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Le bouddhisme est-il une religion ?
S o u r c e s :
André BAREAU - © Encyclopædia Universalis 2004, tous droits réservés
Le Larousse des religions (Direction Henri Tincq) Eric Rommeluère
Encyclopédie Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddha
Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Seuil, 2001
Sur le net : http://www.buddhaline.net
Avertissement : ces textes n’ont pas la prétention d’expliquer le bouddhisme
dans sa totalité et dans la profondeur de son Essence. Il s’agit d’une simple
approche pour ceux qui souhaitent tenter d’en connaître quelques rudiments.
Pour un abord plus complet voir les sources utilisées. Mais il est évident que
c’est sa pratique qui peut, seule, permettre d’en parler…
P L A N
Le bouddhisme est-il une religion ? ........................................1
Les origines............................................................................1
Historique...............................................................................2
Une explication du monde et de la condition humaine............ 4
Le Dharma .............................................................................5
Le Buddha..............................................................................5
La Douleur..............................................................................8
La Voie (Marga) qui mène ...............................................9
à la cessation de la douleur.............................................9
La communauté......................................................................9
Le bodhisattva...................................................................... 10
Les origines
Le respect que les fidèles laïcs éprouvent envers les moines est mêlé, conformément aux
vieilles croyances indiennes, d'admiration et d'une certaine crainte, dues aux pouvoirs
surhumains attribués aux ascètes et résultant des austérités qu'ils s'infligent, comme de leur
pratique des méditations et des exercices analogues. À l'égard du Bienheureux, ce respect
devient de la vénération, sa sainteté étant jugée très supérieure à celle de ses disciples. Il
s'y ajoute le vif regret laissé par sa disparition, la tristesse de ne plus pouvoir profiter de ses
conseils ni de la protection que ses pouvoirs prodigieux devaient assurer à ses fidèles.
Certes, en « s'éteignant complètement », le Buddha a rompu définitivement toutes relations
avec ce monde et les êtres qui y vivent ; il ne peut donc recevoir ni même connaître les
marques de vénération qui lui sont adressées, ni non plus remercier dûment leurs auteurs.
Celles-ci ne sont pourtant pas vaines, car ce sont toutes de bonnes actions, corporelles,
vocales et aussi mentales, dont la maturation produira tôt ou tard des fruits d'autant plus
agréables et importants que celui qui en est l'objet est un homme d'une sainte
extraordinaire. Quand le souvenir du Buddha réel se sera estompé dans les brumes du
passé et que la légende aura considérablement magnifié sa personne, cette vénération se
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justifiera davantage encore et deviendra même un véritable culte : dès la fin du IVe siècle
avant J.-C., semble-t-il, les disciples élèveront leur maître au rang suprême, au-dessus des
dieux et des hommes.
Faute de pouvoir être dirigé vers sa personne vivante, présente, le culte rendu au
Bienheureux prend d'abord pour objets concrets les restes de son corps, ou supposés tels,
puis les « tumulus » (stupa) censés contenir ces reliques et les endroits se seraient
produits les principaux événements de sa vie. Ainsi va-t-on se recueillir devant les arbres ou
les bouquets d'arbres à l'ombre desquels le Buddha serait né, aurait atteint l'Éveil, aurait
prononcé son premier sermon, se serait enfin éteint complètement. De proviennent deux
caractéristiques majeures de la religion bouddhique : le culte des reliques et les pèlerinages
aux lieux saints. Un peu plus tard, la vénération des fidèles s'adressera, en outre, à des
symboles représentant le Bienheureux, qu'on n'ose encore figurer sous forme humaine pour
des raisons fort obscures : empreintes de pieds, trône, figuier de l'Éveil, tumulus. C'est
seulement vers le début de l'ère chrétienne que l'on commencera à sculpter des statues et
des bas-reliefs du Buddha, dans la région de l'actuelle Kaboul et sous l'influence de la
civilisation hellénistique alors encore vivante en ces lieux.
Quel que soit l'objet représentant ou rappelant à l'esprit la personne du Bienheureux -
reliques, tumulus, arbre, symbole ou statue -, le culte est partout le même dans ses grandes
lignes. Il comprend d'abord des gestes et attitudes de nération : salut des deux mains
jointes élevées à la hauteur du front incliné, prosternation, circumambulation en gardant à sa
droite l'objet vénéré. À cela s'ajoutent des offrandes variées : fleurs, notamment de lotus
divers, encens, onguents et poudres parfumés, parasols, bannières, lampes allumées,
parfois aussi boissons et aliments végétaux, le Buddha ayant proscrit tous les sacrifices
d'êtres vivants. Les chants de louanges au Bienheureux, la récitation de poèmes édifiants et
de textes liturgiques exprimant les résolutions et les souhaits des fidèles, l'exécution d'airs
de musique et parfois aussi de danses complètent les manifestations du culte bouddhique.
Celui-ci s'est inspiré très largement du culte rendu aux divinités brahmaniques, lequel copiait
lui-même celui dont les rois étaient l'objet dans l'Inde ancienne.
Historique
DANS L'INDE il y a vingt-cinq siècles, le bouddhisme s'est répandu peu à peu sur toute
la partie la plus vaste et la plus peuplée de l'Asie, de l'Afghanistan à l'Indonésie et de Ceylan
au Japon. Il y a prospépendant fort longtemps et il est encore florissant dans ces deux
derniers pays ainsi qu'en Thaïlande, en Birmanie et en Corée du Sud, comme il l'était
naguère au Tibet, au Cambodge, au Laos et au Vietnam.
Son influence fut et est demeurée profonde sur les hommes et les civilisations de ce
continent, malgré les différences qui les distinguent et qui se manifestent notamment à
travers les arts et les littératures des divers pays où ce mouvement s'est implanté.
Près de 400 millions de personnes au monde se reconnaissent aujourd'hui comme
bouddhistes. La plupart d'entre elles vivent dans les pays asiatiques, entre l'Himalaya, l'Asie
du Sud-Est et l'Extrême-Orient, mais depuis quelques décennies, il est également présent
en Occident. Serait-ce suffisant pour y voir l'une des grandes religions de l'humanité? S'agit-
il bien, au fond, d'une religion? La question, loin d'être anodine, a longtemps préoccupé les
Occidentaux, qui découvraient dans cette tradition une vision du monde qui possédait certes
des aspects religieux (l'exubérance des rites bouddhiques et les communautés monastiques
ont été relevées par les premiers explorateurs) et qui pourtant ne se référait à aucun Dieu
créateur. Encore plus mystérieuse, son approche de la condition humaine, qui souligne une
« insatisfaction» propre à l'existence, ne pouvait être qu'un pessimisme et une vision nihiliste
de la vie bien éloignés de toute forme de religiosité authentique.
Quelle est la vraie nature du bouddhisme ? Est-ce une religion ou bien une simple
philosophie vécue ? En fait, il est à la fois l'une et l'autre, les parts respectives de ces deux
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composantes variant beaucoup selon les fidèles - moines et laïcs - et étant, de plus,
intimement mêlées dans l'esprit de chacun d'eux. Contrairement à ce que l'on pense
généralement, l'aspect religieux n'est pas apparu tardivement et comme une sorte de
corruption du bouddhisme originel, qui aurait été une pure philosophie. L'étude des
inscriptions de l'empereur Asoka et des textes canoniques prouve que cet aspect religieux
existait dès la fin du IVe siècle avant J.-C. et qu'il n'est pas constitué d'éléments entièrement
étrangers à la doctrine prêchée par le Bienheureux, mais qu'il est l'un des effets les plus
anciens et les plus importants de l'adaptation de celle-ci à la mentalité et à la sensibilité des
fidèles. Le culte bouddhique et tout ce qui s'y rattache sont d'ailleurs inspirés par l'esprit le
plus authentique de cette doctrine. Ils sont, en outre, la source de tous les arts bouddhiques
et d'une grande partie de la littérature du bouddhisme, ce qui est une raison très suffisante
pour ne pas les négliger.
Souvent incompris, le bouddhisme a longtemps passé aux yeux des missionnaires ou des
philosophes pour une aberration. Une bizarrerie d'autant plus étrange que des centaines de
millions de personnes l'ont pratiqué avec ferveur pendant plus de deux millénaires.
Aujourd'hui, le rapport s'est largement inversé: son approche de la spiritualité, qui se
dispense d'un Dieu, attire désormais les sympathies. Et pourtant, le bouddhisme demeure
encore largement mystérieux et méconnu. Il s'implante désormais en Occident, et la
question de son statut resurgit une nouvelle fois.
Dans nombre d'ouvrages, dans les médias, cette tradition asiatique est souvent présentée
comme une philosophie, un art de vivre personnel toute dimension religieuse paraît
effacée. Les aspects dévotionnels et religieux si visibles en Orient ne seraient, pense-t-on,
que des formes populaires et dégénérées d'un « pur }) bouddhisme. Parfois même, toute
religiosité se voit déniée.
L'aspect philosophique ne saurait être dédaigné pour autant, car il est essentiel. Grâce
surtout au goût très développé des anciens Indiens pour les spéculations abstraites, à
l'entraînement intellectuel de leurs élites et à l'absence de toute autorité définissant et
maintenant une orthodoxie dans le bouddhisme, celui-ci a produit une philosophie dont la
richesse, la diversité et l'audace méritent l'admiration. L'ampleur des vues, la profondeur de
la pensée, qui ne connaît pas de limites à sa liberté, la virtuosité et la rigueur des
raisonnements n'ont pourtant pas d'autre but que d'amener à constater la réalité avec une
froide lucidité, à se détacher du monde trompeur et à avancer résolument sur la « Voie de la
Délivrance ».
Qu'en est-il exactement? Dans sa récente analyse de la mondialisation du bouddhisme, le
sociologue Raphaël Liogier propose une définition élargie du concept de religion. Par
religion, celui-ci entend un système cohérent d'explication du monde et de la condition
humaine orientée (il s'agit de la dimension téléologique ou sotériologique des religions:
l'homme possède une destinée ou peut recevoir la promesse d'un salut). Cet ensemble
explicatif se double d'un système de valeurs qui s'exprime dans le vécu propre de chaque
individu, mais également sous des formes sociales et institutionnelles. Cette approche
élargie fait du bouddhisme une religion à part entière, souligne-t-il.
Comme celle de toutes les religions, l'étude sérieuse du bouddhisme exige une excellente
connaissance des peuples qui s'y sont convertis, de leur civilisation, de leur histoire, des
pays qu'ils habitent et des langues qu'ils parlent ou ont parlées jadis et dans lesquelles ont
été rédigés les innombrables ouvrages de la littérature bouddhique. Quoique l'étude du
bouddhisme utilise des méthodes analogues, dans leur ensemble, à celles qu'appliquent les
historiens des autres religions, la grande diversité de ces peuples, de tout ce qui les
concerne et des formes prises par le bouddhisme rend cette étude particulièrement difficile.
Par exemple, il n'est pas rare qu'on doive comparer avec minutie un texte sanskrit ou pali
avec les traductions chinoises, tibétaines, japonaises, voire koutchéennes, qui en ont été
faites, et avec des versions en ces diverses langues de textes parallèles au premier. Les
grandes différences qui séparent, en outre, le bouddhisme de la spiritualité occidentale
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rendent souvent nécessaire d'acquérir sur place, et non pas seulement dans les livres, une
connaissance directe des façons dont il est compris, senti et vécu par ses fidèles.
Une explication du monde et de la condition humaine.
Le bouddhisme propose une analyse des mécanismes qui conditionnent à la fois l'individu et
le monde tel qu'il lui apparaît. Cette compréhension est présentée comme complète et
définitive. Celui que l'on appelle le Bouddha «< l'Éveillé" en sanskrit) est un simple Indien qui
a sans doute vécu au V' siècle avant J.-c. dans le Nord de l'Inde. Il n'a jamais revendiqué
une quelconque révélation divine. Et pourtant, il ne s'agit pas de n'importe quel homme: par
un long processus qui s'est étendu sur un nombre incalculable de vies (la transmigration de
vie en vie est l'un des fondements de la pensée indienne), il a achevé, en cette vie, la
compréhension totale et définitive du dharma, les lois mystérieuses et impersonnelles qui
régissent l'univers. Ce savoir en fait un être singulier doué de sciences mystiques: il a
notamment vu une à une toutes ses existences passées et il comprend intimement
l'existence de chaque être humain. Ce savoir ne relève pas d'un exercice intellectuel. Il est le
fruit d'une expérience intérieure unique. Le premier sermon que le Bouddha délivre à
Sarnath, près de Bénarès, après son expérience d'éveil, ne se limite pas à la seule
explication de ces lois. Il propose un chemin de salvation, celui qui permet de se libérer des
illusions qui sont au cœur des conditionnements humains. Il enseigne des méthodes et des
vertus afin que l'homme puisse se délivrer des liens qui l'entraînent et l'enchaînent tout au
long de ses vies successives. I.’explication se double d'une promesse, car, dit le Bouddha,
chacun peut se libérer.
Un système de valeurs personnelles et communautaires La « sur-humanité» du Bouddha le
distingue de l'homme ordinaire qui, lui, vit dans l'égarement. La relation au Bouddha ne peut
dès lors qu'être empreinte de confiance, de foi et de dévotion. Pour chaque bouddhiste, il
s'agira, sinon de refaite pour lui-même le parcours du Bouddha, du moins de comprendre et
d'incarner les vérités qu'il a annoncées. Une institution s'avère nécessaire. Celle-ci garantit
l'authenticité de la tradition et permet la continuité avec le message originel. Ce sera une
forme originale de communauté édifiée par le Bouddha lui-même de son vivant: la sangha,
composé d'une double communauté, l'une de fidèles laïques, hommes et femmes, l'autre de
moines et de moniales. L’engagement personnel se vit au sein d'un engagement
communautaire.
Le Bouddha, « l'Éveillé », le dharma, l'enseignement, la sangha, la communauté : chaque
école se définira par rapport à cette triade fondamentale. Qu'est-ce qu'un bouddha et quelle
est la nature de son éveil ? Quelles sont les lois qui régissent l'univers ? Quelles sont les for-
mes de la communauté religieuse? Au fil des siècles, les réponses aboutiront à des
traditions parfois fort différentes les unes des autres. Elles révèrent pourtant toutes ces
«trois joyaux» (le terme traditionnel pour désigner le Bouddha, le dharma, et la sangha), ces
trois piliers du bouddhisme, qui sont sans cesse pensés et médités, hier comme aujourd'hui.
La vocation missionnaire du bouddhisme remonte à ses origines, la « Voie de la
Délivrance » découverte par le Buddha devant être montrée à tous les hommes, quels que
soient leur race, leur sexe, leur groupe social. Cette propagation des enseignements du
Bienheureux se fit presque toujours avec beaucoup de tolérance et de souplesse, en
s'adaptant aux croyances, aux sentiments et aux coutumes des gens auxquels elle
s'adressait, dans toute la mesure où cela n'était pas incompatible avec les principes, moraux
et autres, du bouddhisme. Cette adaptation était largement facilitée par l'absence d'une
autorité supérieure qui, comme la papauté, définirait et imposerait une orthodoxie. C'est
pourquoi il existe tant de diversité entre les multiples formes prises par le bouddhisme au
cours de sa longue histoire dans les pays, si dissemblables à tant d'égards, où il a prospéré.
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Le Dharma
Faute d'équivalents dans nos langues, plusieurs termes du vocabulaire bouddhique résistent
à une traduction satisfaisante. Souvent les traducteurs préfèrent conserver le terme original
indien. On pense à karma (la forme au singulier, karman, serait plus correcte), nirvâna,
presque passés dans le langage courant. Celui de dharma est peut-être l'un des plus
difficiles à rendre, d'autant qu'il possède une multiplicité de sens dans la littérature
bouddhique. Le terme de dharma est pourtant l'un des maîtres mots de cette tradition. Pour
tout Indien d'hier ou d'aujourd'hui, le dharma (d'une racine dhr « soutenir ),) désigne l'ordre
du monde au sens le plus large, qu'il soit social ou cosmique. Le bouddhisme reprend le
terme dans plusieurs acceptions. Déjà, selon l'expression consacrée, le Bouddha enseigne
le dharma, que l'on pourrait traduire ici par « enseignement, loi, doctrine, méthode ». Le
dharma s'entend au sens d'une vérité: le Bouddha a découvert les lois et les principes qui
régissent les processus existentiels et mentaux. Les ayant pénétrés, il propose une méthode
de libération intérieure.
Ce dharma possède donc une double dimension à la fois explicative - c'est un enseignement
- et normative - c'est une méthode. Et s'il faut trouver un équivalent du terme de « religion »,
c'est bien celui de dharma qui viendra à l'esprit de tout bouddhiste. Mais le mot a également
d'autres significations. L’un d'eux est celui d'« éléments» au sens où, dans l'analyse
bouddhique, chaque phénomène est réductible à des éléments fondamentaux nommés les
dharmas. Dans cette acception, le terme est parfois traduit par « chose» ou par
« existence ».
En mythologie le Dharma est personnifié. Il est dit avoir une démarche subtile. On appelle
svadharma le devoir propre de chacun, qui est en fait la disposition naturelle dans laquelle il
se trouve et qu'il doit suivre. Par exemple c'est le devoir propre du guerrier de combattre,
comme le proclame Krsna dans la Bhagavad Gita. La notion est très importante, car elle a
gardé une grande influence dans beaucoup de milieux professionnels traditionnels.
L'honneur de l'individu et celui de son groupe sont attachés à la fidélité à leur devoir propre.
En cas de défaillance, ils peuvent perdre tout droit à leur rang et à leur métier.
En outre, les noms de dharma en sanskrit et dhamma en pâli ont été consacrés comme
désignations de la « loi » bouddhique, dite aussi saddharma, « bonne loi » ou « vraie loi »,
exprimée par l'enseignement du Buddha et consistant dans l'exposé de la vraie disposition
des choses d'où découlent les principes du salut. À côté du Dharma, les textes bouddhiques
connaissent les dharma qui sont les dispositions particulières des choses, c'est-à-dire les
phénomènes, mais aussi parfois les dispositions psychologiques, phénomènes mentaux en
lesquels consistent d'ailleurs toutes les réalités pour les philosophes bouddhistes professant
que le monde n'est que représentations.
Dans les édits célèbres en prâkrit du roi Asoka (IIIe siècle av. J.-C.), le dhamma est le Bon
Ordre dans la société et la morale et non pas seulement le Bon Ordre bouddhique, bien
qu'Asoka ait été converti au bouddhisme. La victoire du Bon Ordre prime toute autre dans
l'esprit du roi. Un édit bilingue (gréco-araméen) d'Asoka trouvé en Afghanistan traduit
dhamma en grec par piété et en araméen par vérité. Le roi faisait donc appel pour assurer le
Bon Ordre aux notions révérées dans les milieux auxquels il s'adressait et non à une forme
confessionnelle particulière. Dans l'esprit d'Asoka, le dhamma reste d'ailleurs lié à l'ordre
cosmique. C'est selon les données de l'astronomie brahmanique de son temps qu'il a calculé
la durée d'une pérégrination religieuse bouddhique qu'il a effectuée.
Le Buddha
Les écritures bouddhistes qui évoquent la vie et le caractère de Bouddha, parlent de :
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