nature, elles ont une importance forte car la conformité d’un individu aux mœurs d’un groupe
résulte d’un désir d’appartenance et de reconnaissance au sein de ce groupe. Les mœurs
sont le reflet de la culture d’une organisation dans toutes les facettes de son fonctionnement
quotidien.
Le droit correspond à l’ensemble des prescriptions réglementaires issues de la loi qui
régissent les rapports des membres d’une même société. S’appuyant sur de nombreuses
sources, sa production et son contrôle sont principalement étatique. Dans les sociétés
démocratiques, le droit contemporain s’édicte par des processus délibératifs complexes
émanant des représentants des citoyens. Garantissant la protection de droits fondamentaux,
il engage par l’obligation de remplir des devoirs. De cette manière il agit à la fois dans une
perspective hétéro et autorégulatrice.
La déontologie est l’ensemble des règles morales qui régissent l’exercice d’un métier ainsi
que les rapports sociaux entre ses membres. Formulée par une autorité supérieure à
l’individu, elle énonce les obligations spécifiques des membres d’une communauté disposant
d’une expertise. Cette expertise, introduisant un pouvoir devant la méconnaissance du
profane, est contrebalancée par des obligations. Ces prescriptions de portée restreinte
s’écrivent également dans le champ du droit (code de déontologie médicale inscrit dans le
code de la santé publique, code de déontologie de la police et de la gendarmerie inscrit dans
le code de la sécurité intérieure…).
L’éthique appliquée est une version contemporaine de la philosophie morale, qui s’est
développé dans la seconde moitié du 20éme siècle, particulièrement dans les pays anglo-
saxons sous la forme de diverses éthiques sectorielles ; conduite des affaires, techno
éthique, bioéthique, gestion… Elle correspond à une pratique de délibération permettant une
évaluation des différentes options comportementales à adopter devant une situation
particulière. C’est une aide à la réflexion collective sur la validité et la priorisation des valeurs
au nom de l’autonomie de l’individu. Elle mobilise la discussion et la compréhension pour
contribuer à la résolution de problèmes inédits. Sa spécificité réside en son adaptation à la
complexité de certaines situations où les systèmes normatifs traditionnels sont mis en
défauts. Selon Edgard Morin «La morale non complexe obéit à un code binaire : bien/mal
juste/injuste. L’éthique complexe conçoit que le bien puisse contenir un mal, le mal un bien,
le juste de l’injuste et l’injuste du juste ». L’éthique appliquée pourrait correspondre à une
sagesse pratique et pragmatique, lié au jugement en situation. Éthique de la conviction et de
la responsabilité
s’y entrecroisent dans une approche compréhensive de l’altérité. C’est en
ce sens que ce type de régulation comportementale permet une évaluation des actes en
opération.
Pour exemple, lors du tremblement de terre de 2010 en Haïti où le bilan fut extrêmement
lourd (plus de 250000 morts et 300000 blessés), les équipes médicales françaises ont dû
faire face à de nombreux dilemmes éthiques
. Le code de déontologie médicale auquel
doivent se conformer les médecins et chirurgiens ne peut plus s’appliquer entièrement en
médecine de catastrophe. Des choix discriminants seront forcément faits :
- Comment assurer une équité de traitement quand les moyens manquent
cruellement ?
Distinction opérée par Max Weber dans Le savant et le politique (1919).
Situations où les valeurs et les principes entrent en opposition et rendent les décisions difficiles.