Les premiers ‘‘instruments’’ de mesure de la hauteur
de l’étoile polaire furent peut-être tout simplement
les doigts. Avec un peu de pratique, cela permet déja
une évaluation.
L’instrument le plus simple est le Kamal.
Il est constitué d’une plaquette en bois au centre
de laquelle est xée une celle. Cette dernière
comporte un certain nombre de noeuds disposés
pour correspondre à des angles. Il suft de viser une
direction (par exemple l’horizon) par la base de la
plaquette et une deuxième direction (par exemple
l’étoile polaire) par le haut de la plaquette. En tendant
la celle, il faut alors chercher quel est le noeud qui
se situe au plus près de l’oeil. Il faut interpoler à vue
entre des noeuds situés souvent de 5 en 5 degrés.
En 1498, Vasco de Gama arrivant dans l’océan indien
s’attacha les services de navigateurs arabes qui lui
présentèrent un instrument dont la description
correspond bien au kamal.
Il importe de préciser que pendant très longtemps,
les navigateurs ‘‘courraient à la latitude’’. Faute de
pouvoir se er aux longitudes, ils rejoignaient au plus
vite le parallèle correspondant au port d’arrivée et
tentaient de s’y tenir pour atteindre leur objectif. Ils
progressaient ainsi en marches d’escalier sans avoir
la possibilité d’effectuer un trajet direct en diagonale.
Dans ce contexte, il n’est pas sur que le kamal fut
gradué en degrés. Il sufsait qu’un noeud corresponde
par exemple à la hauteur de l’étoile polaire à Bombay
en Inde. Dès la première nuit de navigation au départ
de la côte orientale de l’Afrique, le pilote observait
la hauteur polaire. Si cette dernière, par rapport à
l’indication du kamal était trop basse, cela voulait
dire que le bateau était encore trop au sud. Si au bout
de quelques jours de navigation l’étoile était vue trop
haute, c’est que la position était à présent plus au
nord. Cette méthode permettait ainsi de louvoyer
autour du parallèle d’arrivée. Facile à dire...
L’arbalestrille ou bâton de Jacob.
Le principe est pratiquement le même que celui du
kamal mais l’échelle graduée est à présent une règle
nommée èche et la plaquette une pièce coulissante
nommée marteau. La èche tenue contre l’oeil, il faut
“poser” le bas du marteau sur l’horizon et ajuster (par
coulissement) le haut contre l’étoile polaire. Suivant
la latitude, et donc la hauteur apparente de la polaire,
il faut prendre le marteau approprié. Cet instrument
servait aussi à déterminer l’écart angulaire entre
deux astres.
Le principal inconvénient est la double visée qui
consiste à aligner deux directions angulairement
séparées avec le même oeil. Ce problème ne sera
résolu que plus tard avec le quartier de Davis, le
quadrant d’Adams, l’octant...
Contrairement aux deux instruments suivants,
l’arballestrille était moins sensible aux mouvements
du bateau. L’opérateur pouvait compenser ces
derniers.
Le quadrant.
Son usage est très simple car il suft de viser l’astre
considéré au travers des trous ou fentes pratiquées
sur les deux pinnules perpendiculaires au plan de
l’instrument. Attention : avec le Soleil, mieux vaut
laisser passer un rai de lumière entre les deux trous
pour orienter correctement l’instrument.
Le carré des ombres correspond en fait aux tangentes
et cotangentes et permettait de déterminer la hauteur
d’un édice par son ombre portée ou la distance d’un
repère à partir d’une base connue.
90°
85°
80°
75°
70°
65°
60°
55°
50°
45°
40°
35°
30°
30°-90°
Les instruments des grandes découvertes, première partie : 2