dispose d‟atouts considérables. Ceci n‟exclut pas,
bien évidement les autres filières si des opportunités
intéressantes se présentent de temps en temps aux entreprises
marocaines Les filières visées en priorité sont ventilées comme
suit :
 des filières sectorielles liées aux services des banques et
des assurances
 des filières fonctionnelles (Comptabilité,
services clientèles, les ressources humaines…)
Finance,
 des filières liées au développement des technologies de
l‟information et de télécommunications
Pour l‟ensemble de ses filières choisies en priorité, le Maroc
dispose d‟atouts et d‟avantages comparatifs intéressants, qui
peuvent faire du pays un leader en matière d‟attraction des IDE
liées aux activités de l‟Offshoring au sud de la méditerranée
2.2.
Les atouts du Maroc pour l’attractivité des
activités liées à l’offshoring
Depuis quelques temps, et avec la montée de certaines
économies asiatiques, on avançait que le critère de proximité
ne peut plus être vanté comme un atout majeur pour
-297-
caractériser la compétitivité d‟un pays. De récentes études
montrent cependant que ce critère n‟est pas aussi négligeable et
que la proximité est un facteur des plus importants pour
délocaliser des activités surtout de services.
La Maroc, par sa proximité du grand marché de l‟Union
Européenne, dispose donc d‟un atout majeur pour mieux se
positionner en tant que pays d‟accueil pour ce genre d‟activités.
A côté de cela, le Maroc dispose d‟un potentiel humain très
important matérialisé dans ses diplômés chômeurs qui
avoisinent selon les statistiques raisonnables les 70.000
personnes. Cet handicap peut être transformé en atout majeur
par les activités de l‟offshoring suite à une reconversion dans
les métiers liés à ces activités par un effort complémentaire de
formation.
A côté de ces deux atouts majeurs, le Maroc développe
aujourd‟hui d‟autres capacités qui peuvent être capitalisées
pour développer les activités liées au pôle de l‟offshoring, il
s‟agit principalement :
 De
l‟existence
d‟un
noyau
d‟entreprises
et
d‟entrepreneurs ayant une développé une expérience au
sein des métiers liés au secteurs et ayant entretenu
d‟excellentes relations de partenariat avec les entreprises
européennes.
 D‟un support de télécommunication moderne malgré le
retard accusé dans ce domaine qui nous a permis de se
doter de technologies de pointe. Le secteur est
aujourd‟hui à 100% numérique
 Des infrastructures de base qui ne cessent de se
développer pour accompagner le développement socioéconomique du pays
 En plus de la politique économique basée sur l‟option
libérale et la tradition d‟ouverture sur l‟Europe avec des
compétences linguistiques variées (Français, Anglais,
-298-
espagnol), à côté de l‟atout considérable, celui de la
stabilité du régime politique.
Aujourd‟hui, le Maroc développe des atouts d‟attractivité
grâce aux avantages compétitifs qu‟il offre. Le développement
de ces atout est en mesure de faire du pays prochainement une
plate forme incontournable pour accueillir les activités de
services délocalisées par les entreprises européennes pour tout
ce qui concerne la conception et le traitement de l‟information
et des technologies qui lui sont rattachées (conception des
logiciels, centre d‟appels, les services les télés services,
traitement de l‟information comptable et financière, travaux
d‟édition…)
Ces activités peuvent être développée grâce à
un
environnement propice caractérisé par une nette avancée, ces
dernière années, dans la maîtrise des technologies de
l‟information et de télécommunication, mais aussi par rapport
à un contexte national et international encourageant.
En effet, plusieurs entreprises marocaines ont pu développé
des activités liées au pôle de l‟offshoring et pour lesquelles le
Maroc peut se positionner à l‟échelle international. Au titre des
trois dernières années, le Maroc a connu le taux le plus
important en matière de localisation des centres d‟appel dans la
région, alors que d‟autres activités de services délocalisées par
les entreprises européennes commencent déjà à s‟installer et à
faire du Maroc leur destination privilégiée. Des niches sont
déjà occupées par certaines entreprises marocaines. Il s‟agit
principalement des travaux comptables et de gestion, du
traitement de l‟information, de l‟édition et de la saisie de
manières générale. A coté de cela une industrie de bases de
conception de logiciels et de génie informatique commence à
se développer, ce qui permettra au Maroc d‟améliorer et
d‟exporter son savoir-faire.
De façon plus concrète, les statistiques présentées par la
fédération du secteur des technologies de l‟information
-299-
montrent que le chiffre d‟affaires du pôle offshoring au Maroc
s‟est établi à fin 2004 à plus de 26 milliards de Dh et a avoisiné
les 31 milliards en 2005. Le secteur emploie actuellement plus
de 45.000 personnes.
Toutes ces performances ont été rendues possibles grâce à
un environnement national propice caractérisé par l‟amorce de
libéralisation du secteur des technologies de l‟information
depuis 1998 et la reprise importante en 2005 et qui a permis, à
titre d‟exemple, de se retrouver aujourd‟hui avec une situation
concurrentielles dans le secteur des télécoms avec deux
opérateurs de la téléphonie fixe et mobile à côté de l‟opérateur
historique. Cette évolution ne peut qu‟avoir une incidence
positive en matière de réduction des coûts des
télécommunications et améliorer la compétitivité du pôle
offshoring, désormais, fortement rattaché à ce secteur.
La confiance numérique est aussi une variable importante
pour le développement du secteur. A cet égard une loi sur la
signature numérique est en phase d‟adoption alors que le débat
autour de la protection des informations des données
personnelles, condition nécessaire au développement des
activités du pôle offshoring est déjà lancé. L‟objectif étant de
s‟aligner sur les standards internationaux en la matière pour
gagner la confiance des donneurs d‟ordre et des entreprises des
pays cibles.
3.
L’offshoring au Maroc : Nouvelle stratégie
d’attraction des IDE ou simple politique conjoncturelle
En se lançant dans cette nouvelle option en matière
d‟attraction des IDE, le Maroc tente le défi technologique pour
redimensionner sa politique industrielle en faisant des activités
liées à l‟offshoring une sorte de locomotive pour l‟orientation
et l‟attraction d‟une industrie nationale qui tarde à se mettre à
niveau depuis l‟indépendance du pays. Aujourd‟hui, avec tous
les efforts accomplis ces dernières années pour faire du pays
une destination privilégiée des activités liées à l‟offshoring, du
-300-
chemin reste à faire surtout que des entraves persistent encore
au niveau institutionnel et réglementaire mais aussi en matière
des infrastructures de base appelées à se développer davantage.
3.1.
Le Plan Emergence ou la
industrielle pour l’horizon 2012
nouvelle stratégie
L‟offshoring comme nouveau secteur porteur pour
l‟économie marocaine s‟inscrit dans le cadre d‟un programme
plus global dit « Plan émergence » adopté par le pays suite aux
recommandations issues d‟une étude d‟un cabinet international.
En adoptant une démarche de diagnostic et d‟analyse en terme
de forces et de faiblesses, d‟opportunités et de menaces d‟une
part, et de benchmark par rapport aux pays concurrents d‟autre
part, les résultats de l‟étude montre clairement que le Maroc ne
dispose plus des avantages comparatifs historique ayant
prévalu durant les trente dernières années pour certains secteurs
porteurs de l‟économie nationale. Si on exclut la proximité par
rapport à l‟Europe et l‟accès préférentiel au marché américain
pour quelques produits (accords de libre échange de 2004 avec
les Etats-Unis), les autres avantages compétitifs liées aux coûts
de production bas ne sont plus de mise suite notamment à
l‟apparition de nouveaux pays émergents avec des facteurs de
productions très compétitifs. Néanmoins, le pays pourrait
bénéficier des mêmes conditions favorables liées à
l‟accélération des mutations économiques au niveau mondial.
Ces mutations qui conduisent à une situation qui confère à
l‟innovation, à la recherche- développement, à l‟immatériel et à
l‟intelligence économique un rôle central que ce soit en matière
de production et de commercialisation de biens et services ou
d‟attraction des investissements étrangers.
Sur la base de ces nouvelles données, le Maroc a identifié
plusieurs niches de développement industriel baptisées pôles de
compétitivités. Certaines sont qualifiés de traditionnelles, et
pour lesquels le pays est amené à faire preuve d‟adaptation au
nouveau contexte mondial en les mettant au niveau des
-301-
nouvelles données de la concurrence mondiale. Il s‟agit entre
autre, des secteurs de l‟agriculture, des industries de
transformation des produits de la mer et du textile. D‟autres
niches sont plutôt nouvelles mais porteuses de potentialités
pour l‟économie marocaine à savoir l‟offshoring, les
composantes
microélectroniques,
l‟aéronautique
et
l‟automobile.
Cette nouvelle stratégie industrielle s‟appuie sur
principales actions ;
trois
La première action consiste à mettre en place des
mécanismes d‟attraction de l‟investissement en capital et à
consacrer le produit de la croissance économique, qui en
découlerait,
à d‟autres secteurs déterminants pour la
compétitivité nationale, notamment l‟éducation, la santé et les
infrastructures.
La deuxième action vise l‟amélioration des
capacités de production et de commercialisation des biens et
services. Il s‟agit entre autre d‟inciter les entreprises à innover
en usant des nouvelles technologies dans les différents phases
des processus de fabrication et de commercialisation. Cet effort
doit être accompagné par d‟importants investissements dans les
infrastructures des routes de ports et de télécommunications.
La troisième action consiste à créer un
environnement favorable à l‟innovation en adaptant le cadre
réglementaire et juridique aux nouvelles exigences de la
compétitivité internationale.
Concernant le cas précis des activités liées à l‟Offshoring,
une certaine vision stratégique a été mis en, place par les
professionnels du secteur à travers leur fédération, et ce sur la
base de plusieurs études menées dans ce sens. La consolidation
des analyses et des recommandations a permis de construire
cette vision stratégique pour le développement du secteur à
l‟horizon 2012. En effet, l‟objectif de l‟élaboration d‟une telle
-302-
vision est de capitaliser les acquis et de consolider les efforts
afin de pouvoir assurer le développement et la pérennité du
secteur, mais aussi contribuer au développement économique et
social du pays en axant les efforts au moins sur la réalisation de
deux objectifs inhérents au secteur à savoir le développement
de la société de l‟information et la réduction de la fracture
numérique
Pour cela, la vision stratégique du secteur, devait s‟inscrire
dans le cadre des principes généraux suivants :
 En matière de contenu, il est essentiellement visé d‟assurer
un meilleur accès à l‟information à travers la participation
au développement des infrastructures de base, afin de
réduire le coût et démocratiser l‟accès aux technologies de
l‟information
 Sur la plan pratique, et en usant de l‟innovation de la R&D,
le but est de veiller à ce que Maroc se positionne sur le
marché international des activités liées à l‟offshoring à
travers une exploitation des atouts actuels et en développant
une vision stratégique vigilante pour assurer la pérennité du
secteur.
 En matière d‟emploi, le pôle offshoring peut offrir
beaucoup de possibilités d‟insertion pour les diplômés et de
promotion de l‟emploi. Entre 2001 et 2004, le secteur a
connu un taux de croissance de 6% par an, ce qui est
supérieure à la moyenne nationale.
3.2.
Les enjeux de la nouvelle politique industrielle
Le développement de cette vision stratégique s‟inscrit dans
le cadre d‟une politique volontariste basée essentiellement sur
la création d‟une industrie forte en TIC à travers la
consolidation de l‟ingénierie et de l‟expérience dans le
domaine. Cela permettra de capitaliser la valeur ajoutée au
niveau de l‟économie nationale puisque jusqu‟à maintenant
cette valeur ajoutée bénéficie plus à de secteurs externes
-303-
notamment ceux des partenaires étrangers. Il faut donc créer les
conditions propices pour que les entreprises marocaines
puissent prendre naturellement des parts de marché par leurs
compétences et le savoir faire qu‟ils peuvent développer.
Le secteur peut aussi être à l‟origine d‟une forte création
d‟emplois. Les prévisions selon la fédération s‟établissent à
33.000 pour les secteurs de l‟industrie et à 90.000 pour les
activités de services liées à l‟offshoring pour la période 20062012. Encore plus, le développement et la maîtrise des
technologies de l‟information permettront le développement et
l‟appropriation du coeur du système du e-gouvernement et son
maintien au niveau local.
Le développement du secteur des technologies de
l‟information permettra ainsi d‟améliorer et d‟assurer la
capitalisation du « know how » national exportable et d‟assurer
la pénétration des marchés internationaux du secteur afin de
mieux positionner le Maroc sur ce marché mondial. Aussi, cela
ne manquera pas d‟avoir des retombées positives sur le
développement du marché intérieur à travers le développement
du niveau de consommation et de l‟investissement et permettra
aussi d‟avoir des retours positifs sur le niveau des recettes
fiscales du trésor public.
En gros les résultats et objectifs attendus peuvent se résumer
comme suit :
Le chiffre d‟affaires du secteur devra passer de quelques 24
milliards de Dh en 2004 à quelques 80 milliards de Dh en
2012, avec une répartition prévue entre le secteur des télécoms
à hauteur de 50% (40 milliards de Dh) 25% pour l‟industrie
locale et 25% pour les autres activités liées à l‟offshoring
Cette ventilation ressort des résultats auxquelles est
parvenue la fédération des technologies de l‟information sur la
base des études menées sur le développement du secteur.
L‟importance de ces résultats émane aussi du fait que
-304-
l‟architecture qui en ressort est celle des pays qui ont misé sur
les technologies de l‟information pour réaliser un certain
niveau de développement au niveau de ce domaine.
Cette évolution est significative pour le développement du
secteur, surtout si l‟on prend en considération qu‟en 2004, le
CA des activités liées aux télécoms représentent plus de 80%
du chiffre d‟affaire global du secteur avec une faible valeur
ajoutée créée, à cause notamment d‟une forte utilisation des
technologies importées. L‟objectif étant donc d‟augmenter le
niveau de la valeur ajoutée créée au niveau local en s‟appuyant
davantage sur les technologies et le savoir faire national. Dans
ce scénario la valeur ajoutée peut être multipliée par trois selon
les prévisions de la fédération de tutelle. Le secteur prévoit
aussi de créer plus de 80.000 emplois à l‟horizon 2012 et
assurer près de 18 milliards d‟exportation et garantir plus de 15
milliards de participation au PIB.
Il n‟en reste pas moins que la réalisation de l‟ensemble de
ces objectifs reste tributaire de l‟élimination d‟un certain
nombre d‟entraves et de limites qui nécessitent une véritable
politique d‟accompagnement de la part des pouvoirs publics
afin de créer les conditions propices pour le développement de
ce nouveau créneau industriel.
3.3.
La
offshoring
stratégie
d’accompagnement
du
pôle
Le pôle de l‟offshoring au Maroc a besoin
d‟accompagnement de la part du tissu productif national et
d‟un appui de la part des pouvoirs publics dans le cadre d‟une
politique volontariste afin de réaliser les objectifs souhaités.
Pour démontrer l‟intérêt d‟un tel accompagnement, une
étude(4) a été menée dans ce sens pour faire ressortir les
résultats de deux scénarios. Le premier est qualifié de neutre où
aucune action ne serait entreprise mais où les entreprises du
(4)
Etude menée par la fédération des TIC et de l‟offshoring
-305-
secteur continueront à œuvrer seules. Le deuxième scénario est
encadré par une politique volontariste où « le contrat progrès »
prévu à cet égard entre la fédération et le gouvernement sera
exécuté.
Cette stratégie a été bâtie sur une analyse fine ventilée par
secteur et par segment d‟activité afin de faire ressortir les
résultats de deux scénarios et pouvoir procéder à des
comparaisons constructives. Des résultats de cette étude
ressortent des différentiels important entre les deux scénarios,
et ce en matière de taux de croissance, de chiffre d‟affaires
prévisionnel du secteur, de la valeur ajoutée à créer, des
emplois prévus, et des recettes fiscales qui seront engrangées
par les caisses du trésor public :
 Avec un taux de croissance du secteur 6% par an sur la
période 2001-2004, le scénario passif permettrait seulement
8% de taux de croissance annuel sur la période 2006-2012,
grâce notamment aux programmes d‟investissement prévus
au sein du pôle offshoring, alors que la mise en application
des du « contrat progrès » ferait que ce taux dépasserait les
18% annuellement.
 En matière de chiffre d‟affaire, le scénario volontariste
prévoit plus de 21 milliards de DH, alors que dans le cas du
scénario neutre le chiffre est à moins de la moitié.
 La valeur ajoutée serait sur une échelle de 1 à 3 selon qu‟on
est dans le scénario passif ou dans le scénario volontariste.
De même, l‟exécution du « contrat progrès » permettrait de
multiplier les emplois du secteur par 3.
 Concernant le financement, la projection des recettes
fiscales sur la période 2006-2012 fait ressortir un
différentiel de 5 milliards de Dh entre les deux scénarios,
ce qui permettrait une sorte de retour sur investissement et
permettrait à l‟Etat de financer les actions
d‟accompagnement du secteur. Cette démarche mettant en
-306-
exergue une sorte d‟autofinancement des mesures
d‟accompagnement pour le décollage du secteur permettrait
de dépasser, en quelques sortes, le discours tant avancé
selon lequel l‟Etat manquerait de ressources financières
pour accompagner le développement des différents pôles de
l‟activité économique.
L‟offshoring est certes un levier pour redynamiser
l‟industrie et l‟économie marocaines. Ceci est aussi valable
pour les pays concurrents de la région méditerranéenne. La
concurrence est donc de mise pour l‟attraction des
investissements par les pays d‟accueil, ce qui fait rebondir
encore le facteur temps comme facteur important de
compétitivité.
A coté de ce facteur temps, les ressources humaines
présentent aussi un défi important pour développer les activités
accompagnatrices pour ce pôle. Si aujourd‟hui le Maroc
dispose d‟une armée de diplômés chômeurs qu‟il peut
convertir, grâce notamment à l‟implication de toutes les parties
concernées (pouvoirs publics, organismes de formations,
professionnels du secteur) et qu‟il peut adapter aux nouvelles
activités liées aux technologies de l‟information, comme le
prévoit le contrat signé entre le gouvernement et la fédération
des TIC et l‟offshoring, une attention particulière doit être
portée sur les modalités de mener ces actions de formation pour
répondre aux exigences des clients et mieux satisfaire les
besoins des métiers et des activités de destination.
Un effort supplémentaire de compétitivité doit être aussi
consenti au niveau du secteur de télécommunications. En effet,
si le Maroc dispose aujourd‟hui d‟infrastructures et de la
technologie numérique de pointe adaptée au développement du
secteur de l‟offshoring, le coût de ces services
(communications téléphoniques surtout) reste encore très élevé.
Les communications et le transfert de données via Internet pose
désormais des problèmes de sécurité, et il est indispensable
-307-
souvent de passer par des lignes spécialisées, ce qui est jugé
encore trop cher par les professionnels utilisant ces
technologies.
Enfin, est posé le problème des lourdeurs administratives et
bureaucratiques qui retardent l‟exécution des actions
d‟accompagnement pour le développement du pôle offshoring.
Afin de contourner l‟ensemble de ces difficultés un plan
action est prévu à cet égard, le plan d‟action permettant
d‟accompagner la stratégie de développement du pôle
offshoring comporte plusieurs éléments dont certains ont
besoin d‟un financement et d‟un soutien de la part de l‟Etat, en
attendant que le secteur atteint la phase de maturité et puisse
dégager les cash-flows nécessaires à son développement.
Les domaines nécessitant une intervention et un appui
urgent sont les suivants :
 Le soutien à l‟innovation et à la création de la valeur
ajoutée : axe important car il permettrait au Maroc de se
positionner sur le marché international et de passer à une
compétitivité réelle de l‟entreprise marocaine.
 Le crédit pour la recherche qui est un complément à
l‟innovation
 le pacte de mobilisation pour favoriser l‟accès aux marchés
extérieurs : cadre de dialogue et de mise en confiance entre
les acteurs du secteur et les donneurs d‟ordre.
 le renforcement des mesures fiscales incitatives
 l‟accès au financement
 l‟attrait des IDE par l‟amélioration du cadre incitatif
 Une meilleure
réglementaire
adaptation
du
cadre
juridique
 le déploiement accéléré de l‟administration électronique
-308-
et
 le développement des ressources humaines et les efforts
d‟adéquation de la formation et conformité des profils aux
besoins du tissu productif national en général, et avec les
activités liées aux technologies de l‟information et à
l‟offshoring en particulier.
Ce programme de soutien nécessitera une enveloppe de 750
millions de Dh sur 5 ans, délai nécessaire pour que le secteur
puisse assurer sa maturité et assurer son propre
accompagnement. Cette somme sera consacrée au soutien à
l‟innovation, et dont 45 millions de Dh sont déjà réservée dans
le budget de l‟ANRT, et amenés à être débloqué avec la
signature du « Contrat Progrès ».
A coté de cela, la stratégie prévoit aussi un montant de 192
millions de Dh pour accompagner les efforts d‟attrait des IDE
et la recherche de marchés cibles pour les activités de
l‟offshoring, dans le cadre d‟une politique de promotion des
activités nationales de l‟offshoring. Le plan d‟action prévoit 4
millions de Dh par année par pays cible pour les 2ou 3 pays
visés dans la première phase d‟amorçage de la stratégie.
Pour la mise en œuvre de cette stratégie, celle-ci doit être
approuvée par toutes les parties concernée, chose acquise
théoriquement mais pas en pratique. Pour cela, Il faut que la
stratégie fasse l‟objet d‟une formulation dans le cadre d‟un
contrat entre le secteur privé et le gouvernement, et que les
formalités de son exécution soient insérées dans le cadre des
lois de finances afin de l‟emmener vers la concrétisation
effective.
Conclusion :
La nouvelle stratégie d‟attraction des investissements
adoptée par le Maroc récemment dans le cadre du « Plan
Emergence », basée entre autre sur les activités liées à
l‟offshoring, s‟annonce comme une sorte de redéfinition de la
politique industrielle marocaine. Ce redéploiement se veut
-309-
comme stratégique eu égard aux défis de compétitivité que le
pays est amené à relever suite aux constats alarmants de la
situation économique du pays qui est fortement liée aux
structures industrielles devenues caduques. La nouvelle
stratégie vise à surmonter les handicaps dont souffre l‟industrie
marocaine depuis des décennies : l‟importance du secteur
informel, la faiblesse de la demande intérieure, le manque de
concentration et la sous-capitalisation des entreprises, la
lourdeurs des procédures administratives, de la fiscalité et la
complexité du cadre réglementaire des affaires sont autant de
limites qui retardent l‟épanouissement de l‟industrie
marocaine. En choisissant cette nouvelle stratégie extravertie
de développement industriel, le pays prend plusieurs risques
face auxquels il relève le défi de la compétitivité. Aussi, le
choix de l‟option technologique n‟est pas fortuit. Aujourd‟hui,
les secteurs porteurs de l‟économie mondiale intègrent une
forte dimension technologique, mais faut-il encore que les
conditions initiales suivent.
Pour réussir une telle stratégie, et veiller à ce que cette
stratégie ne soit pas seulement à caractère conjoncturel, la
volonté des industriels engagés dans ce processus doit se
conjuguer à une assistance publique en matière
d‟accompagnement. Le programme global dit « Plan
Emergence » reflète une nouvelle ambition de compétitivité de
l‟économie marocaine, mais nécessite des investissements
colossaux en matière d‟infrastructures, de télécommunications
et de formation de capital humain, mais aussi une réforme
profonde des mécanismes réglementaires et institutionnels liées
au climat général des affaires afin de l‟adapter aux nouvelles
exigence de la compétitivité mondiale.
C‟est la mise en œuvre et la réussite de l‟ensemble de ces
chantiers qui conditionnera la relève du défi de la compétitivité
marocaine en matière d‟attractions d‟investissements en
général et des activités liées à l‟offshoring en particulier. Un tel
exploit peut aussi être l‟ébauche d‟une nouvelle ère en matière
-310-
de division internationale de travail qui mettrait les pays en
développement sur la voie du développement technologique et
les démarquerait de leur caractéristique historique de simples
exportateurs de produits primaires.
Bibliographie :
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-311-
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